HOT on the rocks!

Interview avec le groupe XIPE TOTEC

vendredi/05/04/2019
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ANR : Votre groupe existe depuis 1997, pouvez-vous vous présenter aux Français ?

Martin Martinez: Un salut très spécial à tous les métalleux français du Mexique. Je suis Martin Martinez et je joue toute la musique de Xipe Totec, deux décennies de death metal avec une fusion étrange du préhispanique.

ANR : Vous venez de rééditer « Miquian », pourquoi avez-vous choisi cet album et pas un autre ?

Martin: Je pense que Miquian était un album fort en termes de ventes et avec lequel nous nous sommes fait connaître, il est le plus rapide de cette période de Xipe Totec et avec une meilleure production. Nous croyons qu’il y a plus de variété dans Miquian sans perdre l’essence brutale.

ANR : Vos paroles sont toutes en Nahualt, parlez-vous cette langue couramment ? Comment l’avez-vous appris ?

Martin: Je ne parle pas vraiment la langue, c’est difficile, mais je l’ai étudié à l’université pendant 3 ans, c’était très important puisque maintenant je comprends mieux la langue et la vision du monde des anciens Mexicains. Nous avons un traducteur, Luz Mariana Padilla, qui a été très utile pour capturer l’essence du groupe, Xipe Totec. Je dois dire qu’une langue agglutinante et respectueuse, presque poétique comme la langue Nahuatl donne une teinte atmosphérique dans notre projet.

ANR : Qu’est-ce qui vous attire en ce Dieu, Xipe Totec ?


Martin: L’ancien sacrifice : prendre un prisonnier, ôter son cœur, puis prélever presque chirurgicalement sa peau constitue une représentation de la fertilité, du renouveau cosmique et de la nature, ainsi que le prêtre habillé dans la peau des sacrifiés, au milieu des rituels et des danses. Dans certains cas, un cannibalisme rituel est mentionné. Toute cette culture est très proche du death metal brutal …

ANR : Tous vos albums sont en relation avec l’ancienne civilisation des Aztèques et leur mode de vie, rituels et sacrifices. N’aurais tu pas envie d’aborder des sujets plus actuels ?

Martin: Je pense que l’ancien et le plus archaïque de nos thèmes, donne une touche de primitivisme dans notre musique et aussi, un contexte plus intéressant, plus vieux et plus ténébreux pour ainsi dire, à l’image de Xipe Totec, l’alliance du death metal donc de la musique moderne, tout en travaillant avec de vieilles atmosphères archaïques, comme si Xipe Totec faisait un voyage dans le passé, dans le temps.

ANR : Que signifie « Miquian »? Quelle est l’histoire derrière ce nom?

Martin: Miquian signifie en  Nahuatl : le moment de la mort. C’est un concept qui a beaucoup été traité dans l’ancien Mexique : la mort, parce que pour eux ce monde n’est qu’illusion, ce n’est pas réel, la mort au Mexique est parfois une cause de moquerie de nos jours, ou quelque chose de très sérieux comme dans le passé, au moment de mourir vous pourriez vous transformer en colibri au moment où le soleil est à son zénith, ou aller directement dans le monde souterrain du Mictlan (l’équivalent de nos Enfers), comme on le pensait avant. La pensée qu’il y a quelque chose derrière le voile de la mort est une question existentielle que nous nous sommes tous posée. Cet album est un hommage à la mort.

ANR : Vous n’êtes que deux membres dans le groupe. Avez-vous l’intention d’embaucher plus de musiciens?

Martin: Avec Alex, nous nous comprenons très bien à tous les niveaux, que ce soit dans la musique ou le chant. La situation est donc parfaite en ce moment même si nous avons invité quelqu’un d’autre sur Miquian pour les chœurs, Miguel Angel de Remains, et un professeur d’ethnomusicologie sur l’intro préhispanique de ce disque.

ANR : Qui est l’artiste qui a fait la dernière œuvre ? Est-il le même que celui de votre premier album ?

Martin: Alex et son frère ont été engagés depuis 2010, sur notre album « Eztlacuani » pour la réalisation des pochettes. Je pense qu’il a été très bien compris la symbolisme que nous voulions exprimer sur nos albums.

ANR : Comment s’est passée la composition de l’album ?

Martin: Si vous écoutez attentivement Xipe Totec, vous pouvez entendre plusieurs passages de musique pré-hispanique, des tambours qui nous montrent comment le riff de la guitare va continuer, les riffs du métal nous sont donnés par le huehuetl ou les teponaztli. C’est comme continuer à jouer ce que les anciens Mexicains nous ont légué. Parfois c’est l’inverse, on retrouve des guitares électriques et les tambours et les flûtes ne sont joués que pour l’accompagnement. Il y a beaucoup de passages et de capsules pour créer des ambiances. Je trouve que la musique pré-hispanique s’accorde très bien avec le death metal.

ANR : Vous pensez faire des tournées en Europe ?

Martin: Pour le moment nous sommes 2 membres, et il s’agit d’un projet de session, nous n’avons rien fait ici non plus. Nous voulons juste continuer à faire de la musique.

ANR : Merci beaucoup pour vos réponses. Nous espérons vous voir en concert en France un jour quand même !

Martin: Merci !  Salutations du Mexique à la France !

https://www.facebook.com/xipetotecoficial/
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