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accords majeurs

Chronique de Accords Majeurs, les virtuoses de la musique et du vin

lundi/03/02/2020
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Auteurs : Frédéric Durand-Bazin et Nidhal Marzouk
Titre : Accords Majeurs – Les virtuoses de la musique et du vin
Editeur : Le Particulier
Sortie le : 21 novembre 2019
Note : 17/20

Nidhal Marzouk n’est pas là cette fois où nous l’attendions. Photographe majeur de la scène hard rock et metal au pays de Claude Gassian et de Robert Doisneau, ayant déjà eu (en dépit de son jeune âge) les plus grands dans sa focale (AC/DC, Metallica, Iron Maiden, Motörhead, KISS, etc…), il s’est associé avec Frédéric Durand-Bazin, directeur-adjoint de la rédaction du Particulier Magazine et du Pratique, spécialiste de la question œnologique auprès du Figaro depuis une quinzaine d’années, et amateur devant l’Eternel d’instruments de musique, afin de concocter en duo l’opuscule ici chroniqué. Hormis une proximité professionnelle, c’est effectivement l’amour des nobles sonorités qui a rapproché les deux esthètes. Nul ne l’ignore, les amateurs de vraie musique apprécient traditionnellement les arts de la table, la ripaille conviviale, la dive bouteille ; tandis que ceux de la viticulture ne sont ni sourds ni manchots, comme le démontrent avec sensibilité ces 153 pages d’Accords Majeurs – Les virtuoses de la musique et du vin. Fort de son expérience et armé de son carnet d’adresses, Frédéric Durand-Bazin a pris langue auprès de vingt-deux vignerons et viticulteurs différents, enracinés dans sept régions de France, tous passionnés de mélodies, la plupart officiant dans un groupe (voire ayant auparavant fricoté avec le monde du spectacle… Un ayant été membre du « Petit conservatoire de Mireille »… Plus un ancien punk francilien ayant festoyé avec Lemmy à Londres en 1981 !), les a convaincus de l’opportunité de sa démarche, puis a pérégriné, épaulé par le valeureux Nidhal, pour réaliser un « roadtrip musical et bachique inattendu », selon ses propres mots.

Viticulture comme musique constituent des aventures humaines. C’est ce dont rend compte à la perfection ce bel ouvrage. Le premier des sept chapitres circumambulatoires conduira nos pèlerins en Champagne, et l’ultime dans la Loire. A chaque étape, un artisan leur dévoilera, dans un entretien illustré par des clichés fleurant bon notre terroir, son rapport à la chose musicale, celui également entre le vignoble et la musique, ses talents cachés d’artiste, son instrument de prédilection. Un index figurant en annexe les récapitulant, tous d’un raffinement indéniable (ES-335, J100 et L-2 1929, Les Paul, Gretsch 6120, Harmony 1954 H-62 et H39 Hollywood Archtop, Stratocasters et Telecasters, Hohner HP Bass, etc…) voire d’un classicisme absolu (orgue du XVIIe siècle, violon Stradivarius « Fombrauge » circa 1700-1720 !). Les phrases les plus belles et marquantes sont mises en exergue : « J’ai toujours été convaincu que des résonnances se créent entre la musique et le champagne » ; « J’ai quitté le monde du show-biz, car la Bourgogne me manquait trop » ; « La biodynamie, comme le rock’n roll, nécessitent beaucoup de travail de mise en place »… Enfin, et à la manière des jolis livres-disques de notre enfance, « Accords majeurs » peut être lu en écoutant, puisque nos viticulteurs nous proposent la musique à savourer en dégustant leurs cuvées respectives : cette bande-son de cent-trois morceaux est disponible sur Deezer et Spotify. Nul besoin de détailler davantage, et encore moins d’argumenter : Accords majeurs est un projet singulier mené à bien, se devant de figurer sur toute étagère de classe.

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