Jeudi 25 avril c’était au Splendid qu’il fallait être pour passer une bonne soirée en compagnie d’Unswabbed, Black Bomb A et AqME. Le quatuor poursuit sa tournée d’adieux, après avoir sorti son ultime album «Requiem» dont le titre « Enfer » est maintenant disponible en clip.
Unswabbed
La soirée débute avec une prestation du groupe de Nu Metal lillois Unswabbed qui nous ramènerait presque à l’époque de la Team Nowhere. Du chant en français, des riffs tout droit sortis des années 2000, mais une énergie bien 2019. Le groupe semble avoir son public et assure la mise en jambe de la salle. Arno vient les rejoindre pour les accompagner sur « Dans le Chaos », donnant ainsi un coup de boost au set.
Black Bomb A
La soirée continue avec un groupe presque local, et le moins que l’on puisse dire c’est que les Black Bomb A se sentent comme à la maison sur scène. Le show du « Riot Tour » est de plus en plus rôdé et ça se sent. Il faut dire que la formule BBA a eu le temps de démontrer son efficacité en plus de 20 ans de carrière.
Le devant de la scène est, comme d’habitude, bien réparti entre Arno et Poun. Quelques rares échanges interviennent entre les deux chanteurs, mais on ne peut pas dire que la complicité est au rendez-vous. Ce n’est pas ça qui empêche le groupe de retourner la salle. Jacou assure à la basse, donnant du muscle et de la sueur sur chaque titre. Sam est plus posé, mais techniquement irréprochable.
Le public est chaud, et ne se fait pas prier pour suivre les directives de Poun ou d’Arno quand ils demandent du wall of death ou un peu plus d’action dans la fosse. Un Arno particulièrement en forme qui se plait à interagir avec le public, fait des blagues plus ou moins douteuses et va même jusqu’à vouloir former des couples.
La setlist est clairement divisée entre deux albums, « Human Bomb », premier album studio du groupe sorti en 2001 et leur dernier opus « Black Bomb A ». C’est ainsi qu’ils se retrouvent à enchaîner « Greed » avec « Human Circus », du vieux et du neuf. Il y en a pour tous les goûts. Un mélange propice au défoulement pour tous les fans présents.
Quand les premières notes de « Mary » se font entendre on sait que le concert touche à sa fin. Moins conviviale que la version du Trabendo qui avait réuni tous les groupes présents, c’est toujours un beau moment de partage avec le public, qui se donne à cœur joie sur les « hohoho ». C’est avec l’excellent « Make your choice » que les BBA tirent leur révérence et laisse les Lillois aller boire une bière pour se préparer à accueillir la tête d’affiche de la soirée.
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AqME
L’ambiance devient sombre, voire un peu glauque lorsque retentit « The end » des Doors. La salle est plongée dans le noir avec comme fond de scène les quatre lettres du groupe AqME qui ressortent. L’entrée en matière n’est pas très subtile, mais le message a le mérite d’être clair et l’émotion est vive. Le quatuor est là pour quelques ultimes dates de concert avant de tourner la page, qu’est ce que la prestation live nous réserve?
AqME déboule sur scène avec le très efficace « Tant d’années ». Des petits soucis de réglages ne permettent pas d’entendre la guitare de Julien, c’est un peu dommage, heureusement l’énergie du groupe portée par Vincent est communicative. La voix de Vincent incarne cette dualité entre le plaisir d’être devant un public chauffé à bloc et l’émotion de vivre les derniers concerts avec le groupe. Très vite toute la générosité du quatuor et son sens du partage prend le dessus. Vincent va à la rencontre des fans, les fait chanter, il a vraiment le don pour créer des moments de connexion puissants et sincères.
Toute la salle entre communion sur « Avant le jour » et son refrain que l’on aime chanter avec le groupe. « Le Rouge et le Noir » amené par une belle intro de Julien, plonge la salle dans une certaine mélancolie. Le public connait bien les paroles et ne se prive pas de se faire entendre. La salle prend son pied ce soir et c’est bien mérité avec une telle intensité de prestation scénique.
Arno vient prêter main forte à Vincent pour entonner le refrain de « Rien ne nous arrêtera », ou plutôt vient donner de la grosse voix, mais il semblerait qu’il n’ait pas vraiment appris les paroles. Comme le disait un fan qui se reconnaîtra « avoir une grosse voix mais ne pas connaître les paroles, c’est un peu comme avoir une grosse b*** et ne pas savoir s’en servir !». Légère déception donc, mais rien de grave car Vincent assure toujours.
Le featuring que l’on n’attendait pas c’est bien celui de Poun qui vient chanter le refrain de « Si n’existe pas ». Le titre arrive en milieu de set et l’apparition du chanteur de BBA détend bien l’atmosphère. S’emparant tour à tour du micro de Julien puis de Charlotte, il apporte une petite touche d’humour bienvenue.
Le Splendid est totalement retourné sur « La réponse », titre à l’ambiance dark à souhait de plus de 5min, qui offre des passages bien énervés.
AqME est là pour dire aurevoir et merci à un public venu nombreux pour célébrer avec eux 20 ans de carrière. L’émotion est palpable et les larmes de Charlotte avant le début de « Se souvenir » en disent long sur l’état d’esprit du groupe.
C’est avec « Superstar » qu’AqME semble vouloir rendre les armes ce soir, titre phare de « Sombres Efforts », qui à Lille se termine avec un « Rentre chez toi ta mère fait des gaufres »… le Nord quoi…
Mais que nenni, le quatuor est conquis par l’accueil exceptionnel du Splendid, et ne manquant pas à sa réputation de groupe généreux sur scène comme à la ville, il nous offre un titre supplémentaire. C’est sur « Le culte du rien » que les fans peuvent s’époumoner et chanter à tue-tête une dernière fois ce soir.
La soirée n’est pas terminée pour autant, la bande des quatre restera bien longtemps après le concert pour saluer chaque fan et répondre aux demandes de signatures, de photo, etc. Partage et sincérité chez eux, encore et toujours.
Si la setlist retrace plutôt bien la carrière du groupe, deux albums manquent à l’appel dont l’excellent « Epithète, Dominion, Epitaphe ». On pourrait pinailler et dire que le titre « Se Souvenir » n’est peut-être pas le mieux choisi pour instaurer un moment de forte projection émotionnelle avec le public, Mais en fait, le seul reproche que l’on pourrait faire au groupe c’est qu’une heure et dix minutes avec eux c’est bien trop court ! Le temps passe vite quand la qualité est au rendez-vous.
Un seul conseil, ne pas rater le concert au Trianon, avec une setlist plus longue et deux invités de marque en la personne de Benjamin Rubin et Thomas Thirrion.
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Setlist
This Is The End (The Doors song)
Tant d’années
Lourd sacrifice
Avant le jour
Blasphème
Le rouge et le noir
Pornographie
Rien ne nous arrêtera (avec Arno de Black Bomb A)
Entre les mains
« Si » n’existe pas (avec Poun de Black Bomb A)
La réponse (Ext. outro)
Drum Solo
Se souvenir
Ce que nous sommes
Superstar
(Rentre chez toi ta mère fait des gauffres outro)