Rencontre avec Jérémy de 7Weeks au bar Hellfest Corner pour la sortie de leur album « Sisyphus » (un album qu’Art’n Roll a beaucoup apprécié).
ANR: Vous en êtes à votre 5e album plus 2 EP, peux-tu nous raconter l’évolution de 7Weeks ?
Jeremy: Au début on jouait du rock, assez classique, très influencé Foo Fighters, Queen Of The Stone Age, on était classé en stoner. C’était assez exotique de faire ça en 2009, puis c’est devenu un peu fourre tout, je pense que maintenant on est plus alternativ rock/heavy rock. Y a quelque chose qui a pas mal fait évoluer 7Weeks, après le premier album on a fait un ciné/concert « 7weeks plays dead of night », on a forcément été obligé de donner beaucoup plus de nuances et de dynamiques à notre musique et ça a pas mal fait évoluer la suite. On a 10 ans de groupe maintenant, on a vécu pas mal de choses et ça se sent dans notre musique.
ANR: Sisyphus, tu peux nous expliquer le nom de l’album?
Jeremy: C’est Sisyphe en Anglais, tu sais ce que c’est?
ANR: Bah c’est le p’ti bonhomme qui pousse son caillou.
Jeremy: Voila, c’est le p’ti bonhomme qui pousse son caillou. Il a été puni par les dieux, il devait aller en enfer mais il n’a pas voulu, il a préféré rester sur Terre à se la couler douce, sachant qu’il risquait de se faire gauler un jour ou l’autre. Et il s’est fait gauler! Il a été condamné à pousser ad vitam æternam tous les jours un caillou en haut d’une montagne. Albert Camus aussi a écrit un essai philosophique qui s’appelle « le mythe de Sisyphe », on l’a relu. On avait déjà commencé à bosser sur l’album donc on ne s’en ai pas inspiré mais on s’est rendu compte qu’il y avait plein de points communs dans nos questionnement, nos conditions de musiciens et les questions qu’on se posait pour comprendre un peu les raison pour lesquelles on continue à faire ça, bien que t’es des galères. Galères inhérentes à n’importe quel groupe de rock qui fait ça en indépendant et en autoproduction en fait. On s’est bien retrouvé la dedans.
ANR: Niveau de la pochette, pourquoi ce bison?
Jeremy: C’est Gilles Estines qui a fait l’artwork, c’est le 4e qu’il fait pour 7Weeks, on se connait depuis longtemps maintenant. La tête de bison c’est la dernière proposition qu’il a faite, on a tout de suite trouvé ça cohérent car Julien, le chanteur lead, bassiste et principal compositeur est féru d’histoire et de culture amérindienne, tout de suite ça lui a parlé. Puis ça représente bien le groupe, c’est un animal assez massif et qui a faillit disparaitre, comme nous à un moment on s’est posé la question, on continue ou pas? Comme tout groupe de rock, connu ou pas. Donc on trouvait que ça représentait bien le groupe. Puis bon, juste esthétiquement, la pochette elle défonce.
ANR: De quoi parle l’album en général et surtout la chanson 667 off qui change un peu des autres?
Jeremy: Les thématiques principales de l’album, comme « Gone », le premier single qu’on a sorti, ça parle du deuil. Pas dans le sens premier, mais ça peut être le deuil, de quitter son espace de confort pour faire quelque chose en prenant des risques, ou le deuil d’une période… Un titre comme « Idols » il traite clairement du ressenti que l’on a eu quand on a vu les gens parler, notamment sur les réseaux sociaux, du decès de nos idoles comme Lemmy, Chris Cornell… On trouvait que la manière général de le traiter manquait un peu de pudeur. Solar Ride va plus traiter du fait de partir, s’élever pour aller vers le soleil, quitte à se brûler les ailes. Sisyphus, on peut l’interprêter comme une discussion entre soit une personne qui a deux personnalité, soit deux personnes différentes, où l’un dit à l’autre « Bon écoutes tu vas pas bien, viens je te paie un verre, je te réconforte. Mais c’est pas parce-que je te réconforte que demain tu n’es pas parti. Et je ne te laisserais pas t’apitoyer sur ton sort car demain tu seras peut être parti et de toute façon, ça continuera avec ou sans toi. ». Et 667 off qui est le dernier morceau de l’album, qui est beaucoup plus long que les autres, très progressif… Il parle clairement de l’histoire du groupe, des 4, 5 périodes, car lui aussi est composé de 4, 5 parties bien distinctes. En gros ça commence à fond avec des grosses guitares.
ANR: C’est le seul, d’ailleurs, qui commence comme ça.
Jeremy: C’est le seul ouais, car au départ on voulait jouer de la guitare très fort et très vite, c’était ça le truc du groupe. Puis après tu prends de l’expérience, tu vis des choses… On explique un peu tous les stades de 7Weeks.
ANR: Vous avez sorti un clip, Solar Ride. Pourquoi cette chanson et… la vidéo est super space, non?
Jeremy: Qu’est ce que tu trouves space?
ANR: Le côté tout baché.
Jeremy: Ah oui, carrément. Le premier qu’on a sorti c’est « Gone » mais on a pas pu le mettre en clip. Donc du coup on a sorti Solar Ride, on a bossé avec un pote à nous qui s’appelle Pierrick Aubouin, c’est lui qui a réalisé et filmé le clip. Il a construit cet espèce de vaisseau avec des bâches, putain, on a joué dans de la bâche, c’est bien la première fois qu’on fait ça. Donc il a créé cet espèce de vaisseau avec ce soleil au milieu qui vient nous bruler la gueule pour imager la thématique de ce morceau. Et au fur et à mesure du morceau t’as de plus en plus de lumière qui nous brûle, comme quand tu te rapproche du soleil, comme on disait. Et il est essentiellement avec des images de nous live.
ANR: Sur votre site vous avez vos albums en libre écoute, pourquoi ce choix?
Jeremy: Je pense que c’est bien que les gens puisse l’écouter s’ils en ont envie. Maintenant tu vas sur n’importe quelle plateforme, abonné ou non t’as accès aux albums donc… Puis deux jours après sa sortie il sera intégralement sur youtube donc… Puis si les gens on envie de l’acheter il l’achèteront
ANR: Vous avez des dates de prévu?
Jeremy: Oui. Alors l’album sort le 31 janvier sur notre propre label F2M Planète, on enquille le 28 févier à Saintes, le 29 à Orléans, le 12 mars à Bordeaux, le 13 à Paris pour la release party, le 14 à Nantes au Ferrailleur. Ensuite on enchaine, on passe par Cannes et je sais plus, j’ai pas les dates en tête. On sera aussi peut être sur quelques festivals.
ANR: Un truc à ajouter?
Jeremy: Venez aux concerts, acheter des disques et continuer d’écouter de la zik!