Le groupe HANGMAN’S ‘CHAIR sort son nouvel album le 11 février chez le prestigieux label nuclear blast , un album riche en émotions et passionnant .Un savant mélange de doom et metal gothique.
Entretien au téléphone avec Julien et Medhi guitariste et batteur .
Merci à Roger de replica promotion.
réalisé le 02 février .
Art’N Roll : Après Banlieue Triste et Bus de nuit, et A Loner qui sort le 11 février. on peut parler d’une trilogie ou d’une nouvelle aventure pour Hangman’s chair ?
Mehdi :je pense qu’on peut tout particulièrement parler d’une nouvelle aventure.
Oui, oui, je pense qu’autant musicalement que par ce qui se passe autour du groupe, etc. Oui, on peut même dire que c’est une nouvelle page ; une page qui se tourne et une nouvelle aventure qui arrive. Clairement, tout ce qui s’est passé, ça a été assez fou pour nous. On n’a jamais eu autant de retours, de bons retours comme ça, et, jamais eu autant de dates non plus. Donc, il y a pas mal de gens qui travaillent autour de nous, il y a eu vraiment un step-up pour nous.
Bus de nuit a été une transition un peu bizarre pour nous parce que, du coup, on avait signé avec un label étranger, qui s’appelait Spinefarm qui a sorti cet EP, où malheureusement — sans rentrer trop dans les détails parce que ce serait trop long — mais ça ne s’est pas bien passé. En tout cas, pas comme on l’espérait. Et du coup, on a pu casser le contrat avec ce label et rebondir avec un label prestigieux comme Nuclear Blast. Ça a été vraiment quelque chose de super pour nous. Donc, on peut dire que c’est une page qui se tourne et une nouvelle aventure qui commence.
Art’N Roll : Une nouvelle aventure avec ce super album qui va bientôt sortir. On y reviendra plus tard pour Nuclear Blast.
Mehdi : Oui, bien sûr.
Art’N Roll : à partir de quelle date vous avez commencé à enregistrer ce nouvel album ? Après cette coupure avec Spinefarm Records ? La composition et l’enregistrement ?
Mehdi : La composition on a commencé un peu à travailler sur les morceaux avec Julien, c’était un peu avant… depuis le début du confinement, genre en mars 2020 ?
Julien : Non 2020…
Mehdi : On est un peu perdu avec ces dates Non 2020… On a commencé à travailler, à rentrer dans le process d’écriture, au début du confinement.
Julien : Il nous restait encore une dizaine de dates avec Banlieue Triste des festivals, comme le Hellfest, etc., mais, bien sûr, avec le Covid tout a été reporté, reporté et reporté ! Donc, du coup, on s’est dit : « c’est le moment évidemment de prendre du temps pour écrire ce nouvel album. » Entre temps on avait ce contact avec Nuclear Blast, donc on avait établi le contact avec Nuclear Blast et du coup on s’est mis à écrire l’album à ce moment-là.
Mehdi : Il nous a fallu quelques mois. Il a fallu s’adapter aussi , confinés oblige ! Tu vois, on est des gens un peu de la vieille école. Avec Julien on a besoin de se voir, de répéter physiquement, de faire passer les trucs entre nous, de voir un peu les morceaux, qui est-ce qui joue ? Comment ça marche ? Quelque chose d’assez organique si tu veux, vraiment faire ça à l’ancienne. Et là, il a fallu s’adapter, changer nos méthodes et travailler à la maison, chacun de notre côté. Notre local était fermé, pas simple. Mais, au final, on a réussi à trouver notre méthode, et donc, on s’envoyait les démos à chaque fois, on travaillait à distance. On avait énormément de temps, parce qu’on ne faisait plus rien dans nos vies perso,et professionnel à part la composition. On a vraiment approfondi le sujet, on est allé jusqu’au bout du truc. On a pris notre temps, on a travaillé toutes les ambiances, les textures, les morceaux, le son. À distance, mais, on n’a jamais été aussi prêts à l’arrivée du studio.
Du coup le studio, on a enregistré en décembre 2020.
Julien : On est rentrés en studio chez notre compère, producteur, Francis Caste.
Julien : Donc, ça fait un an qu’on a enregistré.
Mehdi : Voilà, ça fait un an.
Art’N Roll : J imagine que toi et Julien vous êtes les compositeurs principaux finalement ?
Mehdi : Exactement. C’est notre projet, c’est un peu notre bébé. On a commencé ce projet en 2005 tous les deux. Et du coup, on porte un peu ce projet avec nos idées, notre concept. On écrit énormément. On adore ça, c’est vraiment la chose qu’on préfère d’ailleurs dans nos vies, c’est quand on rentre dans l’écriture. C’est là où est le plus à l’aise aussi.
Julien : Donc voilà tout tourne un peu autour de…la direction dans laquelle on veut aller.
Art’N Roll : Au niveau des textes on peut dire que la déprime et le pessimisme ne sont pas près de vous quitter, non ?
Mehdi : C’est un peu ce qu’on sait faire le mieux, je t’avoue. Écrire des chansons tristes et mélancoliques, c’est ce qu’on sait faire le mieux. On est un peu abonnés aux accords mineurs donc on continue là-dessus. On se sent le plus à l’aise là-dedans. On aime écouter de la musique comme ça.
Julien : Si tu veux on trouve aussi notre compte aussi là-dedans, dans la musique mélancolique avec Nature, mais je crois que c’est ce qu’on sait faire de mieux.
Mehdi : Moi je pense que depuis, Banlieue Triste, ou l’album d’avant, on n’a jamais abordé des thèmes aussi personnels. Je pense que là-dessus, on est rentré dans des thèmes beaucoup plus introspectifs qu’avant.
Julien : Il y a quand même une continuité avec Banlieue Triste…
Julien : Il y a vraiment l’espèce détourné. Il y a quand même avec Banlieue Triste un certain déclic, on va dire, sur l’écriture, et surtout sur les paroles.
Mehdi : Sur l’introspection… c’est un autre…
Julien : c’est à un autre niveau.
Art’N Roll : Les thématiques pour ce nouvel album, par rapport à Banlieue Triste, ça reste un peu dans le même style ?
Mehdi : Oui, c’est du même acabit.
Mehdi : Oui, entre pression, angoisse, vision du monde, etc. Je pense que là, on a voulu aller encore plus loin. Julien à un moment, avec toute cette période de confinement, avait besoin de prendre du temps et du recul. Et il a commencé à me parler un peu du concept de la solitude. Du coup, j’ai vraiment trouvé ma place là-dedans parce qu’on avait besoin, chacun de son côté, justement de prendre du recul et de nous retrouver seul face à nous-même pour faire le point sur nos vies. Du coup ce sentiment de solitude de le rendre plutôt positif au lieu de, comme beaucoup de gens.majoritairement. Les gens ont peur d’être seuls, énormément. Ça peut être quelque chose comme un sentiment assez désagréable, mais qui, au final, et on voulait mettre le point là-dessus, sur la solitude comme un refuge.
Julien : Les gens ont vraiment peur d’être seuls quand ce n’est pas un choix en fait. Pour nous, la solitude, ça s’est avéré être un choix à un moment donné. C’était vraiment délibéré.
Mehdi : Oui ! Là, indirectement sur la période, où c’est intéressant. C’est que oui, effectivement, on a tous été touchés par cette période d’isolement, malgré nous, avec le confinement. Donc, on pense que les gens vont pouvoir également se retrouver sur cette thématique…
Julien : Même si ce sont des choses très personnelles. Oui ça peut parler aux gens. C’est intéressant.
Art’N Roll : Cette malheureuse période a été propice à écouter de la musique et pour vous, à créer votre musique ?
Mehdi : Oui, pour nous personnellement ça a été même…
Art’N Roll : Un déclic ?
Mehdi : Il y a eu un déclic et puis c’était une période assez, même pour nous, si tu veux, on avait besoin de respirer un moment. En vérité, on s’en est rendu compte sur le début du confinement où on était même… ça nous a fait un bien fou de lever le pied un petit peu. On vit tout à deux cents à l’heure, trois cents à l’heure, limite sans se retourner. Tu vois, on ne comprend pas trop ce qu’il se passe des fois. On perd pied. Donc c’est malheureux pour beaucoup, parce que ça concerne une maladie, une épidémie, etc. qu’on connaît depuis deux piges, mais à côté de ça, cette pause, nous a fait du bien., ça nous a permis de faire le point
Art’N Roll : Oui, de recharger les batteries comme on dit.
Mehdi : Oui, de faire le point. Des fois on attache trop d’importance à des choses dont tu n’as pas vraiment besoin. Et cette période nous a permis de faire ça.
Art’N Roll : Et en même temps, vous avez toujours ces thématiques sur les banlieues, ces villes tristes. Ça me fait penser un peu au cinéma des années 80 de Berry, de Jean-Claude Missiaen, je ne sais pas si ça te parle ?
Julien : Ah ! complètement.
Art’N Roll : Ce côté sombre des banlieues, ce côté seul, qui ressort, tout à fait dans vos thématiques, dans vos albums.
Mehdi : Oui, oui, c’est clair. Alors, là, je pense plus sur Banlieue Triste, effectivement, parce que du coup, on a joué encore plus sur l’imagerie banlieues tristes, banlieues noires, la banlieue années 80, la banlieue en noir et blanc, qu’on a connue tout petits, mais que d’autres, plus âgés que nous, ont bien connue. Là, c’était particulièrement sur l’imagerie…
Julien : Là, sur A Loner, il y avait plus ce côté seul dans la foule, qu’on peut retrouver justement dans les grandes villes. Ce sentiment, en anglais alone in the crowd et c’est un vrai sentiment, que beaucoup partagent alors qu’on est tous concentrés dans un même endroit.
Mehdi : Tu te sens seul dans une frénésie, une vie un peu frénétique, effectivement une espèce de jungle urbaine. Mais après, toute l’imagerie banlieues, etc. oui, on l’a épuisée…
Art’N Roll : Vous l’avez en vous, on le sent.
Mehdi : Oui, ça s’est sûr ! Parce que c’est nous. On aime bien jouer sur des repères qu’on connaît également. Il y a toujours cette part de sincérité, mais en même temps d’esthétique. On a envie aussi de jouer là-dessus pour se démarquer des choses. Je pense que sur les premiers albums on avait besoin de nous démarquer plus qu’autre chose. Je pense que l’idée de jouer sur le vieux Paris, les apaches, c’était pour se démarquer d’une musique anglo-saxonne où même américaine. À un certain moment, de se démarquer en montrant que : « oui, nous on est franco-Français et Parisiens de surcroît. » C’est quelque chose avec la richesse qu’on a….
Julien : Une manière de se l’approprier, ce n’était pas de reproduire des codes qui sont déjà assez forts de la musique américaine. Nous, on se l’approprie parce que nous on avait ça en tant que Français qui écoutions de la musique américaine ou anglaise. Et, finalement, c’est très différent, parce qu’on ne sera jamais américain ou anglais, donc on ne peut pas raconter, même le genre de paroles qu’ils ont n’est pas quelque chose qu’on peut raconter nous. Par contre, nous, notre force, c’est justement d’avoir cette identité-là, parisienne, française, et, au début, on a joué avec. C’est un truc qu’on met en avant, justement, pour nous c’est une particularité.
Mehdi : Oui, pour marquer une identité, c’était important pour nous de nous démarquer là-dessus.
Art’N Roll : En parlant de cet album, il est déroutant, en même temps , une certaine tristesse vous submerge d émotions ?
Julien :C’ est que j’ ai aussi perdu mon père comme toi ,dont j étais très proche .
Julien : C’est assez… Pour moi, où j’ai perdu aussi mon père, mais, il y avait eu un truc assez différent. Là, pour nous c’était notre recherche d’identité, bon, c’était un autre délire, mais voilà ! La thématique de A Loner vient d’un décès !
Mehdi : Oui ça fait partie de ces choses qui, quand on écrit des chansons, on essaye de faire passer des émotions,
Julien : Avec le côté personnel, les gens arrivent à se les approprier, tu vois ? Parce que tu arrives à… ce n’est pas vraiment un message, tu vois, mais ce sont des émotions. Donc c’est aussi de se dire : « Ah ! mais ça me procure aussi telle émotion. »
Art’N Roll :Le début de l’album qui commence par ce long passage, ce mix entre type of negative et Paradise Lost, qui est extrêmement jouissif. Je voulais savoir quel est ce ressenti sur ce magnifique titre qui ouvre l’album d’une façon majestueuse ?
Mehdi : Écoute, quand on a composé ce titre, il y a des fois des choses assez étranges qui se passent quand on compose avec Julien. On arrive, par exemple, à voir directement les pièces du puzzle, avec tous ces morceaux. Et par exemple avec celui-ci, Breakdown, quand on l’a écrit, on a tout de suite su qu’il allait ouvrir l’album. On le savait, tu vois ! On était sûrs que ce morceau allait être le démarrage de ce nouvel opus. Ça va également, quand on l’a travaillé et enregistré l’album, on s’est dit : « ça va être le début du set » quand on fera des concerts, on saura qu’on va débuter avec ce morceau. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas fait un démarrage d’album comme ça, assez long, assez progressif, et du coup on aime bien ça.
Julien : Pour le coup, c’était un morceau de Mehdi, et, quand il me l’a dit : « j’ai trop aimé, j’ai trouvé l’intro et le premier morceau ». Il me l’a fait écouter et j’ai fait : « Ouais, ouais, t’as raison. Banco c’est clair. » Comme ça s’était passé aussi pour Naïve où j’avais présenté cette espèce d’intro et c’est là où tous les deux on se fait confiance. C’est-à-dire, quand lui je sais que s’il est sûr de son truc : « Ben ! mec je te fais confiance. »
Art’N Roll : Il fait beaucoup penser à Naïve ce titre !
Mehdi : Oui peut-être sur les couplets, tu as raison. Cette espèce de lancinance, un peu, ça décroche. Cette espèce de tension qu’on met sur les couplets. C’est possible, oui.
Julien : Carrément.
Art’N Roll : Oui. Vous avez votre propre marque, on le ressent tout de suite, à chaque morceau.
Mehdi : Oui. Il y a des choses comme ça assez étrange qui se passent sur la période de composition entre nous et ça c’est super. On arrive tout de suite un petit peu à voir, un peu l’ambiance que ça va créer. C’est assez étrange et c’est assez magique et donc agréable.
Art’N Roll : Comme Pariah and The Plague qui est le seul instrumental de l’album
Julien : Oui !
Art’N Roll : Assez calme pour démarrer sur A Loner.
Mehdi : Oui. On adore ça aussi. Tu sais, on fait ça depuis pas mal…
Julien : Sur tous les albums, on a composé des instrumentaux.
Mehdi : C’est un format de chanson qu’on adore parce que ça permet aussi de faire une sorte de respiration dans l’album. Il y a souvent pas mal d’informations dans ce qu’on essaye de transmettre et entre les morceaux, les ambiances, les arpèges, les riffs, les refrains, etc. on a toujours trouvé ça intéressant d’avoir un morceau qui peut calmer un peu la tension. Et du coup, quand on l’a composé, pareil, on a validé le placement, on s’est dit que ça allait faire la même chose, comme une espèce d’empreinte un petit peu…
Julien : Et puis, un morceau sans texte et un morceau avec une batterie programmée, des choses qu’on n’avait jamais faites, par exemple. Ça nous permet aussi d’expérimenter des choses, des instrumentaux comme ça.
Art’N Roll : Vous avez exploré d’autres styles de metal pour faire ce nouvel album finalement?
Mehdi : Écoute, on écoute de tout. Je t’avoue, pour être honnête avec toi, on écoute beaucoup moins de metal ces derniers temps. On est revenus un petit peu…. Bon, on va avoir 42 ans alors il y a aussi peut-être ce coup de l’âge, où on revient un petit peu sur les basiques qu’on écoutait quand on était petits. Des choses qui nous ont construites, et également, on découvre des choses qu’on aurait loupées. Il y a pas mal de choses tu vois qu’on sent, qui sont ancrées en nous comme des années 80, ou années 90 qu’on aurait loupé, et, du coup on revient un petit peu à ce genre de sensations. Voilà, de la scène post punk, de la scène goth, de la scène plus rock, rock prog ou des trucs comme ça. Des trucs des années 80, 90. Où ils utilisaient des textures un peu proches de ce qu’on aime en ce moment. Donc voilà, on écoute beaucoup de choses, mais c’est vrai que ces derniers temps on était très portés par des groupes anglais, post-punk des années 80.
Art’N Roll : Et concernant l’artwork ?
Mehdi : Oui, on a bossé avec un autre graphiste, notre ancien graphiste n’était pas dispo, ou en tout cas, moins inspiré à ce moment-là. C’est vrai qu’on aimait bien donner la main aux illustrateurs pour aider à habiller la musique et nos ambiances. Là, en l’occurrence, on est passé avec Dehn Sora, qui a un univers très singulier, assez sombre, mais on a voulu jouer dans les contrastes. On savait que ça allait être, encore une fois, un album assez mélancolique, mais on voulait mettre de la lumière. On voulait illuminer quelque chose d’assez sombre. Donc, du coup, on est partis sur une pochette assez claire… Très blanc, très lumineux avec des néons, pour illustrer quelque chose d’assez sombre et triste quoi. Donc on avait envie de ce contraste avec Julien. Là-dessus, depuis le début, de la composition jusqu’à la pochette on a eu envie de contraster les choses.
Art’N Roll : Nuclear Blast, qui a été racheté et du coup est-ce que ça a joué sur le fait que vous soyez passés chez eux ou non ?
Mehdi : Indirectement oui, parce que ça a été racheté par un label de distribution Digipack français, donc, du coup, qui dit rachat par un label français dit un bureau français donc, parmi les arguments ça a pesé un peu dans la balance, ça c’est certain. On avait besoin de toute façon de se rassurer après ce qui c’était passé avec Spinefarm, où on travaillait avec des étrangers, c’est bien, mais ça fait peur. La distance fait beaucoup de chose, les bureaux à l’étranger, il y a plein de points qui peuvent effrayer. Et du coup, oui, ça a clairement pesé dans la balance. Après, c’est un label de distribution digitale donc, ils ont plus l’habitude, ils ont fait leur fortune et ils se sont fait connaître énormément avec le hip-hop et le rap, etc. Donc, ils utilisent d’autres méthodes de promotion, c’est vraiment d’autres méthodes…
Art’N Roll : C’est vraiment d’autres méthodes de travail en fait !
Mehdi : D’autres méthodes de boulot des labels un peu prestigieux comme Nuclear Blast, bureaux allemands, qui avaient l’habitude de travailler un peu à la old fashion tu vois, très old school, voilà, c’est d’autres méthodes. Comme tu as pu voir, l’album sort le 11 février et ils nous ont déjà sortis trois titres, ils vont en sortir un quatrième, pour la sortie effective. Ils utilisent beaucoup de singles, c’est vraiment des méthodes très utilisées dans le rap il y a quelques années. Et, on s’adapte un peu au marché tout simplement. Je crois qu’il faut faire confiance à ces gens. , il faut juste faire confiance. C’est quelque chose, c’est vrai que nous on n’a pas l’habitude de travailler comme ça, du tout. On avait l’habitude de faire un single pour une sortie d’album, mais, là, oui…
Art’N Roll : la musique aujourd’hui, La musique metal est plus aseptisée, elle est carrée ! Il y a des codes qui ont changé, est-ce que vous le ressentez, sincèrement ? Par rapport aux années 80, où c’était plus rock and roll ? Du monde en général, de ce que vous ressentez, vous en tant que musiciens ?
Julien : C’est peut-être pour ça qu’on n’en écoute plus !
Mehdi : C’est peut-être pour ça oui ! Effectivement. Mais, je ne suis pas sûr si je comprends bien ta question. Si c’est destiné ou que ce soit quelque chose qui est spécifique au metal. Je pense que c’est le monde de la musique de la consommation de la musique qui a changé de façon ces dernières années, et la consommation même dans la vie en général. Donc, je pense que tout ça est mêlé. Malheureusement, tu es obligé de suivre un petit peu, et, oui, on consomme beaucoup plus vite. Il y a beaucoup plus de monde sur terre également, donc, il y a beaucoup plus de groupes, il y a des facilités technologiques qui permettent à énormément de gens de faire de la musique, il y a beaucoup plus de musiciens qu’avant, il y a beaucoup plus de groupes, tu vois. Et une manière de la consommer avec internet, etc. qui a fait changer la donne complètement.
Nous avec Julien, si tu veux, on fait de la musique, on a commencé la musique au début 90. On commence à faire les vieux (rires). On va avoir 42 piges, mais on a vu passer, mais moult gens, je crois même des centaines de groupes, qui se sont dit groupes et qui ont disparu aussi vite. Donc, c’est juste une autre manière de voir les choses. Je crois qu’il y a des gens qui se disent musiciens, ou jouer la musique c’est ci et c’est ça. Nous là-dessus, c’est quelque chose qu’on ne pourra jamais nous reprocher, c’est qu’on continue quoi ! Quand on s’est dit : « on veut composer de la musique et des chansons, on continue à faire de la musique et des chansons encore aujourd’hui quoi. »
Art’N Roll : On vous sent soudés de toute façon, parce que vous êtes pratiquement le même line-up depuis le début, malgré la tragédie, la disparition d’un de vos guitaristes.
Mehdi : Oui, c’est vrai. Pratiquement. On essaye de garder une stabilité là-dessus. On la garde, et ça nous fait du bien, c’est sûr et certain. Mais, avec Julien en tout cas, on a grandi en faisant ça et ne peut pas, et, on ne sait pas faire autre chose, si tu veux, il y a un besoin dans l’écriture. En fait, pour répondre à ta question : c’est par rapport au monde actuel qui est comme ça. Je ne suis pas sûr que ça soit juste une étape.
Art’N Roll : On va parler maintenant de vos clips, après Nicolas Duvauchelle, vous avez eu Béatrice Dalle ? Qui sont deux personnalités du cinéma aux caractères plutôt impulsifs voire incontrôlables,… ?
Mehdi : Subversifs, un peu…. Ils se connaissent très bien, en plus, ils s’apprécient, je crois, très bien. Nicolas Duvauchelle, on le connaissait d’avant. On l’a rencontré, il avait un groupe de hardcore à l’époque, Avant qu’il soit acteur,,on est resté en contact. on lui a demandé de participer à un des clips et il a tout de suite adhéré.
Julien : On voulait un vrai acteur…
Art’N Roll : Julien, toi, on t’aperçoit à un moment dans le clip, non ?
Julien : Mais tout le monde ! On aperçoit Mehdi.
Mehdi : Oui, donc… Lui, c’est vraiment parce que c’est un ami, voilà, et que pour un clip où il y avait une espèce de scénario, on voulait vraiment un acteur. Parce que sinon ça peut faire très cheap, un truc qui est très mal joué, quoi !
Art’N Roll : Vous avez trouvé un super acteur, parce qu’il a quand même une gueule lui !
Julien : Oui, voilà, c’est ce qu’on voulait !
Mehdi : Il a joué super !
Julien : Non, mais c’est un bon gars il ne voulait pas nous faire un clip. Il a dit : « Ouais ! » il voulait réaliser. Il voulait mettre Béatrice Dalle, ils se connaissent bien quoi !
Mehdi : Oui, il m’en avait parlé.
Julien : Ça s’est fait à ce moment la rencontre avec…
Mehdi : La rencontre avec Béatrice Dalle, c’est différent. C’est un concours de circonstances. On avait travaillé avec quelqu’un, un réal qui s’appelle Oscar Bizarre pour le tournage d’un clip qui va sortir à la sortie de l’album, là, le 11 février. Et on en avait parlé. On savait qu’il avait fait un court métrage avec Béatrice Dalle, il la connaissait bien, c’est une amie à lui. Et, on lui avait dit comme ça en rigolant : «Est-ce que Béatrice Dalle serait dispo ? » Mais, vraiment on ne savait pas si elle allait adhérer au projet ou quoi que ce soit. Mais, finalement, il lui en avait quand même parlé et il est revenu, il nous a rappelés en nous disant : « bon ! les mecs, si vous voulez faire un clip avec Béatrice Dalle c’est banco ! » Donc, on a fait : « Ok ! Changement de programme ! » On change des clips, des singles, des dead-lines, etc. et on est partis sur un projet avec Béatrice Dalle et c’est le réalisateur Oscar Bizarre qui la connaissait, donc…
Art’N Roll : On peut savoir où il a été tourné ce clip ?
Mehdi : On l’a tourné en forêt de Sénart. On a trouvé un concept qui était assez pratique en soi, parce que du coup il fallait un endroit confiné donc, on a trouvé une voiture. Et voilà, il fallait démultiplier Béatrice Dalle tellement elle est rare et géniale, on l’a mise quatre fois dans le clip. (Rires) Et du coup, elle a joué le jeu. Il fallait mettre en scène l’isolement et en même temps la schizophrénie et je pense que ça a été… Comme je le dis à chaque fois, avec une actrice comme Béatrice Dalle, tu la filmes simplement dans un carré blanc et elle te fera l’image, elle t’embellira le morceau ! C’est quelqu’un, quoi ! Elle a une gueule ! Elle sait jouer donc c’était une super expérience avec elle !
Art’N Roll : Il y a certainement un rapport avec Joey Starr parce que vous avez un partenariat avec lui avec Gang Stories ?
Mehdi : Ah ! mais on est de la mondaine, ne cherche pas !
Julien : Ils se connaissent (rires)
Mehdi : Encore une fois, rien à voir ! Tu vois, là, Joey Starr et la participation à son podcast sur les faits divers, etc. c’est vraiment de la promotion. C’est le média Deezer qui a contacté notre manageur et qui cherchait un morceau.
Art’N Roll :Vous avez fait un morceau que pour Gang Stories qui a été écarté de l’album ? ( judge penitent)
Mehdi : C’est un morceau qu’on avait enregistré pendant la session de l’album A Loner et qu’on avait effectivement, comme tu dis, écarté du track listing, et du coup, on l’a mis de côté. Et, quand l’idée est arrivée de faire cette émission avec Joey Starr, on leur a présenté ce morceau-là et ils ont ultra validé, ils ont adoré le morceau. Donc on l’a fait, on leur a filé le morceau, donc, super !
Si tu veux, c’est plus un outil promotionnel vraiment, plus qu’autre chose. C’était quelque chose de top de faire ça. D’être approché par Deezer et de participer à un truc avec Joey Starr, c’était marrant.
Julien : Si on l’a accepté quand même c’est parce qu’on savait qu’il y avait un vrai choix artistique aussi derrière. Les mecs, sur chaque saison, choisissent une thématique et du coup on savait que derrière il y avait vraiment du vrai boulot et pas un truc à la va-vite.
Art’N Roll : Ce passage sur Culturebox à une heure de grande écoute, j’imagine l’honneur et la reconnaissance ?
Mehdi : On a été agréablement surpris d’être invités sur cette émission c’est super. Donc, on a fait l’interview puis, un morceau en live. C’est une opportunité géniale, si tu veux. C’est toujours risqué ou bizarre, tu as toujours ce sentiment un petit peu, bon… Les médias généralistes, quand ils commencent à aborder le sujet du metal, c’est toujours un petit peu : « Ah, oui, attention ! Agressifs. Attention metal ! »
Julien : Ou alors « Attention, bêtes de foire ! » un peu la fête à la saucisse.
Mehdi : Donc, tu as toujours un peu de ça !
Art’N Roll : On a peur de ce genre d’exercice parce que les fans ne suivent pas souvent. Ce n’est pas dans les codes !
Mehdi : Ouais, le fan de Hangman’s Chair ou le fan de metal, si tu veux, lui, il s’en fout. À la limite il ne va pas voir le fond de cette émission. Il va voir, peut-être, la reconnaissance de la part d’un media généraliste, mais, il n’a pas besoin de ça pour découvrir. Mais par contre, c’est une super expérience ! C’est toujours super de faire ça. C’est plutôt pas mal on est contents.
Art’N Roll : Vous le méritez ! Sincèrement !
Mehdi : Merci. Merci beaucoup !
Art’N Roll : Vous avez participé au Hellfest from Home l’année dernière.
Julien : Oui.
Art’N Roll : Là, vous allez jouer à Clisson le 23 juin, c’est ça ?
Mehdi : Exactement.
Art’N Roll : Je pense que vous avez hâte ! Parce qu’entre le Hellfest from Home et jouer devant un public !
Mehdi : Oui, alors déjà d’une, on a hâte de jouer tout court. Mais, c’est vrai que sur toute cette tournée, le début de la tournée promotionnelle pour A Loner, on est vraiment contents. Il y a 45 dates à peu près. Donc, malheureusement, bien sûr, là cette semaine il y a pas mal d’annulations et de reports, ça commence mal ! Mais, il y a quand même des festivals prestigieux, comme le Hellfest qui croit en nous depuis des années. Qui nous donne maintenant l’opportunité de jouer en tête d’affiche en plus. On clôture la scène la Valley, le jeudi soir et on va rejouer une deuxième fois le dimanche en collaboration avec Regarde les Hommes Tomber.
Donc, c’est super d’ avoir cette chance…
Art’N Roll : Regarde les Hommes Tomber qui est totalement différent de votre style?
Mehdi : Oui, c’est ça ! C’était une super collaboration également tu vois, pour un truc à part, vraiment une expérience à part, un challenge. Et, ça a tellement bien marché que… en tout cas on a eu que des bons retours, du coup, ça a été reconduit sur deux, trois festivals.
Art’N Roll : Vous avez joué avec Samaël en 2019?
Mehdi : On a même fait une tournée avec Samaël.
Art’N Roll : Vous avez fait une tournée et vous avez joué au Petit Bain.
Mehdi : Oui, c’était top !
Art’N Roll : Vous avez gardé un bon souvenir, j’imagine ?
Mehdi : Oui, une super rencontre. Des supers mecs. Des anciens, qui nous ont pris un peu sous leur aile. Et vraiment c’était top (Rires) pas du tout le même univers, mais finalement voilà, on s’est tout de suite très bien entendu.
Julien : Oui, c’était super vraiment. La vie quand même dans un tour bus ça peut être vite difficil, surtout si les gens n’ont pas vraiment les mêmes rythmes ou les mêmes coutumes et là, ça s’est super bien passé.
Art’N Roll : Si vous aviez un groupe avec qui vous aimeriez tourner lequel ce serait à l’heure actuelle ?
Mehdi : honnêtement je ne crois pas que ce soit la motivation première. Il y a des trucs vraiment géniaux que tu ne vas pas louper, mais honnêtement tu nous proposes une tournée avec n’importe qui, on le fait si c’est dans de bonnes conditions devant du public, ils vont nous découvrir c’est juste super.
La tournée avec Samaël, tu vois, c’est tombé, on a fait « Ben ! go ! », mais, tu vois, on ne savait pas à quoi s’attendre et le public de Samaël, qui est quand même un public, genre, qui écoute Samaël tu vois ! ça s’est super bien passé alors qu’on ne fait pas du tout, on est pas du tout dans ce film-là, mais, les gens ils ont adoré. Donc, honnêtement on jouerait avec n’importe qui. Donc ça marche !
Art’N Roll : L’album sort le 11 février. Je pense que vous avez hâte qu’il soit dans les bacs ?
Mehdi : Ah ! oui. Là, on est impatients.
Julien : Là, ça va c’est dans une semaine. (Rires)
Mehdi : On est plus près de la fin là. Ça y est ! (Rires)
Art’N Roll : Si vous avez un dernier mot pour défendre ce superbe album. Sincèrement, si ce n’est pas dans le top 10 !
Julien : Il est indéfendable (Rires)
Mehdi : Il est indéfendable ! Mais écoute c’est notre sujet. Mais, voilà, l’aventure continue que des gens nous découvrent ou nous suivent depuis le début. Voilà on passe par plein de choses dans la vie et la vie est courte.
Julien : Et puis, on espère se rencontrer en concert très vite, voilà.
Mehdi : Oui. Ça arrive. À Paris. Le 8 avril au Trabendo ! C’est la soirée de sortie. Tu le notes ! et à la fin, tu notes aussi c’est aftershow chez Bofinger. ( brasserie alsacienne à paris bastille)