Album: Long Nights Journey into Day
Date de sortie: 27 Juillet 2018
Label: Metal Blade Records
Note: 15/20
Dans le milieu du Prog, Redemption fait partie de ces groupes qui ont pour habitude de nous livrer un nouvel album tous les 2 ans. Et l’année 2018 ne déroge pas à cette règle, avec la sortie de « Long Night’s Journey Into Day », pile 2 ans après le très apprécié « The Art Of Loss ».
Pour la petite histoire, le titre de l’album « Long Night’s Journey Into Day » est à l’origine une pièce de théâtre écrite par l’américain Eugene O’Neill et publiée en 1956. Considérée par beaucoup comme l’une des plus belles pièces du théâtre américain du 20ème siècle, elle raconte une journée au sein d’une famille en souffrance (drogues, alcool, maladie). Bien que se disant des vérités crues, les membres de cette famille finissent par comprendre qu’ensemble ils peuvent plus facilement surpasser leurs difficultés et profiter des petits plaisirs de la vie.
Et c’est exactement le message que le guitariste Nick Van Dyk souhaite faire passer à travers Redemption : « La vie est une lutte, il y a de la douleur, de la peur, du doute, mais finalement la vie est aussi pleine de beauté et d’émerveillement. Si vous traversez les épreuves, les récompenses que vous trouverez de l’autre côté sont un fantastique cadeau. » Des paroles qui prennent une toute autre envergure quand on sait que Nick Van Dyk a lui même survécu à une forme de cancer du sang.
Après cette (longue) intro, lançons-nous dans l’écoute de cet album aux multiples messages. Dès les premières minutes, force est de constater que le son de Redemption reste dans la lignée classique du Prog né dans les années 90. Les intros très électroniques rappellent Symphony X, les sons des guitares et claviers rappellent fortement Dream Theater. La comparaison pourrait aller jusqu’au chant de Tom Englund (Evergrey, arrivé en 2017 dans Redemption) qui ressemble très fortement à celui de James LaBrie de Dream Theater.
Les morceaux, qui font chacun entre 5 et 10 min (c’est du Prog, hein…), s’enchainent et multiplient les ambiances : du son très lourd avec « Little Men », une musique plus aérienne avec « Indulge In Color » qui laisse la part belle aux claviers, des riffs coupés au couteau sur « Impermanent »… Jusqu’au morceau titre « Long Night’s Journey Into Day » qui vient conclure l’album avec 10min30 de pur Prog, un régal pour les oreilles et un excellent résumé de tout ce qu’on a entendu sur l’album !
Après plusieurs écoutes, la production ultra nickel de Jacob Hansen (Volbeat, Primal Fear…) permet aux petits détails qui vous vont apprécier un album de Prog d’exploser : un break de basse de 10 secondes, des paroles très personnelles, une envolée lyrique de Tom Englund, un solo de Nick Van Dyk qui vous donne la chair de poule… On le savait déjà mais ça se confirme : les musiciens de Redemption sont tous excellents !
Si vous êtes fan de Prog, vous ne serez pas déstabilisé par ce superbe album de Redemption. En revanche, si le Prog ne vous dit rien (et je ne parle pas de Djent ni de Prog moderne type Between The Buried and Me), cet album pourrait être une excellente entrée en matière. Et comme Redemption n’a pas pu faire de tournée après la sortie de « The Art Of Loss » en 2016, vous pourriez même avoir la chance de profiter de ces musiciens en live avant la fin de l’année.