L’ambiance était très très chaude à Pigalle ce week-end, et pas pour les mêmes raisons que d’habitude : pour deux soirs de suite, les Australiens d’Airbourne sont venus mettre le feu à la Cigale ! Deux concerts sold-out pour la bande de Joel O’Keeffe qui nous permettent de vérifier si Airbourne mérite son statut de future tête d’affiche de la scène hard-rock.
Précision : le live report suivant concerne uniquement la deuxième date parisienne, le dimanche 20 octobre.
Supersuckers : une décharge d’énergie redneck sans trop de surprises
C’est Supersuckers qui est chargé d’ouvrir le bal pour ces deux soirées. Dans une salle remplie à moitié, les Américains rentrent sur scène pour balancer leur rock’n’roll/garage punk aux accents country. Avec leurs looks de rednecks, les trois musiciens ont une super énergie. Malheureusement, le son vraiment fort et un peu brouillon fait qu’on a du mal à entendre le chant du cowboy Eddie Spaghetti (chant/basse). Il n’y a que sur les chansons plus tranquille comme « Pretty Fucked Up » que l’on peut entendre facilement les paroles. Ça n’a pourtant pas l’air de gêner le public et l’ambiance monte gentiment.
Le programme de Supersuckers est simple : du rock’n’roll et encore du rock’n’roll ! C’est sympa mais ça peut devenir assez vite répétitif, et quand on ne connaît pas les chansons, on a parfois du mal à les distinguer. Et le jeu de scène des musiciens n’aide pas : Eddie Spaghetti et Marty « Metal » Chandler (guitare) se rejoignent souvent au centre de la scène pour faire leurs solos, devant la batterie de Christopher « Chango » Von Streicher. Un gimmick qui a fait ses preuves mais qu’il ne faut peut-être pas utiliser aussi souvent. À la fin du concert, Supersuckers demande au public de lever les majeurs en l’air pour faire comme leur logo, et le chanteur/bassiste prend une photo. En bref, 45 minutes sympathiques avec une belle énergie, mais un concert un peu classique et pas aidé par la qualité du son.
Airbourne, les kangourous survitaminés du rock’n’roll !
Pour cette deuxième date sold-out à la Cigale, la salle est évidemment remplie, à tel point qu’au balcon, les gens s’asseoient sur les marches. Le groupe australien déchaîne les passions !
La scène est décorée de façon très classique ce soir : la batterie est entourée de deux murs d’amplis Marshall et derrière, un backdrop avec la couverture de leur 3ème album, Black Dog Barking. Un choix un peu étonnant : pourquoi ne pas avoir choisi la couverture de leur nouvel album, Boneshaker ? C’est une tournée promo ou j’ai mal compris ?
Les lumières s’éteignent et, sur la musique de Terminator 2, des faisceaux de lumière rouge viennent balayer la salle. Une intro du plus bel effet ! Et paf, quand le reste des lights se rallument, les musiciens ont pris place sur scène et attaquent directement leur rock’n’roll avec « Raise the Flag ». La foule se déchaîne immédiatement, ça saute dans tous les sens, ça slam dès les premières notes ! L’énergie d’Airbourne est vraiment très contagieuse ce soir !
Après le tube « Too Much, Too Young, Too Fast », la salle est à nouveau plongée dans le noir quelques secondes, et avec un bruit d’explosion, le backdrop tombe pour laisser place à un drapeau encore plus grand, cette fois à l’image de Boneshaker. J’ai été mauvaise langue. Et le groupe enchaîne logiquement sur un extrait de ce nouveau disque, « Burnout the Nitro », qui semble plaire à la foule tout autant que les titres les plus anciens. La setlist de ce soir fait cependant la part belle à tous les hits du groupe et on a le droit qu’à deux extraits de Boneshaker (celui-ci et le morceau titre). C’est un peu étonnant, mais Airbourne semble avoir fait le choix d’envoyer du lourd avec ses classiques pour renverser la foule, comme si c’était un concert de festival ! Et c’est pas pour me déplaire !
Le fils d’AC/DC et de Mötorhead a qui on aurait donné trop de sucre !
Les musiciens sont vraiment très contents d’être là ce soir et se donnent comme si c’était leur seule date en France ce soir ! Comme a son habitude, Joel O’Keeffe (chant) a laissé son t-shirt dans les loges. Il compte bien nous prouver à tous quel showman il est, et il va y mettre tous les moyens ce soir ! Même quand il joue de la guitare, il ne peut pas s’empêcher de taper du pied ou de traverser la scène d’un bout à l’autre en faisant le kangourou, une choré que ne renierait pas son compatriote Angus Young. Mais Joel a envie d’aller voir son public de plus près et pendant « Girls in Black », il monte sur les épaules d’un costaud du premier rang (pas un roadie ou un vigile, non !) et fait le tour de la fosse. Et il en profite pour arroser tout le monde avec sa canette de bière !
Sur scène, Justin Street (basse) et Harri « The Riff Doctor » Harrison (guitare) ne sont pas à la traîne non plus en terme d’énergie, font le moulin avec leurs cheveux ou échangent clins d’oeil et sourires avec le public. Quand arrive « It’s All For Rock’n’Roll », Airbourne rend hommage à sa façon à Lemmy, en se servant des verres de Jack Daniel’s/Coca Cola, sa boisson favorite. Joel O’Keeffe sert un cinquième verre pour le chanteur de Mötorhead, fait scander son nom à la foule, et les musiciens font tourner leurs verres au premiers rangs. Quelques minutes plus tard, pendant « Live It Up », c’est carrément des dizaines de verres de bières que le frontman lance dans la foule et même au balcon (le geste technique est parfait). Cheers ! Pour le rappel sur « Ready To Rock » et « Runnin’Wild », c’est carrément sur le balcon que le chanteur/guitariste viendra jouer un de ses derniers solos. Décidemment, c’est ce qu’on appelle être proche de son public !
Cette soirée s’achève après 1h30, et même si ça semble un petit peu court, Airbourne a tout donné en terme d’énergie et d’ambiance ce soir ! Une énorme soirée placée sour le signe du rock’n’roll survitaminé (si vous n’aviez pas compris, 7 des chansons entendues ce soir ont « rock’n’roll » dans leur titre !), et une très grosse envie de revoir Airbourne très vite !