Ce soir, je suis sur mon 31 pour voir Danko Jones en concert !! Nan je déconne, je suis chez moi, et même si ma bière est bien fraîche, c’est pas la chaleur de la foule qui viendra la tiédir. Pour celles et ceux du futur, on est encore en pleine crise COVID, on n’a toujours pas le droit de se rassembler à plus de 6. Chez soi. Mais pas après 18h. C’est pas facile.
Alors Danko Jones offre malgré tout à ses fans un concert en streaming pour ses 25 ans, rien de moins ! Ils sont toujours trois, avec leur « nouveau » batteur, Rich Knox, arrivé en 2013 (déjà).
Pas d’intro ou de mise en bouche, on commence avec « I want out » (et nous donc…) qui est à la fois un titre « confinement » et le 1er single de leur album à sortir en août.
Ce qui me frappe tout de suite, c’est la façon dont Danko Jones s’exprime autant par sa musique que par ses expressions faciales. D’habitude c’est au public dans la salle qu’il les offre, mais ce soir, il n’y a que les caméras pour les recueillir. Heureusement, c’est filmé de façon assez dynamique pour qu’on s’y croit presque.
La musique est bien pêchue, on n’en attendait pas moins de la part des Canadiens tout de noir vêtu. La scène est sobre, semblable à ce que j’avais pu voir à la Maroquinerie en 2017.
La veille ils jouaient pour l’Amérique, ce soir, c’est le tour des Européens !! Et Danko nous explique qu’ils sont bien chauds après ces deux morceaux. Ils n’ont rien à perdre parce qu’il n’y aura pas de 3ème concert, il compte s’éclater la voix au point de ne plus en avoir demain au réveil.
Et ça marche, je commence à gigoter sur mon siège et à reprendre le refrain en chœur « Do you kiss on the first date ? « (ironique en ces temps de distanciation non ?) et Danko commence à transpirer sévère. John Calabrese, son acolyte à la basse, semble prendre grand plaisir à jouer malgré l’absence de public.
Comme en concert classique, Danko Jones apporte ses commentaires. Il explique que normalement, quand le groupe fait face au silence, c’est un signe de désapprobation. Mais après le concert d’hier soir, il commence à s’y habituer, et ça le pousse à se dépasser. Jusqu’à présent ils étaient à 150%, mais à partir de maintenant, ils se donneront jusqu’à 200% !
Non seulement ils ont la pêche, mais ils se donnent même le luxe d’improviser (« I’m in a band » par exemple). Les titres s’enchainent et ça déchire. En effet, les cordes vocales de Danko risquent de ne pas survivre à ce concert ! Le groupe rend également hommage à Edvin Aftonfal avec « Code of the road ».
Après « there’s gonna be… silence puis un petit speech sur le fait que cette chanson est super. Et les autres aussi. C’est typique de Danko qui n’est pas avare quand il s’agit de s’auto-congratuler. Il entend même les applaudissements malgré l’absence du public.
Moi je suis d’accord à propos de son talent, donc je suis pas choquée par cette démonstration de pure indulgence envers soi-même. Et puis, il nous remercie d’être là, « out there ».
Il nous annonce qu’il va nous jouer sa chanson préférée, « Burn in hell », toujours plus speed, mais aussi avec ce truc qui te donne envie de bouger le bassin en même temps que la nuque. Ce truc qui se retrouve dans les paroles de Cadillac par exemple, qu’ils jouent juste après : « I keep the backseat for loving ».
Et comme si passé 21h, c’était l’heure des adultes, voici « Lovercall » ! Le débit de Danko est presque au même niveau que celui d’Eminem, ce qui n’est pas peu dire !
Danko présente les membres du groupe. Il rappelle ses surnoms, dont Mango kid et explique qu’il a écrit une chanson à ce sujet. Une chanson intitulée… « Mango kid ».
Et après la tornade « Rock Shit Hot », d’un coup, les derniers mots : « Yeah ! We did it !! »
Après 1h15 de concert, c’est terminé, d’un coup, sans même la transition de piétiner vers la sortie. Damned c’était tellement bon et tellement frustrant en même temps !
Moi qui pensais m’ennuyer un peu, voire laisser la musique en fond sonore pour zoner sur mon PC, au final je n’ai pas vu le temps passer ! Mais c’est d’autant plus frustrant d’assister à un si bon concert sans être dans la fosse pour danser avec la foule, dans la sueur et les odeurs de bière !
Par contre, il semble que l’énergie communiquée par le public ne manque pas trop aux musiciens vu la gouache du trio ce soir !
Merci Danko Jones (et merci à Roger de Replica !)