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Interview avec le photographe Tim Tronckoe

mercredi/07/08/2019
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Art’N’Roll : La première question est très simple : peux-tu, s’il te plaît, te présenter à nos lecteurs ainsi que présenter ton volumineux travail de « Metalfotograaf » ?

Tim Tronckoe : Bien sûr ! J’ai commencé en tant que photographe il y a quelques années, en tant que simple Fan de Metal et de musique Hard Rock en général. Les premières photos de concert que j’ai prises furent faites à la va-vite, que j’ai détesté à juste titre (Rires) J’ai pris conscience qu’il fallait me perfectionner et m’organiser : j’ai pris contact avec des groupes et différents labels, j’ai alors récolté beaucoup de travail et j’ai rencontré nombre de bonnes personnes. Petit à petit, mes partenaires ont apprécié mon style et m’ont confié des commandes, par exemple Machine Head ou Mastodon, ce qui a contribué à asseoir ma réputation.

ANR : Tu as suivi quelles études ? Tu enseignes également ?

TT : Je n’ai pas suivi d’études de photographie, et ne possède aucun diplôme dans cette discipline. Je suis, en revanche, effectivement diplômé en tant qu’enseignant, je dispense des cours d’anglais. Cela me fait donc deux emplois à temps plein, et mes journées sont souvent très longues.

ANR : Donc, le vendredi 26 juillet dernier, tu as mis en prévente sur ton site Internet une somme papier de 180 pages qui s’annonce mirifique : « Portraits »… Peux-tu nous en dire plus, notamment quant à sa confection ?

TT : C’est amusant que tu fasses exprès de prononcer le titre « Portraits » en Français, je n’avais pas pensé à cette concordance linguistique ! C’est un terme universel. Mes interlocuteurs sont persuadés que j’ai réalisé ce livre en une traite de photographies. En réalité, j’ai entamé sa conception il y a trois ans. Je suis féru de musique et de photo, mais aussi d’art classique : la Renaissance, le Baroque, le Rococo, et j’aime me rendre dans des musées. Admirant la force des portraits qui y sont exposés, je me suis demandé ce que cela donnerait si j’adaptais cela avec mes capacités, en faisant poser mes amis artistes… J’ai donc adressé quelques courriels à mes modèles parmi les plus proches, afin de leur faire la proposition. Le premier à avoir répondu, de façon quasi-immédiate, et qui se trouvait être dans ma zone géographique à ce moment-là, fût Miles Kennedy, le chanteur du groupe Alter Bridge, et chanteur du projet solo de Slash. Le groupe Steel Panther répondit positivement également très vite : Michael Starr, le chanteur, a posé Backstage en Belgique pour moi, cela reste un grand moment (Rires) Ces deux artistes se sont comportés de manière très différente devant l’objectif lors de ces deux premiers essais, et leur satisfaction m’a conforté dans le maintien de ce projet : je me suis dit que je m’accordais trois années afin de prendre le maximum de stars en photo, si possible dans un contexte classique. Il me fallait d’abord raisonner en fonction de leurs emplois du temps respectifs. Simone d’Epica m’a répondu quelques semaines après, ensuite ce fût Alissa d’Arch Enemy, puis Tarja : je leur ai toutes trois expliqué que rien ne pressait, que je me donnais le temps. C’est Tarja que j’ai photographié la première des trois, elle venait de sortir son album de chansons de Noël (NDA : « From Spirits and Ghosts (Score for a Dark Christmas) » en 2017), et nous avons fait le shooting à Marbella où elle vit désormais. La préparation de cette session photo m’a pris six mois, notamment pour ce qui est de la confection de sa robe. Chacune des chanteuses que j’ai eu le plaisir de photographier a revêtu une tenue unique, confectionnée sur mesure pour sa séance. Sauf pour Charlotte de Delain : c’est une robe de l’Opéra de Bruxelles que nous avons loué. J’ai choisi la fabrication, j’ai choisi l’inspiration, les détails ainsi que les couturiers. J’ai vraiment apprécié travailler avec Alissa d’Arch Enemy, parce qu’elle a pris un avion du Canada pour me venir me rejoindre en Belgique. Elle a patiemment posé durant une journée entière, dans un palais de ma ville, Gand. Idem pour Agnete Kjølsrud, la chanteuse du groupe Djerv, qui a été des plus expressives. La dernière séance réalisée pour ce livre, ce fût in extremis il y a quelques semaines, avec Sharon de Within Temptation. J’avais déjà travaillé pour son groupe, et lui avais fait la proposition de poser pour moi, avec relance à la fin de l’année 2018. Elle était effectivement occupée par la sortie de leur dernier album (NDA : « Resist », paru le 1er février 2019). Tout fût bouclé dans les temps, afin qu’elle apparaisse elle-aussi sur la vidéo promotionnelle.

ANR : Combien de personnes, artistes ou non, ont collaboré à cette ambitieuse entreprise ?

TT : Dans ce travail d’équipe, je fus le seul photographe. Une vingtaine de personnes a participé à l’élaboration de « Portraits ». Des couturiers et costumiers, des maquilleuses, des décorateurs, etc… J’insiste néanmoins sur le fait que j’ai voulu être le seul maître à bord. Je n’ai véritablement rien délégué, j’ai tout décidé de A à Z et j’ai tout supervisé. Cette remarque n’enlève en rien de l’estime que je porte à chaque artisan qui a collaboré à ce projet, ainsi que des excellentes relations humaines nouées.

ANR : Et je suppose que tu as également joué le rôle du publicitaire… En tous cas, ton entame de promo est brillante : le samedi 27 juillet en début de soirée, et à quelques minutes d’intervalles, le groupe Moonspell (leur chanteur Fernando Ribeiro figure au rang de tes modèles), Alissa White-Gluz, Simone Simons, Anneke Van Giersbergen, puis Lisette van den Berg ont posté sur leurs pages Facebook respectives un magnifique portait les représentant contenu dans ton livre… Le dimanche 28 juillet, c’était au tour de Cradle of Filth (Dani Filth pose pour toi en collerette), de Niclas Engelin (le guitariste d’In Flames) et de quelques autres que je ne connais pas… Certains de tes célèbres modèles y ont également ajouté la vidéo Teaser de ton livre… Pour ceux que j’ai vu passer, j’ai compté, cela totalise en deux jours seulement, un potentiel de 4 700 000 lecteurs, uniquement pour Facebook… Tu as tout orchestré ?

TT : Mes interlocuteurs ont trop tendance à me considérer comme un simple photographe : lorsque j’affirme que j’ai voulu être le maître à bord, je pèse mes mots. Tout ce qui est promotion, publicité et Marketing est de mon fait. Il y a quelques semaines, j’ai entamé une réflexion sur la manière de promouvoir ce livre, en me disant que ce serait lamentable de ne pas pouvoir toucher un maximum de public. J’en ai parlé avec Jens De Vos (NDA : le réalisateur de l’équipe Panda Productions) qui a notamment fait les clips d’Epica et travaillé avec Ayreon, un très bon ami ; et sur ses conseils, j’ai assemblé des extraits des rushs des vidéos prises pendant les séances photo, afin d’en faire une courte vidéo publicitaire à destination d’Internet et des réseau sociaux. Ensuite, je me suis mis d’accord avec les artistes ayant participé, et leur ai envoyé un cliché d’eux, leur disant qu’ils étaient libres de le publier sur leur page Facebook et de poster ou non la vidéo promotionnelle avec. Tous les artistes que tu viens de me citer ont d’ores et déjà tout posté sur Facebook. Ils ont joué le jeu à merveille, et j’en suis très satisfait.

ANR : Et encore, je remarque qu’à ce jour, Ghost n’a encore rien dévoilé comme photo… Connaissant le côté fétichiste de leurs fans, le tirage va être rapidement épuisé…

TT : Oui, ils aiment collectionner. Nous nous sommes dit la même chose avec Simone d’Epica lorsqu’après sa séance photo, nous sommes allés diner en ville à Gand. Elle m’a dit que mon livre allait être un Must pour ses fans, lesquels aiment et achètent tout ce qui est Collector : non seulement leur musique, mais tout ce qui a trait à l’univers de leur groupe. Elle a ajouté que la commercialisation de mon livre allait être un marqueur dans ma carrière de photographe, mon exposition médiatique. Cette réflexion m’a en quelque sorte ouvert les yeux, et je me suis dit qu’il fallait limiter le nombre d’exemplaires à mille. Je peux t’annoncer qu’aujourd’hui (NDA : entretien réalisé par téléphone le lundi 29 juillet, soit trois jours après l’ouverture des préventes sur son site Internet) plus de la moitié des copies est achetée. L’analyse de Simone était la bonne. Tous les fans de ces groupes : Epica, Arch Enemy…

ANR : Nightwish…

TT : … Nightwish, sont des collectionneurs. Ils apprécient non seulement la musique du groupe, mais aussi tout ce qui à trait au groupe.

ANR : A propos de Ghost : je suppose que tu n’as pas eu à procurer de costume de location à Tobias Forge, ainsi qu’à ses Nameless Ghouls…

TT : Je connais Tobias Forge depuis longtemps, en fait depuis les débuts de sa formation : en 2011, lorsqu’ils assuraient les premières parties de groupes que je suivais, comme In Flames ou Trivium. J’avais d’ailleurs pris à cette occasion une photo mémorable des membres du groupe Ghost, en train de disputer une partie de Baby-Foot avec ceux de Trivium ! En 2016, puisque Ghost jouait au Graspop cette année-là, je me suis rappelé au bon souvenir de Tobias lui montrant des photos que j’avais prises d’eux, et lui présentant mon plan, ajoutant qu’il n’avait qu’à être lui-même lors de la séance. Il m’a répondu « Pas maintenant ! Je dois d’abord en finir avec Papa Emeritus III : l’année prochaine, tout va changer, reviens me voir lorsqu’un nouveau personnage l’aura remplacé ». Il venait de me révéler qu’il avait déjà programmé l’arrivée du Cardinal Copia… J’ai donc attendu le passage de Ghost aux Pays-Bas l’année d’après, lors d’un concert pour lequel j’étais accrédité. J’ai relancé Tobias à ce moment-là, et une session de quelques dizaines de minutes a été tenue avec lui et son groupe après le Show. Je suis très reconnaissant envers Tobias, car Ghost n’a nullement besoin de mon travail pour faire sa promotion. Et je fais montre de la même gratitude envers Slayer, lequel partage d’ailleurs la même boîte de Management (NDA : The Rick Sales Entertainment Group), et qui n’a certainement pas non plus besoin de mes photos afin d’entretenir son image. Je ne caressais pas, au départ, l’ambition d’avoir Kerry King et Tom Araya parmi mes portraits. Néanmoins, quelqu’un dans mon équipe m’a soufflé l’idée qu’un portait basique mais ombrageux d’eux, dans le style de Caravaggio ou Rembrandt, serait formidable. J’ai mentalisé le résultat, puis j’ai demandé à leur manager de leur transmettre la proposition. Un ou deux jours après, j’avais une réponse positive : la séance pourrait avoir lieu lors de leur ultime concert aux Pays-Bas (NDA : donc, le 15 novembre 2018, à Zwolle…) ! Elle a été organisée durant une vingtaine de minutes avant leur entrée sur scène. Ils m’ont fait confiance, ils ne savaient pas à quelle qualité ou grain de photographie s’attendre, juste que j’allais être respectueux de leur image. Tom Araya a été très expressif et a gardé son sérieux, puisque je lui avais demandé d’emblée de ne pas sourire pendant que je le prenais en photo, je savais qu’il a tendance à être chaleureux et à rire et sourire… Kerry et Tom ont été très professionnels avec moi, tout en étant relax !

ANR : A première vue, l’ambiance est très « Âge d’or des Provinces Unies »… Pas de français parmi tes modèles ?

TT : Non, je réfléchis… Non, je suis désolé (Rires)

ANR : Pourtant, les français du Sud-ouest sont très représentatifs de la période choisie : les frères Duplantier, qui sont originaires de là-bas, auraient été parfaits en mousquetaires, ou en proches du Roi Henri IV…

TT : Tu as raison : je me viens de me souvenir qu’une séance avec le chanteur de Gojira a en fait été annulée à la dernière minute, l’été dernier, faute d’infrastructures prêtes à temps. J’espère me rattraper avec Gojira, dans l’optique d’un éventuel Volume 2 de « Portraits »…

ANR : Un regard toujours français sur ce que j’ai pu admirer comme clichés : costumer Alissa White-Gluz en Marie-Antoinette peut revêtir aux yeux de certains de mes compatriotes deux acceptions négatives : la première est le luxe et la frivolité antisociale ; la seconde étant le destin tragique… Simone Simons en Reine Elisabeth me paraît moins sujette à controverse… A ce titre, comment as-tu choisi le personnage pour chacun de tes illustres modèles ?

TT : Pour ce qui est d’Alissa, je me suis en premier lieu focalisé sur ses cheveux bleus, me demandant : « D’accord ! Comment jouer avec la couleur de ses cheveux ?!? » ; et en respectant bien entendu cette teinture si caractéristique : j’ai pensé à une pièce-montée… (Rires) Le personnage de Marie-Antoinette m’est venu de cela, sans aucune considération du contexte politique de l’époque, même si je crois savoir que Marie-Antoinette était ignorante de la situation du peuple à Paris. Effectivement, Alissa est une femme forte, qui sait ce qu’elle veut. Mais qui est très soucieuse de son apparence : à chaque nouveau disque de The Agonist, puis d’Arch Enemy, elle adopte de nouvelles tenues et de nouvelles coiffures… Je me suis amusé à la photographier dans un décor extrêmement chargé et fastueux. Concernant Simone d’Epica, et son adaptation en Elisabeth 1ere, le choix est inspiré par la rousseur qu’elles partagent, ainsi que par un état d’esprit fait d’abnégation, qui selon moi leur est commun : Elisabeth était mariée à son Royaume et à son peuple, Simone l’est à son groupe, et est exceptionnellement loyale vis-à-vis de son public (Rires)

ANR : J’ai comme l’impression qu’il n’y aura pas trop de sexagénaires… Pourtant, Rob Halford, Bruce Dickinson ou Biff Byford auraient été parfaits dans cet exercice costumé… Tout le monde est jeune dans ton livre ?

TT : Oui, enfin, les membres de Slayer ne le sont plus trop, non ? Dani Filth, le chanteur de Cradle of Filth, n’est plus tout jeune non plus (NDA : il est né en 1973, cela n’est pas si vieux…) ! J’aurais effectivement apprécié avoir Iron Maiden dans mon projet, mais il est fort probable que cet exercice ne les intéresse plus dorénavant… J’ajoute que je ne les connais pas personnellement, contrairement à une majorité de modèles figurant dans ce livre. 

ANR : Après la peinture, et le Metal symphonique, tu réalises un coup de maître « néerlandophone » dans la photographie, en opérant la jonction entre les deux premières matières dans lesquelles vous excellez… Une question que je pose systématiquement aux artistes concernés : pourquoi les néerlandophones sont-ils si bons en Metal sympho ? As-tu, même en tant que non-musicien, un point de vue sur la question ?

TT : Mon opinion est que les groupes néerlandais, notamment ceux que j’ai pris en photo, comme Epica ou comme Delain, possèdent tous ce sens de la symphonie, à l’instar de ces anciens tableaux : tu les admires et une riche harmonie prend forme. Quant à moi, parfois je cherche l’opulence dans mes photos, parfois le dépouillement, tu me suis ? (Rires)   

ANR : Oui, c’était le sens de ma question… Sur le message partagé par tes modèles la semaine dernière sur Facebook, est évoqué le fait que tu soutiens l’organisation Psychosenet, qu’est-ce donc ?

TT : C’est une organisation philanthropique néerlandaise, également installée en Belgique depuis quelques années, laquelle est totalement indépendante des pouvoirs publics, et qui offre une alternative dans l’accueil et l’information des personnes atteintes de maladies mentales, de faiblesses psychiques. En effet, les listes d’attentes des centres de traitement public sont devenues trop longues chez nous, parfois six mois ; et cette structure bénévole composée de professionnels de la santé offre une assistance gratuite. Dans ma profession d’enseignant, je suis très souvent confronté aux psychoses de mes élèves, ainsi qu’aux difficultés pour les parents d’être conseillés en temps utiles par les institutions. Mon expérience professionnelle m’a sensibilisé à cela, et à m’engager pour Psychosenet. Mais pas que : il y a un an, Jill Janus la chanteuse du groupe américain Huntress, a été retrouvée morte à l’âge de quarante-trois ans, alors que l’on savait qu’elle était sujette à des troubles mentaux depuis longtemps. C’était une amie, photographiée à maintes reprises. La dernière fois que je l’ai vu, c’était en 2017, et j’avais été contraint de rater le dernier concert de Soundgarden aux Pays-Bas afin de pouvoir être dans son public ce soir-là. A l’annonce de son décès, je me suis dis que la cause à soutenir serait celle de l’aide aux psychoses. 

ANR : Du samedi 28 septembre au samedi 12 octobre 2019, tes clichés seront exposés à la Drongenhofkapel à Gand, entrée libre… C’est une chapelle, c’est cela ?

TT : Oui, c’est une très ancienne chapelle. Elle va être transformée en salle de vernissage, et cela va être très agréable.

ANR : Cela risque d’être blindé le soir du vernissage…

TT : J’espère qu’il va y avoir plein de monde (Rires) Je vais avoir la presse, et plein d’amis seront là : je sais qu’Elize Ryd du groupe Amaranthe sera présente, Simone d’Epica est déçue de ne pas être disponible, pour des raisons d’agenda…

ANR : Penses-tu un jour exposer ailleurs que dans le Benelux ? Je pense, bien sûr, à Paris…

TT : Bien sûr, je suis évidemment ouvert à cela. Si un organisateur parisien veut exposer mes travaux, il peut m’adresser un courriel. Mais, dans l’immédiat, je me concentre sur l’événement à venir dans ma propre ville.

ANR : Le message est passé. Pour finir, tu écoutais quoi en réalisant « Portraits » ?

TT : De tout. Je n’écoute pas que du Metal. J’écoutais beaucoup de musique classique, des opéras. J’écoutais également beaucoup Skunk Anansie, mon groupe préféré de tous les temps. Ainsi que Madonna, Lady Gaga et Céline Dion. Une formidable chanteuse…

ANR : Intéressant. Merci beaucoup, et au revoir Tim.

TT : Merci pour ce joli entretien, merci beaucoup, au revoir (Rires)

http://www.timtronckoe.com/

https://www.facebook.com/TimTronckoePhotography/

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