Art n’ Roll : Tout d’abord, merci de nous donner l’occasion de vous rencontrer. Pouvez-vous nous décrire le genre de musique que vous jouez ?
KLOGR : Nous jouons du rock, nous jouons quelque chose entre le rock alternatif et le métal alternatif, avec un peu de grunge. Le nom du groupe est une formule mathématique où le K est une constante, la personne, LOG est pour logarithme, et le R est pour l’environnement autour de nous (NDT : loi de Weber-Fechner)
On essaie d’expliquer que nous ne sommes peut-être pas vraiment libres étant donné qu’on reçoit beaucoup de choses de l’extérieur, et beaucoup de contrôles de la part de la société. C’est le concept du groupe.
ANR : Vous avez donc débuté en 2010?
KLOGR : Oui, le groupe est né en 2010 mais en réalité l’idée du groupe est née en 2010 et 2011. Au début de 2011, à LA, moi et Tod Allen (le 1er bassiste), on a été en Italie et avec deux autres mecs, Nicola et Filippo, on a commencé à enregistrer le premier album pendant l’été 2011. En janvier 2012, on a commencé une tournée sur la Côte Ouest, de San Diego à Seattle, et on est retournés en Italie. On y a joué quelques concerts. On a joué 4 concerts ici en France au mois de juin dernier. Ensuite en septembre, j’ai rencontré ce type de TIMECUT, un autre projet. Et en ce moment, je suis en train d’enregistrer un nouvel EP et je cherche un featuring. Deux des chansons ont été mixées par Logan Mader, de Machine Head, une des chansons a été enregistrée par Maki de Lacuna Coil. Et à cette période j’ai rencontré ces types de mon studio et après avoir écouté leur travail, je leur ai proposé de faire des jam ensemble. Après 2h, je leur ai dit « Ok, vous êtes les nouveaux membres du groupe ! »
ANR : 2 albums, une tournée européenne, 5 dates en France, Pays-Bas, Finlande,… Le groupe a du succès en Europe. Quel est votre secret ?
KLOGR : En un an et demi, on n’a pas arrêté. On a commencé avec 10 concerts aux Etats-Unis grâce à Todd Allen notre premier bassiste. Je suis rentré chez moi et j’ai commencé à écrire les nouvelles chansons. Je suis revenu à LA pour mixer avec Logan Mader. Puis on a fait pas mal de festivals en Italie et on a fait pas mal de concerts, on est restés sur la route pas mal de temps. Maintenant il y a pas mal de collaborations sur le nouvel EP. Notre secret, c’est peut-être qu’on essaye de rester honnêtes avec nous-mêmes et avec le public. On essaye de beaucoup jouer. On a gagné le concours pour jouer au Sweden Rock Festival et on y jouera en juin. On a une grande base de fans. En fait ils ne sont pas nombreux, mais ils sont partout dans le monde. On en a un peu aux Etats-Unis, également ici en France qui s’occupent de la page Facebook. Et ils partagent pleins de choses tous les jours. On n’a pas un gros budget, mais on a l’énergie.
ANR : KLOGR semble être un parfait melting-pot entre le rock à l’ancienne et le neo-metal. Pouvez-vous nous en dire plus à propos de vos sources d’inspiration, vos modèles?
KLOGR : Je suis né avec Metallica. Mon premier concert et mon premier album c’était Kill’em all. La première partie du projet a été influencée par Soundgarden, des choses plus grunge. Maintenant avec Timecut on a des influences différentes avec Tool, A perfect Circle, Nine Inch Nails. C’est marrant et excitant, parce que je n’écris pas une chanson : j’arrive dans le studio et je dis : « Maintenant on joue ! » et on écrit comme ça, on ne discute pas de ce qu’on pourrait faire en mieux pour cette chanson, on joue et chacun peut mettre ce qu’il veut dans la chanson. Ensuite, avec le producteur, on essaie de donner un sens à ce qu’on fait. C’est très démocratique. Dans mon propre projet je travaille avec ces gars en featuring. Ils peuvent écrire le nouvel album tous seuls et je n’ai plus qu’à mettre les paroles, tu vois. Parce qu’on se connait, on ressent les mêmes choses.
ANR : Prochaine étape pour le groupe : prévoyez-vous de quitter le Vieux Continent pour rejoindre les Etats-Unis pour une tournée ?
KLOGR : Début 2012 on était aux Etats-Unis pour une tournée d’un mois. Et cette année ? Hum, je ne sais pas. Nous voulons grandir ici en Europe parce qu’on a notre propre label. On a un petit ?? aux Etats-Unis mais c’est difficile d’organiser quoi que ce soit d’ici. Et on veut un plus grand public. Si c’était possible de jouer dans de grands festivals, ce serait plus facile que jouer dans des petits clubs où il faut créer des flyers, il faut des backliners, louer un van. Ça revient très cher.
ANR : Les groupes italiens de métal sont aussi rares que des boutiques de t-shirts du Vatican au Wacken Open Air Festival. Vous êtes prêts à défendre le métal et le savoir-faire italien à la prochaine Eurovision ?
KLOGR : On a Lacuna Coil comme fierté nationale, et quelques autres groupes de métal. Mais maintenant avec les réseaux sociaux, l’Europe est petite. Je suis très idéaliste : tu bois des bières, je bois des bières. Tu écoutes du rock, du métal, tu aimes Exodus, j’aime Exodus. On est une grande famille. C’est pas comme dans le foot où chacun aime une équipe. Non, nous, on a juste une opinion : on est là pour apprécier la musique et partager de nouvelles idées. Il n’y a pas de racisme dans la musique à mon avis : « Ah tu es d’Italie ? Ah mafia ! Mandoline ! « Peut-être, mais après une bière, on apprécie la même chose. On a de mauvais politiques, on a le Vatican, beaucoup de choses. Je crois en Dieu, mais je déteste la structure. Je déteste nos politiques, je suis tellement désolé pour notre ancien Premier Ministre. Berlusconi est une honte, je sais. (en arrière-plan un autre membre dit « Bunga bunga »). Mais c’est pour ça qu’on joue, et on joue dans toute l’Europe pour la musique, pas pour représenter l’Italie. On essaie en tous cas ! En festival parfois on nous dit : « Oh mais vous êtes du sud de l’Europe » d’un ton méprisant, je réponds « Yeah ok, mais peut-être que sur scène on peut vous botter le cul ! Juste pour le fun !»
On aime ça ! Ce n’est pas une guerre. C’est une fête, viens !
ANR : Comment s’est passé votre denier concert en France la semaine dernière?
KLOGR : On a fait 3 concerts en France, non 4. Les clubs étaient très petits, pas beaucoup de gens, mais pour le moment, ce n’est pas le plus important pour nous. 20, 50 ou 2000 personnes. Ce qu’on veut voir, c’est si le public apprécie la musique et le message. Le groupe avec lequel on a joué était super, on a partagé les mêmes techniciens, c’était une super soirée, une grande famille, tu vois.
Si je peux ajouter quelque chose, je dirais que le public français réagit très bien à la musique qu’on joue. Ils apprécient et ils restent en face de la scène. C’est cool d’avoir ce genre de réponse de la part des gens.
Maintenant ce qu’on essaye de faire, c’est de partager notre musique avec vous. Et on va essayer lors de la prochaine tournée cet automne d’organiser quelques concerts dans une grande salle pour faire comprendre ce qu’on fait. Et pas 5 jours dans des petits clubs mais une grande salle avec 3 ou 4 groupes français et faire une grosse fête.
ANR : Qu’en est-il de votre collaboration avec TIMECUT?
KLOGR : Oh TIMECUT ! J’ai connu ces gars en septembre, et comme je l’ai dit ils enregistraient leur album dans mon studio. A cette période-là je cherchais quelque chose de différent en terme de son, d’influences. Pas un grand groupe, mais en terme de musicien. Après 2h j’ai dit « Ok, on doit enregistrer ces deux chansons. » 2 jours pour écrire les chansons, 3 jours pour les enregistrer. C’était cool, on pouvait faire quelque chose ensemble, faire des concerts KLOGR / TIMECUT. Après 5 concerts, on s’est dit qu’on était 2 groupes, 2 projets, mais on pouvait jouer ensemble. Ils jouent 35-40 minutes de TIMECUT avant le concert de KLOGR puis je monte sur scène. Si tu fermes les yeux, est-ce que tu peux entendre qu’il s’agit de 2 projets différents ? Si tu ouvrent les yeux, ce sont les mêmes personnes. Ils sont comme des caméléons, on aime ça. On est des groupes anti-crise : 4 personnes, un soundcheck, 2 concerts.
ANR : Est-ce que vous avez un autre hobbie artistique, en dehors de la musique ?
KLOGR : oh ! Lui il fait des clips pour le groupe, un autre est graphiste et fait le website du groupe, j’ai le studio.
C’est pour ça que ça fonctionne si bien dans le groupe. Chacun peut apporter quelque chose au groupe, à la famille et peut aider pour faire avancer le projet.