HOT on the rocks!

Interview avec Alex Wade du groupe Whitechapel

jeudi/21/03/2019
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Art N Roll :  C’est un période qui doit être un peu étrange pour toi, tu passes ton temps à parler d’un album qui ne sortira que dans 1 mois, comment le vis-tu ?

Alex Wade : Je n’ai qu’une hâte c’est que les gens écoutent notre album !

ANR : C’est votre 7ème album, c’est aussi un album qui vient après « Mark of the Blade », que tu as décrit comme décevant. Avez-vous ressenti une certaine pression pour faire « The Valley » ?

Alex : Oui, on a eu l’impression de ne pas avoir été à la hauteur avec « Mark of the Blade » et que nous devions nous rattraper avec celui-ci. On voulait faire quelque chose de nouveau, d’intéressant et très Whitechapel.

ANR : Ce qui frappe l’auditeur avec « The Valley » c’est son côté sombre, avec beaucoup de mélancolie et de passages très émotifs. Phil raconte des passages difficiles de son enfance, l’introspection va plus loin que sur les précédents albums. Pourquoi le faire maintenant ? Quel a été le déclencheur ?

Alex : Je ne sais pas exactement pourquoi il l’a fait maintenant. Il a déjà parlé de ces sujets, mais jamais avec une telle ouverture sur son ressenti et surtout pas pendant un album entier. Je pense que tout a commencé avec « Bring me home », ce morceau est comme un prequel pour « The Valley ».

ANR : Avez-vous parlé de ce qu’il voulait exprimer avant de composer la musique ?

Alex : En fait c’est arrivé par hasard. On écrit toujours la musique en premier. Phil a besoin d’écouter la musique pour écrire, sinon il a l’impression de devoir forcer la composition du morceau à partir de ses paroles. Il préfère utiliser sa voix comme un instrument qui vient compléter la partie instrumentale.

ANR : J’admets qu’à l’écoute de « Hickory Creek » j’ai appuyé sur le bouton replay à plusieurs reprises. Le morceau m’a vraiment surprise avec une intro délicate et mélancolique et le chant clair, c’était inattendu et bien fait. Est-ce que ça montre une évolution pour la musique du groupe ou juste un morceau à part ?

Alex :  Je crois que c’est une direction vers laquelle on se dirige. On change notre son, mais on essaie de rester authentique. Les émotions transmises à travers ce morceau sont sombres mais vraies.

ANR : Vous êtes trois guitaristes dans le groupe, comment se passe la répartition du travail de composition ?

Alex : Nous partageons vraiment la composition entre nous trois. Sur cet album j’ai un peu pris le lead parce que j’avais pas mal de choses sous la main. Parfois une personne compose tout un morceau, parfois on s’y met à plusieurs.

ANR : Qu’est-ce que cette configuration vous apporte ?

Alex : C’est drôle car avant de rejoindre Whitechapel je jouais dans un groupe avec 2 autres guitaristes et je n’aimais pas ça. Quand on a lancé le groupe, j’ai dit ok à condition qu’on ne soit que 2 guitaristes, mais ils en voulaient 3. On a failli pas faire le groupe à cause de ça. Finalement j’ai accepté de faire une répète à 3 et j’ai aimé comment ça a sonné et maintenant je ne vois pas le groupe autrement. Pour nous la configuration avec 3 guitares en live nous permet de jouer sur 2 guitares qui font le rythme ou 2 guitares qui font le lead, ça renforce la projection que nous avons et j’aime vraiment le rendu.

ANR : Quand on vous voit sur scène on a l’impression que vous construisez une sorte de mur du son, on s’en prend plein la tête.

Alex : Oui c’est exactement ça que nous cherchons à faire. C’est sûr que ça ne transparait pas sur le CD car on entend que 2 guitares à la fois, c’est à vivre en live.

ANR : Comment fais-tu pour continuer à progresser en tant que guitariste ? Comment te challenges-tu ?

Alex : Je crois que la chose la plus importante est de rester ouvert d’esprit. Au début on voulait juste jouer des trucs très Heavy, maintenant que nous sommes un peu plus âgés nous aimons avoir des morceaux un peu plus délicats. Nous ne voulons pas refaire le même album à chaque fois, ce qui ne veut pas dire non plus que nous allons changer radicalement et faire du Nickelback sur le prochain album.

ANR : Tu écoutes plein de styles de musique différents ? Tu explores des effets de son ?

Alex : Oui c’est ça. Je passe pas mal de temps chez moi à tester des pédales, des effets et quand quelque chose saisit mon oreille ça me conduit à composer quelque chose. Je ne suis pas du genre à répéter des gammes, je suis dans un processus créatif dicté par la recherche de son.

ANR : Tu créées tes propres pédales ?

Alex : Oui ! J’adore trouver des sons avec des pédales étranges et je me dis que je pourrais ajouter ci ou ça et je me retrouve à tout bidouiller ou à recréer des choses.

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