HOT on the rocks!

Interview avec Sean Yseult (FRA / ENG)

samedi/06/06/2020
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Shauna Reynolds alias Sean Yseult, ex-bassiste de White Zombie, est une figure incontestable du metal des années 1990. Désormais rangée des voitures, et exerçant d’autres métiers artistiques au sein de la francophile Nouvelle-Orléans, Sean a accepté de répondre à nos questions et de nous en dire plus sur elle. Interview autobiographique exclusif !

English version below

Art’N’Roll : En prélude à cette interview autobiographique… Nous sommes fin mars 2020 : es-tu en sécurité ? Tout va bien pour toi ?

Sean Yseult : Oui merci. Tout se passe très bien, je travaille dans le studio que j’ai aménagé à domicile, et cela ne change pas grand-chose à mon quotidien, essentiellement consacré à mes projets de conception et de photographie. Le confinement m’empêche de voir mes amis, et de sortir voir des groupes, en dépit de cela je vais bien, merci !

ANR : Alors… Tu as grandi dans les années 1970, à Raleigh en Caroline du Nord… Ma première question sera : peux-tu, s’il te plait, nous décrire la ville, le quartier dans lequel tu as grandi ?

SY : Mec, le Sud des Etats-Unis dégage une telle sensation de temps perdu… Nous vivions dans une vieille maison en briques, au sein d’un quartier qui a été édifié au début des années 1900. Celles du voisinage étaient assez similaires, mais la nôtre faisait encore plus vieillotte, car mon père n’était jamais motivé pour tondre la pelouse ou déplacer sa coccinelle boursouflée qui stationnait devant ! Nous étions les gens bizarres du quartier, c’est sûr. A un pâté de maisons se trouvait une zone très pittoresque appelé « FivePoints », et nous nous rendions là-haut afin de nous fournir en bonbons, pour acheter un hamburger, ou nous ravitailler à la pharmacie Hayes-Barton. C’est devenu branché de ce que je sais, mais à cette époque où nous étions gamins, le coin ressemblait à un décor des « Archies » (NDA : un dessin-animé US sur un groupe garage à la fin des années 1960), qu’on ne trouvait pas spécialement cool, juste un endroit pour aller grappiller une bouchée avec la permission de nos parents. Tout était tellement vieille école que mes parents détenaient encore un compte ouvert là-bas, nous avions juste à signer sur un cahier pour acheter un burger, ou retirer un carton de cigarettes pour notre mère. Il y avait une petite épicerie « Piggly Wiggly », une banque, un coiffeur : c’était néanmoins une super petite ville, « Mayberry » (NDA : référence à la série télé « The Andy Griffith Show », qui se déroule à Mayberry dans les années 1960, un bourg imaginaire de Caroline du Nord) ce genre de vibe. Je parcourais un mile et demi quotidien afin de me rendre à pied à l’école. Sur le chemin du retour, tous les enfants cool traînaient devant la Johnson’s Pharmacy, et y dégustaient des hamburgers. Mais mon meilleur ami et moi étions considérés comme des « nerds », et nous n’avions pas d’argent, en conséquence de quoi nous ne nous y arrêtions jamais.

ANR : Ton Père, Michael S. Reynolds, est un spécialiste reconnu d’Ernest Hemingway… Est-ce que son activité, cette inhabituelle passion, a impacté ton quotidien de petite fille, au moins en termes d’environnement domestique ?

SY : C’est sûr. La porte de son bureau était généralement fermée, ce qui signifiait NE PAS DÉRANGER. Ma sœur et moi avions appris à faire silence, et j’ai passé la majeure partie de mon enfance à l’extérieur, entre autres à y faire du vélo. Mais c’était un père génial, il a davantage pris soin de nous que notre mère, une enseignante en anglais, laquelle a toujours souffert de diverses maladies. L’année de mes dix ans, son arthrite était devenue si invalidante qu’elle fut contrainte de rester, durant une douzaine de mois, clouée sur une vieille chaise roulante datant de la Première Guerre mondiale. Ceci dit, nos parents nous ont occupés avec des tonnes d’art, de théâtre, de ballet, de projets ainsi qu’avec nos cours de musique. Mon père avait enseigné à la NCSU (NDA : Université d’État de Caroline du Nord) et on lui donnait fréquemment des billets gratuits d’un très bon théâtre là-bas. Je me souviens avoir assisté à des spectacles comme « Equus » (NDA : une pièce de théâtre anglaise de Peter Shaffer créée en 1973) vers l’âge de sept ans, ce qui était un peu déroutant ! Le peu de temps que je passais entre quatre murs, était consacré à la pratique non-stop du piano, voire à remplir mes cahiers de dessins psychédéliques.

ANR : Tu sembles être fan d’AC/DC, tu as écrit que la gestuelle d’Angus Young t’aurait inspirée sur scène… Est-ce qu’AC/DC a été ton premier groupe favori ? Si oui, peux-tu nous en dire plus à ce propos ?

SY : Je n’ai pas été spécialement influencée par Angus Young, même si son groupe est un de mes favoris ! J’adore AC/DC, je les ai découverts à l’âge de quinze ans, grâce à ma colocataire de la North Carolina School of the Arts, où j’étais inscrite afin de pratiquer le ballet. Elle revient un jour du centre commercial, met « Back in Black » sur sa chaîne, et nous sommes instantanément devenues folles ! Nous n’avions jamais trop d’AC/DC dans nos oreilles ! Avant AC/DC, j’avais acheté toutes les cassettes de Bowie au possible, ainsi que toutes les cassettes de Devo (je ne possédais alors qu’un radiocassette). Bowie était, et reste toujours, mon topissime, mais mon premier groupe préféré fut les Cramps, découverts au cours de ma dernière année de lycée.

ANR : A ce propos, et question plus traditionnelle : quel est le premier disque que tu as acheté, Rock ou pas ?

SY : Le premier disque que j’ai acheté fut un album d’Iggy et des Stooges, le Live « Metallic K.O. ». D’abord parce qu’il avait l’air intéressant, et aussi parce qu’il se trouvait dans le bac à soldes à un dollar chez Sam Goodies, un détaillant habituellement situé dans les centres commerciaux. Quelle réussite ! Un bruit total, de la démence, et Iggy qui braillait « Cock in my Pocket » ! J’avais probablement dans les douze ans, et j’étais encore super naïve, donc je ne te raconte pas le choc ! Mais bien entendu, j’étais curieuse d’en savoir plus !

ANR : Tu as suivi des études jusqu’à quel âge ? As-tu abandonné le circuit scolaire en raison de tes premières activités dans un groupe ?

SY : En fait, j’ai réalisé l’intégralité du parcours universitaire : J’ai obtenu mon BFA (NDA : Bachelor of Fine Arts, baccalauréat en beaux-arts) à Parsons NYC (NDA : Parsons School of Design, un institut privé de Greenwich Village, à New York) en design graphique, alors que nous nous produisions déjà sur scène avec White Zombie, ce qui n’était pas si facile… Avant cela, j’avais suivi des cours de ballet auprès de la North Carolina School of the Arts, à compter de l’âge de douze ans, et je fus boursière jusqu’à la fin de mon cursus. Mes centres d’intérêts ayant entretemps évolué, j’avais effectué un virage à quatre-vingt-dix degrés afin d’intégrer un département d’art, ce qui explique pourquoi j’ai atterri à Parsons.

ANR : White Zombie a-t-il été ton premier groupe ?

SY : White Zombie n’a pas été pas le premier groupe dans lequel j’ai joué, mais c’est le premier groupe que j’ai créé. J’avais auparavant joué dans un groupe de rock local à Raleigh, à douze ans, alors que le reste du groupe était composé de gars qui avaient entre seize et dix-sept ans, mais qui avaient absolument besoin d’une pianiste. C’était encore à l’époque où, contre toute attente, les clubs ne vérifiaient pas s’il y avait des enfants au bar ! Pour cette raison également, et lorsque j’avais dans les huit ans, mon professeur de piano m’avait entraîné à plusieurs reprises dans un bar de blues underground pour le moins enfumé appelé « The Frog and Nightgown », et j’y tapais le bœuf avec tout un tas de vieux bluesmen ! Véridique, ma sœur a récemment trouvé une coupure de journal à ce sujet. En outre, et l’espace d’un court laps de temps, j’ai été membre du groupe le plus cool qui n’ai jamais existé, j’avais d’ailleurs acheté spécialement pour l’occasion un clavier Farfisa : il était composé de moi, le chanteur original de Corrosion of Conformity (NDA : Eric Eycke), Dexter Romweber de Flat Duo Jets (NDA : un groupe de rockabilly de Caroline du Nord), ainsi que Sara Romweber qui était alors dans Let’s Active (NDA : un groupe de rock alternatif des années 1980, également de Caroline du Nord), et qui ressemblait à l’époque au « Cousin machin » (NDA : « It Cousin », le monstre poilu de la Famille Adams), super cool et effrayant. Nous avions été surnommés les « Ghoulies Groovy » (NDA : dessin-animé US, mieux connu en France sous le titre « Le Croque-monstres Show », et diffusé sur Récré A2 en 1983) et avions rodé tout un ensemble de reprises et d’originaux en l’espace d’une semaine seulement, y compris « I wanna be your dog » des Stooges. Nous étions au Top du Top, mais Dexter a subitement décrété que ce n’était pas ce qu’il voulait faire (et a formé plus tard Flat Duo Jets, Dieu merci !). J’ajoute que j’avais complètement oublié que, lorsque je suis arrivée à New York, j’avais intégré un groupe « Peace Punk » de l’East Village appelé « Life » : comment un tel épisode a-t-il pu sortir de ma mémoire ! J’y jouais de mon Farfisa, une fois encore. Nous nous sommes produits dans les « dives bars » du Lower East Side, à l’image du « No Se No » ou du « 8BC », c’était au mitan des années 1980, juste avant que nous ne formions White Zombie.

ANR : Après des années consacrées à maturer votre musique, au cours de la seconde moitié des années 1980 (deux 45 tours, deux EP et deux albums), le style de White Zombie va s’affirmer au début des années 1990. En 1992, l’album « La Sexorcisto : Devil Music Vol. 1 », sorti fin mars, vous révèle au public Nord-Américain (et plus confidentiellement ici en France), et devient double disque de Platine : à quel moment précis, en fonction de quel détail peut-être, t’es-tu dit que votre statut avait définitivement changé ?

SY : Rien ne s’est fait du jour au lendemain, et ce, y compris après la commercialisation du disque « La Sexorcisto ». Nous avions tourné pendant deux ans et demi d’affilée afin de le défendre, tout est arrivé petit bout par petit bout. Nous jouions au début dans de petits clubs pas bondés, puis bondés, puis dans de plus grands clubs, puis des théâtres… Mais, c’est véritablement au moment où Mike Judge, le dessinateur de Beavis et Butthead, a commencé à diffuser nos clips dans son dessin-animé, que nous avons commencé à obtenir plus de rotation sur MTV. Nous étions d’ailleurs sur le point d’achever la tournée « La Sexorcisto » après cette année et demie itinérante, et disposés à passer à autre chose, pile au moment où le disque à commencer à bien se vendre : nous avons donc repris la route afin de nous produire devant nos nouveaux fans, et ce pour une année supplémentaire de tournée !

ANR : L’histoire a retenu que la diffusion de « Thunder Kiss 65 », de « Welcome to Planet Motherf***er… » et du trépidant « Black Sunshine » (avec la participation d’Iggy Pop) au cours de l’année 1993 chez Beavis et Butthead, a provoqué l’engouement des foules aux Etats-Unis… Les ventes de l’album sont passées de 75 000 à plus de deux millions…

SY : Pour te donner plus de détails, nous étions ravis de passer chez Beavis et Butthead, déjà parce que les artistes qu’ils aimaient étaient systématiquement ceux que nous aimions aussi ! Je veux dire, qui ne voudrait pas figurer dans un dessin-animé en compagnie de personnages qui aiment les Butthole Surfers, Iggy et Metallica ? Leurs goûts musicaux étaient, à peu de chose près, notre gamme de prédilection ! Mike Judge est définitivement un « badass », et l’intégralité de son œuvre est formidable. Son dernier dessin-animé « Tales of the Tourbus » est tout simplement incroyable !

ANR : Le 11 avril 1995, vous sortez le classique « Astro-Creep : 2000 – Songs of Love, Destruction and Other Synthetic Delusions of the Electric Head », porté par ses deux simples « Electric Head, Part 2 (The Ecstasy) » et « More Human than Human »… Cet album, qui n’a pas pris une ride vingt-cinq ans après, est à la base du metal d’aujourd’hui… Il est saisissant de constater que les disques sortis en ces années 1994-1996 ont posé les fondements de la musique metal contemporaine, tous genres confondus : Pantera, Nine Inch Nails, Korn, Deftones, Sepultura, Down, Fear Factory… Et White Zombie ! As-tu un mot à dire quant à l’esprit qui baignait alors votre quotidien créatif ?

SY : Mec, c’était une période foldingue. Et tous les groupes que tu viens de citer étaient définitivement influents, et nous nous influencions tous les uns les autres. Je me souviens de séances d’écriture épuisantes où nous étions réunis, tous les jours, dans l’unique but de trouver de nouveaux riffs et de composer une musique que personne n’avait entendu avant. C’était une tâche très difficile et, nous nous imposions énormément de pression afin de bâtir quelque chose de plus grand et de mieux que « La Sexorcisto ». Beaucoup de tensions ont vu le jour, auxquelles succédaient des moments de « aha! », lors de l’achèvement de telle ou telle chanson. En tout état de cause, la manière dont White Zombie travaillait n’a jamais été une partie de plaisir : c’était avant tout du travail. Nous carburions au café, c’était d’ailleurs notre seul vice en tant que groupe. Je suis aujourd’hui encore, envieuse à la vue d’images des Stones ou autres, en train de se détendre affalés sur des canapés de velours, à déguster du vin et à fumer choses et autres, le tout dans un cadre clair et luxueux. Nos séances de travail ressemblaient plutôt à un camp d’entraînement !

ANR : Une question plus primesautière : pourquoi joues-tu en sautant à pieds joints sur le canapé dans le clip de « More Human than Human » ?

SY : Pourquoi ? Ou comment ? Qui sait, par la puissance de Satan peut-être (Rires) !?!

ANR : S’ensuit la tournée commune avec Pantera et Eyehategod en 1996… Je sais que tu t’es largement exprimée à propos de ce moment historique dans la presse, lequel est resté pour l’éternité sous le nom « La guerre des Gargantuas ». Pourrais-tu néanmoins s’il te plait nous en dire un mot, voire une anecdote ?

SY : Oh mon dieu ! Ce fut une gigantesque fête permanente à la seconde où ça a commencé ; TROP de plaisir. Je traînais tout le temps avec Phil et Darrell (NDA : Anselmo et Dimebag, de Pantera…) ainsi qu’avec les gars d’Eyehategod : les trois-quarts du temps nous étions saouls à l’émeute, et chaque jour quelqu’un vous faisait avaler un Space Cake, avant même que vous n’ayez réalisé ce que c’est… Des farces à gogo, faire la fête jusqu’à ce que les bus de tournée se démâtent. Toute cette folie est restituée dans mon livre « I’m in the band » (NDA : recueil de photos publié en 2010), j’y ai même scanné mon journal de bord ! Ce fut surtout l’unique moyen afin de me souvenir de ce qui s’était réellement passé !

ANR : Après ces six millions d’albums vendus, et ces moments inoubliables (ou presque…), et après la fin de White Zombie en 1998, tu es partie vivre à la Nouvelle-Orléans… Tu as d’ailleurs été désignée « 2015 New Orleans Top Female Achiever » par le New Orleans Magazine, soit une des femmes les plus performantes et originales de la ville ! Dis-nous pourquoi tu as choisi cet endroit ?

SY : La toute première fois que je suis allée à la Nouvelle-Orléans, c’était aux débuts de White Zombie, une tournée « de van ». Je n’en connaissais rien, et je suis instantanément tombée amoureuse de la ville ! Rien là-bas n’est comme ailleurs en Amérique : ses anciens bâtiments en décomposition et ses cimetières, les accents invraisemblables de ses habitants, sa nourriture décadente, ses bars ouverts 24 heures sur 24… Aujourd’hui encore, je ne comprends pas pourquoi je n’avais jamais entendu parler de cette ville plus tôt ! En tournée, lorsque j’ai fait connaissance de Phil et des gars d’Eyehategod, j’ai réalisé qu’ils étaient de là-bas. Je suis me suis ensuite rendue sur place à plusieurs reprises, des séjours de plus en plus longs au fur et à mesure, le plus souvent à l’occasion de mes vacances. J’en apprenais davantage à chaque fois, et une chose devenait claire : je devais vivre à la Nouvelle-Orléans. J’ai commencé par en étudier l’histoire, la cuisine, l’architecture… Ensuite j’ai organisé mon déménagement. Je ne regrette pas un seul jour passé depuis : le degré de beauté, d’histoire, de créativité et d’inspiration n’est égalé (ou dépassé) que par la plus belle ville : Paris !

ANR : Nous avons évoqué Eyehategod à l’instant… Mais il se trouve que d’autres groupes et artistes célèbres sont également de la Nouvelle-Orléans… Je pense bien sûr à Phil Anselmo (dont le Père tenait le restaurant « Anselme » aux abords de la ville, dans la bourgade de Metairie) ou à Kirk Windstein… Es-tu en lien avec ces voisins ?

SY : Oui ! Phil, sa fille Kate et moi sommes de bons amis, et je suis aussi amie avec Pepper Keenan de Down et Corrosion of Conformity, ainsi qu’avec les mecs d’Eyehategod. C’est une petite ville, vraiment. Et comme les musiques de la Nouvelle-Orléans ont toujours été le jazz, le blues et le funk, la scène rocknroll / metal est plus ramassée et resserrée qu’ailleurs… En fait, je connaissais Pepper depuis l’époque où il a rejoint COC, parce qu’il venait lui-aussi de Raleigh. J’étais, pour tout te dire, présente à leur tout premier concert, et je suis même créditée photo sur leur premier album.

ANR : Il y a une influence française dans cette ville, et tu es francophile… Tu te dis d’ailleurs être à Paris comme chez toi…

SY : Oui, j’adore la Nouvelle-Orléans et j’adore Paris ! Nous savons que la Nouvelle-Orléans a été fondée par des français, et demeurent aujourd’hui encore tant de choses héritées de la présence française, de la cuisine fine comme Galatoires (NDA : restaurant de luxe fondé en 1905 par Jean Galatoire, à Bourbon St.) aux beaux cimetières. Les habitants d’ici continuent à prononcer leurs noms en Français, ce que tu n’entends nulle part ailleurs en Amérique, je pense à mes amis Robert (« Ro-BEAR ») LeBlanc et Léon (« LAY-on ») Touzet (« Tou-ZAY »). J’ai étudié le Français durant quatre ans au lycée, puis au collège, je me suis inscrite à l’Alliance Française de la Nouvelle-Orléans lors de mon installation, en vue de rafraîchir mes connaissances en la matière. Je ne sais même plus combien de voyages j’ai fait à Paris et en France, j’y ai fêté au moins trois de mes anniversaires ! J’apprécie rester une semaine minimum à Paris, en alternant les quartiers afin de mieux les connaître. J’ai pour habitude d’atterrir dans le Marais ou vers Bastille ; il y a quelques années, j’ai également séjourné à Saint-Germain-des-Prés, et plus récemment une semaine à Montmartre. C’était super d’y trouver des bars cool, des boulangeries étonnantes, et de se perdre dans des rues pavées vides, sans apercevoir âme qui vive, alors que je pensais me retrouver en compagnie d’une foule de touristes ! J’adore. Deux autres trucs, en passant : je ne me suis jamais perdue à Paris, ce qui est quand-même étrange me connaissant. Tout le monde sait que lorsque je commence à marcher ou à conduire, j’emprunte à 180 degrés la direction opposée de l’endroit où je suis censée aller. C’est idiot mais vrai. De façon étonnante, et à chaque fois depuis la première, je sais instinctivement et exactement où je vais dans Paris. C’est un sentiment assez profond, comme si j’y avais vécu avant… Deuxième chose : comme tu l’as mentionné au début, mon père était un spécialiste d’Hemingway ; il a écrit cinq livres de référence sur lui. « Les années paris » est le meilleur de ses ouvrages, et je considère que j’ai grandi fascinée par cette ville grâce à l’œuvre de mon père.

ANR : Cet amour pour ta ville d’adoption, le Mississippi et la langue française transparaît à travers les photos publiées sur ton site Internet, car tu es dorénavant photographe… Ou plutôt, tu l’étais déjà du temps de White Zombie : puisque tu as publié en 2010 le livre « I’m in the band : Backstage Notes from the Chick in White Zombie », un recueil de photographies de cette période… Depuis 2002, tu exposes tes travaux un peu partout à travers les USA, la dernière exposition ayant été organisée en 2018 à la Boyd Satellite Gallery de la Nouvelle-Orléans… Est-ce que Sean Yseult est maintenant plus photographe que musicienne ?

SY : Oui définitivement ! J’ai d’ailleurs remis la main sur un de mes vieux carnets / journaux intimes datant des débuts de White Zombie, dans les années 1980. J’avais dix-neuf ans et je m’écrivais des conseils à moi-même, j’essayais alors de concilier le démarrage d’un groupe avec l’étude du design et la photographie à Parsons. Et je cumulais trois emplois ! C’était un peu dingo, mais c’est vrai : je me suis écrit à moi-même, comparant les avantages et les inconvénients d’avoir à étudier en jouant dans un groupe en même-temps. Je concluais : « Eh bien, tu pourras de toutes façons devenir designer ou photographe plus tard, tu ne peux pas te contenter de ce groupe dans l’immédiat ! ». Et mec, avais-je raison : partir en tournée est bon pour la jeunesse, je suis incontestablement heureuse d’avoir pris cette décision, celle de commencer un groupe à ce moment-là de mon existence ! Aujourd’hui, je souhaite avant tout créer des belles photos ainsi que des dessins intéressants. J’y travaille tous les jours, passant de l’un à l’autre, ou les deux en même temps. Je consacre mon temps libre à pratiquer le piano, la guitare, le banjo, et le thérémine.

ANR : Tu es également tapissière ! Ou plus précisément créatrice de papiers peints, d’oreillers, d’écharpes et d’impressions de motifs colorés et psychédéliques !!! Tu commercialises tout cela sur ton autre site Internet. Peux-tu, s’il te plait, nous en dire un peu plus sur ce que tu confectionnes ?

SY : Comme dit tout à l’heure, je suis diplômée de Parsons en design, et j’ai étudié sous la houlette des meilleurs : j’avais même été admise dans la classe d’Henry Wolf, un des légendaires maîtres en la matière. Même si la photographie était toute aussi importante à mes yeux, mes études ont été concentrées sur le design graphique. Les dessins que tu vois sont très similaires à ceux que j’ai pu concevoir plus ou moins inconsciemment enfant, mais en plus sophistiqué. J’ai grandi obsédée par Maurits Cornelis Escher et Peter Max. De plus, mes parents avaient cloué aux murs de la maison des affiches de rock psychédélique, une autre de mes influences principales. J’ai commencé à confectionner des écharpes, en raison du fait que ma mère possédait des écharpes incroyables de Peter Max (NDA : une des figures majeures du pop art et de l’art psychédélique US), et je voulais créer les miennes. Puis je me suis aventurée dans la fabrication d’oreillers, puis enfin de papier peint… J’aime vraiment cela. Il n’y a rien d’autre que je préfère au monde que de dessiner ou de colorier, à n’importe quel jour de la semaine.

ANR : Ma dernière question sera : quelle est l’idée, la phrase ou le mot, qui te vient à l’esprit, si je te dis qu’il y a vingt-cinq ans, j’avais punaisé un poster de toi dans ma chambre, adolescent ?

SY : J’adore ça !

ANR : Merci beaucoup, chère Sean…

                                                                                                                                

 

Art’N’Roll : Before starting this autobiographical interview… We are at the end of march 2020 : are you safe here ? Everything’s OK for you?

Sean Yseult : Yes thank you. Everything here is fine, I mostly work out of a studio in my house so not too much has changed for me, working on design and photography projects. It’s a drag to not be able to see friends, and go out to see bands, but otherwise I’m good thanks!

ANR : So… You grew up in the ’70s in Raleigh, North Carolina… My First question will be: could you please describe us the city, the block in were you grown up?

SY : Man, the South has just got such an old, lost in time feel. We lived in an old brick house in a neighborhood that was built in the early 1900’s. The other houses were pretty similar, but our house stood out due to the fact that my father was not about to mow the lawn or move his unsightly blistered VW Bug from out front of the house! We were the freaks on the block for sure. Just one block away was a very quaint area called Five Points, and we could walk up there to get candy at the candy store or a burger and shake at the Hayes-Barton Pharmacy. Now it’s a hip “thing” apparently, but back when we were kids it just looked like something out of the Archies, which wasn’t cool to us, just somewhere to get a bite when we could get our parents permission. It was so old school my parents had an account there, so we could just sign for a burger, or a carton of cigarettes for our mom. There was a tiny Piggly Wiggly grocery store, a bank, a hairdresser: it was a super small town Mayberry kind of vibe. I would walk a mile and a half to and from school each day. On the way home was Johnson’s Pharmacy, where all the cool kids hung out for burgers and shakes. Me and my best friend were nerds and had no money, so that was not an option.

ANR : Your Father, Michael S. Reynolds, is known as an Ernest Hemingway specialist… Did his activity, this unusual passion, have an impact on your everyday life as a little girl, at least in terms of home environment?

SY : For sure. His office door was usually closed, which meant DO NOT DISTURB. My sister and I learned to be quiet and I spent a lot of time on bike rides and outside. But he was an awesome dad, he really did more taking care of us than our mom, who also was teaching college English classes and was usually suffering from various ailments. When I was 10, her arthritis was so crippling she was in an old WW1 wheel chair for a year. But they did keep us busy with tons of art, theater, ballet, and music projects and classes. Because my dad taught at NCSU they had free tickets to a very good theater there. I remember seeing shows like Equus at about age 7, which was a bit confusing to say the least! At home I was constantly practicing piano, or filling up pages with psychedelic drawings.

ANR : You seem to be a fan of AC/DC, you wrote that Angus Young’s gestures inspired you when you perform on stage… Was AC/DC your first favorite band ? If so, can you tell us more about it?

SY : No, but they are one of my favorites! I love AC/DC but I didn’t find out about them until I was 15 and living with a roommate at the North Carolina School of the Arts, for ballet. She (also in ballet) came back from the mall one day and put “Back in Black” on her stereo, and we both freaked out! We couldn’t get enough of them. Before that I had bought every Bowie cassette I could find, and also every Devo cassette (I only had a “jambox” back in high school.) Bowie was, and still is, my top fave, but my first favorite band was The Cramps, which I found out about during my last year of high school.

ANR : By the way, and for a more traditional question : what was the first record you ever bought, Rock or not ?

SY : The first record I ever bought was an Iggy Pop live record, Metallic K.O. I bought it because it looked interesting and it was in the $1 cut out bin at Sam Goodies, a chain store in the malls. What a score! Total noise, insanity, and Iggy singing “Rocket in my Pocket” – I am probably about 12 years old and super naive so this was a shock to the system! But of course I was very curious what the hell this was all about!

ANR : How old did you go to school ? Did you drop out of school because of your first band activities?

SY : I actually made it all the way through college; I got my BFA at Parsons NYC in graphic design. The last few years were while we were gigging with White Zombie so it was tough. Before that I attended the North Carolina School of the Arts starting at the age of 12 for ballet, and was there on scholarship until I graduated. I made a huge switch my last year of high school and went in to the Art department, which is how I ended up at Parsons.

ANR : And was White Zombie your first band ?

SY : White Zombie was not the first band I played in, but it was the first band I created with another person. I have to mention here that I actually played in a local rock band in Raleigh when I was 12, the rest of the band were guys who were 16-18 but they needed a piano player. This was back in the day when clubs didn’t seem to care if there were children in bars, I guess! Also when I was around 8 years old my piano teacher would take me to a smokey underground blues bar called the Frog and Nightgown and I would play blues improv with a bunch of old blues guys! This is all true, my sister recently found a newspaper clipping about it. In addition, ANR for one hot second I played in the coolest band ever and even bought a farfisa to be in it: the band was me, the original singer of COC, Dexter Romweber of Flat Duo Jets, and Sara Romweber who was then in Let’s Active but looked like Cousin It at the time, super cool and creepy. We were named the Groovy Ghoulies and had a whole set down of covers and originals in a week, including “Now I Wanna Be Your Dog.” We sounded great, but Dexter decided one day it wasn’t what he wanted to do (and later formed Flat Duo Jets, thank goodness!) And I totally forgot that when I got to NYC I joined an East Village peace punk band called Life – I can’t believe that just came back to me! Again, I played farfisa. We played little Lower East Side dives like No Se No and the 8BC, this was mid 80s right before we started White Zombie.

ANR : After years of working together on your music, during the second half of the 1980s (two 45 laps, two Eps and two albums), the style of White Zombie will be confirmed in the early 1990s… In 1992, the album « La Sexorcisto: Devil Music Vol. 1 », released at the end of March, reveals you to the North American public (and more confidentially here in France), and becomes double Platinum : at what precise moment, depending on what detail perhaps, did you tell yourself that your status had definitively changed ?

SY : Nothing happened for us overnight, even with the release of La Sexorcisto. We toured that record for two and half years straight, and it just happened so gradually. At first we played to small clubs not packed, then packed, then bigger clubs, then theaters . . . but the moment you mention was when Mike Judge had us on Beavis and Butthead and we began getting a lot of play on MTV. We were about to come off tour after a year and a half straight, but the record suddenly picked up and we needed to go back on the road for the new fans, which ended up being an entire year longer of touring!

ANR : It’s a fact that the early 1990s were pretty rich in cartoons close to the counter-culture (the Simpsons of course, but more…). The story holds that this would be the passage of « Thunder Kiss 65 », the most famous single of « La Sexorcisto: Devil Music Vol. 1 », and also of « Welcome to Planet Motherf***er…» and the speedy « Black Sunshine » (Featuring Iggy Pop), in 1993 in the cartoon Beavis and Butthead, which would have sparked the excitement in the United States… Sales then went from 75,000 to over two million… Do you perhaps have a word to say about this historical link between White Zombie and the Beavis and Butthead Show ?

SY : Well I guess I just told that story a bit – but to elaborate, we were thrilled to be on Beavis and Butthead because the bands they liked were always the bands we liked! I mean, who wouldn’t want to be in the company of cartoons that like the Butthole Surfers, Iggy, AND Metallica? That pretty much summed up our range of music that we liked also! That said, Mike Judge is a badass and every show he has created is amazing. His latest show Tales of the Tourbus is just incredible!

ANR : On April 11, 1995, you released the classic « Astro-Creep: 2000 – Songs of Love, Destruction and Other Synthetic Delusions of the Electric Head » with its two singles « Electric Head, Part 2 (The Ecstasy) » and « More Human than Human »… This album, which hasn’t aged a day, is the basis of today’s Metal… It is striking to note that the records released in those years 1994-1996 laid the foundations of contemporary Metal music of all genres: Pantera, Nine Inch Nails, Korn, Deftones, Sepultura, Down, Fear Factory… And White Zombie! Do you have a word to say about the special spirit that bathed your creative daily life during those years?

SY : Man, it was a crazy time. And a lot of those bands were definitely influential, and we were all influencing each other. I can remember grueling writing sessions where we were all together, every day, just trying to come up with some riffs and music that no-one had heard before. It was challenging and a lot of pressure on us to come up with something bigger and better than La Sexorcisto. A lot of tension, but then those moments of “aha!” Where the song would finally fall together. But the way our band worked was never a pleasure or fun – it was work! We would get some coffee – that was our only vice as a band. I am always envious of seeing footage of the Stones or other bands relaxing about on velvet couches, drinking wine and smoking something or another, with candles lit and luxuriating in the moment. Our sessions were more like boot camp for some reason!

ANR : A more simple and impulsive question : why are you playing by jumping on the couch, in the video of « More Human than Human » ?

SY : Why? Or how? Who knows, by the power of Satan perhaps haha!

ANR : Then comes the tour with Pantera and Eyehategod in 1996… I know that you have expressed yourself widely in the press about this unique moment, remained for eternity in the annals of the history of our music (also known as « The War of the Gargantuas »)… Could you nevertheless, and please, give us a word or a fun fact about this tour?

SY : Oh my god. It was one huge long non-stop party from the second it started; WAY too much fun. I was hanging with Phil and Darrell and the eyehategod guys the whole time and we were just getting riotously drunk, and on a daily basis someone would pop a pot brownie in your mouth before you knew what it was… pranking galore, partying until the tour buses parted ways, just utter madness. It’s too much insanity to go in to but very well documented in my book “I’m In The Band” where I even have scanned in pages of my tour diary from that time! That is truly the only way I can remember what happened!

ANR : After six million albums sold, and unforgettable moments, and after the end of White Zombie in 1998, you moved to New Orleans… You have been named « 2015 New Orleans Top Female Achiever » by the New Orleans Magazine, one of the most successful and original women in the city! Tell us why you chose this place?

SY : I have to tell you, the very first time I passed through New Orleans was an early White Zombie van tour. I knew absolutely nothing about it and was completely freaked out and in love with the city! Nothing exists in America like it – ancient decaying buildings and graveyards, insane accents, decadent food, 24 hour bars – I could not believe that I had never heard about it! Later on tours I met Phil and of course the band eyehategod and found out they were from there. I went to visit a few times and we passed through on bigger tours later, with a few days off. Each time I knew more and more that I had to live in New Orleans. I began studying the history, the cuisine, the architecture – and made a plan to make the move. I do not regret a single a day since I have been here – the level of beauty, history, creativity and inspiration is only matched (or surpassed) by the most beautiful city, Paris!

ANR : We have mentioned Eyehategod… But other groups and well-known artists are also from New Orleans… I am thinking of course about Phil Anselmo (whose Father had ruled the restaurant « Anselme » on the outskirts of the city, in the CDP of Metairie) or about Kirk Windstein… Are you connected with those neighbors?

SY : Yes! I’m good friends with Phil and his gal Kate, and I’m also friends with Pepper Keenan from Down and COC and with the eyehategod guys. It’s a small town, really. And because New Orleans was always more about jazz, blues and funk, the rocknroll/metal scene is pretty small and tight. I’ve actually known Pepper the longest since he joined COC, because they were from my hometown (Raleigh, NC.) I was a actually at the very first COC show, and I have a photo credit on their first record.

ANR : There is a French influence in this city, and I guess that you are Francophile… You call yourself at home in Paris…

SY : Yes, I love New Orleans and I love Paris! Of course New Orleans was founded by the French and there are so many lasting French influences here, from the fine cuisine like Galatoires to the beautiful graveyards. Locals still pronounce their names in French ways you would never hear anywhere else in America, like our friends Robert (Ro- BEAR) LeBlanc and Leon (LAY-on) Touzet (Tou-ZAY). I studied French for four years in high school and college, and joined the Alliance Francais in New Orleans when I moved here to brush up on my French. I’ve lost track of how many trips I’ve made to Paris and traveled in France since, and have spent at least three birthdays there! I love so much about it and stay at least a week each time, often in a different neighborhood to just hang out and get to know it. Usually I am in the Marais or the Bastille but a couple of years ago I stayed in St. Germain, and recently I stayed a week in Montmartre. It was great to find cool local bars, amazing bakeries, and get lost on empty cobblestone streets and not see a soul in sight, when I thought it would be full of tourists! I loved it. Two more things on this: I am never lost in Paris, which is odd for me. Anyone who knows me knows that I will start walking or driving exactly 180 degrees in the wrong direction of where I am supposed to be going. It’s silly but true. But ever since the first time I landed in Paris, I instinctively know exactly where I was going. It’s a great feeling, like I have lived there before. Second thing: as you mentioned my father was a Hemingway scholar; he wrote five definitive books on Hemingway. “The Paris Years” is of course the best one, and I think I grew up somewhat fascinated with Paris due to this connection.

ANR : This love for your city as well as Mississippi and the French language can be seen through the photos published on your website, since you are now a photographer… Or rather, you were already in the days of White Zombie, because you published in 2010 the book « I’m in the band: Backstage Notes from the Chick in White Zombie », a collection of pictures from that era… Since 2002, you exhibit your works all over the United States, the last exhibition was done in 2018 at the Boyd Satellite Gallery in New Orleans… Is Sean Yseult now more a photographer than a musician?

SY : Yes definitely! I found one of my old notebook/diaries from the days when we first started the band, back in the 80s. I’m 19 years old and writing advice to myself, trying to come to terms with starting a band while also going to Parsons NYC for design and photography. And working three jobs! This is a little crazy but true: I wrote to myself, arguing the pros and cons of doing the band. I finally write: “Well, you can always become a designer or photographer later in life, but you can only do a band now!” And boy was I right – touring is a young person’s game, and I am so glad I made that decision to start a band there and then! Now all I want to do is create beautiful photos and interesting designs. I work daily on one or the other, or both. If I have any free time I like to practice on my piano, guitar, banjo, and theremin.

ANR : You are also a tapestry maker ! Or more precisely creator of wallpaper, pillows, scarves and prints of colorful and psychedelic patterns!!! You sell all this on your second website (www.yseultdesigns.com). Can you, please, tell us a little more about that?

SY : Well my degree from Parsons is in design, and I studied under the best – I even got chosen to be in the legendary Henry Wolf’s master class. My photography was equally important but my major was graphic design. The designs you see are very similar to designs I drew as a child, but more sophisticated. I grew up obsessed with MC Escher and Peter Max, and my parents had psychedelic rock posters on the walls of our house, so that is still a main influence. I started with scarves because my mom had some amazing Peter Max scarves and I wanted to make my own. Then I ventured into making pillows, and finally wallpaper. I am truly loving it. Any day of the week, there is nothing I rather be doing than drawing my designs, or coloring them in.

ANR : My last question will be : what is the idea, the sentence or the word, that comes to your mind, if I tell you that twenty five years ago, I had a poster of you in my room, when I was a teenager?

SY : I love it!

ANR : Thanks a lot, Dear Sean…

 

http://www.seanyseult.com/

https://yseultdesigns.com/

seanyseult.com (photography)

@SeanYseult

SeanYseultWZ

PICTURES COURTESY OF SEAN YSEULT

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