HOT on the rocks!
point mort

Interview avec Sam du groupe Point Mort

mardi/03/09/2019
1 120 Views

Interview avec Sam, chanteuse du groupe Point Mort lors de son passage au Hellfest 2019.

 

Art N Roll : Pour commencer cette interview, J’avoue avoir eu un peu de mal à trouver beaucoup d’informations sur le groupe. Pourrais-tu me raconter votre histoire ?

Sam (chant):  Alors je dirais qu’on a à peu près 5 ans d’existence, le temps passe, j’avoue que je ne me rends pas trop compte. En gros, ça s’est formé autour de notre guitariste… mais ce guitariste vient de quitter le groupe très récemment ! Donc là, on cherche une nouvelle personne mais le groupe s’est bien formé autour de lui, amicalement, avec des gens qui se connaissaient et qui ont voulu monter un groupe de musique Post Metal, Post Hardcore. Les 3 premiers membres, Yannick, Damien et Olivier ont créé le socle et au fur et à mesure, on s’est greffé avec Simon à la batterie et moi au chant il y a déjà 3-4 ans. Voilà en gros l’histoire, c’est aussi un groupe d’amis à la base.

 

ANR: Votre dernière sortie était l’EP « Look at the Sky » est sorti en février 2017. Comment ont été les retours sur ce disque ?

Sam : Plutôt des retours positifs ! Quand-même un peu de presse et de webzines donc il a été écouté et accueilli. Et au niveau du public, bon, je suppose que les gens qui n’aiment pas ne nous le disent pas, mais des retours plutôt positifs aussi sur le fait que le style dénote un peu quand-même, qu’il y a une singularité.
J’ai eu pas mal de retours sur la pochette aussi qui a visiblement marqué les gens. Elle a bien été identifiée vu qu’elle est un peu particulière. Donc voilà, du positif jusqu’à présent.

 

ANR:  Vous avez récemment sorti un nouveau clip pour le morceau Wiara avec une esthétique très particulière. Pourrais-tu nous expliquer la démarche derrière ce morceau et ce clip ?

Sam : Le clip est intimement lié aux paroles de cette chanson. Wiara, c’est un mot qui veut dire « la foi » en Polonais. Cette chanson parle d’une personne que la mort vient chercher. Elle vient le prendre mais elle lui donne un délai. Du coup, cette personne a ce temps de vie qui lui reste et elle doit décider ce qu’elle va en faire. C’est donc une situation complexe de savoir comment réagir face à la mort. La tristesse, en profiter au maximum, etc. Il y a cette question-là qui se pose.
Et du coup, quand on a cherché l’idée du clip, on voulait de toute façon quelque chose d’esthétique, dans la lignée du premier qui était lui, beaucoup plus simple où on jouait tous ensemble. On voulait garder cette couleur esthétique, quelque chose de beau, de graphique. Est venue l’idée du shibari (ndlr : bondage japonais) parce que, déjà l’EP s’appelait « Rope » (la corde) et le lien s’est fait naturellement comme ça. ET après, tout simplement, ce clip, c’est l’histoire de cet homme qui doit s’abandonner à elle. C’est vraiment ça la thématique du clip. On n’a pas cherché à faire du shibari parce que c’était un effet de mode parce que, c’est vrai qu’on en voit pas mal ces temps-ci je trouve.
C’est vraiment la thématique du morceau qui nous a amené à cette esthétique-là.

 

ANR: Comment se passe le processus de composition au sein du groupe ?

Sam : Chez nous je pense que c’est complètement spontané. Il y a évidemment toujours quelqu’un qui ramène un socle, un riff, quelque chose comme ça, mais on est tous compositeurs, on apporte tous nos propres idées sur chaque partie. Par exemple, on peut tous dire au batteur « tiens j’ai une idée, fais plutôt comme ça » ou on peut me dire « tiens là, tu pourrais chanter comme ça », etc. Tout s’assemble de manière très spontanée quand on bosse en groupe. Je pense que c’est pour ça que les morceaux ont une vie propre en quelque sorte. On ne se dit pas « tiens, on va faire un morceau bourrin » ou « tiens, on va faire un morceau calme ». S’il y a un passage, à un moment donné, par un accident heureux, où on a envie de ralentir ou que ce soit plus doux, on se laisse porter.
Parfois, ça va être des parties qu’on a pensées dans un sens et finalement ça ne marche pas alors on mélange tout et ça donne d’autres idées. Du coup, il y a des morceaux qui peuvent être très courts de 2min, et d’autres morceaux qui en font 10.
C’est vraiment une volonté, depuis le début dans Point Mort, de garder cette liberté et je pense qu’elle s’inscrit dans le chant parce qu’il n’y a pas beaucoup de groupes dans le Post Hardcore qui vont chercher le chant clair. Nous, on ne se limite pas par rapport à ça. Si le moment dans le morceau se prête à quelque chose d’émotif ou quoique ce soit, je vais peut-être plutôt avoir envie de chanter en clair. Si c’est plus violent, je vais avoir plus envie d’être hargneuse et de crier. Mais l’inverse est aussi vrai. Il peut y avoir des passages blastés où je vais chanter en clair. C’est vraiment comme on le sent.
Le plus important, c’est comment on trouve que ça sonne à la fin et que ça convienne à tout le monde.

 

ANR: Comment préparez-vous vos shows ?

Sam : On vit aussi la scène de manière très spontanée. On prépare d’un point de vue scénographique parce qu’on un jeu de lumière particulier. On a une composition sur scène qui est spéciale, je ne sais pas si c’est original mais je ne pense pas que tous les groupes fassent ça, on joue en demi-cercle tous face au batteur. C’est d’ailleurs pour ça que dans le premier clip on a tourné cette espèce de boucle car on a toujours gardé cette configuration-là. Et du coup, les lumières sont travaillées aussi par rapport à ça. Elles viennent uniquement du fond de scène et on est uniquement visible en ombre. Avec beaucoup de fumée, d’onirisme, on a aussi des lumières dorées, on essaye de travailler cette esthétique-là qu’on retrouve dans le premier clip.
Après, pour ce qui est du jeu de scène, de lâcher les chevaux si je puis-dire, là, c’est sur le moment, ce n’est pas réfléchi. On se sent, on s’attire les uns les autres et se crée cette émulsion spontanée. Mais ce n’est vraiment pas préparé. On ne bouge pas du tout de la même manière quand ce n’est pas la même scène.

 

ANR: Il y a-t-il quelque chose que vous n’avez pas encore fait avec le groupe que vous aimeriez faire ?

Sam : On aimerait déjà faire beaucoup plus de concert parce qu’on est un groupe assez débutant et faire des festivals, ça nous plairait beaucoup. On a déjà eu l’occasion d’en faire, on a fait le Motocultor, le Toxoplasmose très récemment qui est un petit festival en Suisse qui est vraiment génial, je peux d’ailleurs conseiller aux gens d’y aller. Familial, taille humaine, une orga super accueillante.
Sinon, pouvoir jouer dans de meilleures conditions. C’est vrai qu’on joue beaucoup dans des bars ou des clubs pour le moment. Peut-être pas forcément des grosses scènes, ce n’est pas la chose qui nous fait rêver, mais quand-même plus confortable sur le son, l’espace. Dans notre cas, le but premier, c’est de jouer je pense.

 

ANR: Quels sont les projets du groupe (tournée/album) ?

Sam : Alors, l’EP sort le 6 septembre. Ensuite, suivra une tournée d’un 10aine de dates en septembre du 12 au 21 qui seront annoncées très bientôt. On va faire la Belgique, l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse et on va terminer par Lyon. Après on repart fin octobre avec le groupe Hexis pour 4 dates.
Ensuite, on verra pour l’année prochaine, commencer à démarcher les festivals d’été, etc.

 

ANR: Quel est votre souvenir de tournée le plus dingue ?

Sam : Bon, vu que les autres ne sont pas là, ça va se centrer autour de moi (rires). Mais pour la petite anecdote, au Motocultor, donc la scène la plus grosse qu’on ait faite jusque-ici, mon guitariste m’a fait un croche-patte et je me suis éclatée sur scène (rires). Mais vraiment éclatée ! C’était très drôle, je me suis relevée tout de suite, il s’est mis à genoux devant moi et il s’est excusé. C’était la grosse rigolade mais on a eu un peu peur pendant 2 secondes. Mais on en rit beaucoup.
Et on n’est pas à l’abri qu’il m’en refasse d’autres vu que c’est le chaos sur scène et qu’il passe parfois derrière moi.
J’en ai une autre très drôle qui m’est arrivée au Toxoplasmose si tu veux : On n’avait pas d’infrastructure pour mettre le backdrop, donc il n’y avait pas le nom derrière. D’habitude je parle très peu mais là, je ne sais pas ce qui m’a pris, mais il y a eu un blanc et j’ai commencé à parler aux gens et j’ai dit « bon, on s’appelle Point Mort et d’habitude c’est marqué derrière nous mais là ce n’est pas le cas alors, je vous le dis ». Et là, il y a une fille qui gueule hyper fort « mais je t’enm*rde, je n’y vois rien !!! ». Elle était aveugle… (rires) Voilà, du coup on est parti en fou rire. Je crois qu’elle est même plus drôle que l’autre.

 

ANR: Il y a-t-il des groupes que vous voulez voir ce weekend ?

Sam : Là je reviens de Brutus que j’aime beaucoup. La chanteuse a fait un bond en chant là et le fait de jouer de batterie en même temps c’est incroyable. La meuf est épatante et le groupe est très cool, j’adore leur musique. Ça je ne voulais pas manquer, c’est vraiment un gros coup de cœur de ces 2 dernières années. J’ai jeté un coup d’œil à Cave in aussi. Je n’ai pas vu longtemps mais c’était vraiment chouette. Et sinon, mes trucs habituels, je suis allée voir Cult of Luna et Sisters of Mercy (j’étais une grosse fan quand j’étais plus jeune).
Aujourd’hui j’aimerais voir YOB, je ne vais pas avoir trop le temps mais j’essayerai d’en voir une partie. Et pour ce soir, je t’avoue que je ne sais plus ce qu’il y a mais j’irai voir Tool évidemment. J’aurais aimé voir Enter Shikari mais je pense que ça joue en même temps malheureusement.

 

ANR: Il y a-t-il une autre activité artistique (ou autre) que vous pratiquez en dehors du groupe ?

Sam : Eh bien, si tu considères que le graphisme de pochettes, c’est hors de l’aspect musical, alors oui, c’est moi qui les fais. Moi j’ai ça.
Et sinon, Damien (bassiste) c’est lui qui a réalisé notre clip avec sa compagne. C’est sa compagne qui est photographe et vidéaste qui nous accompagne sur tout ce qui est photographie même si on en a très peu. On aime garder ce côté mystérieux (on n’aime pas trop montrer nos visages) et elle s’en occupe.
Et les 2 autres, ils sont « poly-musiciens » dans plein d’autres groupes. Ils sont moins sur d’autres activités artistiques mais très actifs à l’extérieur du groupe.

 

Leave A Comment