Vendredi 5 juillet, rendez-vous à Montcul, petit hameau près de Lyon qui accueille la 8ème édition du Plane R Fest. Une programmation éclectique et internationale, un cadre bucolique, un bar bien achalandé avec une grosse équipe de bénévoles très accueillants, tout est prêt pour passer deux bonnes soirées !
Jour 1 – De la brutalité, du fun et du soleil
Sous un soleil de plomb les locaux de RAB ouvrent le bal avec leur rock stoner plein d’énergie. La foule n’est pas encore au rendez-vous, mais ce n’est qu’un détail pour RAB. Bravant la chaleur le groupe se donne à fond et assure un set détonnant. Une petite mise en jambe avant d’accueillir un groupe phare de la région lyonnaise, qui propose une musique bien plus Brutale. C’est Benighted qui prend place sous le soleil. Dés les premières notes de « Reptilian » le ton est donné. Sauvage, bestial et terriblement bon. Julien et ses acolytes balancent du lourd sur la scène du Plane R et le public ne se fait pas prier pour pogoter. « Necrobreed » est annoncé comme 1min24 de pure violence, un commentaire valable pour le reste du concert !
Le groupe quitte à peine la scène qu’un autre groupe prend le relai, mais dans la fosse. Parfait pour un groupe qui s’appelle FOSS. Le duo de « guitaristes-gladiateurs », comme ils se plaisent à se décrire, propose un Metal aux accents de hardcore, sans concession. Une bonne idée pour faire patienter le public entre les changements de plateaux. La recette fonctionne bien, le groupe reviendra pour deux autres prestations ce soir.
C’est ensuite au tour des ukrainiens de Jinjer de prendre le relai avec leur Metalcore. Les nombreux T-shirts à leur effigie témoignent de l’intérêt que suscite le groupe. Emmené par leur chanteuse Tatiana, Jinjer démarre son set sur les chapeaux de roues avec un son et des riffs puissants. Au chant ça déménage également et le public adhère. Le soleil se couche, révélant un jeu de lighting du plus bel effet. Tatiana lance une opération séduction en parlant quelques mots de français, notamment un « merci Montcul ». Le quatuor tire sa révérence devant une foule conquise.
Après un nouvel interlude proposé par FOSS c’est Skindred qui prend place. La température a bien baissé, mais Benji et ses musiciens ne sont pas près de faire retomber l’ambiance. Le groupe fait une entrée triomphale sur « Thunderstruck » avant de se lancer dans un Metal aux doux relents de reggae. Benji a prévu de jouer avec le public, qui semble ravi et se transforme en chorale de Skindred. La foule chante, danse, dans un bon esprit de convivialité et de partage. Skindred retourne le Plane R fest et donne envie de revenir le lendemain.
Jour 2 – Les éléments se déchaînent
Samedi, la température a encore grimpé. La chaleur est étouffante et le soleil brûlant. Les festivaliers cherchent les coins d’ombre pour se protéger. C’est dans ce contexte caniculaire que Yoda Rising lance les hostilités. Leur hardcore énervé et bien dynamique rameute un peu de monde et leur énergie est communicative. Le groupe lyonnais mérite la palme du courage pour une telle prestation dans ces conditions. Changement d’ambiance radical avec les black metalleux d’ACOD. Le son est plus sale, les cheveux plus longs et le public semble un peu moins sous le charme. Les ingrédients sont là, mais la sauce a un peu de mal à prendre, surtout dans ces conditions un peu extrêmes.
Changement encore radical avec Horskh et son metal indus bien electro. L’installation sur scène prend du retard pendant que le public continue de souffrir de la chaleur. Le trio originaire de Besançon assène son hardelectro mêlant des sonorités digitales, des riffs incisifs de guitare et une batterie bien percutante. La voix modifiée de Bastien rappelle un peu du Ministry ou quelques passages de Manson. Travailler avec de l’informatique en temps de canicule pose des difficultés, les circuits chauffent et c’est une nouvelle panne technique à laquelle est confrontée le groupe. Un petit solo de batterie et le tour est joué pour sauver les meubles.
Le point culminant de la soirée, en toute objectivité, c’est bien sûr la prestation d’AqME. Le groupe est de passage sur les terres lyonnais pour défendre son dernier opus « Requiem » et dire adieu à son public. C’est avec le très efficace « Tant d’années » que le quatuor déboule sur scène. Le début de set est une succession de morceaux formatés pour plaire au plus grand nombre et ça fonctionne. Le public est déchaîné et visiblement très heureux de voir le groupe. Vincent, comme à son habitude a une énergie folle et communicative. Il part à la rencontre de la foule et n’hésite pas à tendre le micro à ses fidèles fans qui ont fait le trajet depuis les quatre coins de la France pour être présents ce soir. « Enfer » permet de prendre une pause avant de reprendre la cadence. « Si n’existe pas » offre un beau moment de communion. Tout au long du show Vincent joue avec le public, envoie quelques boutades à Etienne et se permet un commentaire qui fait mouche sur le Hellfest. L’ambiance est détendue ! C’est une fin survoltée qui se profile avec l’enchainement de « Ce que nous sommes » et « Superstar ». Des riffs kornesques pour conclure un très beau set, un équilibre sur le fil entre rock énervé et instants d’émotions. Les quatre musiciens remercient chaleureusement les festivaliers avant de poser pour la traditionnelle photo de famille. Le chant du cygne pour AqME, ce sera au Trianon le 5 octobre prochain.
Les suédois de Dark Traquility mettent le public au repos avec leur Death Metal Mélodique. Les papys ne bougent pas trop sur scène mais assure une prestation correcte. Le ciel gronde et la pluie vient tremper les festivaliers. Mais ce ne sont pas quelques averses qui découragent les amateurs de musique. Rise of the NorthStar réchauffe le Plane R fest avec leur hardcore percutant. Vithia harangue les festivaliers avec ses punchlines et son attitude faussement énervée et ça fonctionne. La foule lui répond, saute dans tous les sens, malgré un son qui rend les instruments peu lisibles, surtout en début de set. ROTNS semble avoir trouvé la formule magique pour du hardcore mainstream.
C’est ensuite au tour des finlandais de Finntroll de ramener encore plus de pep’s sur scène. Avec leur black metal un peu folk, un peu festif et leurs oreilles de trolls ils redynamisent la foule. Un public qui prend du plaisir à danser et à s’agiter dans tous les sens. Musicalement la prestation est carrée, mais le groupe reste un peu en retrait et ne cherche pas à communiquer.
Le Plane R Fest se termine avec Soulfly, qui vient défendre un nouvel album sorti l’année dernière. Le groupe de Nu Metal fondé par Max Cavalera est réputé pour incorporer des sonorités latines, thrash, hardcore et des instruments issus de la musique tribale brésilienne. Le groupe a connu un certain succès au début des années 2000, surfant sur l’aura de Max Cavalera et de Sepultura. Soulfly en 2019 présente tous ces ingrédients, moins l’envie et l’énergie. Le show est correct, mais on sent que les musiciens ne sont plus animés par la même passion. Les automatismes sont visibles.
Une huitième édition réussie, animée par une très belle équipe, qui donne envie de revenir l’année prochaine !