HOT on the rocks!

interview de Death decline

lundi/10/01/2022
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Rencontre avec Fabrice du groupe death decline dont le dernier album est une belle baffe et une bonne leçon de thrash metal made in france. 

Realisè  au black dog cafè le 08 novembre.

 

Art’N Roll : Death Decline, un troisième album qui sort bientôt ou vous êtes passés par  Sébastien Camhi ( ingè son chez studio artmusic) apres HK de vamacara studio! Pourquoi ce changement ?

Fabrice :  Pourquoi ce changement ? Je pense qu’on est encore un jeune groupe. On est encore loin d’être autonomes au niveau de la pratique du studio et tout ça. Donc, on ne se voyait peut-être, tout simplement pas, pour l’instant, aller chez le même producteur. On voulait voir autre chose. On voulait essayer de faire évoluer notre son, voilà, sur les expériences qu’on a pu avoir jusque-là. Donc, voilà, on a tenté cette année pour cet album d’aller voir Sébastien Camhi, au studio Art Music dans le Var.  Une nouvelle expérience. Ça s’est très bien passé. C’était surtout une volonté d’évolution, de voir un peu ce qui se faisait avant de prendre des habitudes pour la suite. 

Art’N Roll : C’est une façon différente de travailler un petit peu ?    de mettre les basses en avant par rapport à la guitare. Il dit toujours qu’il faut des cordes neuves pour une basse, apparemment, quand il enregistre ? 

Fabrice :  Oui, c’est vrai,  Il a sa façon de travailler. Écoute, effectivement, on a vu des différences par rapport avec ce qu’on avait pu avoir sur Built For sin avec HK pour Thousand faces of lies. Ça nous permet, nous, d’évoluer en tant que groupe aussi. De voir un peu les méthodes des différents acteurs de la scène, comment tout le monde peut bosser. Donc, ça nous sert aussi de voir un peu tout ce qui se fait, et voilà, pour pouvoir par la suite mieux poser nos valises quelque part.  

Art’N Roll : Vous avez fait appel à Stan w.Decker pour la pochette  ?   Comment vous procédez avec lui ? Vous lui donnez des idées ? C’est lui qui vous donne les siennes 

Fabrice : Non, en général on a une idée du visuel qu’on veut apporter par rapport à la musique. Du coup, on le drive sur nos attentes, sur nos idées. Et lui derrière, est complètement, effectivement, autonome dans son taff pour nous proposer ce qu’il ressent vis-à-vis de ce qu’on a pu lui dire. Encore une fois, il nous a plutôt régalés sur le rendu général de l’artwork, donc on est plutôt très satisfaits. et là, il a encore dépassé nos attentes donc c’est parfait  ! 

Art’N Roll : A partir de quel moment vous avez décidé d’enregistrer ce nouvel album ? Pendant la pandémie ? Vous vous êtes dit : il est temps de rentrer en studio ?  

Fabrice : On avait déjà prévu de l’enregistrer. On était dans l’idée d’enregistrer l’album avant la pandémie. On avait déjà une paire de morceaux qui n’étaient pas forcément finis, mais qui étaient avancés sur le processus de composition, donc, on était déjà dans l’idée de faire un album. Après, on a dû faire avec la pandémie, on a dû faire avec. Du coup, voilà, on s’est dit : on ne va pas se relâcher, on ne sait pas combien de temps ça va durer. Donc, autant faire… Prendre tout ce merdier, pour pouvoir, nous, proposer quelque chose. Faire avancer le groupe et retirer du positif du fait d’être cloîtrés chez nous et d’être privés de la scène.  

Art’N Roll :Ce  nouvel album est encore plus puissant que celui d’avant. On est surpris par le début de Awakening ! avec un discours du fils de Trump?

Fabrice :  C’est dans Jackals, le premier titre de l’album, qui suit l’introduction. Effectivement, on a un sample de Trump qui est là pour appuyer les lignes  derrière, et la thématique abordée. Donc, il fonctionne plutôt pas mal, là. Donc, il y a tout ça qui fait que par rapport à l’intro qui précède avec les samples symphoniques, on est vraiment sur un contraste et c’était l’effet voulu.  

Art’N Roll : A l’ écoute de  Jackals le premier morceau, c’est du high-level ! Là, on se dit, il y a un gros travail de fait. Surtout au niveau de la batterie où c’est pratiquement du black. Je voudrais savoir comment vous avez réussi à faire un son pareil ? Parce qu’il est surprenant. 

Fabrice : je pense que c’est aussi dû au fait qu’on a changé de batteur après le deuxième album  ;parti explorer d’autres, on va dire, univers musicaux, au sein de la scène metal. Donc, Arnaud nous a rejoints et forcément derrière changement de batteur, dit changement de batterie, ça fait que la composition évolue aussi. Donc, on a évolué naturellement, en faisant avec le jeu d’Arnaud qui s’est super bien intégré dans le groupe et dans la composition, au niveau du rendu sonore, et du coup,  voilà, je pense que ça s’est fait très naturellement ! 

Art’N Roll :  On ressent le son de Colin Richardson  de  Burn my Eyes, ça a vraiment cette empreinte. Je voulais savoir si vous êtes vraiment proches de la scène US américaine ? 

Fabrice : Tu cites Burn my Eyes et c’est quand même un album culte, je pense, pour quasiment chacun des membres du groupe. Alors, on n’a jamais cité cet album comme étant la direction à suivre au sein du groupe en studio…  Par contre, effectivement, tu cites un album qu’on apprécie tous, que ce soit pour la production en elle-même, que pour les compositions. 

Art’N Roll : Votre  dernier morceau Trough the Stranger’s Eyes à une voix plus claire, par rapport à la voix growl d’Alexis ?

Fabrice : On ne fonctionne pas vraiment dans un aspect stratégique comme ça. On compose continuellement en fait, des morceaux suivant les humeurs, suivant les envies et tout ça. On n’a pas un plan établi, comme quoi on veut sonner de telle façon ou de telle façon. On compose et voilà. 

Les lignes de chant, Alexis les compose aussi de façon à : servir le morceau en lui-même ; faire un titre pour vraiment mettre tout son panel vocal au service de la composition. Vraiment, on ne se donne pas d’étiquette, on ne veut pas d’étiquette. On compose : si un riff sonne bien on le garde ; si un riff ne sonne pas, on le jette. Et voilà, c’est tout quoi. Donc je ne peux pas vraiment te dire si la suite des événements, l’avenir du groupe, est dans plus de vocaux clairs ou plus de growl, je ne sais pas. Ça viendra comme ça viendra, suivant ce qu’on a envie de faire sur le moment. 

Toujours est-il, qu’on est plutôt satisfaits de l’orientation qu’a pris l’album sur Silent Path

Art’N Roll :Votre carrière s’ est  accélérée  ces dernières années pour Death Decline, car le groupe existe quand même depuis 2008, 2009. Il a fallu un certain temps pour que le groupe se stabilise et ça a été, pour vous, j’imagine, une expérience sur de longues années. Et tout s’est bousculé sur les trois dernières années ; depuis le Hellfest en fait, depuis Hellstage et c’est quand même une grande évolution pour vous?

Fabrice : Oui. Enfin, on fait ça pour ça aussi. On n’a pas envie de stagner. Donc, non. Qu’il y est une réelle évolution, qu’elle soit visible comme ça, ça nous fait énormément plaisir parce que c’est ce qu’on veut aussi. Effectivement, ces dernières années, ça s’est pas mal bougé. On a eu South Park, effectivement ; on a pu jouer au Hellfest, on a eu quelques événements marquants comme ça qui font qu’on avance et c’est tant mieux. 

Maintenant le groupe, comme tu dis, existe depuis le début des années 2010 et du coup vis-à-vis de ça, c’est vrai qu’on a parcouru quand même du chemin, on a sorti trois albums… 

Art’N Roll : Beaucoup de changements de line up depuis 2008?

Fabrice : Depuis 2008… En fait, si tu veux, moi je suis le plus vieux membre actuel du groupe en activité et je suis arrivé en 2010 dans le groupe. Donc, voilà, après 2008 – 2009, c’est vraiment les balbutiements du groupe. Il n’y avait eu aucun concert, il n’y avait aucune expérience de la scène, il y avait deux, trois, morceaux qui ont tourné pendant deux, trois ans avec du personnel et du line-up différent. 

À partir de 2010, les choses se sont un peu accélérées et le line-up a pas mal évolué jusqu’à notre premier album Built for sin, et depuis, on a juste changé de batteur. On est plutôt soudés et le line-up est plutôt fort comme ça. 

Art’N Roll : On parle très peu de cette scène régionale ou  nationale … et pourtant vous avez explosé de l’autre côté de l’Atlantique avec ce titre useless sacrifice jouè dans un épisode de south park?

Fabrice :  On a joué de chance. Concours de circonstances. En fait, on a juste été contactés par le staff de South Park pour participer à un épisode parce qu’ils voulaient notre titre Useless Sacrifice pour cet épisode, où on apparaît au côté de Dying Fetus, ce qui est plutôt cool aussi. Qui est aussi sur l’épisode. Et du coup c’est plutôt très cool ! Mais en fait, on a joué de chance et ils nous ont contactés, ils nous ont vraiment demandé. Donc, on n’a jamais démarché South Park en particulier. C’était… Comment on aurait pu savoir qu’un jour on apparaîtrait dans un épisode de South Park ? (Rires) Pour un groupe de metal français, c’est quelque chose d’assez fou. Je pense que ça s’est fait parce que notre titre Useless Sacrifice était diffusé sur une chaîne YouTube américaine qui marchait déjà pas mal, avant South Park.Je pense qu’ils nous ont repérés comme ça sur YouTube. On apparaissait vraiment dans les premiers noms quand on tapait death metal, ça nous a beaucoup aidés je pense, pour chopper ce plan-là. South Park… et depuis, la vidéo a explosé, bien sûr sur le compteur. Mexique, Amérique du Sud, ça a pas mal marché sur tout ce continent.  On est plutôt super contents, quand même de tout ça ! 

Art’N Roll :  Vous faites partie d’une nouvelle génération de metal en France. Est-ce que tu te sens dans cette nouvelle scène ? 

Fabrice : Moi je vois carrément des évolutions, oui. Qui sont de la scène en général, de la scène metal française et internationale. Donc effectivement, l’ajout des réseaux sociaux, tout ça a pas mal changé la donne. On voit carrément une évolution, le piège c’est justement de savoir s’adapter à tout ça. Sur la scène qui est en train de changer depuis de nombreuses années et il faut arriver à s’adapter et voilà !  

Art’N Roll : Les labels travaillent beaucoup en digital  par rapport à la version physique ? 

Fabrice : On n’a pas quelqu’un derrière qui nous drive pour nous pousser dans un sens ou dans un autre. On est vraiment autonomes à quasiment tous les niveaux. On est vraiment autonomes sur la direction artistique, ou toutes les directions qu’on peut prendre dans le groupe. 

M&O est là, il était déjà là pour le deuxième album The Thousand faces of lies, donc, on est reparti sur le même deal qu’à l’époque. Ils nous épaulent sur la distribution et sur plusieurs à-côtés, voilà. Je pense qu’effectivement on reste complètement maîtres de notre destin malgré notre présence sur le roster du label. On est sous l’égide de M&O, on est distribué par M&O via Season of Mist, mais on reste complètement autonomes. 

Art’N Roll : Il y a une tournée qui s’annonce bientôt avec quelques dates, et apparemment, ça se tient toujours ?

Fabrice :  On a une paire de dates, tout le mois de novembre on va tourner tous les week-ends. On va jouer du côté de Saint-Étienne, on va jouer à Nice. On a notre release party à Dijon. On a une paire de dates sur 2022 qui sont déjà calées. Ça commence à se débloquer, ça fait plaisir. On va enfin retrouver la scène. Donc ça fait vraiment plaisir ! On va essayer de tourner un maximum de toute façon. 2022 va beaucoup être consacrée à défendre l’album sur scène, donc on est à l’affût. On va vraiment essayer de jouer dans le plus d’endroits possible et éventuellement même à l’international si l’occasion se présente. 

Art’N Roll : Passer sur une scène autre que le hell stage de 2019?

Fabrice : Oui, après, on ne va pas cracher sur l’opportunité qu’on peut nous donner. C’est une super opportunité, on a passé un super moment sur une des scènes du Hellfest, le principal est là. Bien sûr, on espère qu’on va passer à l’étape supérieure dans les années qui suivent. Donc, une programmation sur une des scènes principales du Hellfest, effectivement, oui ! ça serait vraiment bien. 

Art’N Roll : Vous faîtes partie de l’association seisachteion?

Fabrice : Oui, c’est une assoc. C’est des mecs, des passionnés qui ont monté une assoc dans le sud-ouest, du côté de Sauveterre-de-Guyenne, si je n’écorche pas le nom, excusez-moi. (Rires) Donc, voilà, pas très loin de Bordeaux. C’était la semaine dernière, ça s’est super bien passé. Encore une très, très, bonne soirée, on a été super bien accueillis. Donc que demander de plus ! 

Art’N Roll : Que du bon pour Death Decline pour la suite ! 

Fabrice : C’est ça. On espère que ça va aller progressivement dans ce sens-là et qu’on va pouvoir tourner un maximum. 

Art’N Roll : On ressent toute l’ implication d’ Alexis sur l’ album  au niveau de sa voix growl ?

Fabrice : (Rires) Je ne sais pas si on peut parler de condition physique ! (Rires) 

Art’N Roll : Il doit avoir une hygiène de vie quand même ? 

Fabrice :  C’est-à-dire ? Une hygiène de vie irréprochable ? 

Art’N Roll :irréprochable, mais il sera peut-être là pour m’en parler pendant une prochaine interview ? 

Fabrice : Ah oui ! J’ai pas envie de balancer en fait hein ! mais… (Rires)

Art’N Roll : Il est surprenant sur l’album ! 

Fabrice : Il a fait un super taff sur l’album ! Je pense qu’il est passionné par le projet, il est passionné de musique metal, donc il fait de son mieux pour rendre justice aux morceaux qu’on va proposer et développer des textes cohérents, des textes raccords avec, justement, l’univers de Death Decline et je pense qu’il fait un bon taff. Et tous ces chants plus trashy et ses chants plus clairs que le son habituel, qu’il donne à l’album, je pense que ça rend aussi justice à la musique, donc je pense qu’on est tous tombés d’accord là-dessus. 

Art’N Roll : Un cotè melodique plane sur l’ ensemble de l’ album malgré ce cotè sombre de vos clips et des paroles ? ou la presence du genre zombie?

Fabrice : Non. En fait c’est la thématique principale. Alors, on ne fait pas de concept album, loin de là, mais la thématique principale reste, en général, les travers humains qu’on peut rencontrer, les comportements humains déviants. Enfin, voilà, un peu tout ce qui fait l’humain avec tous ses défauts et ses qualités. C’est un constat, c’est le constat de ce qu’est l’humain, via la société, via tout ce que ça comporte. Je ne pense pas que ce soit quelque chose d’extrêmement positif, mais si on se bornait à n’écrire que du positif, je ne suis pas persuadé que ce soit la meilleure façon d’évoluer non plus. Il faut se rendre compte un peu, c’est un regard extérieur sur ce qu’on peut tous être, véhiculer, voilà, c’est un constat… 

Art’N Roll : De la société actuelle… 

Fabrice :  …de la société actuelle, donc, pour évoluer vers quelque chose de positif je pense qu’il faut savoir se remettre en question aussi. C’est négatif, par le fait, par la forme, mais le but n’est pas d’être négatif.  

Art’N Roll : Des futurs projets ? 

Fabrice : Oui. Des tournées. On s’est déjà attelés à la composition du prochain album. on n’arrête jamais vraiment de composer. On ne se donne pas de deadline : là on doit composer de temps à temps. Ce n’est pas comme ça qu’on fonctionne. On compose perpétuellement.   Tout en ayant bien sûr, des périodes plus propices où on va arriver à mieux avancer et tout ça, mais on est vraiment du genre à spontanément, composer et tout le temps. Donc, on va continuer cette méthode, je trouve que ça réussit pas mal et de toute façon c’est la seule méthode qu’on est capable de faire (rires).  

Art’N Roll : Un dernier mot ?  Si tu as quelque chose à ajouter pour Art’N Roll ?

Fabrice:J’ espère que les gens seront toujours plus nombreux à se déplacer pour nous voir en concert. Bien sûr, c’est là qu’on s’éclate le plus, hein ! Donc, venez vous éclater avec nous ! 

Voilà j’espère que tous les problèmes de pandémie tout ça, sont derrière nous et qu’on va pouvoir faire revivre la scène et continuer notre chemin. 

Voilà, venez nous voir en concert ! On ne mord pas, sauf si on nous le demande ! Voilà !

Art’N Roll : Merci beaucoup. Je te remercie.  

 

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