Art N Roll a pu échanger avec Labros, le batteur du groupe de stoner grec 1000mods, à l’occasion de leur passage au Hellfest. L’occasion pour Labros de nous partager son enthousiasme !
Art N Roll : Comment s’est passé votre concert ?
Labros : C’était incroyable ! Nous connaissons le festival depuis de nombreuses années et nous souhaitons venir jouer ici depuis toujours. La tente était pleine à craquer, les gens ont vraiment apprécié ce concert. C’était incroyable… De très bonnes vibes !
Art N Roll : Que connaissiez-vous du Hellfest avant de venir et comment votre venue s’est organisée ? Est-ce que vous allez pouvoir profiter un peu du festival ?
Labros : Nous avons donné un concert à Paris l’an dernier, qui s’est bien passé, puis le Hellfest est entré en contact avec notre agent… et cette année nous sommes là ! Je pense que parmi les gros festivals d’Europe, le Hellfest est l’un des meilleurs. Pour moi, l’esthétique et l’ambiance du festival sont incroyables. C’est quelque chose de singulier, complètement différent de ce qu’on trouve ailleurs.
Malheureusement, nous ne restons que jusqu’à ce soir… Mais je vais aller voir Orange Gobelin, pour moi c’est un des meilleurs groupes britanniques. Et Neurosis, bien sûr. Peut-être un bout du concert de Deftones… et on repart. Par contre, vraiment, il y a trop de soleil pour nous au Hellfest ! On ne s’attendait pas à ça.
Art N Roll : Peux-tu nous parler de votre tournée européenne ?
Labros : Pour le dernier album, nous avons commencé à tourner en septembre 2016. Depuis, nous avons déjà fait trois grandes tournées en Europe, là c’est la quatrième tournée ! Il s’agit plutôt d’une tournée d’été, avec des festivals… On a commencé cette quatrième tournée il y a une semaine, et on a joué au Underworld, à Londres. C’était un concert inoubliable. Et sold out !
Art N Roll : Comment est-il possible de tourner pendant 2 ans pour promouvoir le même album et de continuer à s’éclater ?
Labros : On ne s’ennuie jamais à jouer notre musique ! Avec la plupart de nos morceaux, tous les jours on essaye de jammer et d’improviser un peu. Le feeling qu’on a en live nous inspire. Et on essaie de se faire plaisir à chaque concert.
Art N Roll : Est-ce que vous avez pu commencer à écrire le prochain album, alors que vous enchaînez les tournées ? Comment écrivez-vous ?
Labros : Oui ! On aimerait bien sortir un album l’année prochaine… peut-être en automne 2019. Et nous avons déjà commencé à travailler dessus.
On écrit toujours tous ensemble. Personne n’arrive en disant “Hey, voilà un nouveau morceau !” Je crois que la plupart de nos idées nous viennent en improvisant, quand nous sommes réunis. Quand on est en tournée, une idée peut émerger pendant les balances ou en backstage. On la conserve, pour pouvoir jammer dessus plus tard.
Art N Roll : Peux-tu nous parler de Billy Anderson et de l’impact de ce producteur sur votre musique ?
Labros : Quand nous l’avons contacté, en 2010, les compositions du premier album étaient prêtes. Il s’est montré très intéressé par le groupe et on lui a proposé de venir en Grèce pour produire l’album. On a eu 15 jours d’apprentissage ! On était très jeunes, moi j’avais 23 ans. Et dans le groupe, le plus âgé avait 25 ans max. Avoir cette légende avec nous dans le studio, travaillant avec nous, mangeant avec nous, racontant ses histoires sur Neurosis ou ce genre de groupe qu’il produisait… ça a été une sacré expérience.
Art N Roll : Aujourd’hui, vous êtes beaucoup plus indépendants ?
Labros : Oui, en ce moment nous travaillons toujours avec la même équipe et on fait beaucoup de choses nous-mêmes. Pourquoi pas, pour le prochain album, travailler à nouveau avec une nouvelle personne extérieure à l’équipe… Peut-être avec un nouveau producteur, ou peut-être même travailler avec un label, ce serait plus facile pour nous. Parce qu’aujourd’hui, on fait tout en mode Do It Yourself ! Et ça nous prend beaucoup de temps.
Art N Roll : Aujourd’hui, est-ce que vous vivez de votre musique ?
Labros : Depuis 2 ans, la musique est devenue notre métier. Cela date à peu près de la sortie notre dernier album. Mais en contrepartie, on est en tournée non-stop ! On est sur la route environ 150 jours par an, c’est un travail à plein temps. Et du coup, on a envie de se reposer un peu entre les voyages… Dans ces cas-là, on ne se met pas trop la pression pour écrire de nouveaux morceaux et on avance petit à petit. On ne veut pas se stresser, il faut aussi que ce soit spontané. On ne se dit pas qu’on DOIT faire un album tous les 2 ans.(
Art N Roll : Pour finir, quels rêves as-tu pour le groupe ?
Labros : Depuis les débuts du groupe, on n’a jamais voulu avoir de grands rêves. Notre objectif, dès le début, c’était de nous exprimer et de nous amuser. On ne s’était jamais dit qu’on serait au Hellfest par exemple. On choisit plutôt notre prochaine étape. Une démo, puis quelques concerts, puis le premier album, la première tournée en Europe… On essaie d’y aller pas à pas. On préfère choisir un objectif et essayer de l’atteindre. Bien sûr, on aimerait tourner dans le monde entier ! C’est toujours une expérience de dingue. Par exemple, aller aux Etats Unis et en faire le tour en un mois, c’est quelque chose qui est difficilement accessible pour les personnes qui ne font pas ce type de métier ! C’est incroyable. Bien sûr, c’est fatigant et parfois c’est stressant, mais c’est tellement gratifiant de voir que les gens peuvent s’amuser et s’exprimer avec nous ! Et on vit tellement d’expériences différentes ! J’aime vraiment ça.