Garmonbozia proposait une soirée placée sous le signe du death jeudi au O’Sullivans Backstage By The Mill avec au programme le power trio Karras et les japonais de Coffins.
La sensation Karras
Après des mois d’attente, le voile se lève autour du mystère, bien entretenu, du groupe Karras. L’association d’Etienne Sarthou (AqME, Delivrance), Yann Heurtaux (Mass Hysteria) et Diego Janson (Sickbag, Demosys) s’est montrée avare dans le partage de leur musique. Un seul titre de diffusé, un premier concert au festival Sylak et quelques interviews données pour nous mettre l’eau à la bouche. Yann en parlait comme d’un mélange réussi entre Nails et Entombed, promesse tenue ?
Dés les premières notes on sent que la récente formation bénéficie du poids de l’expérience de ses membres. Tout est en place. Leur death/grind ressort avec une violence et une brutalité sans effort. Les influences thrash et rock se font sentir à travers des titres courts et impulsifs.
L’expérience d’une première écoute des morceaux en live est intéressante. Les titres se vivent sans anticipation. Yann impressionne par son engagement à la guitare. Il impose sa patte dans chaque riff, arrivant à placer du groove allié à une puissante énergie. Les morceaux défilent à toute vitesse. Quant à Etienne, derrière ses fûts, il semble prendre un plaisir communicatif à jouer. L’ambiance est lugubre à souhait. Une ambiance soutenue par la voix rocailleuse et sombre de Diego.
L’utilisation de bandes son pour introduire certains morceaux permet aux musiciens, comme au public, de récupérer. Dans la salle on retrouve des aficionados du genre, et des amis proches venus apporter leur soutien au groupe, comme des fans d’AqME ou Mouss de Mass Hysteria. Un public visiblement convaincu par la prestation de Karras et qui en redemande. Il faut dire que pour le genre les titres sont très accessibles.
C’était presque attendu, Karras termine son set et se retire sur la musique de l’Exorciste. Il faudra un peu de patience avant de pouvoir écouter le premier opus du groupe, toute bonne chose arrive à qui sait attendre !
Le Death venu d’ailleurs
La soirée continue avec le groupe japonais Coffins, venu présenter son nouvel album « Beyond the Circular Demise ». Un cinquième album en 20 ans de carrière, mais un nombre considérable de splits réalisés avec des groupes internationaux. Le groupe avait marqué les esprits lors de son passage au Hellfest 2015 et a réussi à attirer une petite foule ce soir.
Coffins flirte avec le doom mais reste très attaché au death metal. Les parties doom constrastent avec les passages plus rythmés et ponctués de quelques fioritures. On sent que les musiciens ont digéré des influences sludge, qui transparaissent dans les morceaux. Le chant est relativement linéaire tout au long de la prestation.
Au milieu de la prestation le guitariste prend le micro pour échanger quelques mots avec la salle. L’effort est touchant, il est salué par le public. Un public qui semble bien accrocher à la proposition musicale du groupe de Tokyo. Les têtes s’agitent et les applaudissements sont sincères.
Une soirée sombre et réussie dont on part avec un goût de « reviens-y ».