Groupe : Korn
Album : The Nothing
Label : Roadrunner Records
Date de sortie : 13 Septembre 2019
Note : 13/20
3 ans après The Serenity of Suffering, Korn revient avec un nouvel album. Année riche en retour de groupes emblématiques du genre, on pense à Slipknot, Rammstein et même Tool.
Attendu au tournant par les fans, cet album a pour but de relancer un peu la tendance, car la discographie de Korn est très inégale, digressant plus le temps passe.
L’album sort dans un contexte assez sombre pour le frontman Jonathan Davis, ayant perdu son ex-femme l’été dernier. De plus, son album solo assez moyen laissait entrevoir un réel manque d’idée pour un prochain album de Korn.
Dès le début de l’écoute, on voit que Korn sait y faire en termes de production. La qualité du son est irréprochable. Les guitares massives, la basse très présente, frisant à outrance ainsi qu’une batterie d’une efficacité redoutable mettent tout de suite dans l’ambiance.
Le disque s’ouvre sur un air de cornemuse et un Jonathan Davis sanglotant. Certains diront peut-être un peu cliché. La recette fonctionne cependant.
Puis c’est au tour de « Cold », deuxième single du groupe. Un morceau plus violent que la plupart des titres de Korn. Davis passe du growl au chant clair avec une facilité déconcertante, et fait de ce titre un morceau très riche. On attend de le découvrir en live.
L’écoute se poursuit et quelques belles surprises se montrent comme « Finally Free », « H@rd3r » ou bien « This Loss ».
On constate que certains éléments de leur phase électronique sont toujours présents, mais cette fois avec parcimonie et cela permet de créer une véritable ambiance.
La plupart des morceaux comporte un break, marque de fabrique du nu metal. Ils sont véritablement travaillés pour faire headbanger en live comme celui de « The Darkness Is Revealing » ou de « Idiosyncrasy ». D’une efficacité redoutable, on a parfois l’impression que le groupe a misé dessus plutôt que sur le morceau en lui-même.
Plusieurs riffs de guitare de Brian « Head » Welch étaient prévus pour son side-project « Love & Death » et sont facilement reconnaissables comme celui de « The Ringmaster » ou « You’ll Never Find Me ». Dans le plus pur style nu metal, ce sont les plus aboutis et on ne regrette en rien le retour de Head au sein du groupe.
Malheureusement, Korn ne nous montre pas de véritable nouveauté. Certains titres ont une véritable identité, comme « The Ringmaster » et son couplet groovy. Mais tout s’écroule au moment du refrain et c’est véritablement dommage. On remarque même du recyclage sur le refrain de « Idiosyncrasy, » qui a clairement la même rythmique que celle de « Got The Life ».
Les vraies nouveautés se comptent sur les doigts de la main, et le sentiment général qui se dégage est le même que sur les précédents albums. Korn sait faire de très bons singles. Mais quand il s’agit de faire une douzaine de titres, le quintet s’éparpille et ça donne des morceaux trop peu solides pour pouvoir les défendre.
Korn nous livre un disque bien produit avec quelques beaux morceaux, mais est noyé dans un ensemble de titres qui ne fonctionnent qu’à moitié.
Le point positif de cet album est que Korn peut ajouter plusieurs morceaux efficaces à son répertoire live. Reste juste à sélectionner les bons.