En ce début de mois de novembre, la scène de l’Elysée Montmartre accueille trois groupes qui défendent leurs idées en plus de leurs musiques. Le féminisme, l’écologie, les droits des animaux, l’anarchie figurent au menu des artistes venus d’Angleterre, de Suède et des États-Unis.
Petrol Girls
Le spectacle commence avec les britanniques de Petrol Girls emmenés par une chanteuse pleine d’énergie. On sent qu’elle est énervée, elle arpente la scène comme une lionne en cage, et vit pleinement sa musique. Le public semble apprécier. Le groupe ne nous offre qu’un seul extrait de son dernier single « No love for a Nation » et pioche indifféremment dans le reste de sa discographie.
Petrol Girls mise tout sur sa chanteuse qui parle beaucoup entre deux chansons, elle parle de féminisme, d’écologie et d’anarchie. Une mise en bouche des plus sympathiques avant l’arrivée des suédois cultes de la scène hardcore internationale, Refused.
Refused
Après un passage sur la scène du Hellfest, le groupe suédois nous revient en co-vedette avec Thrice. Le leitmotiv de Refused est la lutte contre toute forme d’oppression et un combat permanent en faveur des animaux. Denis Lyxzen, chanteur et fondateur du groupe depuis 1994, rentre dans le vif du sujet avec un premier morceau, « Rev001 », extrait du dernier album War music. La salle est pleine et voit les coreux se mélanger à un public un peu plus punk rock en attente des Californiens de Thrice. War music est d’ailleurs bien représenté avec également « I wanna watch the world burns » (tout un programme !), « Malfire », « Damage III » et « Economy of Death ».
Denis est très classe dans un costume noir qui change des tenues habituelles qu’on peut rencontrer dans les groupes de hardcore traditionnels. Comme ses prédécesseurs, Denis aime parler de ses idées et les partager. Après quelques titres, il ne peut s’empêcher de nous faire un petit discours sur la révolution, la liberté et la lutte contre le capitalisme. « Coup d’Etat », « The Shape of Punk to come » sont autant de classiques que le groupe a plaisir à interpréter. La scène est sobre et sans fioriture, l’attention est concentrée sur le message et la musique délivrés par les scandinaves. Et ça marche ! les fans en réclament plus ! Malheureusement et comme toute bonne chose a une fin, le set se finit sur « New noise » car il est l’heure de passer au prochain groupe…
Thrice
Changement d’ambiance pour le groupe en tête d’affiche, Thrice, dont les musiciens viennent de Californie. Outre un punk rock qui ressemble parfois à de la musique pour hippies sous acide, le groupe est bien connu pour reverser une partie de leurs bénéfices de tournée ou sur les albums à des associations caritatives.
Contrairement aux deux premiers groupes, Thrice nous offre un jeu de lumières des plus sympas mais au grand damn des photographes présents… Les premiers morceaux semblent bien calmes après les deux ouragans qui ont entamé la soirée. Ici, moins de blabla et plus de musique : « Only us », « Image of the Invisible Silhouette » ou encore « Just breathe » déchaînent les fans des premiers rangs qui semblent en pleine extase. Les chansons gagnent en intensité pour des morceaux plus pêchus et font ressortir le côté plus punk du groupe.
On voit les influences diverses des californiens au travers des chansons différentes mais qui suivent un schéma à la limite de l’hypnotisme peu importe le rythme… Thrice finit sur son spectacle en beauté sur un « Beyond the Pines » somptueux.
Pour conclure, je dirais que j’ai passé une très bonne soirée avec trois groupes et trois ambiances différentes même si les deux premiers officiaient dans un style assez proche et d’inspiration punk anarchique alors qu’on retrouve une musique moins politisée chez Thrice qui fait plus dans l’humanitaire que la politique.
