Groupe: Les tambours du bronx
Album: Weapons of mass percussion
Sortie le: 19/10/2018
Label : At(h)ome
Note: 17/20
Les tambours du bronx… Quand j’ai entendu ce nom pour la première fois, j’étais un ado qui découvrait le Rock, le Metal et les musiques alternatives un peu en vrac et je ne comprenais pas forcement l’intérêt d’écouter une bande de gars du Bronx taper sur des bidons… Oui parce que quand t’es encore un boutonneux, tu percutes pas forcement sur le fait que, si ça s’appelle « les tambours du Bronx » en Français dans le texte, ça veut peut-être dire que les gars, ils viennent pas vraiment du Bronx en fait (Diable, que t’es c*n quand t’es ado).
Donc je confesse (car j’aime bien me confesser auprès de toi qui me lis), je n’ai pas vraiment suivi la carrière du groupe durant c’est 20 dernières années, si ce n’est pour leurs fameuses prestations en tant que percussions de luxe pour Sepultura (et bordel, ça avait de la gueule).
Vu que j’aime faire ma petite enquête sur un groupe avant d’en écrire une chronique, j’ai donc farfouillé un peu dans leur historique et les gars n’ont pas chômé en plus de 30 ans de carrière avec un bon paquet d’albums studio et plusieurs albums live audios et vidéos.
Il faut dire que ce genre de groupe prend tout son sens sur scène. Parce que là, on est dans l’art scénique brut et viscéral. Bien qu’il ne s’agisse pas à la base d’un groupe de Metal, le barouf général engendré par 16 gars, torse poil en sueur, qui massacrent des bidons métalliques à coup de gourdin (non, vu la taille des ustensiles de frappe, je ne peux décemment pas parler de « baguettes ») n’a rien à envier aux traditionnels ensembles guitare/basse/batterie.
Et donc, après avoir plus d’une fois, et avec beaucoup de succès, titillé le monde des musiques à distorsion, voilà qu’en ce début d’année 2018, un projet bien lourd voit pointer le bout de son nez au sein du collectif (car avec 16 sauvages à bord, je pense que l’appellation « groupe » est un peu légère) :
Le projet « Weapons of mass percussion » (W.O.M.P, pour les intimes).
Visiblement décidés à pleinement exploiter ses influences Metal, les tambours ont donc décidé de gonfler leurs rangs avec rien de moins que FRANKY COSTANZA (ex-DAGOBA, BLAZING WAR MACHINE) à la batterie, Stef Buriez (LOUDBLAST) et Reuno Wangermez (LOFOFORA) au chant, d’Arco Trauma au clavier ainsi que de deux membres des Tambours passés à la guitare électrique et d’un autre passé à la basse.
Une chose est sure, le casting est alléchant et la tribu (oui parce que, à ce stade, vu le monde sur scène et le bordel engendré, ça me parait plus approprié) a déjà pas mal de concerts à son actif. A ce jour, je n’ai pas eu la chance d’assister à l’un de ces shows mais, vu les réactions très positives du public, il semblait évident que l’étape suivante allait être l’album que nous avons aujourd’hui entre les mains.
Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, il s’agit bien là d’un album studio. J’avoue avoir été surpris au début, car je m’attendais à un simple live avec quelques reprises de classiques à la sauce Tambour mais non, nous avons bien là un disque rempli ras la gueule de nouvelles compositions (et réadaptations d’anciens morceaux).
L’album rentre tout de suite dans le vif du sujet avec « Delirium Demain » et « Never Dead », morceaux courts et hyper efficaces qui posent des bases solides et installent le ton général du disque.
Premier coup de cœur avec « jour de colère » avec son refrain très accrocheur qui s’incruste très vite dans un bout de votre crane pour ne plus jamais s‘en déloger (sérieux, je chantonne « l’engrenage et la gangrène » depuis 2 semaines là…).
On enchaine très vite les pistes sans trop de longueurs et on retrouve un peu partout cette patte indus assez particulière due au mélange de percussions aux sonorités très métalliques (vous l’aurez compris, les percussions ici tiennent plus de l’enclume que du bongo) avec un ensemble « groupe classique ». Il y a même une petite touche Nine Inch Nails pas déplaisante sur certains passages où les claviers sont un peu plus mis en avant.
Le chant est partagé principalement entre Stef et Reuno dont les voix se complètent plutôt bien (ceux qui les ont vu ensemble dans le Bal des Enragés ne seront pas dépaysés) et le choix d’alterner entre l’Anglais au Français dans les textes fonctionne assez bien aussi.
Nous aurons aussi droit un peu plus loin sur l’album à 2 invités de choix avec Renato Di Folco (chanteur de Flayed et Trepalium. Également présent en live avec les tambours sur certaines dates) et Apolline Magnet (chanteuse/bassiste de Plastic Age), respectivement sur les morceaux « le festin » et « The day is my enemy ».
Il se passe beaucoup de choses au long du disque vu la quantité de personnes présentes mais l’ensemble reste malgré tout très cohérent. Le dosage entre Metal « à la française », percussions massives et sonorités industrielles est maitrisé et la sauce a vraiment bien pris. Le tout est très compact et on en arrive à se demander pourquoi le projet n’a pas vu le jour plus tôt tant il est efficace.
Bien qu’il soit difficile de rendre pleinement justice aux compositions sur disque, tant la tribu a la réputation de faire trembler les fondations en live, il faut bien admettre que la production très organique (signée Vamacara Studio) fait carrément bien le taff.
Svp, écoutez ça sur une bonne sono ou avec un bon casque pour vraiment ressentir la pulsation infernale qui anime cette galette.
Le seul bémol que j’aurais sur ce disque concerne les interludes qui, bien que pas vilains en soit, n’apportent pas grand-chose de plus à l’écoute (tout du moins sur disque. En Live, je n’ai pas encore pu en juger).
Pour conclure, je dirais que c’est album est, à mon sens, le plus facile d’accès et le plus efficace de la formation, surtout si vous avez l’habitude d’écouter du rock ou du metal.
Mais au cas où ce ne serait pas encore clair pour tout le monde : ALLEZ LES VOIR EN LIVE. C’est là que le projet prend tout son sens et délivre toute sa puissance. Allez zou, on ouvre l’agenda et on réserve sa place !