HOT on the rocks!

Interview du groupe Welcome-X

lundi/18/03/2019
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Art’N Roll : Peux-tu nous présenter ton nouveau groupe Welcome-X qu’on ne connaît pas ?

Phil Bussonnet : Bien sûr. C’est tout nouveau, personne ne connaît encore évidemment. Welcome-X c’est l’expression d’un projet que j’ai depuis très longtemps. C’est-à-dire de faire vraiment un groupe de rock tout simplement, basé sur des guitares, sur des voix humaines expressives et puissantes. Et c’est vrai que ces dernières années j’ai fait beaucoup de musique instrumentale dans des styles un peu mélange de metal, de jazz et de toutes sortes de choses. Et là, j’avais envie de faire un truc vraiment très instinctif, un peu épuré et facile à entendre quelque part. Une musique un peu immédiate quoi… voilà. En fait, on avait commencé à travailler sur ce projet avec Sam qui chante, dans un premier temps j’ai écrit la musique et lui a posé les voix dessus, il a fait les paroles. Voilà, on a élaboré un répertoire comme ça, et ensuite on a monté le groupe, mais ça s’est fait assez rapidement finalement. C’est-à-dire qu’on a commencé à travailler là-dessus il y a un an et demi, le groupe s’est constitué il y a un an, on a commencé à répéter et l’album a été enregistré au mois de juillet. Donc tout ça a été plus vite que je m’imaginais et c’est très bien.
Le X de Welcome-X signifie une inconnue, alors ça peut être une inconnue au sens mathématique ou une inconnue au sens humain, c’est-à-dire tout le monde et n’importe qui. Ça s’adresse à tous. Welcome-X, veut dire, de notre point de vue « bienvenue à ce qu’on est en train de découvrir ». Parce qu’en fait la musique qu’on fait ensemble, a priori on ne la connaît pas avant qu’elle apparaisse, c’est un chemin qu’on va explorer, un monde qu’on va découvrir… en fait, chaque morceau est une espèce de monde parallèle, un point de vue ou un sentiment qu’on a envie de creuser. Et donc, on se souhaite la bienvenue pour ce chemin de découverte et cette exploration.
Et dans le sens de la diffusion de la musique, parce que le sens final de la musique finalement c’est d’être entendu, d’être écouté… s’il n’y a personne pour l’entendre, je ne sais même pas si elle existe en fin de compte… donc, ce Welcome-X veut dire aussi «  bienvenue à tous les gens qui peuvent nous rejoindre là-dedans, qui peuvent être sensible à ça » c’est-à-dire aux auditeurs, au public, voilà. Et j’espère que ça touchera un maximum de gens.
Après, dans la facture elle-même de la musique, il n’y avait aucun cahier des charges. On s’est permis aucune piste, je n’ai pas voulu faire un truc qui ressemble à tel ou tel groupe ou à tel ou tel style, je suis resté complètement libre de toute influence hormis tout ce que j’ai aimé et tout ce que j’ai pu digérer qui ressors évidemment dans ma musique. Forcément. Dedans on peut entendre plein d’influences et d’ailleurs j’en suis très heureux, mais ce n’était pas une volonté de départ, c’est quelque chose qui s’est produit un peu en dehors de mon contrôle. Et ça me va très bien comme ça.

Art’N Roll : D’accord. Donc il n’y a aucune signification par rapport à Symphonie X ?

Phil Bussonnet : Non, pas du tout. Il y avait aussi un petit jeu de mots avec Welcome-X, car il y a « Comics » dedans. Donc, un petit côté d’autodérision. Voilà. Ça peut être aussi bien Comics si on veut sous certains aspects.

Art’N Roll : Oui, ça fait bizarre, mais Comics, ça suppose beaucoup de choses…

Phil Bussonnet : Oui. Après chacun peut entendre ce qu’il veut.

Art’N Roll : Exactement, c’est ce que j’avais un peu compris. Et que représente la pochette de cet album ?

Phil Bussonnet : Alors la pochette, c’est une photo de plaque de métal avec le logo qui a été fait par Paul.

Art’N Roll : Et les dessins à l’intérieur ?

Phil Bussonnet : Alors tous les dessins ainsi que le logo ont été créés par Paul mgalaè qui est un de nos potes avec qui on a travaillé sur le projet depuis le début parce que quand on a commencé à monter les morceaux, déjà lui il était intéressé par ce qu’on faisait, ça lui parlait. Donc il est venu à la maison pendant qu’on lui faisait écouter les maquettes et ce qu’on était en train de faire avec Sam, après, quand on a commencé à répéter… il est venu traîner aux répétitions aussi… donc il était vraiment là depuis le début. Il s’est baigné un petit peu là-dedans avec nous. En fait, il a découvert le truc en même temps que nous, et tout naturellement, quand on a eu besoin d’avoir un logo, d’avoir un visuel, je lui ai demandé s’il était chaud pour faire ça et il m’a dit « pas de problème, au contraire ». Il n’avait qu’une envie, c’est de s’en occuper justement. Donc il a commencé par faire ce logo qui est sur la pochette et que je trouve vraiment très bien. C’est une espèce de chromosome bizarre.  Et après, il nous a proposés pour le livret intérieur… parce que moi je voulais que les paroles figurent parce que les paroles sont assez importantes à mon sens, et c’est vrai que quand on n’est pas… moi je parle très mal en anglais comme beaucoup de gens dans notre pays… et c’est vrai que quand j’entends quelqu’un chanter en langue anglaise je ne comprends pas les paroles. Par contre, si je les vois écrites, là je vais percuter, je vais comprendre de quoi il s’agit avec mon petit niveau d’anglais. C’est pour ça que je trouvais que c’était important au niveau général que le texte apparaisse à l’intérieur de l’album comme on a eu la possibilité de faire un livret. Et Polo nous a proposé de faire une illustration pour chaque chanson, évidemment en relation avec ce dont parle la chanson, et j’ai trouvé que c’était une super bonne idée. Après, il a été complètement libre. Il y a eu juste deux ou trois petits détails qu’on a décidés ensemble au niveau du motif, qu’est-ce qu’on représentait et comment… mais grosso modo, il était totalement libre, il a fait sa sauce et nous on a trouvé ça parfait. Voilà.

Art’N Roll : Des thèmes abordés sur l’album en général ?

Phil Bussonnet : Au niveau des paroles ?

Art’N Roll : Au niveau des paroles et sur l’ensemble de l’album.

Phil Bussonnet : C’est une espèce de chronique, il y a une cohérence là-dedans. C’est des tableaux différents, mais qui traitent un peu quand même toujours du même sujet. C’est en fait une chronique de notre monde humain. Qu’est-ce que l’être humain est en train de faire ? Qu’est-ce qu’on fait de nous-mêmes ? Qu’est-ce qu’on fait de notre temps ? Quelles sont nos envies ? Quelles sont nos volontés ? Vers quoi on aspire ? Est-ce que c’est des bonnes pistes ou des erreurs ? Voilà, on pose pas mal de questions.

Art’N Roll : Alors, tes influences principales ?

Phil Bussonnet : C’est très très large…

Art’N Roll : Je sais que tu avais eu un coup de cœur pour Gojira.

Phil Bussonnet : Oui, Gojira c’est un groupe que j’aime énormément depuis le début. Je suis un grand fan de Gojira. J’aime énormément de choses.

Art’N Roll : … parce que tu ne viens pas du monde du metal ?

Phil Bussonnet : Disons, en fait, je n’ai jamais pratiqué, mais j’en ai toujours écouté beaucoup. J’ai toujours été sensible à cette musique-là sans la pratiquer parce que c’est une culture qui n’est pas très répandue dans notre pays par rapport à ce que ça peut être dans les pays du Nord, en Angleterre, en Allemagne, dans les pays scandinaves où c’est beaucoup plus répandu, il y a beaucoup plus de groupes qui font ce genre de choses… ici en fin de compte, il n’y en a pas énormément je trouve en France. Et c’est vrai que je n’ai jamais eu cette occasion de participer à un groupe comme ça auparavant. Donc là, on a été moteur de ça, donc du coup, maintenant on est très content que ça se passe. Mais j’ai toujours eu une grosse sensibilité pour ce genre de musique. Bah oui parce que je trouve que c’est une musique très pointue, il y a une grande créativité, il y a des compositions extraordinaires. C’est vraiment passionnant.
Les groupes que je peux citer principalement ce serait, peut-être aux extrêmes, Sleep et Meshuggah. Un truc vraiment très chaleureux, un peu empirique dans le côté très souple… et puis de l’autre côté, un truc chirurgical très incisif avec des compos au millimètre, presque mathématiques.  Et puis une grosse nourriture spirituelle.

Art’N Roll : Quelle est la raison du choix de Sam comme chanteur ?

Phil Bussonnet : En fait, on s’est choisi mutuellement.

Art’N Roll : Vous vous connaissiez avant ? Vous aviez travaillé ensemble.

Phil Bussonnet : On n’avait pas travaillé, mais on se connaît depuis très longtemps et on a envie de faire ce truc depuis de nombreuses années, depuis une bonne dizaine d’années. Donc il y a un moment donné où ça a été le moment. Moi j’étais libre pour le faire, Sam aussi, donc on s’est mis au boulot. Et puis je pense que tout ce qu’on avait ruminé pendant tout le temps auparavant c’est apparu à ce moment-là et ça s’est mis en route. Ça s’est fait vraiment très simplement, presque sans effort. Ça a été super relax, super naturel.

Art’N Roll : En fait, j’ai une question pour toi Sam.

Sam Kûn : Oui

Art’N Roll : On est un peu loin de Nekkral en fait…

Sam Kûn : Ah t’as écouté de près… oui, on est très loin de Nekkral.

Art’N Roll : Malgré quelques similitudes.

Sam Kûn : Bah, Nekkral c’est du doom death, donc c’est des codes, là dans Welcome-X il n’y a pas de code, on fait ce qu’on veut. Donc il y a une liberté totale où je peux faire plein de vocales différentes, des textures différentes, et ça c’est un vrai plaisir. À côté j’ai d’autres projets un peu énergie rock ‘n’ roll, d’autres qui sont très blues, delta blues, donc absolument rien à voir les uns avec les autres. Mais Welcome-X c’est très différent parce que c’est la synthèse de tout pour moi de ce que j’aime. Autant dans la musique que dans la façon de l’exprimer. Je n’ai pas de carcan, je n’ai pas à dire « tu peux me faire ça parce que c’est le style qu’on a ? ». Bah non. En fonction de la musique et du moment où tu veux l’exprimer, je peux faire un peu ce que je veux. Et du coup ça fait plaisir.

Art’N Roll : Toi tu étais un gros fan de grunge.

Sam Kûn : Ouais (rire)… tu l’as vu dans replica ? Bien joué. Voilà, quand tu demandes des influences, je ne pouvais pas répondre non plus parce que j’écoute vraiment de tout. Après, j’ai grandi dans cette période-là particulière de musique alternative grunge avec Soundgarden avec alice in chains ou Pearl Jam, c’est des groupes mélodiques qui étaient urgents aussi, agressifs, distordus, mais en même temps derrière il y avait un petit message. Ça, ça m’a marqué.

Art’N Roll : Oui, j’ai vu ça. On va parler de l’album. Le premier titre meltdown m’a surpris. C’est un peu un mixte entre Pink Floyd et Rage against the machine dans la voix… à plein de sons différents.

Phil Bussonnet : Ah oui, c’est des groupes que j’aime beaucoup ceux que tu cites là. C’est ce que je te disais tout à l’heure, on ne s’est pas fixé d’objectifs.

Art’N Roll : il m’a surpris le titre, il est très intéressant. Comment vous l’avez composé ?

Phil Bussonnet : Bah disons que je suis parti du riff qui ouvre le morceau en fait. Après le petit Larsen de l’intro, il y a ce riff. J’ai juste eu cette idée-là dans le métro, je me rappelle, c’était en allant voir un concert de opeth. Et en partant voir ce concert , j’ai ce riff qui me trotte dans la tête dans le métro. J’avais peur de l’oublier, donc en sortant du métro, je crois que c’était à Pigalle le concert, avant de rentrer dans la salle j’ai été dans un kebab choper une serviette en papier pour noter le truc vite fait avant que ça me sorte de la tête… après j’ai mis le truc dans la poche et là, je respire…. Et puis le lendemain je suis rentré chez moi, de toute façon je n’avais pas oublié, et je suis reparti de ça. Et après, je l’ai creusé, creusé… en fait, si tu écoutes bien tu t’apercevras que la partie du couplet en réalité, elle est déjà dans riff du refrain. Il suffit d’extraire les notes les plus graves. Voilà, et en mettant les accords mineurs au-dessus, ça donne le couplet. La partie du pont c’est la même chose avec une petite melodie du violoncelle. Il y a juste l’ouverture de la fin qui est différente, la partie ad-lib un peu. Voilà. Donc c’est un exemple typique de la façon dont je procède. C’est-à-dire que je pars d’une idée qui me plaît, que j’ai envie de maintenir jour après jour, c’est-à-dire qu’une semaine après ça m’éclate toujours autant de rejouer de riff, ça c’est plutôt bon signe… et après, je creuse dans tous les sens. C’est-à-dire que je le joue à l’endroit, à l’envers, j’en rajoute, je le ralentis, j’accélère… j’essaye de voir toutes les portes que ça peut ouvrir et aussi vers où ça peut m’amener. C’est une espèce de concentration en me baignant dedans et après : qu’est-ce que je peux entendre derrière ? Qu’est-ce que ça peut ouvrir comme porte ? Vers quel autre tableau ça peut m’amener ? Alors, des fois ça marche, des fois ça ne marche pas. Quand ça marche, ça fait des morceaux. Et quand ça ne marche pas, ça passe à la trappe et j’essaie autre chose. Voilà.

Art’N Roll : Dans ton jeu de basse, on ressent une grosse osmose entre toi et le batteur.

Phil Bussonnet : Ah oui. Ça, je pense que c’est essentiel à toutes les musiques.

Art’N Roll : La façon de se positionner par rapport à la batterie.

Phil Bussonnet : Moi, je suis toujours en prise directe avec la batterie. D’ailleurs sur scène je suis très près de la batterie.

Art’N Roll : C’est ce que j’ai vu, oui.

Phil Bussonnet : J’ai la batterie en acoustique directe, je n’ai pas de batterie dans mon retour parce qu’en fait je suis à côté du batteur et je suis aussi près de lui que lui de sa pédale Charley, et donc j’entends quasiment la même chose que ce qu’il entend lui. Donc, on est vraiment en connexion rythmique et on a une pulsation qui est commune. Après, c’est une histoire de travail avec chaque batteur parce que chaque batteur a un time différent, une approche différente. Il faut apprendre à se connaître. C’est pour ça qu’avec Yoanne ça a bien fonctionné parce qu’on a une grosse expérience ensemble dans différents contextes et on ne se pose pas trop de questions. On sait très bien comment ça se passe. De même qu’avec Christian, on a tellement bossé ensemble. Je comprends instinctivement maintenant comment il se place, quels sont les impacts, comment le temps peut-être élastique aussi. C’est-à-dire que par moment ça va un peu tirer dans un sens, par moment ça va être comme un reflux et un reflux, c’est-à-dire que ce n’est pas métronomique, c’est vraiment vivant. Donc c’est toute cette pratique intérieure du tempo aussi qui est intéressante. La batterie c’est un instrument qui pour moi est central parce que c’est ce qui fait le lien entre tout le reste. Tous les instruments ont des plages, des fréquences qui sont propres, des timbres qui sont propres, dans la batterie il y a à peu près tous les timbres… ça va du plus grave au plus aigu, entre un son de grosse caisse qui est joué tout doucement et un son de cymbale chinoise ou quoi, il y a vraiment de tous les spectres de ce qu’on peut entendre. Et donc, finalement, c’est ce qui fait cette mayonnaise. Quand on a une batterie dans un orchestre on a l’impression immédiatement que tous les instruments sont réunis pour faire une espèce de boule d’énergie qui va nous péter à la figure… quand il n’y a pas de batterie ça reste plus disparate, les sources sont isolées, ça ne fait pas cette fusion, cette cohésion presque primitive.

Art’N Roll : Je voulais reparler du Triton, la salle de spectacle, c’est toi qui l’as fondé ? Tu as beaucoup travaillé là-bas ? C’est une salle de spectacle, c’est un label, c’est beaucoup de choses en fait.

Phil Bussonnet : Non, je ne l’ai pas fondée par contre je les ai rencontrés. À leur départ, c’est une salle pour faire des concerts. Quand ça a été créé il y a plus de 20 ans je crois, l’idée c’était de faire un club pour des musiques un peu alternatives qui sortent des sentiers battus très éclectiques, et avec une programmation qui soit vraiment ouverte. C’est-à-dire que ce n’était pas un club de jazz, ce n’était pas un club de rock, c’était un club où il pouvait se passer un peu n’importe quoi.

Sam Kûn : … de la musique expérimentale, de l’alternative de labo.

Phil Bussonnet : Et petit à petit ils ont aussi créé un label, ils ont commencé à faire de la production scénographique, ils ont commencé aussi à faire de la production de DVD, des DVD de concert ou des choses comme ça… donc c’est devenu plus qu’un club, c’est maintenant aussi un label. Et moi j’ai eu l’occasion de bosser avec eux depuis très longtemps puisque comme je te disais on s’est rencontré quand ils ont créé cet endroit. Moi j’habite au Lilas aussi, et je les ai rencontrés à ce moment-là quand ils étaient en train de faire le club, les travaux… et j’ai eu la chance d’être parmi les premiers à jouer là-bas avec les groupes que j’avais à l’époque. Et depuis, c’est vrai qu’on a collaboré sur toutes sortes de trucs. Il y a eu beaucoup de concerts de Magma là-bas. En 2005, on a fait une série d’un mois de concert avec quatre répertoires différents, 4 semaines avec des invités différents. Il y a eu 4 DVD qui sont sortis pour cette occasion-là donc ça, c’était vraiment un gros truc. Et puis on a fait aussi pas mal album. J’ai fait 12 albums avec One Shot là-bas, j’ai fait un album avec Wax’in, l’album avec Welcome-X. Enfin voilà. C’est des gens avec qui je travaille assez régulièrement parce qu’ils ont cette ouverture au niveau du goût et de l’esprit. C’est vrai qu’à chaque fois c’est eux me proposent quand je suis en train de faire un truc, ils me disent « Bah, pourquoi tu ne fais pas un disque ? »

Sam Kûn : … et ils nous donnent les moyens de les faire, c’est ça qui est absolument génial.

Phil Bussonnet : En fait, c’est eux qui nous ont permis de monter ce truc-là aussi vite et de pouvoir avoir cet album aujourd’hui assez rapidement.

Art’N Roll : Oui, parce que vous avez joué l’année dernière au mois de juin, mais avec Welcome-X vous avez fait tous les concerts au Triton en fait.

Phil Bussonnet : C’est ça. Un grand merci à eux.

Art’N Roll : Alors, si on veut trouver votre disque ? C’est uniquement sur le label ?

Phil Bussonnet : Voilà. Pour le moment il est disponible auprès du label, donc sur le site du Triton ou sur place, ou alors sinon il sera distribué à partir du 29 mars. La sortie officielle c’est le 29 mars. Il sera distribué un peu partout, à la Fnac…

Art’N Roll : En attendant, c’est uniquement sur le label… Euh, on ne peut pas s’empêcher de parler de l’actualité de Magma.

Phil Bussonnet : Pas de problème.

Art’N Roll : Ça fait combien de temps que tu y es dans Magma.

Phil Bussonnet : Officiellement depuis 96. Ça fait 23 ans.

Art’N Roll : Quand on entend parler de toi, tout de suite on pense à Magma.

Phil Bussonnet : Oui bah forcément, ça fait tellement longtemps.

Art’N Roll : Et l’actualité ?

Phil Bussonnet : On a beaucoup tourné jusqu’à la fin de l’année 2017, l’année 2018 a été très calme, c’est d’ailleurs un peu pour ça qu’on s’est mis à faire ça parce que là j’avais vraiment le temps, pour le coup j’étais complètement dispo, donc j’ai pu vraiment me consacrer à ça et creuser ce que j’avais envie de creuser… et cette année il y a un nouvel album qui sort… enfin moi j’ai participé aux premières séances au mois de septembre, après il y a eu les séances de voix, un orchestre, enfin il y a eu plein de choses qui ont été enregistrées. Je pense que le mix doit être terminé là. Ça devrait sortir au printemps et ça s’appelle death Donc c’est un morceau que Christian a écrit il y a quand même un certain temps, mais qui n’a jamais été enregistré en version studio. Il y a une version live qui existe, mais là c’est une version studio un peu améliorée avec un orchestre symphonique qui joue en même temps des phrases et tout… je pense que ça va être assez spectaculaire.

Art’N Roll : Et il y a une tournée de prévue ?

Phil Bussonnet : Oui, il y a quelques concerts à partir de juin en France. Ce n’est pas vraiment une tournée, c’est des concerts à droite à gauche. Et il y a quelques concerts déjà prévus cet automne à l’étranger aussi. C’est en train de se mettre en place. Voilà.

Sam Kûn : … de droite à gauche, c’est-à-dire philharmonie… c’est un beau droite gauche.

Phil Bussonnet : Il y a la philharmonie à Paris au mois de juin le 25 je crois, si ma mémoire est bonne. Il y a deux festivals cet été et puis je crois que c’est à peu près tout ce qu’il y a en France pour l’instant.

Art’N Roll : D’accord. En parlant de festival. Personnellement je t’ai vu au Fall of summer… un beau souvenir?

Phil Bussonnet : Ouais, c’était super génial… sous la pluie !! Ah oui, très bon.

Art’N Roll : (rire)… j’ai un très mauvais souvenir. J’ai été obligé d’écourter…

Phil Bussonnet : Ah, c’était apocalyptique. Et puis ça soufflait. Tu sais qu’on avait de la flotte qui tombait sur scène ? Parce que ça soufflait tellement depuis derrière, il y avait une espèce de bâche, mais il y avait juste une ouverture et avec le vent ça tombait sur les amplis… je ne sais pas si tu te rappelles, en plein milieu du concert on avait dû bâcher toutes les têtes.

Sam Kûn : Ouais, j’ai trouvé ça mystique, les gens qui étaient là avec leurs capuches, la musique et leur bâche derrière… ça ne devait pas être évident pour tout le monde.

Phil Bussonnet : Oui, les éléments qui se déchaînent… mais moi je me suis éclaté. En plus, j’aime bien jouer en plein air parce que le son est libre. C’est le meilleur endroit. En plein air dans la verdure, il n’y a pas de meilleur endroit, d’ailleurs pour quoi que ce soit, en l’occurrence pour faire de la musique…

Art’N Roll : OK. Sam, quand tu travailles ta voix ? T’as une hygiène de vie ?

Sam Kûn : (rire)… une hygiène de vie, non, je ne dirais pas ça. Ouais, alors le growl c’est un truc que j’ai travaillé il y a très longtemps et plus cool. J’ai essayé de contrôler un peu, que ce soit dans le Hardcore, celui du Death, du Metal death, du Black metal, j’ai essayé de faire des modulations… mais après, j’ai chanté dans beaucoup de groupes différents. Mais les voix saturées, ouais, c’est un truc qui m’est venu naturellement. Après, ça se bosse, sinon tu te ruines la voix si tu ne sais pas contrôler. Après le problème, c’est sur les voix claires. J’adorais les groupes comme Candlemass, des mecs qui ont des voix magnifiques pas façiles à maîtriser avant, mais moi je n’ai pas eu une éducation musicale, je ne suis pas allé au conservatoire, je n’ai pas eu d’apprentissage, j’ai appris vraiment sur le tas. Avec cette musique, tu vois, plus elle est distordue… la distorsion et la musique agressive du rock, ça m’est venu naturellement et viscéralement en fait…

Phil Bussonnet : Bah c’est ce qui se mélange le mieux avec le son des guitares et tout ça.

Sam Kûn : Après, pour la puissance et le contrôle, ça, ça vient avec le travail. J’ai chanté dans beaucoup de trucs différents, du coup j’ai appris à maîtriser plus ou moins… je sais exactement les modulations que je dois faire pour sortir, sur le growl en tout cas, sur les voix saturées comme ça, pour savoir ce que je veux. Ça, j’arrive à peu près à le maîtriser.

Art’N Roll : D’accord. Il y aura une suite à Nekkral ?

Sam Kûn : Oui ça sort bientôt en vinyle. Figure-toi que c’est parti cette semaine en vinyle, il y a le Nekkral 3 qui sort et qui est assez improbable… il est « ultra fat », beaucoup plus gros, il y a même une reprise de porcupine tree en version Nekkral quoi ! Ec’est tous des gars qui ont commencé dans la scène un peu hardcore fin des années 80 début 90, qui sont partis un peu à droite à gauche, qui se réunissent que pour ce projet-là. Donc je trouve ça assez fun, c’est un projet collaboratif avec plein de zicos différents, c’est toujours un plaisir. Ce n’est pas vraiment de la musique écrite, là on est dans un autre univers. Faut pas écouter ça le matin non plus…

Art’N Roll : Vous allez jouer au concert Backstage du 22 mars ? C’est le début d’une tournée ?

Phil Bussonnet : Alors écoute, c’est des concerts en fait de pour la sortie de l’album. Comme je te le disais, l’album sort officiellement le 29 mars, donc il y a ces deux concerts qui ont lieu à peu près en même temps, à Paris Backstage le 22 et à Nantes au Ferrailleur le 23. Après, il y en aura d’autres par la suite. Pour l’instant il n’y a rien de caler, mais il y en aura d’autres, je l’espère en tout cas.

Sam Kûn : Il est là pour jouer en live, le but c’est de faire du live.

Art’N Roll : La date tombe mal le 22 mars, il y a Sonata Arctica au Trabendo

Phil Bussonnet : Oui, je crois qu’il y a beaucoup de concert ce jour-là.

Art’N Roll : Il y a beaucoup de concerts ce jour-là…

Phil Bussonnet : Dommage.

Art’N Roll : Et des festivals Welcome-X ?

Phil Bussonnet : Pas pour le moment, mais j’espère que ça viendra.

Sam Kûn : On est sorti d’une période un peu bâtarde qui est cette période de deux années, donc pour boucler les festivals ce sera plus sur l’année prochaine.

Art’N Roll : Ok, très bien. Donc on a hâte de vous suivre. L’album est sympathique. Il y a un gros travail et on sent les professionnels. Quand on voit tous les projets que tu as faits et avec tous les gens avec qui tu as joué…

Phil Bussonnet : Bah oui, mais je suis vieux… (rire). Avec le temps, qu’est-ce que tu veux.

Art’N Roll : Et quelle est la personne avec qui tu as eu le plus plaisir de jouer ? Que ce soit dans un groupe ou…

Phil Bussonnet : Bah celui qui sort du lot, c’est Christian forcément. C’est une espèce d’ovni. Après, j’ai eu beaucoup de plaisirs à bosser avec One Shot parce que pendant les années où ça existait c’était vraiment un vrai groupe, une vraie équipe qui était cohérente… je retrouve ça aujourd’hui avec waxin aussi. Bien qu’on ne travaille pas beaucoup, mais il y a encore ce phénomène, mais surtout avec Welcome-X aujourd’hui, c’est là où je me retrouve vraiment, où je me sens moi-même et je suis très à l’aise. C’est quelque chose que j’ai envie de continuer le plus longtemps possible. Comme je te disais tout à l’heure, on est sur un projet à long terme, c’est le début d’un truc, il y a un deuxième album qui est quasiment déjà prêt… enfin, pas enregistré… j’ai encore d’autres choses en chantier. Oui, ça continue à grossir.

Art’N Roll : Que du bien pour le futur de Welcome-X ! Super.

Phil Bussonnet : Merci.

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