HOT on the rocks!

The Design Abstract “Technotheism “

vendredi/30/04/2021
686 Views

Groupe: The Design Abstract
Album: Technotheism
Date de sortie: 29/01/2021
Label: Abstrakted Records
Note: 15/20

 

Alors, un projet musical qui mélange du Death Metal mélodique, du gros synthé industriel, du chant hurlé et clair et une grosse dose d’orchestration symphonique, sur le papier, ça semble assez improbable et très ambitieux.

C’est pourtant bien ce que propose de The Design Abstract, un duo canadien débarquant d’Ontario ayant sorti en ce début d’année son 2ème album « Technotheism ».
Débuté en 2017, le groupe a déjà un bon petit catalogue de disques avec 2 albums et 2EP, ainsi qu’un ou 2 singles. Une chose est certaine, ça ne chôme pas du côté du duo (qui visiblement est devenu un trio au moment où j’écris ces lignes).

Ce nouvel album « Technotheism » est donc un sacré roller-coaster de styles, passant quasi sans prévenir d’un couplet pur death moderne à un refrain épique et mélodique, tout en parsemant ici et là des éléments électroniques et pas mal de passages guitares riches en technicité, le tout baignant dans une ambiance de Science-fiction/cyber-punk (je vous préviens tout de suite, niveau artistique, c’est chargé).

L’enchainement des 3 premiers morceaux est particulièrement efficace et est un excellent condensé de ce que propose le reste de l’album.
On retrouve également quelques influences progressives assez marquées, notamment dans les passages en voix claire et dans des morceaux comme Voidwalkers ou encore les intro de Data Shield Attack et The return.

Une chose est sûre, il y a beaucoup de contrastes qui peuvent être assez déconcertants si vous n’êtes pas un habitué des groupes aux structures complexes et alambiquées (on est plus dans le spectre d’un Dream Theater que d’un Ramones, cela va sans dire).

Il y a aussi quelques interludes sur cette album (soit entre les morceaux, soit carrément au sein même de ceux-ci) qui viennent un peu casser le rythme, parfois effréné, des pistes. Ce n’est pas en soi une mauvaise chose mais ces transitions peuvent paraître quand-même un peu sèches, surtout quand on sort d’un gros blast pour tomber dans un interlude purement électro. Ce contraste étant parfois un peu trop abrupte, il est possible que certains auditeurs soient déroutés. On sent bien la volonté du projet de manger à tous les râteliers, mais ces transitions peuvent parfois manquer de finesse.

Mais mon seul vrai problème avec ce disque est la production. Celle-ci, bien que très correcte, peine parfois à rendre justice à la complexité des morceaux. Un léger bémol qui ne doit surtout pas décourager les curieux de se plonger dans la discographie déjà bien fournie de la formation. On n’est, certes, pas au niveau de production titanesque des influences annoncées par le groupe. On parle de Septic Flesh, Dimmu Borgir ou encore Fleshgod Apocalypse qui font appel à de vrais orchestres pour enregistrer leurs albums. Fatalement, ça peut être compliqué à imiter quand on a pas les mêmes moyens.

J’espère sincèrement que le groupe trouvera son public et suffisamment de succès pour se permettre une production à la hauteur de leurs ambitions car le formation a vraiment beaucoup de choses à dire musicalement et ne peut qu’améliorer son concept qui est déjà pas mal abouti mais mériterait de murir encore un peu.

Leave A Comment