Art N Roll a profité du Motocultor pour discuter avec Björn Strid, dont les deux projets The Nigh Fligh Orchestra et Soilwork sont programmés. Soilwork défend son dernier album « Verkligheten » sorti cette année.
ANR : Commençons par une lampée de vodka suédoise !
Björn Strid (chant) : Allez ! J’allais commencer à boire. Mais juste une gorgée, je suis raisonnable avec l’alcool.
ANR : Tu joues avec Soilwork pour la deuxième fois au Motocultor, donc tu connais le public. Étant donné qu’il est plus extrême que d’autres fest, est-ce que tu adaptes le set ?
B : Non, pas vraiment. Je ne veux pas faire de compromis et je préfère jouer les derniers albums. Tu sais, tu viens à un festival te présenter à un public, il faut que tu sois qui tu es. Après à Party San, qui est vraiment extrême, on a joué quelques uns de nos sons plus heavy, plus anciens. Mais généralement non, pas de compromis !
ANR: Tu joues demain avec The Night Flight Orchestra. D’ici là tu comptes aller voir des groupes ? Si oui, lesquels ? Quels sont les artistes à ne pas manquer ?
B: Oui, on est là pour la majeure partie du festival. On est arrivés hier (jeudi, ndr), on a vu Excalibur. C’était… intéressant. On a été en tournée avec Hypocrisy, qui sont donc ici aussi et qui sont supers. Tribulation est là aussi, c’est un groupe suédois, il faut vraiment aller les checker !
ANR: Tu as dit que depuis The Living Infinite, c’était la nouvelle direction du groupe que de jouer des morceaux plus mélodiques, ce que certains fans critiquent. Sur le dernier album je trouve qu’il y a quand même certains éléments plus extrêmes qui rappellent les albums des années 2000. C’est un équilibre que vous essayez de garder ?
B: Notre musique était plus heavy à l’époque, je ne dirais pas extrême. Je ne pense pas en termes d’équilibrer les deux, en fait j’écris de la musique à laquelle je suis connecté émotionnellement. Je ne crois pas que ce soit montrer une faiblesse ou quoi, c’est simplement plus sincère. Je pense que les artistes peuvent comprendre ça : tu dois jouer ce qui est vrai pour toi, avec tes émotions.
ANR: Tu ne peux pas gueuler les mêmes choses quand t’as près de 40 ans comme quand tu en avais 20.
B: Exactement. À l’époque de Stabbing the Drama, j’avais pas tout à fait 20 ans mais ouais, on essayait d’être metal, de faire ce que qu’il était attendu de faire, avec cet esprit de colère ado. Aujourd’hui on fait notre propre truc sans trop penser au reste.
ANR: Verkligheten veut dire « réalité » en suédois. Tu as déjà dit que c’était un album à propos de la réalité et de lui échapper. C’est la première fois que vous intitulez un album et une chanson en Suédois. Pourquoi ce choix, pourquoi maintenant ?
B: Haha. Ça a commencé comme une blague y’a longtemps, bien avant de commencer à bosser sur l’album, c’était vers l’époque de The Living Infinite. On s’était dit faudrait vraiment appeler un album Verkligheten un jour. Et au final, tu sais… C’est resté.
ANR: Tu as aussi dit que l’une des raisons c’était qu’il sonnait plus scandinave.
B: Oui c’est vrai. Il est plus dark, plus atmosphérique, plus chargé émotionnellement. Ça semblait bien correspondre!
ANR: Sur la chanson « The Ageless Whisper », il y a une intro en Français « est-ce que tu te souviens choisir la mort quand on était jeune ? ». C’est repris en Anglais dans les paroles. Ça vient d’un film ? Comment c’est relié au reste des paroles ?
B: Alors en fait, ça vient des paroles, pas d’un film. C’est nous qui l’avons fait. L’histoire c’est qu’on visitait des potes en Belgique, et on a vu des musées sur la Première Guerre mondiale. On est passés à Dunkerque aussi. Et tu sais, je pense qu’on ne peut pas du tout imaginer ce que les gens ont vécu à cette époque. Mais c’était très fort émotionnellement, ça m’a vraiment touché donc j’ai voulu en parler sur l’album.
ANR: Tu joues ce soir pour Soilwork, comment tu te sens ?
B: C’était notre day off hier donc vraiment bien reposé, prêt à tout donner !