Art’N Roll : On vous laissait en 2017 avec votre album « Tyler Bryant & The Shakedown », comment allez-vous depuis ?
Caleb Crosby (batterie) : Tout va très bien, on a été pas mal occupés à enregistrer notre nouvel album mais on ne peut pas se plaindre, tout se passe merveilleusement bien. Nous sommes très heureux d’être de retour à Paris, j’adore cette ville. On a à présent hâte de vous faire découvrir notre nouvel album.
ANR : Aujourd’hui on se rencontre pour parler de votre nouvel album qui s’intitule « TRUTH & LIES » qui sortira à la fin du mois. Comment s’est passée la composition de l’album ?
Caleb : On n’a pas vraiment le temps de composer lorsque nous sommes en tournée donc la plupart des choses se créent quand nous sommes à la maison.
Sur cet album, nous avons quelques co-writers. Il s’agit de copains donc c’est cool et ça amène un peu de renouveau.
Pour en revenir à la question, nous n’avons pas une unique façon de faire, Tyler peut débarquer avec des paroles mais ça peut être quelqu’un d’autre qui va arriver avec des riffs et on va construire autour de ça.
Pour cet album on a composé énormément de morceaux. Notre vrai problème c’est que l’on peut composer de la musique à l’infini et c’est là ou ça se complique car on peut vite se retrouver avec trop de matières à trier et des difficultés à savoir quel chemin prendre.
ANR : Justement, est-ce que votre capacité à trop composer ne vous complique pas la vie afin de garder une ligne directrice et une certaine cohérence ?
Caleb : Pour cet album on en a peut-être trop fait mais on s’en ait plutôt bien sortis.
On se partageait les morceaux via Dropbox, ça nous a permis de vivre avec les chansons et que chacun sélectionne ses morceaux préférés sans s’attarder sur qui a écrit quoi, juste sélectionner les chansons qui te parlent.
Avant de partir à Brooklyn pour enregistrer on passait des heures à répéter environ une trentaine de chansons et ça nous a aidé à choisir ce qui sonnait le plus juste et c’est ainsi que nous sommes arrivés à New York avec 15 / 16 chansons.
ANR : Vous aviez déjà fait une shortlist en arrivant à New York, vous n’êtes pas arrivés avec une trentaine de chansons ?
Caleb : Le choix était fait mais pas complètement, on est arrivés avec une idée en tête et notre quinzaine de chansons, nous étions supposés en enregistrer que onze et finalement on a fini avec treize. On a presque failli en avoir quatorze mais on a vite réalisé qu’elle sonnait faux par rapport au reste des morceaux.
ANR : Pour les morceaux que vous aviez préparés et qui ne seront pas sur l’album, allez vous les garder ou les jeter ?
Caleb : Pour être honnête, les morceaux qui ne sont pas sur l’album ne sont pas vraiment finis, ce sont juste des bribes de chansons avec quelques bases. Mais te dire si on va les utiliser, je ne sais pas ! J’aimerais te dire probablement car pourquoi pas ne pas les utiliser mais peut être elles n’auront jamais leur place dans un de nos albums. Seul, l’avenir nous le dira.
ANR : Comment s’est passée la collaboration avec Joel Hamilton ?
Caleb : Très très bien. Il est même devenu un ami. Il s’est beaucoup investi pour cet album et nous a aidé à sortir un peu de notre zone de confort. Tyler et moi sommes très perfectionnistes et on aime tout contrôler et il nous a aidé à un peu relâcher la pression et ça nous a aidé sur l’aspect créatif car lorsque tu relâches la pression, tu laisses les choses se faire, ce qui n’est pas le cas quand tu es dans le contrôle. Il nous a aussi permis de faire en sorte que cet album semble dangereux pour nous car on voulait faire quelque chose de plus organique et à vouloir faire les choses trop bien on peu perdre ce coté naturel donc il nous a vraiment aidé à surmonter ce challenge.
Je pourrais continuer à parler de lui indéfiniment car il est vraiment génial.
ANR : Qu’est ce que cela vous fait de sortir de votre zone de confort ? c’est-à-dire, hors de Nashville ?
Caleb : Ça nous a fait un bien fou. On avait vraiment besoin de sortir de notre routine. En effet, tous le monde rêve de venir à Nashville pour enregistrer mais nous c’est notre maison et on avait besoin de prendre l’air. On avait besoin de s’éloigner de notre vie de tous les jours afin de prendre un peu de risques, d’être dans une nouvelle ville qui plus est, très inspirante. On peut vite se retrouver un peu coincé dans un certain schéma et on ne voulait pas de ça.
ANR : On va dire que cela va dans la continuité des choses, en effet, vous avez décidé d’appeler votre précèdent album « Tyler Bryant & The Shakedown » comme pour prendre un nouveau départ, donc changer d’endroit était un peu une suite logique, non ?
Caleb : Tout à fait ! On a construit notre groupe à Nashville, nous sommes devenus ce que nous sommes grâce à cette ville mais on a besoin de se surpasser de voir jusqu’où on peut aller donc oui, l’album précèdent était un nouveau départ et cet album est la juste continuité.
ANR : L’album s’intitule « TRUTH & LIES », quel est le message derrière ce titre ?
Caleb : Il faut savoir que nous avons choisi la pochette de l’album avant de trouver le titre de l’album.
Et lorsque tu regardes la pochette, tu as cette personne en blanc et l’autre en noir et instinctivement tu te dirais que celle est blanc est la vérité et l’autre le mensonge mais dans le monde dans lequel on vit je trouve que la ligne est de plus en plus compliquée à définir. Avec les réseaux sociaux, tous le monde peut poster tout et n’importe quoi et les gens qui ne cherchent pas à confirmer si c’est vrai ou pas tombent dans le panneau et cela peut faire beaucoup de mal. Il est très difficile à présent de savoir ce qui est vrai ou pas.
Tu remarques aussi qu’il y a une radio entre ces deux personnes et on veut dire que la musique est au milieu de tout ça.
Pour en revenir au titre, je l’aime beaucoup car chacun peut l’interpréter comme il le souhaite. Nous avons des chansons qui parlent plus de l’aspect « vérité » et d’autres pas, j’aime le fait qu’on laisse le sujet ouvert pour interprétation.
ANR : En parlant de l’artwork, il est très réussi, que peux-tu me dire à son sujet ?
Caleb : Tout comme le sujet de notre album on voulait laisser un artwork soumis à interprétation.
Je préfère ça plutôt qu’une photo de nous. Cela va te paraître un peu hippie ce que je vais dire mais ce n’est pas grave. Cette pochette d’album je la ressens, j’arrive à imaginer l’océan et les nuages bouger comme si ça ressemblait à un voyage et j’espère que les gens vont ressentir ça.
ANR : Votre son est un peu moins vintage que sur les précédents albums tout en gardant l’identité de Tyler Bryant & The Shakedown, ce n’est pas un exercice trop compliqué ?
Caleb : Il est très important de garder une ligne directrice dans ce que nous faisons mais c’est tout aussi important d’évoluer. Je pense que Joel nous a aidé à aller dans ce sens-là. Notre manière de composer évolue a chaque EP ou album que nous sortons car on s’inspire beaucoup de nos expériences sur la route, il y aussi les tournées avec les Gun’s et ACDC qui nous ont beaucoup appris et de les regarder au quotidien a été pour nous une vraie leçon de vie. On est comme un peu retournés à l’école à cette époque.
Les expériences de la vie nous influencent dans notre façon de composer, quand nous étions plus jeunes on écrivait des chansons un peu plus négatives sur les ruptures, les cœurs brisés parce qu’a l’époque nous vivions ce genre de choses mais en grandissant et surtout sur cet album je pense que l’on offre quelque chose de beaucoup plus unique et il permet de mettre en avant ce qui est nouveau pour nous.
ANR : Vous avez joué avec les plus grands, ça n’a pas été trop dur de revenir à quelque chose de plus modeste ?
Caleb : Totalement ! Ça a été un choc de passer de 60 000 personnes à des salles plus petites mais peu importe la taille de la salle pour nous la routine reste la même et notre état d’esprit aussi.
ANR : Pour finir, quels sont les projets du groupe ?
Caleb : On va revenir mais rien de confirmé encore. Je pense que l’on va tourner à l’automne en Europe. On adore tourner en Europe donc on est très impatients de pouvoir annoncer des dates.