Groupe: Devoured Elysium
Album: Void Grave
Sortie le: 18/02/2022
Label: Gore House Productions
Note: 16/20
J’avoue, je ne suis pas trop au fait de ce qui se passe sur la scène turque en matière de Métal extrême. J’irais même jusqu’à dire que je ne savais même pas qu’il y avait une scène.
D’habitude, quand on me parle de Death technique, je pense plus aux américains et surtout aux canadiens qui, pour je ne sais trop quelle raison, semble être un vivier intarissable d’astiqueurs de manche sur tempo frénétique.
Me voici donc à écouter ce « void Grave », nouveau disque de Devoured Elysium qui est déjà leur 2ème album alors que le groupe n’est actif que depuis 2017. ça ne chôme pas du côté de nos furieux turcs, c’est un fait.
Alors, après quelques recherches internautiques sur le groupe, je n’ai pas trouvé beaucoup plus d’info mais la couleur est vite annoncée : un gros logo à la limite du lisible, une pochette avec un gros monstre qui fait peur vénéré par d’obscures cultistes et un style désigné comme du Technical Slamcore ce qui est… étonnamment précis et pour une fois assez représentatif de ce que le groupe propose. (ça nous change des groupes qui s’autoproclament « blackened death thrashcore » quand ce qu’il font, c’est juste du black metal mal branlé mais je diverge encore et toujours. Revenons à nos moutons).
Devoured Elysium nous joue donc un Death Metal moderne assez technique avec une grosse rythmique de motoculteur et un growl constant et caverneux.
On retrouve par ailleurs quelques arrangements plus industriels assez surprenants, notamment dans plusieurs intros de morceaux comme « green screen failure » ou « Deus Ex Machina ») qui ont le mérite de nous sortir quelques instants de la brutalité générale et quasi constante du bébé.
On est, certes, pas là pour enfiler des perles, mais l’enfilage est quand-même exécuté avec une précision chirurgicale. Ça joue très bien, c’est massif, voir implacable.
Ce disque ne tombe heureusement pas dans le piège de ne proposer qu’un avalanche de notes sans aucune cohérence et ne manque pas de groove et de passages catchy.
On retrouve beaucoup de passage de pur Slam Death (la couleur était annoncée) sur lesquels il est difficile de ne pas faire des oui de la tête en faisant la grimace (vas-y, toi qui lit ses lignes, fais la gueule et des oui de la tête. Là, tu vois de quoi je parle n’est-ce pas ?).
D’ailleurs, ce morceau « Spinerender » là, qui ne fait même pas 1min30, c’est presque un cliché absolu mais ça a le mérite d’être scandaleusement efficace.
On remarque d’ailleurs la présence d’un featuring avec le chanteur du groupe Traumatomy (scoop, c’est un groupe de grand méchant Slam death) sur la piste « Slam Panzer » (pouce en l’air rien que pour la subtilité de ce titre) dont le titre résume bien ce qui s’y passe. On a bien ce sentiment très subtil de se faire rouler dessus par un tank (non, je ne sais pas en vrai ce que ça fait, c’est juste pour l’image, suis un peu).
Mon seul bémol sur ce disque serait peut-être une production un peu trop clinique par moment et un voix qui mériterait d’être un peu plus mise en avant. Mais ça reste une remarque qui s’applique finalement à beaucoup de production dans ce style ultra dense et où la chaleur est sacrifiée à la précision.
Ce mélange de death technique moderne et de gros vilain Slam fonctionne très bien et est suffisamment varié et catchy pour ne pas saouler l’auditeur sur la longueur ce qui, pour quelqu’un de vite lassé par le slam death comme moi, est une excellente chose. Pas révolutionnaire certes, mais ce n’est pas ce qu’on attend de ce genre de disque et ce serait bouder son plaisir que de passer à côté.