Le groupe de Punk Hardcore Canadien était de retour en France après son passage au Hellfest en juin dernier. Art N Roll a pu poser quelques questions à Liam Cormier (chant) et Mike Peters (batterie).
ANR : Félicitations pour ce concert ! Comment vous sentiez-vous sur scène ?
Liam Cormier (chant) : Très fatigué ! On a joué hier jusqu’à minuit, on s’est couché à 2h pour partir à 7h et faire 5 heures de route. On est arrivés juste 1h avant de jouer aujourd’hui ! On a débarqué, installé notre matos et on a joué !
ANR : A chaque fois que vous montez sur scène vous dégagez une telle énergie ! Quand le temps est aussi maussade qu’aujourd’hui vous êtes un peu comme un rayon de soleil !
Liam : Je crois que souvent il faut se remuer. On passe du temps assis dans un van mais on n’est là que pour une seule raison. Il faut qu’on donne le maximum pour les 45 minutes de set que l’on a. En plus c’est une bonne manière de se maintenir en forme (rires)
ANR : J’aime beaucoup votre setlist, chaque morceau a son propre style et on ne sait jamais ce qui va arriver !
Mike Peters (batterie) : On pense toujours à ça quand on crée la setlist. On essaie de faire en sorte que ce soit varié. Parfois c’est plus Metal, parfois c’est plus grunge.
Liam : Parfois on est aussi un peu déçu par la réaction des gens et on se dit qu’on aurait dû jouer tel ou tel morceau ou les jouer dans un autre ordre.
ANR : Un regret pour ce set ?
Liam : Peut-être qu’on aurait dû jouer « rats ».
Mike : Ah oui je me suis dit la même chose avant de commencer le set.
Liam : On a été un peu trop rapides dans la création de la setlist. Tant pis, ce sera pour la prochaine fois. Quand on sera à Nantes on jouera « rats ».
ANR : La dernière fois qu’on vous avait vus c’était à la warzone du Hellfest, c’est un cadre qui vous convient bien ? Être dans une arène comme ça.
Liam : Oui j’adore jouer là-bas. Le cadre est incroyable. C’est comme si on était dans un camp de prisonnier, c’est dingue.
Mike : C’est aussi une sorte de Disneyland pour métalleux.
Liam : Et ils balancent de l’eau et du feu, c’est vraiment cool. D’habitude on reste dans la zone de backstage quand on va dans un festival. Au Hellfest on se promène à travers le festival. Tous les groupes le font. C’est tellement sympa de regarder les décors et comment fonctionne le festival.
ANR : Vous avez vu des concerts cette année ?
Liam : Oui, j’ai regardé Refused.
ANR : Qu’est-ce que ça fait d’avoir le contrôle total de sa musique
Liam : Avoir notre propre label et être nos propres managers c’est génial. On peut faire tout ce que l’on veut, c’est fun !
ANR : Est-ce que la réalité correspond à ce que vous aviez imaginé ?
Liam : D’une certaine manière on a toujours fait ce que l’on voulait (rires).
Mike : C’est plus de boulot mais on s’est aussi rendu compte que ce travail supplémentaire n’avait jamais été fait correctement par notre ancien label. On s’est dit qu’on aurait dû faire telle ou telle chose depuis bien longtemps.
Liam : C’est bien de pouvoir se relaxer et déléguer le travail à d’autres personnes, mais quand on se chargeait du pressage des albums et de tous les items de communication on s’est dit que ce n’était pas beaucoup plus de boulot que ce que l’on faisait avant. Au final, on laissait un pourcentage à quelqu’un pour peut-être répondre à 20 emails par jour. Le changement vers un mode de fonctionnement totalement indépendant n’a pas été si dur. C’est intéressant pour nous, surtout sur les aspects managériaux.
ANR : Le changement managérial n’a pas eu trop d’incidences sur les relations entre les membres du groupe ?
Liam : Mike et moi sommes encore amis (rires). On s’occupe tous les deux du côté business et je crois que ça fonctionne bien entre nous.
ANR : Vous avez plutôt une approche démocratique ou dictatoriale ?
Liam : On fait en sorte que tout le monde adhère.
Mike : Oui, on fait en sorte que tout le monde adhère, mais on prend vraiment en charge les aspects managériaux pour que les autres puissent prendre le temps de vivre leurs vies persos. On fait juste en sorte qu’ils continuent de jouer de la musique (rires)
Liam : Avant on essayait de tout partager, mais on se retrouvait avec des personnes qui en faisaient plus que d’autres. Maintenant tout est plus simple.
Mike : Je sais ce que je dois demander aux autres et ce que je n’ai pas besoin de leur demander. On se connait tellement bien. Les choses se font rapidement.
ANR : Il semblerait que vous adorez nous surprendre. L’année dernière vous balancez un album sans préavis, et là vous partagez de nouveaux morceaux !
Liam : Oui c’est une sorte de stratégie planifiée et non planifiée en même temps. On a voulu mettre en ligne quelques morceaux, pour « Through and Through » on a juste réalisé qu’on n’avait jamais diffusé le morceau alors on s’est dit qu’on allait le faire (rires). C’est fun de cette manière. Nous sommes juste 4 mecs qui font de la musique se pointent 1h avant le concert (rires). Mike est le conducteur, c’est lui qui nous amène sur scène.
ANR : Et qui est en charge de l’alcool ?
Liam : Oh c’est Mike aussi. D’ailleurs on va changer, c’est moi qui vais conduire (rires).
ANR Vous avez dit que vous aviez retrouvé l’envie de jouer ensemble en faisant les concerts pour Bat Sabbath. Vous pouvez nous en dire un peu plus ?
Liam : On joue avec Bat Sabbath depuis 8 ans. C’est ce que l’on fait entre la sortie des albums. Ça nous permet de jouer, de se faire un peu d’argent. Quand Mike a eu son premier enfant on a relancé une tournée pour l’aider financièrement. On voulait faire une pause mais j’ai proposé de faire ces concerts.
Mike : On a reçu des offres pour faire des concerts. On a commencé par en faire quelques-uns qu’on a booké nous-mêmes.
Liam : On a donc commencé à tourner, on s’est retrouvés dans des shows qui étaient bien plus gros que ce qu’on avait imaginé, avec 500 ados qui nous demandaient quand est-ce qu’il y allait avoir un nouveau Cancer Bats. C’est ça qui nous a donné l’envie de nous remettre à composer. On savait qu’il y avait toutes personnes qui voulaient un nouvel album et on s’est dit qu’on pourrait le leur donner directement. Sans passer par un label, juste en faisant tout nous-mêmes. Finalement il s’est avéré qu’il y avait bien plus de monde intéressé par ce nouvel album, donc on a commencé à dire au monde qu’il y allait avoir un nouvel album. Là les retours ont été tellement positifs que ça nous a boosté. Et maintenant on a notre propre label !
ANR : Votre dernier album est vraiment intéressant. Déjà côté voix tu as énormément progressé !
Liam : Mais oui ! Je pense que c’est vraiment dû à l’expérience Bat Sabbath.
ANR : Il y a plus de nuances entre les passages mélodiques et les passages plus agressifs, mais toujours avec la même énergie. J’ai bien aimé l’intro de « Fear kills us all » avec le piano.
Liam : Je suis content que tu aies aimé. On a essayé plusieurs idées avec Jay. Je ne sais pas jouer d’un instrument mais j’avais une idée en tête pour du piano. Il y avait plein de salles là où on enregistrait, dont une salle avec un piano. On a essayé de jouer dessus mais le son n’était pas bon alors on est allés chercher un autre piano. On avançait à tâtons pour matérialiser l’idée.
ANR : Quel est ton morceau préféré de l’album ?
Liam : J’adore le morceau « Headwound »
ANR : Parce que c’est le plus violent et brutal ? (rires)
Liam : yeah (rires). On ne le joue jamais. J’adore tellement ce morceau et pourtant on ne l’a joué que deux fois.
Mike : On l’a essayé plusieurs fois et c’est une histoire drôle. En fait Liam l’a mise dans la setlist mais sans me le dire. Je n’avais pas lu la setlist, donc je commence le morceau que l’on joue tout le temps à ce moment là du set et les autres ont joué « Headwound » (rires). Le lendemain le morceau n’était plus dans la setlist.
ANR : Ce n’est pas trop difficile de trouver un équilibre entre la vie d’artiste et la vie perso ?
Mike : Pour moi le plus difficile ce sont les tournées et devoir être loin de ma famille. On essaie de limiter les tournées à 3 semaines.
Liam : On est tous ok avec ça, personne ne râle.
Mike : Je pense que de toute façon 3 semaines c’est la bonne durée pour une tournée. Ce n’est pas du lundi-vendredi avec deux jours de repos. Après 3 semaines on devient trop rincé pour vraiment être performant.
ANR : Il y a des pays dans lesquels vous aimez vraiment tourner ? Comme l’Australie ?
Liam : J’adore les shows que l’on a fait en Australie, on y retourne en octobre. Mais j’aime vraiment la France. C’est là que nous avons notre plus gros public et les festivals c’est bien mais j’ai envie que l’on revienne pour être tête d’affiche de notre tournée.
ANR : Vous allez bien revenir pour défendre l’album que vous aurez sorti sans prévenir l’année prochaine (rires) !
Liam : Oui voilà (rires). Avec nous il faut s’attendre à tout car on est capable de tout.
Mike : Personne ne peut dire ce que l’on va faire (rires) !