13
Sortie : mars 2013
Suicidal Tendencies. Tendances suicidaires. J’ai découvert ça quand j’avais 15 ans. A l’époque, la fusion débarquait dans nos baladeurs C’était les années 90 et j’étais une sale gosse énervée.
A l’époque, Suicidal, c’était l’album The Art of Rebellion et sa Joconde qui brûle, des titres comme I wasn’t meant to feel this (tu sais, avec cette petite phrase : Asleep at the Whee-ee-ee-eel) ou Monopoly on Sorrow.
C’était aussi des gars tout droit sortis de gangs hispano-californiens selon les rumeurs. Des mecs qui avaient plutôt l’air d’écouter du rap que du métal.
Mais il s’agissait bien de métal, pas de doute à l’écoute des riffs de guitares ! C’était énervé, ça allait vite. Evidemment, le phrasé de Mike Muir tirait fortement vers le rap, mais depuis quelques temps la fusion autorisait les alliances contre nature.
Aujourd’hui, 2013. 13 ans ont passé depuis le dernier album de Suicidal Tendencies. Et devine quoi ? L’album qui fait l’objet de ma chronique s’intitutle 13. Porte-bonheur ?
13 comporte 13 titres (ça t’étonne une fixette chez des gens dont le groupe porte le nom d’un trouble mental ?) et la pochette s’orne d’une magnifique tête de mort qui porte bandana bleu et Stay Cyco juste au-dessus des dents de la machoire supérieure. Si tu as un peu de temps, il y a pleins d’autres trucs écrits un peu partout sur ce crâne et son bandana d’ailleurs.
Ça commence rapide et énervé : Suicidal est de retour et nous enjoint à nous secouer. Les 2 titres suivants sont du même acabit : destinés à nous rafraichir la mémoire. Mike Muir nous avait manqué. Il nous l’avoue : nous aussi on lui avait manqué !
Avec God Only Knows… Who I Am, puis Make your Stand, Suicidal Tendencies renoue avec le son insidieux, tortueux. Il y a de bons riffs, des accélérations, Mike Muir passe de la gueulante au murmure vicieux et vice versa.
Sur Who’s Afraid, on reconnaît bien le style du groupe qui aime les histoires de psycho. L’effet schizo est amplifié par les deux voix très semblables qui se répondent.
Serait-il question d’amour (Show some love… Tear it down), on sent bien que ça n’est pas une jolie bluette, même si le rythme effréné fera battre ton petit cœur si tu te mets à gigoter sur la chanson ! C’est le Cyco Style comme l’annonce le titre suivant!
Le ton se fait martial avec Slam City, puis Till my last breath vient calmer le jeu. Il est même question de coucher de soleil et de papillons. Ouais. Mais ce n’est qu’une feinte, la voix hargneuse revient vite, j’te rassure ! La basse de Tim Williams sonne un peu comme celle de Flea et il y a du funk dans ce titre.
Living the Fight est un autre morceau très speed. Et puis les deux derniers titres, déjà.
Perso, gros coup de cœur ! Life (can’t live with it… Can’t live without it) et This World s’enchainent comme 2 moitiés d’un même corps. Life paraît plus lent mais n’est qu’une accélération en terme de rythme, comme une intro à This World, où la voix de Mike Muir, particulièrement expressive, se fait faussement douce, scande jusqu’à la supplique, soutenue par les autres instruments. Et sur quelques notes de guitare, 13 et ses 13 titres, c’est fini.
Vivement le concert !