Le 17 septembre 2021 sort « Wall of Skulls », le treizième album studio des badois de Brainstorm, un disque de heavy metal canal traditionnel qui fait suite au remarqué « Midnight Ghost » de 2018. ANR a rencontré Andy B. Franck, leur chanteur, à l’occasion de la journée promo que celui-ci a assuré le jeudi 22 juillet dans les locaux et sur la terrasse du Hellfest Corner à Paris. Interview tout en décontraction, portant avant tout sur les goûts musicaux de l’imposant et jovial frontman. Jeu : lecteur, lectrice sauras-tu dire le nombre exact de fois où le mot « metal » a été prononcé en un peu moins d’un quart d’heure ?
Art’N’Roll : Bonjour ! Pour celles et ceux qui ont raté un épisode, peux-tu s’il te plaît présenter Brainstorm ?
Andy B. Franck (Chant) : Pas de problème du tout ! Nous sommes ensemble depuis… déjà trente ans… ou plus (Rire franc) Et nous sortons en septembre notre treizième album, qui s’appelle « Wall Of Skulls »… Le groupe se compose d’une paire des guitaristes, Milan Loncaric et Torsten Ihlenfeld, du batteur Dieter Bernert. Je l’ai rejoint il y a vingt-deux ans lors de la sortie de son troisième album, et le bassiste Antonio Leva est arrivé quant à lui il y a quinze ou quatorze ans déjà (NDA : 2007, donc quatorze ans) Cette formation est donc stable depuis quatorze années, ce qui est assez rare pour un groupe de metal de nos jours… Mais il existe un mot pour décrire cela : l’amitié, c’est ça ! Prost ! (NDA : il trinque)
ANR : Brainstorm est-il un groupe de power metal ou de heavy metal ? Si tu avais à choisir entre les deux mots, tu prendrais lequel ?
ABF : Je nous considère comme un groupe de heavy metal, parce que je ne suis pas du tout dans le délire power metal, ce « metal content », nous ne jouons pas de mélodies « contentes » et tout le tintouin. Les membres du groupe ont tous grandi avec Iron Maiden et Judas Priest, et ils n’ont pas dévié d’un iota depuis. Pour nous, c’est metal ou rien. Nous sommes un groupe de metal, point à la ligne !
ANR : Tu parlais de grandir : quel âge as-tu ?
ABF : Cinquante ans !
ANR : Quel a été ton premier album metal ?
ABF : Ahem…
ANR : Moi, c’était « No prayer for the Dying » de Maiden…
ABF : (Rires) Moi, c’était quelques années avant (Rires) Tu appeler cela « metal » ou « hard rock », mais je pense que c’était plutôt du « hard rock » : c’était « Dynasty » de KISS… Puis j’ai grandi avec KISS, j’ai grandi avec Maiden… Un peu plus tard sont arrivés Megadeth et Metallica… Slayer, tous ces groupes avec lesquels j’ai grandi…
ANR : Tu es un chanteur : quel serait tes trois chanteurs préférés ?
ABF : Si tu écoutes attentivement Brainstorm tu verras que, bien sûr, Bruce Dickinson est mon préféré, le héros avec lequel j’ai grandi. Ensuite, je te citerai Rob Halford. Et en troisième position, je serais tenté de mettre plusieurs ex aequo : le Geoff Tate des premiers jours, Björn « Speed » Strid de Soilwork, je l’aime beaucoup tu sais, et… En fait, les deux premiers, Bruce Dickinson et Rob Halford, m’ont donné les bases, ce sont avec eux que j’ai commencé à m’intéresser au chant, puis les autres m’ont donné de nouvelles influences, de nouvelles directions, des influences différentes…
ANR : Tu es allemand, et tu ne me cites pas Udo ou Kai Hansen…
ABF : Pas de Kai, non. Pour être honnête, je n’ai jamais été dans ce trip allemand. Cela peut paraitre bizarre, mais j’ai grandi avec des groupes américains et anglais… Tout en sachant que, paradoxalement, le premier concert auquel j’ai assisté, c’était Accept en 1986, période « Russian Roulette ».
ANR : On parle là de metal allemand des années 1980, en France nous avions alors Trust : un mot là-dessus, tu apprécies ?
ABF : Je connais Trust, Trust était un groupe correct, mais j’étais plus intéressé par… heu… Comment tu dis : Sortilège ?
ANR : Oui.
ABF : Ils avaient sorti un album qui se nomme, heu… « Metamorphosis » (NDA : « Métamorphose », en 1984)
ANR : Oui.
ABF : Et cet album m’a beaucoup impressionné. J’en garde un très bon souvenir. Pour parler du présent vous avez Gojira qui, j’en conviens, est un groupe totalement différent de ce heavy metal des années quatre-vingt… Et pour revenir à Trust, je les connais bien entendu parce que Nicko McBrain a joué avec eux sur un disque avant de devenir le batteur d’Iron Maiden…
ANR : C’est « Marche ou crève » le nom du disque… Pour revenir à Sortilège que tu cites, nous sommes là dans une variété de metal plus progressive…
ABF : Oui, oui…
ANR : Tu aimes le metal progressif ?
ABF : Ahem, j’ai eu effectivement ma période lorsque des groupes comme Queensrÿche ou Dream Theater ont émergé… Je suis ouvert à tout un tas de trucs différents… Je n’écoute pas non plus du metal toute la journée, je suis intéressé par le bon blues, la bonne musique classique…
ANR : Quel est ton groupe préféré hors metal ?
ABF : Tu vas probablement me détester, mais je dirais Huey Lewis and the News…
ANR : Sympa !
ABF : J’adooooooooore certains de leurs albums, je donnerais beaucoup pour voir Huey Lewis and the News en live ! Mais à chaque fois qu’ils passent en Allemagne, je suis moi aussi en tournée ! Mais bon, c’est de toutes façons râpé : ils ne tournent plus dorénavant !
ANR : Quel est le dernier concert que tu as vu ?
ABF : Testament ! Testament avec Angel et Exodus, cela réveille en moi de bons vieux souvenirs, ils jouent toujours les bonnes vieilles rengaines, c’était cool !
ANR : Quels sont les billets de concerts que tu as en réserve, pour l’après-pandémie ?
ABF : Je n’ai pas du tout de billet (Rires) Déjà parce que nous n’allons pas tarder nous aussi à repartir en tournée, et également parce que je viens de m’acheter une Playstation 5 (Rires) C’est le seul billet que j’ai !
ANR : Justement, parlons de votre tournée à venir…
ABF : Nous avons déjà planifié et booké un grand nombre de dates. La première partie de notre tournée européenne commencera au mois de septembre 2021 si tout se passe bien, et se terminera au milieu du mois d’octobre. Nous croisons les doigts pour que celle-ci ait lieu ! Pas seulement pour nos pommes, mais pour tout le monde : si notre tournée est annulée, il est plus que probable qu’en définitive personne ne puisse tourner. Je pense aussi aux fans, mais surtout à l’ensemble des professions qui vivent du spectacle, les roadies et autres techniciens notamment… (NDA : cette tournée a été reportée depuis, annonce faite le 31 août 2021)
ANR : La scène et le public allemand sont massifs. Existe-t-il une spécificité allemande ?
ABF : Le metal allemand le plus typique est mélodique. Nous concevons des choses davantage mélancoliques, plus moelleuses, avec beaucoup d’harmonie, mais sans pour autant tomber dans la mièvrerie (Rires)
ANR : Tu es originaire du Bade, le groupe de thrash badois le plus connu est Destruction…
ABF : Oui peut être…
ANR : Un mot sur tes voisins ?
ABF : Je connais très bien Schmier, il vit à côté de la frontière suisse, et à chaque fois que nous jouons à Bale il nous rejoint… et nous apporte… un paquet d’emmerdes (Rires) Non je blague ! C’est un type marrant, c’est une icône, une icône du thrash metal allemand, et je l’apprécie beaucoup. Il est drôle !
ANR : Tu connais le groupe Burning Witches ?
ABF : Oui.
ANR : Schmier en est plus ou moins le mentor. Un peu à la façon de Charlie et de ses drôles de dames…
ABF : Je sais (Rires)
ANR : Elles pratiquent un heavy metal traditionnel, tu aimes ?
ABF : Oui, ce n’est pas mal.
ANR : Un mot primordial pour finir : tu es ici afin de promouvoir l’album « Wall Of Skulls » qui sort le 17 septembre prochain via AFM Records…
ABF : Tout à fait ! Déjà, merci pour cette interview. Si vous ne connaissez pas Brainstorm depuis tout ce temps, je pense que cet album sera pour vous une parfaite entrée en la matière…. C’est un disque de pur heavy metal, et nous sommes très satisfaits du résultat ! Il est encore temps de jeter une oreille à « Midnight Ghost » notre album précédent avant que le moment soit venu d’écouter « Wall Of Skulls ». Ecoutez-les fort, mettez à fond la stéréo, rendez vos voisins heureux, et on se voit bientôt en tournée !
ANR : Genau !
ABF : Genau ! So ist das (Rires)