Art N roll a rencontré Jimm au Dr Feelgood des Halles à l’occasion de la sortie de son troisième album « Distorsion Cérébrale ».
ANR : Quand on écoute ton album on sent bien que deux grosses influences se dégagent : Slash et Zakk Wylde, tant dans la recherche du son que dans la manière de composer.
Jimm : Je suis guitariste avant tout. J’ai découvert le Rock avec les Guns en 91 grâce à Terminator 2. Slash était bien mon guitariste préféré, puis j’ai découvert les guitaristes d’Ozzy Osbourne à commencer par Zakk Wylde, Rhandy Roads et Jake E Lee.
Je me suis mis à chanter vers 23 ans après le départ de mon chanteur. J’ai essayé de trouver des chanteurs, j’en ai trouvé, mais ça n’a jamais vraiment marché, pareil pour les autres musiciens. Je me suis mis à tout faire tout seul, et me suis lancé en solo. J’en suis à mon troisième album.
ANR : Cette volonté de tout enregistrer seul, à part la batterie, c’est donc en partie par défaut et en partie par souci d’indépendance ?
Jimm : J’aime bien tout ce qui est travail studio, jouer tous les instruments m’attire. Je connaissais mes morceaux, c’était plus simple de jouer moi-même. Maintenant j’ai un line up stable autour de moi. Le prochain disque sera sûrement enregistré par ces musiciens. Je compte continuer de composer seul.
ANR : Tu as choisi de travailler avec Fred Duquesne et Francis Caste, qui sont maintenant des producteurs chevronnés, reconnus pour leurs apports. As-tu cherché auprès d’eux du conseil pour ton son ?
Jimm : Absolument. J’ai besoin d’un avis extérieur sur mes compos, savoir ce qu’il faut simplifier ou remanier. Je cherche ce côté producteur à l’américaine qui n’hésite pas à amener des idées. Je ne cherche pas un ingénieur du son et Francis comme Fred sont des musiciens.
ANR : Et la touche suédoise, qu’est-ce que ça apporte ?
Jimm : Fred recommande Magnus Lindberg pour chaque artiste qu’il enregistre. Pour le deuxième album j’ai fait tests de mastering, dont 2 français et les 2 meilleurs étaient des suédois. Magnus est très réactif, il est bon.
ANR : Quand tu composes, ça parait évident que tu commences avec tes thèmes de guitare, mais pour les paroles, te bases-tu sur les projections émotionnelles de ces thèmes ?
Jimm : Je commence effectivement par la guitare, une fois que j’ai le squelette je mets tout sur mon ordinateur. J’ai généralement les mélodies qui me sont venues en composant, et j’écris les paroles la nuit. J’essaie de m’inspirer de l’atmosphère du morceau pour le texte, pour que ce soit crédible. Le plus dur pour moi c’est de trouver le sujet. Une fois que le sujet est trouvé, ça peut venir phrase par phase, ou bout par bout. C’est ce qu’il y a de plus compliqué pour moi.
ANR : On sent qu’une partie de tes textes est personnelle, sûrement autobiographique, l’autre partie porte un regard sur la société. On peut se poser la question de savoir ce que tu peux ressentir comme légitimité sur ces textes. Tu as parfois des mots violents comme « Il faut brûler les élites ».
Jimm : Tu as raison, il y a 2 axes. Un axe autobiographique et mon regard sur la société. J’ai une certaine naïveté dans mes textes. « Il faut brûler nos élites » est un titre composé en 2011, j’ai modifié la musique mais pas les textes. Quand je le relis je me dis que ce n’était pas très finaud. (rires)
ANR : Tu as repris « La chanson de Prévert », je suppose que c’est un morceau qui t’a marqué plus jeune. Je me posais la question de la démarche derrière la reprise. Tu voulais mettre le texte en avant ? Proposer une version plus personnelle ?
Jimm : C’est un morceau que j’ai appris au collège, à l’époque où je faisais de la flute. J’ai eu un prof qui écoutait du rock, il m’a fait découvrir beaucoup de groupes comme les Pixies ou Iggy Pop. C’est avec lui que j’ai entendu ma première guitare électrique. Le morceau m’est toujours resté en tête. Je me suis dit qu’il y avait peut être moyen d’en faire un truc rock. Je voulais faire quelque chose à la My Chemical Romance avec « Desolution Road ».
ANR : Est-ce qu’il y a un morceau qui t’a posé plus de difficultés dans l’album ?
Jimm : Oui, j’ai galéré avec le morceau « Rancune ».
ANR : C’est un morceau que l’on sent influencé par Billy Talent.
Jimm : Oui, et chaque morceau a une référence d’un groupe. « Nos Elites » c’est Danko Jones, « L’ivresse du pouvoir » c’est Alter Bridge. « Rancune » c’est Billy Talent, j’avais acheté une Fender et j’avais bossé « Tears into Wine » et j’ai trouvé un riff qui rappelle ça. Je bloquais sur les couplets de ce morceau jusqu’à la veille d’enregistrer les voix et j’ai refait tous les textes avant d’enregistrer.
ANR : Le morceau que tu aimes le plus jouer en live ?
Jimm : «A l’intérieur » c’est ma préférée. Elle est assez simple, je la maîtrise, le texte me parle et je la trouve efficace.
ANR : Je trouve qu’il y a un décalage entre ce que projette l’artwork et ce que projettent les morceaux, qu’en penses-tu ?
Jimm : je suis d’accord, mais l’artwork c’est quelque chose que je ne sais pas faire, et je ne sais pas trop quoi mettre. On m’a dit que ça faisait Benjamin Biolay ou Miossec. C’est vrai qu’on ne s’attend pas à un album rock ou Metal.
ANR : quelles sont les prochaines étapes pour toi ?
Jimm : Là je suis à fond sur la promo après il faudra s’occuper des concerts. J’ai aussi le projet de faire un album de guitare et de musique celtique.
ANR : Quand tu fais pas de musique, tu fais quoi ? Tu as un métier à côté ?
Jimm : Oui je suis pharmacien, jusqu’à peu je bossais en pharmacie et là je fais une formation pour devenir ingénieur du son. Je vais souvent au cinéma, j’ai joué pendant 25 ans au foot. Je m’intéresse à pas mal de sports, mais je vais surtout au ciné.
ANR : Dernier film vu ?
Jimm : Ce sont des films que j’avais déjà vus, mais je suis allé à une rétrospective Christophe Gans avec Crying Freeman et Le Pacte des Loups.
https://jimmrock.bandcamp.com/