HOT on the rocks!

Interview avec Oliver Rae Aleron du groupe Archspire

mercredi/21/08/2019
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ANR: Comment vous sentez-vous après votre show au Hellfest ?

Oliver Rae Aleron (chant): Rassasié ! complètement rassasié. On a pu manger directement après le show et le catering est génial ici. On a eu du poulet, des légumes, etc. Et maintenant, je me sens prêt à boire des bières et du vin !


ANR: Votre dernier album « Relentless Mutation» est sorti il y a 2 ans maintenant. Comment ont été les retours sur ce disque ?

Oliver: C’était il y a un moment en effet. En fait, nous avons sorti l’album un an après l’avoir enregistré à cause de conflits d’agenda avec le label. Donc, quand il est sorti, il nous paraissait déjà un peu vieux mais on a fait en sorte de le faire vivre, de trouver des tournées basées dessus même s’il a 2 ans (donc 3 pour nous). On a de la chance car parfois, les albums ne fonctionnent qu’un an et là, on arrive à continuer de tourner avec.
Là, on continue de bosser la composition du prochain disque et on va essayer d’entrer en studio au plus vite. Concernant les retours, c’est une grosse surprise car ils ont été bien meilleurs que ce que nous attendions et même que ce le label attendait. Pour le précédent « Lucide collective », on avait bossé local, avec un producteur qu’on connaissait et qu’on aimait bien. Pour celui-ci, on est aller à Denver pour bosser avec Dave Otero (Flatline Studios) qui avait bossé avec Cattle Decapitation et Cephalic Carnage. On voulait vraiment monter d’un cran en composition et en production. Et on est très content du résultat et des retours qu’on a reçus. Je pense que les gens ont apprécié le fait qu’on ait mis plus d’efforts là-dedans et qu’on soit sorti avec une meilleure production.
On voulait que tout soit clair, qu’on entende bien toutes les différentes parties. On n’est pas des mecs old school qui jouent sur des vieux amplis Marshall, on voulait pouvoir expérimenter les sons tout en sonnant naturel et garder la puissance dans les morceaux.

 

ANR: Il y a-t-il des groupes que vous voulez voir ce weekend ?

Oliver: Oui ! Et on a la chance d’être là pour le weekend. Il avait King Diamond hier et je suis un très gros fan mais on l’a malheureusement loupé car notre bus devait retourner à l’hôtel. Pas de chance ! Mais bon, on avait le choix de rester tard pour voir le show ou avoir une bonne nuit de sommeil et donner un meilleur show vu qu’on devait arriver tôt sur le site aujourd’hui. Et on a fait le choix des vieux et on est rentré dormir.
J’ai hâte de voir Emperor aussi, je suis vraiment excité à l’idée de les voir jouer.
On était assez surpris d’être programmés aujourd’hui car il n’y avait pas tellement de metal brutal mais ça a été une bonne chose pour nous, vu que les amateurs de brutal n’avaient pas d’autres shows dans le style en même temps que le nôtre.
Et maintenant, on va pouvoir profiter du festival et faire la fête vu qu’on est encore là demain. On va pouvoir voir Revocation et Psycroptic même si on est surtout content de pouvoir faire la fête avec eux. On les a vu jouer un million de fois donc on est surtout excité à l’idée de retrouver nos potes.


ANR: Vous êtes actifs depuis plus de 10 ans avec 3 albums sortis. Comment voyez-vous l’évolution du groupe ?

Oliver: On a en effet 3 albums même si le premier n’est pas très connu. La majorité des gens nous connaissent pour le 2ème. Ce qui s’est passé avec le premier disque, c’est que nous étions signés sur un autre label et qu’une fois que nous l’avions quitté, ils en ont conservé les droits pour 5 ans. On n’a pas pu le récupérer à l’époque. Maintenant, nous l’avons enfin récupéré et nous aimerions le sortir par nous-même. Le style d’écriture n’est plus le même que celui que nous avons maintenant mais nous voulons quand même pouvoir le présenter aux fans pour qu’ils puissent voir d’où on vient, entendre l’évolution. On le sortira via notre merchandising pour que les gens puissent l’obtenir par nous directement. Ça permettra aussi de patienter en attendant le prochain album.
Pour ce qui est de l’évolution, beaucoup de choses viennent des tournées et des retours que nous recevons des fans. Quand tu écris un premier disque sans l’avoir encore joué en live, tu composes ce que tu penses être cool et impressionnant. Mais c’est une fois que tu joues en public, tu peux voir quel genre de morceau les gens aiment, ce qui marche le mieux en fonction des groupes avec lesquels tu tournes, ce que les fans préfèrent, etc. On écrit toujours la musique qu’on aime mais on ne veut pas ignorer le retour des fans. Si certains éléments plaisent mieux, on en mettra plus dans nos compositions.
On essaye donc de composer plus intelligemment. Il y a toujours les parties dingues dans les morceaux mais aussi des passages plus simples qui restent en tête, que les gens vont se rappeler après le concert. Surtout pour des gens qui ne nous connaissent pas, on veut qu’ils se souviennent de tel ou tel chanson, qu’il y ait des passages catchy au milieu de plein de passages pas du tout catchy.
On va retrouver beaucoup de ce genre de passages sur le prochain album.

 

ANR: Il y a-t-il quelque chose que vous n’avez pas encore fait mais que vous aimeriez faire avec le groupe ?

Oliver: Ho il y en plein ! Déjà, jouer dans des festivals comme celui-ci. C’est le premier vrai gros festival dans lequel nous avons joué. C’était une expérience incroyable pour nous et nous voulons vraiment pouvoir en faire d’autres. Pouvoir jouer dans plein d’autres parties du monde aussi. On voudrait retourner au Japon, aller en Amérique du sud, faire une tournée asiatique, ce serait génial.
Principalement, essayer de toucher le plus de gens possible, de s’étendre le plus… comme les jambes de la mère de Jared (ndlr, bassiste du groupe), très large !!! (Rires)

 

ANR: Question pour les geeks de guitares : Vous jouez un style de musique très technique. Comment composez-vous et comment décidez-vous qui joue quelle partie ?

Oliver: Pour ça, on compose tous ensemble dans la même pièce. On ne part de rien et quelqu’un propose un riff et on donne tous notre avis. On garde une partie qu’on aime, on la modifie, si ça ne plait pas, on jette, etc. Parfois on s’énerve parce que l’un n’aime pas un riff qui plait à un autre mais tant pis, on ne le garde pas. On a une façon vraiment très diplomatique de composer. Et je pense que ça permet de maintenir la technicité de la musique car ça oblige chacun à vraiment tirer le travail de composition vers le haut pour maintenir un standard de qualité sur lequel tout le monde est d’accord. Ça maintient un bon niveau de composition pour tout le groupe.

 

ANR: Etes-vous intéressés par d’autres types de guitares ? (Ndlr, le groupe joue essentiellement avec des 7 et 8 cordes)

Oliver: Pour le moment, Dean joue sur une 8 cordes et Tobi joue sur une 7 cordes. On a essayé de pousser Tobi à passer en 8 mais il a peur en fait, il est comme une fillette, il a peur du changement (rires).
Jared joue sur une basse 6 cordes mais on coupe son volume sur scène et on passe une piste de l’album à sa place ! Il croit qu’il a joué à ce festival mais en fait, non. (Rires)
On aimerait donc que Tobi passe en 8 cordes pour le prochain disque donc si les fans pouvaient lui mettre la pression en lui envoyant des messages du genre « hey Tobi, fais pas ta fillette et passe en 8 cordes », ce serait super !  Ha et dites lui aussi de rajouter une tête à sa guitare (Tobi joue sur des guitares « headless »), ça ne va pas du tout de jouer sur des guitares sans tête ! (Rires).
Mais bon, c’est comme ça, il faut que ce soit bizarre, que veux-tu.

 

ANR: Quelle est la suite du programme pour le groupe ?

Oliver: On a déjà beaucoup tourné pour cet album. Juste après ce festival, on part jouer à Tel Aviv (Israël) et on est très excités d’y jouer. On n’est encore jamais allé jouer au Moyen-Orient et on y reste quelques jours donc, on va pouvoir faire un peu de tourisme.

On jouera au UK Techfest cette été et, une fois rentrés à la maison, on va s’enfermer pendant 3 mois et composer. Ensuite, pour la fin d’année, on fait une tournée en tête d’affiche, le Techtrek tour en Europe. Je ne peux pas encore te donner le line-up mais c’est un très chouette line-up ! Il a plein de groupes sur la tournée qui n’ont pas joué depuis un moment et dont on est super fans donc, on est très emballé pour cette tournée !

 

ANR: Quel est ton souvenir le plus dingue avec le groupe ?

Oliver: Les souvenirs plus dingues viennent principalement de moi quand je me comporte comme un trou du c*l (rires) ! Mais notre mentalité en tournée a beaucoup changé par rapport au passé.
On commence à avoir cette mentalité « Si tu t’amuses trop, tu te fais moins d’argent », ou c’est l’inverse je ne sais plus. Mais l’idée, c’est que c’est devenu notre job à temps plein et qu’une tournée sans histoires, c’est une bonne tournée pour nous. On fait attention à ne pas trop boire, bien manger bien dormir et surtout, bien jouer.
Quand on rentre de tournée, les gens pensent qu’on a plein d’histoires dingues à raconter mais en fait non. Si on veut rester technique (ndlr « stay tech » est le slogan du groupe), on doit être raisonnable et ne pas trop faire la fête. Certains groupes y arrivent remarque, on a tourné avec Wormhole par exemple, et ils jouent super bien tous les soirs alors qu’ils fument de l’herbe tout le temps ! C’est impressionnant, on ne saurait jamais faire comme eux.
On est des nerds !

 

ANR: As-tu une activité en dehors du groupe ?

Oliver: On est très occupés par la musique évidement vu qu’on fait ça à temps plein mais Jared et Dean sont tous les deux profs de musique. Ils sont très intéressés par tout ce qui concernent la théorie, l’histoire de la musique etc.
Tobi donne aussi quelques cours de musique et lui et Oli (batterie) ont bossé dans la vidéo.
Et j’ai été cuisinier pendant pas mal d’années. La nourriture, c’est un truc que j’adore découvrir en tournée, tester des restaurants, différentes sortes de cuisine, etc. Et quand je suis à la maison, j’adore cuisiner pour ma famille et mes amis.

 

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