Après avoir interviewé deux membres des Tambours du Bronx, l’un historique, l’autre invité récurrent, et ce avec le chef, je me retrouve devant le show de Dead Bones Bunny. C’est une troupe nombreuse qui a envahi la relativement petite scène du Trabendo, avec 3 personnes au chant, une contrebasse, une guitare et une batterie. Sans oublier le personnage qui donne son nom au groupe, Bunny Bones ! Une lapine au masque géant, mi-crâne de lapin, mi-figure de dessin animé.
Leur style, c’est du rockabilly boosté au metal avec des influences très consensuelles : Pantera, Motorhead côté rock et metal, et Stray Cats ou Billy Haley côté rockab’.
Sur le papier, on se dit « pourquoi pas ? ». Mais en chair et en os ? Surtout en os pour la lapine d’ailleurs, qui est le fantôme réincarné d’une danseuse des années 50. Et bien, à leur décharge, le son ce soir n’est pas au mieux. La salle du Trabendo est biscornue, j’imagine bien que rendre un son parfait dans tous les recoins est un art difficile. Cependant, ce soir, il n’y a qu’à quelques endroits stratégiques que l’on pourra apprécie un son correct.
Et malheureusement, Bunny Bones et sa bande auront beau se déchainer, ça ne rend pas. Le son est terne, plat. Ils enchainent les reprises, « I don’t like the drugs » de Marylin Manson, « I love Rock n’ Roll » de Joan Jett, « Fear of the Dark » d’Iron Maiden a cappella par Bunny Bones. Peut-être veulent-ils enthousiasmer la foule par la frénésie, mais ça semble un brin brouillon. Un hommage est rendu au grand Lemmy avec de petites bouteilles de Jack Daniels brandis par les trois chanteurs sur « Ace of Spades ». Mais on reste sur sa faim.
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Quand vient le tour des Tambours du Bronx, deux problèmes apparaissent. Le son est toujours aussi pauvre, c’est désastreux. On n’entend même pas les mailloches quand elles sont frappées l’une contre l’autre. Et pourtant, je ne suis pas à des kilomètres de la scène. La scène justement, deuxième problème : les bidons sont peu visibles, les musiciens sont trop rapprochés les uns des autres. Là où à la Machine on visualisait une chorégraphie, un ensemble, ici c’est disjoint. La vague de son ne déferle pas. Pour autant, la prestation est très honnête. Stéphane Buriez et Renato di Folco (Trépalium) assurent au chant, même si on aimerait bien entendre autant l’un que l’autre (décidément le son est médiocre !). Poun, qu’on ne présente plus, les rejoint sur plusieurs morceaux et le trio de chanteurs est survolté ! Le public est mélangé : il y a les fans habituels des Tambours, et ceux qui viennent pour le show metal de ce soir.
Côté titres, il y aura les reprises de Sepultura, « Chaos AD » et « Roots Bloody Roots », mais aussi de Gainsbourg et un « Requiem pour un con » magistral ! Parmi les morceaux de Weapons of Mass Percussion sera joué « Delirium demain », écrit par Reuno qui devait jouer avec Lofofora à Nice, mais dont le concert est annulé pour cause d’inondations.
Le public passe outre les défaillances sonores et met un beau bordel dans la fosse. Après une reprise de Rob Zombie, « Dragula », le concert des Tambours du Bronx prend fin. On aura reçu malgré tout une bonne dose de puissance, même si elle n’était pas à la hauteur de nos souvenirs du concert à la Machine. Le Trabendo n’est peut-être pas la salle adaptée à tant de fureur !
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