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Interview avec Mia W. Wallace de Nervosa

mercredi/20/05/2020
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Le 25 avril dernier, la pétulante Fernanda Lira faisait part sur les réseaux sociaux de son départ définitif de Nervosa, après dix années de bons et loyaux services à la basse et au chant ; annonce de rupture suivie quelques heures plus tard par celle de Luana Dametto, la batteuse.  Ne restait donc que Prika Amaral, la guitariste et fondatrice. Celle-ci prenait au lendemain acte du départ de ses deux coéquipières, ajoutant qu’elle n’était pas surprise de celui-ci pour plusieurs raisons, et qu’il fallait au contraire se réjouir de ce qu’il y aurait désormais un groupe féminin de plus (analyse partagée !). Le 6 mai, la page officielle de Nervosa puis celle de sa guitariste officialisaient l’identité de trois nouvelles recrues, le trio brésilien était devenu quatuor international en douze jours seulement : Diva Satanica au chant (Bloodhunter, Espagne) ; Eleni Nota à la batterie (Mask of Prospero, Grèce) ; Mia W. Wallace à la basse (ex-Abbath, Italie). Cette dernière a accepté de répondre à nos questions le samedi 16 mai.

Art’N’Roll : Salut et merci d’avoir accepté cet entretien ! Pourrais-tu, s’il te plaît, te présenter à celles et ceux qui parmi nos lecteurs ne te connaissent pas encore ?

Mia W. Wallace : Je suis Mia Winter Wallace, j’ai joué dans plusieurs groupes internationaux : Abbath (Norvège), avec la légende Olve Eikemo, alias Abbath, le fondateur d’Immortal le groupe de black metal norvégien ; Triumph of Death (Suisse) avec Tom G. Warrior du groupe Hellhammer ; et j’ai joué durant vingt-et-un an au sein de ma propre formation, The True Endless (Italie) en compagnie de mon meilleur ami M., lequel nous a quittés en 2017 après des mois à lutter contre une maladie mortelle. Je suis présentement impliquée dans plusieurs projets, dont certains ne sont d’ailleurs pas encore officialisés : je joue de la basse dans le nouveau line-up de Nervosa (Brésil), je compose actuellement avec Prika Amaral ce qui sera le prochain disque du groupe ; je suis également bassiste, claviériste et choriste sur l’album à venir de Kirlian Camera (Italie), un groupe de dark wave composé d’Elena Alice Fossi et d’Angelo Bergamini ; et je suis fondatrice et bassiste de mon projet personnel intitulé Niryth, basé en Italie, mais bénéficiant de l’apport de musiciens provenant du monde entier.

ANR : Tu es italienne ? De quelle partie de l’Italie ?

MW : Je suis italienne, je viens d’une petite ville non loin de Milan, dans le nord de l’Italie.

ANR : Comment et quand as-tu rencontré Prika Amaral pour la première fois ?

MW : J’ai toujours suivi Prika, ainsi que son superbe travail au sein de Nervosa, depuis que ce groupe existe. 

ANR : Comment et quand Prika t’a-t-elle demandé de rejoindre le groupe ?

MW : Il y a environ un mois, elle m’a demandé par courriel si j’étais partante afin d’effectuer une audition pour Nervosa. Bien entendu, je me suis sentie profondément honorée par cette proposition, et l’audition a été concluante.

ANR : Connais-tu les deux autres nouvelles recrues de Nervosa, Diva Stanica et Eleni Nota ?

MW : Nous ne nous sommes jamais rencontrées en personne, mais je les connaissais de par leur activité musicale.

ANR : Ne sera-t-il pas difficile pour vous de répéter ? Je veux dire, les anciennes musiciennes étaient toutes de São Paulo et du sud du Brésil, et Nervosa est dorénavant un groupe multinational ! Tout se fera donc par voie dématérialisée ?

MW : Nous allons néanmoins nous rassembler afin de tenir ces futures répétitions, cela ne sera pas si difficile, nous sommes toutes des professionnelles, nous allons dans un premier temps chacune plancher séparément sur les compositions.

ANR : Le son de Nervosa a évolué au fil des trois albums précédents, passant d’un thrash rock’n’roll à une musique approchant le death metal… Est-ce que Prika t’as donné des indications pour ce qui est de la direction musicale du prochain album ?

MW : Bien entendu, nous sommes constamment en contact, et tout évolue jour après jour !

ANR : A ce propos, tu viens du black metal : penses-tu que ton identité entrera en ligne de compte, et qu’elle sera mise à contribution au futur proche de Nervosa ?

MW : Je joue du black metal depuis vingt-cinq ans : bien sûr, le BM constitue mes racines. Mais je sais aussi m’adapter à d’autres styles de musiques, à l’image de ce que je peux faire avec mon autre groupe Kirlian Camera, qui pratique un synth-pop-new wave bien différent du black metal.

ANR : Donc, c’est fini pour toi le Corpsepaint sur scène ?

MW : Qui sait… Peut-être que dans le futur des peintures de guerre orneront à nouveau mon visage…

ANR : Tu as évoqué tout à l’heure tes autres groupes ainsi que projets antérieurs : Niryth, avec le célèbre Tom Gabriel Warrior (Hellhammer, Celtic Fost, Trypticon) et Triumph of Death (qui est en fait un tribute band à Hellhammer, toujours avec Tom G. Warrior), sans trop nous préciser ton actualité en leur sein ? Que va-t-il en advenir ? Vont-ils pouvoir être menés de front avec ton nouveau travail au sein de Nervosa ?

MW : Je ne suis plus impliquée désormais dans ces groupes. Des problèmes personnels ont fait que je n’étais, de toutes façons, plus en mesure de poursuivre notre collaboration. Niryth a été initialement pensé afin de constituer un projet exclusivement féminin, jouant la musique telle que je la conçois depuis vingt-cinq ans. Pendant toute la durée de mon activité au sein du groupe de BM extrême, The True Endless, achevée il y a deux ans par le décès de mon ami M., il m’était quasiment impossible de mener à bien Niryth à ma manière. Je vais donc poursuivre Niryth de mon côté, épaulée par de nouveaux musiciens.

ANR : J’ai vu que tu possèdes un équipement des plus sympathiques : BC Rich Beast, Clover BassTard ainsi qu’une Nikki Sixx Blackbird…

MW : J’ai d’autres « bébés » ! Mon préféré est ma Black Beast custom (celle que j’utilisais du temps d’Abbath), confectionnée spécialement pour moi par le talentueux Alessandro Bellan, luthier à Fara Novarese dans le nord de l’Italie. J’aime aussi ma White Beast (celle que j’utilisais avec Triumph of Death), qui est en fait une vieille SG des années 1970 customisée. Avec Kirlian Camera, j’utilise enfin une basse cinq cordes, laquelle provient d’une Warwick Vampire customisée.

ANR : J’ai lu que tu es une aficionada de Feu Peter Steele, le chanteur-bassiste de Type O Negative… Quels musiciens ont constitué tes influences ?

MW : Beaucoup de musiciens m’ont influencée au cours de mes vingt-cinq années de carrière. Comme je l’ai dit à l’occasion d’autres interviews, Peter Steele de Type O Negative est unique à mes yeux, principalement en raison du son qu’il avait développé. J’ajouterai Martin Eric Ain, de Celtic Frost, pour son charisme incomparable sur scène, c’était un génie absolu. Mais j’affirme qu’Abbath constitue définitivement mon influence principale. D’abord pour sa présence scénique : il existe des photos de moi prises vers 1998-2000, sur lesquelles j’arbore les mêmes peintures de guerre que lui, et utilise une BC Rich Ironbird identique à la sienne. Abbath possède en outre une façon unique de composer et de jouer de la guitare. Il s’agit d’une icône reconnaissable entre mille autres, c’est une légende vivante. Et une légende vivante, aujourd’hui encore !

ANR : Qu’as-tu écouté aujourd’hui ?

MW : Toutes sortes de musiques.

ANR : En France, on dit toujours que tout finit par une chanson… Je pense qu’« Après la pluie vient le beau temps », une chanson des Négresses vertes composée après la mort en 1993 d’Helno, leur ancien chanteur, pourrait être une bonne illustration de ce qui survient depuis quelques jours dans ta vie ainsi que dans celle du groupe Nervosa… Aurais-tu d’autres chansons en tête, même en italien, afin de décrire ton sentiment ?

MW : Je pense que cette citation décrit parfaitement ma renaissance…

ANR : Merci beaucoup, Mia ! J’espère voir le résultat très bientôt !

MW : TU LE VERRAS !!!

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