Groupe : Buñuel
Album : The Easy Way Out
Date de sortie : 27 avril 2018
Label : La Tempesta International / Goodfellas Records
Buñuel, si tu es cinéphile, c’est le nom d’un réalisateur de cinéma hispano-mexicain iconoclaste. C’est aussi le nom d’une commune espagnole de la province de Navarre.
Mais ni l’une ni l’autre ne sont le sujet de cette chronique. Car Buñuel, c’est aussi le nom d’un groupe non pas hispanique, mais italien, avec un chanteur US. Ils sont 4 : Eugene S. Robinson (Oxbow), Pierpaolo Capovilla et Franz Valente (One Dimensional Man, Il Teatro Degli Orrori) et Xabier Iriondo (Afterhours).
« The Easy Way Out” est leur 2ème album, après “A Resting Place For Strangers” en 2016. Resting, easy… les mots sont trompeurs : Le son de Buñuel est noisy. C’est ce que tu peux entendre en bande-son de baston. Exemple parfait : « Where you lay », c’est les prémices de la bagarre, quand l’un de ceux qui veut en découdre appelle l’autre à se lever et à faire front, quitte à le démonter là où il est s’il ne se lève pas.
Il n’y a pas d’accalmies, juste des moments où la tension s’accumule, comme sur « The Sanction » avec une basse ronflante, pour mieux exploser en cris stridents et en coups martelés sur la batterie. Ça pète à la figure d’un coup, c’est incontrôlable et chaotique comme une baston de rue. Une fois pris dedans, il s’agit d’éviter les coups qui fusent et de contrôler l’adrénaline qui monte en flèche. Pas vraiment de sortie facile !
Mais c’est jouissif comme de jouer à la roulette russe, évoquée sur « The Roll ». « The Roll » sur laquelle une voix féminine (celle de Kasia Meow, déjà présente sur le premier album) s’ajoute au chant puissant d’Eugene Robinson. Ça sonne Hardcore en diable. On enchaine avec « Augur », lent comme une fuite pendant un cauchemar. Cette voix féminine hurlée revient sur « Shot », morceau très court mais très speed, en contre-point de « Hooker » par exemple, morceau de clôture, dont l’intro est presque gluante, avec la voix de Robinson qui nous chuchote à l’oreille des propos incohérents. L’album se termine ainsi, sans conclusion. C’est un peu dommage, ça peut aussi donner envie d’y retourner pour une autre tournée de mandales !
Juste un mot sur la couverture de l’album : une photo très léchée, de nuit, d’un escalier encadré d’une sorte d’échafaudage, et bordé d’herbe. Cette pochette rappelle celle du 1er album, un lampadaire côtoyant un arbre, surement du même photographe. Est-ce que le 3ème album complètera ces deux images? En tous cas c’est un autre élément qui donne envie de savoir quand Buñuel sortira un 3ème opus.