Groupe : Bewitcher
Album : Cursed Be Thy Kingdom
Date de sortie : 16 avril 2021
Label : Century Media
Attirée par l’étiquette « Black », le nom comportant « Witcher » (Toss a coin to your witcher !!) et les nombreuses évocations de Satan, mon perso préféré, je me suis laissée tenter par l’album « Cursed Be Thy Kingdom ».
Bewitcher, c’est un groupe formé en 2013, d’abord un duo puis un trio, originaire de Portland, l’Etat connu pour ses forêts profondes et ténébreuses.
Différentes étiquettes leur sont apposées, allant du Black mentionné plus haut, au Heavy, en passant par le Speed. Mais à l’écoute de « Cursed Be Thy Kingdom », j’opterais plutôt pour du Black n’ Roll. Parce que les influences rock sont indéniables dans leur musique qui parle de Satan (donc Black), et parce que Black n’ Roll, ça me fait toujours penser à Abbath qui dégringole d’une colline et que ça me fait toujours rire.
Et franchement, qui n’a pas besoin de rire de nos jours ?
Après cet aparté farcesque, revenons à nos chèvres sataniques. Après deux albums, « Bewitcher » en 2016 et « Under The Witching Cross » en 2019, « Cursed Be Thy Kingdom » ne dénote pas dans l’ambiance « J’aime Satan ». Rien de très délicat dans l’illustration de l’album, dans les tons de marron et jaune, où l’on voit la Mort avec des nénés, une sorcière toute cramée sur son bûcher fumant et une éclipse. Et aussi un carrefour, haut lieu des sorcières. Ah et un corbeau avec un œil rouge. Bref, un pays où il fait bon vivre.
Et le son ? De fort bon aloi pour du Black n’ roll (je te vois rigoler, maintenant toi aussi tu penseras à Abbath qui descend de la colline en roulant comme moi !!). Les 10 titres, dont une intro façon bande-son de western revisité par des métalleux, s’écoutent avec facilité. Pour ma part, je ne saute pas de ma chaise pour headbanger vigoureusement, parce que ces morceaux me donnent une impression de déjà-entendu. Par comparaison avec leur précédent album, « Under the Witching Cross », il manque un élément de sauvagerie. C’est peut-être policé, plus cadré.
Les auspices sont pourtant de haut niveau, comme les premiers notes de « Satanick Magick Attack » qui fleurent bon Motorhead, ou la reprise de Pentagramm « Sign of the Wolf ».
Mais j’ai beau être fan de Satan et Lucifer, toute cette accumulation de bondiableries, comme les « s » super appuyés du chanteur, parce que Satan, c’est le serpent et que le serpent il fait « sssss » (c’est mon interprétation, tu en penseras ce que tu veux), les images de sorcières dénudées, les titres faisant appel aux chèvres, aux corbeaux, les filles de joie de l’enfer, tout ça, c’était peut-être très subversif aux débuts de la NWBHM, mais de nos jours, c’est un peu too much.
Reste la musique, qui gagne à être écoutée plusieurs fois pour perdre cette impression de superficialité.