Art’N Roll : Présentez-moi Despite The End ?
Victor : Je m’appelle Victor je suis le bassiste de Despite The End .
Vartan : Je suis Vartan et je suis le chanteur et créateur du groupe. Despite The End est un groupe de metal qui se veut avec une musique qui mélange les genres. On navigue entre le neo, le metalcore et le thrash, on essaie de rester accessible à toutes les oreilles, c’est-à-dire que l’on aimerait bien que des non metalleux adhèrent à Despite The End et qu’ils soient amenés un peu grâce à nous à écouter un peu plus de metal.
Despite The End, ce que ça représente en tant que nom de groupe c’est par rapport à mes textes car je me suis aperçu que mes textes tournaient toujours autour de la fin de quelque chose, que ce soit politique, écologique, psychologique ou sentimental. J’écris surtout sur des situations où nous sommes amenés à faire des choix donc la fin amène soit une séparation, soit un changement, d’attitude, soit une acceptation ou soit un abandon.
Le groupe a été crée en fin d’année 2019 mais ce projet est dans ma tête depuis longtemps.
ANR : Comme tu disais le nom du groupe fait rapport à tes écrits, peux-tu m’en dire plus ?
Vartan : D’une manière plus globale c’est le ressenti de ce qu’il se passe dans le monde, où l’espérance de vie de l’espèce humaine qui pour moi est plus proche de la fin que du début, sans vouloir rentrer dans la collapsologie.
Victor : C’est vrai que nous ne sommes pas en train de prendre les meilleures décisions.
Vartan : Le paradoxe il est vite fait, par exemple, le coronavirus c’est un virus qui se développe, qui est très fort mais qui finira par disparaître, c’est un peu pareil pour les cellules et les êtres humains. On est beaucoup mais on est amené à disparaître.
Victor : Nos morceaux font vraiment échos à ça, c’est-à-dire que ça nous rappelle que même si nous sommes une espèce très développée et que l’on est capable de faire pleins de choses, on reste très fragile, regarde, un virus et on s’affole. Il faut prendre de la distance et c’est ça que l’on essaie de retransmettre dans les paroles, on n’est pas dans une espèce de lutte révolutionnaire, chacun fait ce qu’il veut. Nous, on veut plutôt amener les gens à se poser des questions et à réfléchir. C’est pour cela que l’EP s’appelle « Butterfly Effect » car ça représente les différentes situations dans lesquelles on peut se retrouver.
ANR : Votre thème sur l’effet papillon tombe à pic !
Victor : On ne pouvait pas mieux tomber.
Vartan : Quand on a sorti le single « Paralyzed », la date était prévue depuis longtemps donc c’est tombé trois jours après le confinement, sur ma page perso Facebook, j’ai écrit « au moment où la France se paralyse on sort notre chanson qui s’intitule « Paralyzed ».
Comme le résume bien la pochette avec le papillon posé sur un tas de détritus, toutes ces erreurs,petites ou grosses, que l’on ne veut pas assumer qui vont devenir de gros problèmes par la suite, ou qui le sont déjà devenus.
ANR : L’album commence par « Despite The Beginning” qui est le morceau numéro zéro ?
Vartan : Il devait faire parti de la chanson « Into The Past » mais lorsque j’ai eu l’idée de l’outro, l’intro de « Into The Past » est devenu « Despite The Beginning ».
Victor : En plus, sur l’EP on a un peu triché sur le format car ce n’est pas un EP dans les règles de l’art car dans un EP il n’y a pas d’intro ou d’outro. Donc là, on a fait comme une sorte de petit album mais vendu comme un EP, que ça fasse un genre de carte de visite. Ça nous a permis de poser les bases et l’univers autant visuel que musical.
Vartan : Jusqu’à l’ordre des chansons, des thèmes abordés, j’avais déjà tout en tête et je voulais que ce soit comme un livre avec des chapitres.
J’ai également eu l’idée de la numérotation derrière la pochette, ce n’est pas numéroté 1-2-3-4-5 c’est 0-1-2-3-2-1-0 donc toujours en rapport avec « Despite The End », le pic et puis la redescente.
ANR : L’intro est explosive et sur le premier morceau, tu commences avec « Have you been betrayed … », ça pose un peu l’ambiance.
Vartan : C’est en effet, une question que je pose à l’auditeur.
Sinon, le texte de « Into The Past » est très personnel et je leur ai dit qu’il fallait composer un truc fort car je suis très énervé dans ce texte, c’est pour ça que c’est une des chansons la plus rentre dedans de l’EP.
ANR : Et tu finis avec « Despite The End » qui n’est ni en anglais ni en français, peux-tu m’éclairer ?
Vartan : C’est en arménien ma langue maternelle. Le texte n’est pas très long donc je peux te le traduire. C’est :
« Regarde le ciel une dernière fois rempli de cendres et de fumée
L’homme a construit et bâti de ses mains et a aussi détruit de ses mains
Reste avec moi jusqu’à l’éternité merci poète d’être resté avec moi malgré la fin »
Cette dernière phrase a un double sens, il y a le sens du texte que j’écris et le sens du fait que l’auditeur a écouté l’EP jusqu’à la fin. Et je l’en remercie.
Pour la petite anecdote, je parle arménien mais pas extrêmement bien, j’ai donc demandé à ma mère de me dicter en audio toutes les bonnes prononciations et du coup je m’en étais servi pour enregistrer au studio et quand on a réécouté ce que j’avais fait, l’ingé son a eu l’idée de laisser la voix de ma mère sur le morceau donc tu peux entendre les enregistrements de ma mère en fond.
ANR : Vous êtes de région parisienne, comment se passe le process de composition et de répétition ?
Vartan : On s’envoie des idées donc parfois c’est le chant qui est trouvé en premier et parfois c’est l’instru.
Pour la composition, les paroles c’est principalement moi qui écris mais dans le futur ça va évoluer car Victor par exemple à déjà écrit une chanson qui sera dans le futur album.
Victor : A partir du moment ou on se retrouve dans ce que l’autre apporte et que ça satisfait tout le monde, moi ça ne me gêne pas qu’à la basse on me suggère quelque chose ou moi suggérer quelque chose au batteur. On est assez cool et ouverts donc ça nous permet d’aller vite car on n’a pas de guerre d’ego comme tu peux retrouver dans certains groupes.
Vartan : Le grand facilitateur par rapport à tout ça ce sont les moyens que l’on a eus. On a eu qu’à réfléchir à faire de la musique. Tout ça c’est grâce à My Ouai ! Production qui nous finance pour le moment. My Ouai ! c’est une des premières maisons de production sociale et solidaire donc pour le moment ils parient sur nous. Un groupe qui émerge ça coûte plus cher que ça rapporte mais si un jour on rapporte, les bénéfices iront à l’association.
Victor : Quand on va faire des concerts s’il y a une part de bénéfice, on la reversera à l’asso. Pareil pour la vente des tee shirts et même nous on va donner de notre temps une fois qu’il y aura les structures, pour faire par exemple des ateliers musicaux.
ANR : Pouvez vous un peu mieux me présenter cette asso ?
Vartan : Il y a l’association My Ouai ! et il y a aussi My Ouai ! Production. Donc comme je te disais c’est social et solidaire et My Ouai ! est une asso qui vient en aide aux enfants en situation d’handicap par la musicothérapie. Dans un premier temps, ils ont beaucoup fait grâce à la proximité avec la communauté arménienne en faisant des concerts en France pour la communauté arménienne, et ça a permis de dégager des bénéfices pour aider un centre d’éducation en Arménie. Après le projet ultime c’est de créer un centre ici aussi.
Et comme disait Victor, nous sommes engagés dans My Ouai ! donc on partagera nos bénéfices mais si jamais ils ont besoin de personnel pour faire des activités dans ce futur centre, on sera là aussi.
Victor : Ce qui est intéressant c’est que nous sommes très reconnaissants que Jean Michel le fondateur de My Ouai ! nous fasse confiance mais aussi c’est cette confiance qui nous fait dire, ok, ce n’est pas tant de faire des batailles d’ego, on nous offre une chance inouïe et il faut la saisir.
Perso, j’ai eu des groupes avant, je fais de la musique depuis des années mais je n’ai jamais eu ça donc il y a un moment où tu relativises. Le but serait que tout ça fonctionne et que l’on puisse rendre ce qu’ils nous ont donné et ça serait parfait. C’est pour ça que l’on se donne à fond et on kiffe.
https://www.myouai.fr/
ANR : Malgré la situation, avez-vous des projets ?
Victor : On aurait dû avoir un clip de tourné que l’on a décalé à fin août, le clip de la chanson « Paralyzed » qui sortira mi-septembre.
Ensuite, on a déjà commencé à composer l’album. Et il y aura peut-être un concret le 10 octobre au Gibus qui devait avoir lieu le 25 avril. On croise les doigts pour que ça le fasse.
Vartan : On compte surtout sur le printemps 2021 pour commencer à tourner.
ANR : Si vous avez commencé à composer l’album, il est prévu pour quand ?
Vartan : Pour septembre 2021 mais on commencera à sortir des singles dès janvier, ce qui veut dire qu’en septembre 2021 on aura déjà présenté 6 ou 7 morceaux.
ANR : Un mot de la fin ?
Vartan : Merci à Art’ N Roll de nous avoir interviewé, j’invite tout le monde à découvrir Despite The End et on se revoit en live j’espère le 10 Octobre.
L’EP est toujours disponible ici :
Spotify – https://tinyurl.com/ybtqnven
Deezer – https://tinyurl.com/y9xtushc
Itunes – https://tinyurl.com/y75uhbad
Amazon Music – https://tinyurl.com/ya6wvrxj