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Interview avec Matt « Harri » Harrison de Airbourne

lundi/25/11/2019
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Airbourne était de passage à Paris ce mois d’octobre pour donner deux concerts à la Cigale. Art’N Roll a pu rencontrer le guitariste Matt « Harri » Harrison à cette occasion pour parler avec lui de Boneshaker, le nouvel album du groupe, et de son intégration au combo australien depuis 2017.

 

Art’ N Roll : Cela fait deux ans que tu as rejoint AIRBOURNE, tu les connaissais déjà depuis plusieurs années. Est-ce que c’est toi qui as postulé le poste ou c’est eux qui sont venus te débaucher ?

Matt « Harri » Harrison : Comme tu l’as bien mentionné on se connait depuis longtemps donc tous s’est fait plus facilement. Vivre dans un tour bus la plus grande partie de l’année n’est pas particulièrement facile donc cela aurait été difficile de rejoindre un groupe sans connaitre personne. Mais avec eux, tout s’est fait très facilement, au bout d’une semaine j’avais l’impression que j’étais dans le groupe depuis dix ans.

Sinon, sur comment ça s’est passé exactement, c’était début 2017 quand David a quitté le groupe. J’ai reçu un appel de Joel et je l’ai trouvé bizarre au bout du fil car habituellement lorsque l’on s’appelle on se raconte des conneries rien de plus mais là il était très sérieux et m’a dit « qu’est ce que tu fais ce soir ? »  Donc on s’est rejoint dans un pub où on a l’habitude de se retrouver. Après avoir raccroché j’étais un peu inquiet car j’avais l’impression qu’il allait m’annoncer une mauvaise nouvelle.

Bref, on s’est rejoint et ils m’ont proposé de rejoindre Airbourne. J’ai pris quelques jours de réflexion après cette proposition car rejoindre Airbourne signifiait quitter le groupe dans lequel je jouais et que j’avais créé donc c’était dire au revoir à mon bébé en quelque sorte.

Mais comme tu peux le voir deux ans et demi plus tard je suis avec toi pour parler de Boneshaker donc tu connais la conclusion de cette histoire. (Rires)

ANR : Avant ton arrivée, Joel et Ryan composaient la majeure partie des chansons d’Airbourne. Est-ce que depuis ton arrivée cela a un peu évolué ou tu n’as pas encore pris part au process de composition ?

Harri : J’ai proposé des choses c’est évident mais le processus de composition de cet album s’est fait en deux phases, les répétitions et l’enregistrement. Il n’y a pas eu quoique ce soit entre les deux.

Donc l’an dernier on a passé beaucoup de temps en répétition à Melbourne à travailler sur des idées. Et une fois après avoir discuté avec Dave Cobb sur la façon dont il allait produire le disque on n’a plus rien fait jusqu’à Nashville car Dave nous a demandé de n’enregistrer aucune démo avant de le rejoindre pour l’enregistrement. S’il y a bien quelque chose qui lui tient à cœur c’est de ne pas faire de démo ce qui est une façon de faire un peu différente de ce que l’on a l’habitude de faire.

Je sais qu’avant les gars arrivaient en studio avec une démo de 45/50 chansons qu’ils devaient présenter au label, au producteur etc. … Et ensuite ils choisissaient les meilleurs morceaux. C’était donc ainsi que le groupe travaillait avant Boneshaker : répets, enregistrement de démo et enregistrement de l’album. Pour cet album, nous sommes arrivés à Nashville avec une pile de riffs, des titres de chansons, des idées de paroles et on finissait de travailler le morceau en l’enregistrant.

Mais j’ai en effet quelques idées de côté qui pourront nous faire gagner du temps pour le prochain album.

 

ANR : Ryan me disait que le fait d’avoir enregistrer Breakin Outta Hell en Australie avait influencé le son de l’album. Est-ce que le fait d’avoir enregistré à Nashville a influencé le son de Boneshaker ?

Harri : Je pense, oui ! Tu sais c’est ce genre de chose inévitable, ou que tu ailles pour enregistrer tu es influencé par ton environnement surtout quand tu passes plusieurs semaines au même endroit à enregistrer.

La scène musicale, la culture, les vibes de la ville vont forcement t’influencer en tant que personne surtout quand tu es créatif. Il faut savoir que lorsque tu sors dans Nashville c’est bar sur bar avec des concerts live partout, c’est super excitant de vivre dans cet environnement ou il y a de la musique live partout.

C’est tellement inspirant que c’est un peu ainsi que « Burnout The Nitro » a été créé. Nous étions en studio en train de plaisanter sur le fait de faire des riffs de country et de fil en aiguilles ça a fini en riffs à la Airbourne mais tu vois c’est ce genre de choses qui arrivent, tu t’inspires, tu joues un riff tu le ralentis ou l’accélère et pour finir ça donne quelque chose.

On a tous adorés enregistrer à Nashville et je pense que l’on aimerait bien y retourner pour enregistrer de nouveau. On n’appelle pas Nashville « The Music City » pour rien.

ANR : Comment la décision de partir à Nashville pour travailler avec Dave Cobb a été prise ?

Harri : Partir à Nashville était obligatoire puisque c’est où Dave travaille. Pour le choix de Dave, on a commencé à en parler au moment où on s’est décidé à faire un nouvel album et que le choix du producteur a été amené. Dave est le numéro un mondial en ce moment donc son nom est venu sur la table assez naturellement.

Ensuite, on a une conversation téléphonique avec lui ou on lui a exposé que pour cet album on voulait quelque chose qui sonnerait live, très organique et il a tout se suite compris et s’est mis sur la même page que nous. Le meilleur dans tout ça c’est qu’il avait déjà cette idée en tête pour nous, il savait déjà plus ou moins ou il voulait nous emmener.

On a parlé avec plusieurs producteurs mais il y a eu ce truc avec Dave ou en moins de deux minutes on savait que c’était lui et personne d’autre. Ça a été une évidence. Et ça s’est confirmé lors de l’enregistrement, il est là, disponible, à agir comme si c’était le cinquième membre du groupe. D’ailleurs, je serais très surpris si ce n’était pas lui pour le prochain album.

ANR : Le délai d’enregistrement a été très court, de l’ordre de 4/5 semaines, ça a dû être un gros challenge, quelles sont les difficultés que cela vous a apporté d’enregistrer en si peu de temps ?

Harri : Le fait d’enregistrer en si peu de temps je dois te dire que tout le crédit revient à Dave Cobb, c’est un génie capable de te créer un environnement ou en tant que musicien tu ne ressens aucune pression. Il a cette capacité à te créer une atmosphère ou tu arrives le matin et tu as l’impression d’arriver en répétition.

La première semaine on pensait faire les arrangements et il avait une autre vision des choses. On jouait au studio en pensant répéter et lui nous disait que c’était bon, nous avions le morceau définitif.

A chaque fois qu’on enregistrait un morceau et qu’on venait l’écouter il ne nous laissait pas le temps de réécouter plusieurs fois pour pas qu’on analyse trop notre travail et ça nous a empêché de voir les petites erreurs que l’on pouvait commettre même si à présent nous, on les entend quand on écoute l’album. (Rires)

Du coup, tout ce que tu entends c’est l’énergie live du groupe et ça s’est fait tout naturellement. Donc la majorité des titres sur l’album sont des premières prises. Les autres n’ont pas dû dépasser les trois ou quatre prises.

Donc pour en revenir au temps passer en studio c’est assez logique vu la façon dont nous avons enregistré. Ça aurait pu être très stressant de travailler ainsi et d’être à Nashville dans un studio ou les plus grands ont travaillés, on aurait pu ressentir la pression du fait des lieux remplis d’histoire mais pour toutes ces raisons qui auraient pu nous causer du stress et grâce à Dave on n’a pas eu à ressentir de pression face à tout ça.

AirbourneANR : En parlant de Dave, quel rôle a-t-il joué sur les morceaux ? Est-ce que certains morceaux sonneraient différemment ou ne seraient même pas sur l’album sans lui ?

Harri : Je suppose que sans lui l’album serait totalement différent de ce que nous avons fait. Sa façon de travailler et de nous encourager est incroyable, c’est un maitre en la matière. Sans lui je ne sais pas si nous aurions été capable d’enregistrer tous en même temps dans la même pièce avec ce résultat-là.

Je sais qu’il y a de plus en plus de producteurs qui sont à la recherche de ce que Dave fait, c’est-à-dire retour aux sources, sortir quelque chose de plus organique mais pour être honnête c’est le meilleur au monde.

ANR : Parles moi de cette pochette, est ce que le visuel va être la marque de fabrique d’Airbourne, ce avec quoi on va vous identifier ces prochaines années ?

Harri : Tout à fait ! On voulait un visuel comme l’album de Motörhead « Snaggletooth » ou encore la langue des Rolling Stones. On a voulu aller sur quelque chose de très simple mais iconique. D’ailleurs je pense que le visuel est déjà bien accepté par nos fans car nous en avons déjà qui se le sont fait tatouer. (Harri se l’est aussi fait tatouer sur le bras)

ANR : Pour finir, est ce que l’on va revoir Airbourne pour la saison des festivals en France ?

Harri : Je ne peux rien te confirmer mais on sera de retour.

 

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