LizZard groupe franco/anglais, du prog à la française qui n’a rien à envier aux groupes internationaux ; j’ai voulu en savoir plus sur ce groupe passionné de musique qui aime prendre son temps.
Art’n Roll : Merci Mathieu d’accepter cette petite interview. Déjà, je suis heureux d’avoir des nouvelles de LIZZARD qui est un groupe plutôt exceptionnel et très intéressant. Tu es donc le guitariste et chanteur de ce groupe… j’ai vu que tu faisais du piano aussi, si je ne me trompe.
Mathieu : Oui, je t’avoue franchement que je touche un peu à tout. Je me considère un peu tout et un peu rien en même temps… j’aime la musique et peu importe l’instrument, je vais me démerder à sortir un truc avec.
Art’n Roll : D’où vient ce nom de groupe LIZZARD ? C’est le troisième album de King Crimson des années 70…
Mathieu : Ouais, c’est une référence pour nous. Moi en tout cas, j’ai été baigné là-dedans. Le jour où on l’a sorti, on s’est dit «Ouais, c’est marrant, c’est le nom d’un album de King crimson » qui me plaît en plus. Mais c’est aussi plein d’autres trucs. Comme tous les groupes au début, souvent on essaie de trouver un nom de groupe, un truc sympa, et puis nous on voulait un nom qui fasse penser vraiment à la musique et comment la musique est née. Du coup, on pensait à un truc un peu sauvage, un truc un peu intouchable, un peu difficile à choper, un peu surprenant, vif… et du coup, c’est Katy un jour qui a sorti LIZZARD à l’anglaise… Et on s’est dit «Ouais, ça pète, ça sonne, c’est parti, on garde ça ». Et depuis ce jour-là, on n’a rien changé… et avec deux Z pour ne pas faire comme tout le monde.
Art’n Roll : vous êtes toujours le même line-up depuis 2006 ?
Mathieu : Ouais. On n’a jamais changé de line-up.
Art’n Roll : Et avec Katy à la batterie, une fille à la batterie, c’est tellement rare.
Mathieu : Oui c’est clair. Les filles à la batterie c’est rare même si c’est devenu un peu plus « à la mode » depuis les 10 dernières années. Mais c’est surtout une nana à la batterie qui envoie et ce n’est pas facile. Toutes ses références sont toujours des gros mecs, des gros muscles qui frappent fort… et voilà. Katy, elle n’est pas si grande que ça… elle va m’engueuler si elle m’entend…. ça a toujours été son truc de faire sonner une batterie comme ces gros groovers ou ces gros mecs pleins de muscles . La plupart du temps, quand les gens nous écoutent, qu’ils ne savent pas la gueule qu’on a, et qui nous voient après sur scène, ils sont toujours surpris en disant « Hein, c’est la petite nana qui frappe comme ça… ». Ça nous fait toujours marrer.
Art’n Roll : Entre 2006 et 2012 vous avez fait plus de concerts avant d’attaquer vraiment un album en fait.
Mathieu : Oui, c’est ce que je dis souvent, on n’a jamais vraiment calculé grand-chose avec ce groupe. On s’est mis à jouer ensemble et à partir du moment où on a aimé ce qui s’est passé, on n’a jamais vraiment cherché grand-chose si ce n’est juste jouer. Voilà, et il vaut mieux faire ses armes sur scène que dans un local où dans une chambre. Donc, on a très vite fait des concerts plus qu’autre chose jusqu’à un moment où on puisse faire le choix de le faire à fond…
Art’n Roll : Pour vous faire remarquer ?
Mathieu : Oui, et surtout qu’on avait l’opportunité de ne faire que ça. On avait assez de concerts pour se dire « Allez, on fait ça fond ou pas ? » On a pris le biais de vouloir faire ça à fond, et depuis on ne s’arrête jamais.
Art’n Roll : En 2012 vous sortez donc votre premier album Out of Reach avec un style bien précis… pourquoi cette idée au départ de faire du rock progressif ?
Mathieu : Mais on n’a pas réfléchi, c’est juste qu’on aime bien jouer comme ça.
Art’n Roll : Tout simplement ?
Mathieu : Oui, on n’est pas ces mecs qui arrivent à calculer un style ou un truc, c’est juste que quand on joue, quand on compose, eh bien… on s’exprime comme ça, on entend les choses comme ça. Les gens nous catégorisent vachement prog, on a entendu plein de trucs. On a envie de dire oui à tout le monde, mais en même temps, non parce qu’on ne sait pas calculer. Tu vois ce que je veux dire ? Pour nous, une bonne compo c’est ça. Si ça sonne prog, eh bien ça sonne prog… voilà. Si ça sonne metal extrême eh bien ça sonne metal extrême… on n’est vraiment pas arrêté sur des étiquettes, pour nous, c’est juste un moyen d’expression plus qu’autre chose.
Art’n Roll : à écouter vos albums, vous faites partie de ces groupes où on a besoin d’un nombre nécessaire d’écoutes. Es-tu d’accord ?
Mathieu : Oui, carrément, je ne suis pas surpris de ce que tu me dis. Jamais on n’aura la prétention de pouvoir dire « tiens, en une écoute on a le tube de l’été ». Il faut déjà avoir un centre d’attention assez fort pour pouvoir tenir jusqu’au bout, ça c’est le premier truc parce qu’aujourd’hui on n’est pas dans la mode… enfin, le centre d’attention des gens est de plus en plus court et de plus en plus faible. Nous, on sait qu’on n’est pas trop à la mode à ce niveau-là. Même si on n’est que trois, il faut quand même qu’on travaille beaucoup avec les instruments. Et même si on est dans la mélodie, on n’est pas forcément dans la mélodie facile. On va dire qu’il faut avoir un minimum de culture pour pouvoir reconnaître des choses si les gens veulent reconnaître quelque chose… ou il faut aimer avoir plusieurs écoutes pour pouvoir entrer dans le trip.
Art’n Roll : Et vous aimez prendre votre temps entre chaque album pour donner le meilleur de vous ?
Mathieu : Oui, encore une fois, ce n’est pas voulu. C’est juste que comme on a tendance à tourner beaucoup, quand on sort un album, on fait deux ans de tournées derrière en général. Voilà, on sort l’album, il y a deux ans de tournées, et une fois qu’on rentre de tournées, il faut qu’on compose et qu’on enregistre le prochain. Souvent ça prend une année en plus. En moyenne c’est ça, c’est entre deux et trois ans entre chaque album. On fait beaucoup de tournées, on préfère montrer notre musique sur scène faire que faire des disques.
Art’n Roll : beaucoup de groupes gèrent eux-mêmes leur carrière et je voulais savoir si tu n’avais pas envie de prendre ce chemin parce que je vois que vous avez changé régulièrement de label. Est-ce que ça ne serait pas votre intention plus tard de faire vous-même votre propre programmation ?
Mathieu : Tu sais, le coût de label aujourd’hui, même les groupes… si tu penses à Radio Head qui gèrent eux-mêmes leur carrière….
Art’n Roll : …Enormément de nos jours .
Mathieu : Oui, il y en a beaucoup, mais tu sais qu’aujourd’hui, même s’il n’y a pas de vrai nom de label derrière, il y a quand même le fonctionnement d’un label, quoi qu’il arrive. Aujourd’hui, nous on n’a pas peur de montrer les gens qui font ce travail-là. Le travail de promotion est fait aujourd’hui par Pelagic Records. Mais même les mecs qui n’ont pas de label, enfin des groupes qui ont leur propre label, ont le même fonctionnement qu’un label. C’est juste l’étiquette qui change. C’est la crise, mais aujourd’hui on est complètement indépendant. Ce n’est pas parce que l’on travaille avec Pelagic que Pelagic nous dit quoi faire. Pelagic est d’accord de faire comme nous on a envie de faire et de faire la promo comme nous on a envie de la faire. Tu vois ce que je dire ? Aujourd’hui on est complètement indépendant. Par contre, c’est sûr que si Pelagic est capable de faire quelque chose que nous on ne peut pas faire et qui est pratique pour nous, bien sûr, on est ouvert à tout ça. C’est plus une collaboration qu’une soumission… ce n’est pas Sony Music, tu vois ? Pelagic, ce n’est pas une grosse boîte. On bosse avec eux parce qu’on se dit qu’on est d’accord sur la même chose. Et les labels qu’on a eus avant, on a changé parce que les gens…
Art’n Roll : … j’ai vu qu’il y avait Klonosphere.
Mathieu : Oui, on a commencé avec Klonosphere et on est toujours pote avec Klonosphere qui est une supère boîte et qui a un super label en France. Mais voilà, Klonosphere a un rayon « France », ils n’ont pas le rayon étranger et international. Aujourd’hui, nous on tourne à l’international et on serait bête de se restreindre à un label qui ne travaille qu’en France alors qu’on joue plus à l’étranger qu’en France.
Art’n Roll : En 2018 tu disais que tu fonctionnais moins à la « française », plus à l’international.
Mathieu : Oui, carrément.
Art’n Roll : C’est toujours le cas aujourd’hui en 2021 ?
Mathieu : De plus en plus même, c’est pratiquement que ça. Aujourd’hui, on commence à se faire un peu plus entendre en France parce qu’il y a beaucoup de gens qui écoutent cette musique-là, car les Français qui écoutent cette musique-là écoutent des groupes étrangers plus que des groupes français. Et comme nous on travaille avec des étrangers, finalement, les Français nous découvrent par le biais un côté de trucs étrangers. C’est assez marrant, c’est comme ça, on ne choisit pas. Mais on a toujours travaillé plus à l’étranger, et de plus en plus. Encore une fois, ce n’est pas calculé, ça, c’est comme ça. Il y a beaucoup plus de groupes réceptifs à l’étranger et beaucoup plus vite qu’en France. C’est connu, la musique rock en général en France a toujours été beaucoup plus timide. On n’est pas le meilleur public rock en France.
Art’n Roll : vous sortez votre nouvel album qui s’intitule Eroded, le quatrième. Ce que je voulais savoir, c’est à partir de quel moment vous avez commencé à enregistrer. Avant la pandémie ?
Mathieu : Oh oui, bien avant. En fait, on a composé l’album pendant tout 2019 et on était en studio en octobre 2019, trois ou quatre mois avant l’annonce du premier confinement.
Art’n Roll : Et vous êtes partis en Allemagne.
Mathieu : Oui, on a fait ça en Allemagne avec Peter Junge avec qui on avait enregistré Shift, l’album précédent.
Art’n Roll : Votre premier album avait été enregistré aux États-Unis ?
Mathieu : Notre tout premier album c’était Rhys Fulber.
Art’n Roll : Et cette fois-ci, vous êtes rentré en studio, je crois que c’est à partir du deuxième album où vous avez capté un son plutôt live non ?
Mathieu : Oui, pour Majestic. Pour Majestic, on est rentré en studio, on s’est branché comme pour faire un concert… et 3…4, on jouait le morceau. Voilà, c’était la bonne prise, ou ce n’était pas la bonne prise. Alors que là, on a fait un truc un peu plus produit, un peu plus travaillé, on a pris plus notre temps, etc.
Art’n Roll : Est-ce que plus tard vous aimeriez rajouter un clavier ou un autre musicien ?
Mathieu : Non… (rire). Pour nous, ce qui fait la singularité de notre musique, c’est ça justement, c’est qu’on ne soit que trois. Il y a beaucoup avoir des plages, tout est joué en temps réel. Mais on n’est que trois, c’est ce qui fait la singularité et qu’on s’amuse. Il y aurait un membre en plus, je pense sincèrement qu’on se ferait gravement chier. Moi le premier, je me ferai chier.
Art’n Roll : Quelle est votre façon de travailler, qui compose en général, c’est toi ?
Mathieu : On va dire que j’apporte souvent les idées de base à mes collègues. Et après, on fait le tri tous les trois de ce que j’apporte dans ce bordel, et on décide tous les trois sur quoi on a envie de travailler. Et à partir de là on prend les idées que j’ai et on les retravaille tous les trois.
Art’n Roll : Cet album en l’écoutant, il se veut quand même assez optimiste par rapport aux autres.
Mathieu : Oui, dans le feeling, carrément.
Art’n Roll : Dans la pochette surtout qui est magnifique. Et cette fois-ci, vous n’avez pas rajouté d’instrumental ?
Mathieu : Si, tu rigoles ou quoi ? On a la première, on a la dixième…
Art’n Roll : La dixième et une instrumentale ?
Mathieu : Alors attends, quand tu dis instrumental, on n’a pas fait comme Shift où il y avait le morceau Shift justement qui est vraiment instrumental tout le long… là pour le coup, il y a juste des plages. Oui, on n’a pas de morceau entier orchestral « que » instruments, non, on n’a pas ça. Encore une fois, ce n’était pas voulu, c’est juste qu’on ne s’est pas retrouvé à composer un truc comme ça, on n’était pas inspiré pour un truc comme ça à l’époque.
Art’n Roll : Avant chaque morceau vous avez un rythme assez percutant. Tout le temps. Surtout sur les premiers .
Mathieu : Oui, et on a un peu ce tempérament-là aussi… si tu connaissais dans la vie de tous les jours, on est des gens un peu percutants, on a des choses à dire, on prend de la place, on fait chier un peu le monde… on est un peu comme ça, on a de l’énergie à revendre. Et en musique, je pense que ça se traduit comme ça. Surtout Katy qui est un peu une pile, elle saute un peu partout tout le temps. Donc voilà, on l’exprime comme ça dans notre musique.
Art’n Roll : Je recommande à tout le monde de l’acheter, il est très intéressant.
Mathieu : Super. Merci, cool.
Art’n Roll : On va parler des tournées. Vous en avez fait énormément avant la pandémie et vous avez fait des premières parties de groupes vraiment différents comme Iron Fire, Loudblast. Et vous avez joué dans une dose de metal à l’époque ; quel est ton meilleur souvenir que tu as pu avoir pendant cette tournée, pendant ces concerts.
Mathieu : Les meilleurs souvenirs aujourd’hui et des concerts inoubliables… j’en ai plein. Moi, perso, en tant que guitariste et chanteur du groupe, j’ai une petite préférence pour Adrian Belew qui est le chanteur et guitariste de King Crimson… pour moi c’est mon idole ce mec. Je ne sais pas pourquoi, il y a des mecs comme ça, il est un peu obscur, il n’est pas très connu du grand public forcément, et pourtant il a joué avec les plus grands, David Bowie entre autres. Quand on a tourné avec lui, c’était un peu un rêve de gamin, je le regardais avec des yeux de gamin. Voilà, ça restera gravé dans ma tête toute ma vie. Pour Katy, je pense que la dernière tournée qu’on a faite avec un autre groupe c’était avec Gavin Harrison avec The Pineapple Thief où il y avait Gavin Harrison à la batterie qui est un des plus grands batteurs du monde aujourd’hui. Pareil avec Pat Mastelotto qui est le batteur de King Crimson et qui joue dans O.R.k avec l’ancien bassiste de Porcupine Tree… tu vois, on a joué avec beaucoup de monde. On se dit que c’est quand même un peu fou, avec ce groupe on se retrouve à jouer avec des mecs comme ça sur scène. Franchement, on a beaucoup de grands souvenirs et c’est difficile de faire le choix.
Art’n Roll : j’ai vu que vous avez joué aussi avec Gojira.
Mathieu : Oui, ça remonte à très longtemps, à l’époque je n’étais même pas dans le groupe. C’était à l’époque de Katy et William, à l’époque de the link… où ils se sont retrouvés carrément à jouer avec eux sur une scène.
Art’n Roll : Vous avez fait aussi pas mal de clips. Je voudrais savoir si vous préférez faire des clips où l’on vous voit tous les trois sur scène ou des genres de films comme des minis courts-métrages…
Mathieu : C’est une bonne question. Je t’avoue franchement que ça dépend. Pour beaucoup de morceaux, on aimerait bien faire des genres de mini films qui racontent quelque chose. Mais on s’est rendu compte que ce n’est pas facile à faire, et surtout ce n’est pas facile à faire pour atteindre le standard que nous on considère « bien ». On a remarqué que faire des petits films vite fait, c’est chouette, mais ça demande des moyens de ouf, ça demande du temps, ça demande des équipes qu’on ne peut pas se permettre forcément d’avoir. Du coup, on est toujours un peu frustré. On a essayé une ou deux fois, mais on a toujours été frustré avec ça parce que ça n’atteint jamais ce qu’on pense nous qu’il faut que ça atteigne pour que ça vaille le coup… on a quand même en projet, quelque part dans notre tête, à faire un jour quelque chose de concret avec ça, mais il faut que les opportunités soient là. Donc, ça va nous demander du temps. C’est pour ça qu’aujourd’hui, quand on fait un clip, c’est plus une excuse de présenter le morceau qu’une régalade visuelle, même si le clip de Blowdown, le dernier single du dernier album, et plus ce qui va arriver prochainement parce qu’il y en aura d’autres, on est très content de ce qu’on a pu faire. Les images qu’on voit sont comme on a vraiment envie de les présenter… mais ça reste un clip d’un groupe qui enregistre son morceau. Notre rêve, c’est de faire la musique d’un film, mais il faut que le temps soit là, les moyens soient là, c’est long et compliqué comme projet.
Art’n Roll : D’accord, je vous le souhaite sincèrement.
Mathieu : Merci. Parles-en, on ne sait jamais, si tu as des amis qui sont là-dedans, parles-en…
Art’n Roll : Eh bien pourquoi pas, je retiens, je note. Quels sont vos projets maintenant au niveau des concerts. On sait très bien que tout est flou, on ne peut pas se projeter…
Mathieu : J’aimerais bien t’envoyer de l’info, mais je t’avoue franchement, on est comme tout le monde aujourd’hui, on a plein d’envies et il y a plein de choses qu’en temps normal pourraient être possibles… en temps normal je te dirai qu’on repartirait sur les routes, comme l’album sort le 19 février, on repartirait dès mars et avril pour faire des tournées… sauf qu’on sait que ça ne sera pas possible. Si les choses se calment d’ici la rentrée 2021 et commencent à rentrer un peu dans l’ordre, nous, on sait qu’on ne tournera pas avant 2022 quoiqu’il arrive. On fera quelques dates locales et françaises en fin d’année si ont peu, mais on ne fera des tournées dignes de ce nom qu’en 2022… et encore une fois, si on n’a pas décidé de se refocusser sur un prochain album. Aujourd’hui, les projets on en a plein, on a plein d’envies, mais les choses prévues, on n’en a pas. Aujourd’hui, on est vraiment focussé sur la sortie du disque. Du coup, on fait la promo machinale qu’on peut pour la sortie du 19 février. Après la sortie du disque, on fera notre maximum pour donner des choses créatives comme on l’entend. Soit on y arrive, et tant mieux, et si on n’y arrive pas, on ne se permettra pas d’envoyer un truc qui ne nous plaît pas. On va essayer d’être le plus proche possible des gens vis-à-vis des réseaux sociaux, ça n’a jamais été notre truc préféré, mais bon, il va falloir qu’on s’y mette.
Art’n Roll : Oui, c’est obligatoire maintenant.
Mathieu : On a toujours été sur les réseaux parce que les gens voulaient qu’on y soit, sauf que là, je pense qu’il faut qu’on apprenne à communiquer avec les gens autrement. On va le faire, on n’est pas totalement nul là-dessus… on va mettre le focus là-dessus et d’être le plus créatif possible et de prendre la vie comme elle vient et d’être le plus heureux possible avec ce qu’on a.
Art’n Roll : un dernier mot pour les lecteurs de Art’n Roll ?
Mathieu : Alors, pour les lecteurs de Art’n Roll, je sais qu’on a été chroniqué sur ce site-là, à chaque fois on a eu des bons retours. C’est un super site, donc merci les gars, c’est super cool… deuxième chose, c’est qu’on n’est pas tout seul, on a beau sortir un album sous le nom LizZard, aujourd’hui on n’est pas tout seul, on n’a des producteurs, on a des mecs qui travaillent sur les visuelles, on a le label… voilà, aujourd’hui ça embauche beaucoup de gens et on fait travailler beaucoup de gens. J’espère que les gens pourront se dire qu’à travers un album il y a beaucoup plus que des artistes, il y a toute une équipe autour et qu’il faut en prendre soin de ces équipes-là, de ces artistes-là parce qu’il y a beaucoup de groupes qui se sont arrêtés, beaucoup de labels qui se sont arrêtés pendant cette pandémie. Donc, si les gens sont vraiment à fond avec quelque chose, eh bien qu’ils en profitent, et qu’ils nous soutiennent le plus possible. Je ne parle pas spécialement pour nous, je parle en général. Les artistes, et peu importe la discipline, ont de plus en plus besoin de soutiens. Il faut leur faire sentir que les gens sont là.
Art’n Roll : Eh bien le message est passé, Mathieu. Je te souhaite le meilleur pour la suite et je ferai le maximum pour qu’on vienne te voir en concert et qu’il y ait une grosse tournée en France. Il y aura du monde.
Mathieu : Merci.