HOT on the rocks!

Interview avec Yann, Etienne et Diego du groupe Karras

dimanche/30/06/2019
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Art N Roll a profité du Hellfest pour rencontrer Yann Heurtaux (Mass Hysteria), Etienne Sarthou (AqME) et Diego Negativ pour échanger sur leur mystérieux Power Trio Karras.

ANR : Pouvez-vous nous raconter la genèse du projet ?

Etienne : C’est l’histoire de trois copains qui ont envie de faire du boucan ensemble ! Diego est la petite graine du départ. On s’est rencontrés, on a discuté et on a attendu le troisième larron qui allait faire le groupe. On a trouvé Yann, qui a adoré l’idée.

Diego : On se connaissait déjà tous avant

Etienne : Diego et moi plutôt de vue. Yann et Diego se connaissent depuis 20 ans, Yann et moi nous connaissons depuis 20 ans également.

Diego : Arno de BBA nous a présenté et lors de la première répète ça a tout de suite matché. C’était une évidence.

Etienne : Ensuite on a complété le line up avec Yann pour que l’on soit un vrai groupe.

Diego : Pour devenir un Power Trio.

ANR : De qui vient l’imaginaire autour du Père Karras ?

Etienne : Ça vient de Diego mais il ne le savait pas (rires)

Diego : J’avais pensé à Karras, ça sortait d’un bouquin à la George Orwell. C’était une espèce de secte qui s’appelait la secte des Karras et j’ai dit à Etienne que j’avais un bon nom de groupe mais que la définition était un peu compliquée, un peu philosophique. Et quand je prononce le mot Karras il me dit « ah, comme le prêtre de l’Exorciste! ». Le nom du groupe est parti comme ça et maintenant on se sert des visuels de « father Karras ».

Etienne : On s’est dit que l’Exorciste par rapport à la musique que l’on fait c’est génial. On a une imagerie qui va avec notre concept.

ANR : C’est à partir de cette imagerie que vous avez commencé à composer ?

Etienne : Exactement. On avait déjà pas mal de musique mais on ne savait pas vraiment ce qu’on allait dire. D’un seul coup on a trouvé ! On est restés très instinctifs, on ne voulait pas s’éparpiller en bossant trop les morceaux. Aussi bien AqME que Mass Hysteria, on peaufine les morceaux à la note près, là on voulait aller droit au but. On a un riff, on l’amène en répète, le riff est cool, on met un refrain et un couplet et voilà. A chaque répète il fallait qu’on fasse un morceau et c’est allé hyper vite. L’enregistrement a été rapide. On est allés à l’essentiel. Il fallait que ce soit hyper énergique et pas que l’on intellectualise trop. Il fallait mettre le cerveau un peu de côté et laisser l’instinct décider.

ANR : Et laisser sortir la brutalité (rires)

Etienne : Oui c’est ça (rires)

ANR : C’est donc Diego et toi qui avez composé ?

Diego : Nous avons composé parce qu’on a commencé le projet à deux. Yann va se mettre à composer sur les nouveaux titres. Il est arrivé après.

ANR : J’ai cru comprendre que les débuts ont été un peu compliqués avec pas mal d’essais de line up différents ?

Etienne : Au début on ne savait pas trop comment on allait faire, il y a eu des changements oui.

Diego : Je faisais la guitare, je ne chantais pas, je faisais juste des chœurs. Etienne m’a dit « prends 2-3 cours de chant et on verra » et moi je l’ai suivi. Il me donne généralement de bons conseils (rires). Ça s’est fait naturellement, mais je n’étais pas très à l’aise avec le combo guitare/chant. Je me suis donc mis à la basse et c’est là que l’on a demandé à Yann de venir à la guitare.

ANR : Mais la basse sur l’album a été jouée par Julien Peignart-Mancini ?

Etienne : Oui, il nous a rendu service.

ANR : Etienne, c’est toi qui t’es chargé de l’enregistrement ?

Etienne : Oui, ça s’est fait très vite et on a que des bons retours. J’ai même des confrères ingénieurs du son qui me font les plus beaux compliments sur ce disque là. Je suis vraiment content.

Diego : Il a fait du bon boulot !

Etienne : Je suis content du disque mais ça fait peu de temps que l’on se sent vraiment « groupe ».

ANR : Depuis l’arrivée de Yann ?

Etienne : Exactement. Depuis l’arrivée de Yann, on sent que c’est comme ça que l’on doit être. Ce n’est pas juste un projet studio, c’est un vrai groupe. Ça change tout de l’avoir à nos côtés.

ANR : Yann, quand ils t’ont fait écouter les morceaux, quelles ont été tes impressions ?

Yann : Pour résumé, quand Diego m’a parlé du projet au départ, ça a beau être des potes j’ai tout de suite dit que je n’avais pas le temps. Il m’a demandé d’écouter quand même et j’ai pris une claque énorme. Pourtant j’écoute énormément de choses dans ce style musical, mais là j’ai vraiment pris une claque. Je l’ai rappelé et je lui ai dit « écoute, je ne sais pas comment je vais faire, mais je vais trouver le temps de le faire, j’en ai vraiment envie ».

ANR : Qu’est-ce qui t’a particulièrement séduit ?

Yann : Il y a une alchimie dans le truc, sa voix, le jeu de batterie. J’ai trouvé dans ce projet tout ce que j’aime dans le Death Metal. J’écoute beaucoup de Grindcore et de musiques extrêmes. Y’en a qui ont un son parfait, mais ça ne me séduit pas. Je suis un gros fan de Nails mais dans le son ils vont un peu trop loin. Sur leur dernier single ça devient too much. Quand j’écoute Karras il y a un son plus rock, c’est un mélange de Nails et d’Entombed.

(Il regarde Diego) Je sais que tu ne veux pas que je donne de références, mais je suis un gros fan d’Entombed. C’est mon influence personnelle, j’adore leur côté Death Metal et rock. Et comme tu me poses la question à moi, je balance mes références (rires). Ça m’a rappelé la claque que j’avais prise en découvrant Terrorizer. Le tout cumulé je me suis dit que je ne pouvais pas passer à côté de ça.

this is Karras

Photo deBen Tardif

ANR : Comment se sont passées les premières répètes ?

Etienne : C’est là qu’on a vu que ça faisait clic. On a tout de suite su qu’on avait quelque chose à faire ensemble.

Yann : Malgré nos emplois du temps on arrive à trouver 1 à 2h par semaine pour aller répéter.

Etienne : On commence à en avoir besoin.

ANR : Surtout que vous allez bientôt jouer en festival, au Sylak.

Etienne : Oui, c’est une première date.

ANR : Plutôt sympa pour une première date !

Diego : C’est cool oui !

Yann : C’est plus que cool, c’est un festival qui est vraiment mortel et c’est génial de nous inviter.

Etienne : On constate que Karras fait déjà envie. Probablement parce que ça reste assez mystérieux, les gens n’ont entendu qu’un seul titre. L’album est prêt, on est en train d’étudier les différentes propositions de labels que l’on va pouvoir recevoir. On attire le regard alors que l’on a pas fait grand-chose pour l’instant.

ANR : Vous avez fait un peu de teasing avec le premier clip, les photos de répètes et le T-Shirt !

Etienne : On a fait un peu de teasing c’est vrai. Ça reste assez discret, on poste des choses qui correspondent à l’imagerie du groupe.

Diego : On a une ligne directrice simple et droite.

Yann : Malgré le style ça reste assez varié, le premier morceau est très puissant, le prochain morceau est plus groovy mais ça reste puissant.

ANR : Ce n’est pas compliqué d’aller défendre un album sur lequel tu n’as ni joué ni composé ?

Yann : Non parce que je l’aime et je les félicite pour ce qu’ils ont fait.

Etienne : Ce qui est important c’est de bien sortir l’album et d’enchaîner avec un deuxième. Ce sera une évidence, on va avoir des facilités extrêmes à composer un deuxième disque tous les trois.

ANR : Vous avez déjà quelques idées ?

En chœur : Oui oui !

Etienne : Ça va être d’une facilité déconcertante.

Yann : J’ai plein d’idées en test.

ANR : L’album sortira avant le concert du Sylak ?

Etienne : Non, il sortira bien après.

Yann : On va prendre le temps de faire les choses bien. On veut aussi signer un truc cool, se concentrer un peu sur l’étranger parce que c’est un projet qui pour moi peut aller à l’international. On ne va pas se précipiter, on aimerait bien que ça sorte début d’année prochaine.

Etienne : C’est un délai raisonnable. Ça permet à Yann de finir le plus gros de ses dates avec Mass Hysteria, moi je clos le chapitre AqME. Diego est dispo, Karras est son projet unique. Si ça sort en début d’année, on aura le temps de faire la promo du disque et de le  défendre.

ANR : On vous voit sur scène au Hellfest l’année prochaine alors ?

Etienne : C’est l’idée oui !

Yann : Yoan a déjà beaucoup aimé l’album.

ANR : En attendant le disque, quelques chanceux découvriront les morceaux sur scène, et pour les autres vous sortez un deuxième clip ?

Etienne : On aimerait bien le sortir en annonçant une signature, on a l’expérience du bon timing. On aimerait susciter encore plus d’intérêt.

ANR : Le clip reprendra la même imagerie ?

Etienne : Oui, il faut que ce soit cohérent avec l’imagerie, et là on commence à se dévoiler dans ce deuxième clip.

ANR: Merci à vous trois, il faudra encore un peu de patience avant de découvrir l’album!

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