Interview de VOODOO CIRCLE
Art N’ Roll : On va commencer par une question à laquelle vous avez déjà certainement répondu plusieurs fois. Pouvez-vous décrire le groupe Voodoo Circle aux gens qui ne vous connaitraient pas encore ?
Alex Beyrodt : Oui pas de problème ! Voodoo Circle est un groupe de rock classique, influencé par des groupes comme Deep Purple, Rainbow, Snake et Led Zeppelin. Si vous prenez tous ces groupes, que vous les mixez pour en faire un cocktail, alors vous obtenez Voodoo Circle.
ANR : Et pourquoi le nom Voodoo Circle ?
Alex Beyrodt : Quand j’ai commencé le groupe, et que j’ai dû lui trouver un nom, j’ai essayé de trouver quelque chose qui avait un sens personnel pour moi. J’ai commencé à faire de la guitare à cause de Jimi Hendrix. Donc Jimi Hendrix… Voodoo… Voodoo child… ce genre de chose… donc j’ai retenu le terme Voodoo pour avoir une connexion avec Hendrix. Et puis dans Voodoo Circle, nous sommes tous amis. On se connait tous depuis très, très longtemps, depuis même avant que nous jouions de la musique ensemble. Alors j’ai pensé à l’amitié, aux amis. Mais Voodoo Friends, ça faisait vraiment stupide. Alors j’ai continué à réfléchir… « Amis », « cercle d’amis »… et Voodoo Circle ! C’est comme ça que m’est venue l’idée. Et j’ai ajouté mon nom, Alex Beyrodt’s Voodoo Circle, parce que pour le premier album, on avait Mel Gaynor de Simple Minds à la batterie et en fait, il a vendu 50 millions d’albums avec Simple Minds. J’avais un peu peur que tout le monde parle de Mel Gaynor’s Voodoo Circle au lieu de Alex Beyrodt’s Voodoo Circle. Alors j’ai voulu montrer clairement qui était le boss ! [Rires]
ANR : A propos de l’album, pourquoi avez-vous choisi « Cry for Love » comme premier single ?
Alex Beyrodt : Pour moi, « Cry for love » est une chanson très accrocheuse, elle a une super mélodie, elle est facile à retenir, et en même temps elle est puissante et David (Readman) chante comme un dieu. Ce que je veux dire, c’est qu’il chante toujours comme un dieu, en particulier sur cet album. C’est extraordinaire ! Et je pense que cette chanson a le potentiel pour être un single, pour passer en radio sans que les gens éteignent leur poste. Elle est écrite en majeur et pas en mineur. Pour tout ça, je pense que c’est le bon choix.
Pour répondre à votre prochaine question, enfin, je ne sais pas, je devine, si je devais choisir une autre chanson, je choisirais la chanson « Alissa », parce que j’ai écrit cette chanson pour ma copine. Je la lui ai dédiée… C’est une chanson très personnelle, elle m’a beaucoup aidée, m’a ramené à la vie et a apporté de la joie à nouveau dans ma vie après 4 ans de merde. Donc j’ai écrit cette chanson pour elle et je suis un gars très heureux. Et elle est heureuse aussi, donc tout le monde est content !
ANR : Dans l’album, « More than One Way Home », il y a des ballades, comme « Alissa », et beaucoup de chansons semblent parler d’amour. Est-ce que ces chansons sont de pures fictions ? D’où tirez-vous votre inspiration ?
Alex Beyrodt : Et bien, je suis content que vous posiez la question ! C’est principalement David (Readman) qui est le responsable pour les paroles. Il n’y a que « Alissa » que j’ai écrite. J’ai aussi écrit les paroles et c’est très personnel. C’est l’histoire de notre rencontre, de la façon dont les choses ont tournées.
ANR : Cette chanson sonne différemment des autres.
Alex Beyrodt : Oui !
ANR : Et quel est le processus pour l’écriture, la création des chansons ? Dans le premier album, vous avez écrit les chansons il me semble ? Est-ce différent maintenant ?
Alex Beyrodt : Non c’est pareil. Je suis le principal auteur. Pour cet album, j’ai écrit 35 chansons, on en a choisi 14. Mais je dois dire qu’il y a plusieurs chansons sur cet album que j’ai écrites avec Mat (Sinner), je lui ai demandé de m’aider sur les arrangements parce que j’étais perdu, je n’arrivais pas à trouver les bons arrangements. Et il y a une chanson qu’on a écrite ensemble entièrement, « The Killer in You ». On l’a écrite ensemble et David est toujours partie prenante dans l’écriture puisqu’il est le chanteur. Et David et moi on travaille vraiment bien ensemble. A chaque fois qu’il est dans mon studio, je lui joue un morceau en playback, il commence à chanter, immédiatement me viennent en tête les paroles suivantes. Alors je les lui chante et quand il a fini de rire de moi, on le retravaille et c’est vraiment magique. On a eu besoin de 3 jours pour composer toutes les mélodies de cet album. Et pour le premier album, il avait fallu 1 jour et demi. C’est vraiment facile pour David et moi, de travailler ensemble et de produire des paroles.
ANR : Ma prochaine question concerne le groupe. Quel est votre secret pour faire durer le line up, après 3 albums ?
Alex Beyrodt : En fait on a dû changer une fois parce que Mel (Gaynor) ne pouvait pas enregistrer le 2ème album. Je me rappelle l’avoir appelé pour savoir quand il serait disponible pour enregistrer « Broken Heart Syndrome ». Il m’a répondu « Oh Alex, je suis en Australie en ce moment, en tournée avec Simple Minds, et je serai de retour dans un an et demi » ! [Rires] J’ai répondu « Ok… je suis désolé mais je ne pourrai pas attendre aussi longtemps… « .
ANR : Donc il n’y a qu’un membre qui a changé ?
Alex Beyrodt : Oui. Comme je l’ai dit, nous sommes un groupe d’amis, et tout le monde dans le groupe aime ce genre de musique. Marcus (Kullmann), le nouveau batteur, enfin le batteur, il est le Cozy Powell allemand. Il a grandi avec Cozy Powell, Bonham. Il peut vraiment jouer ce style musical. Quant à David, je veux dire « hello ? », que dire ? Ce mec a la voix bluesy, parfaite, classic rock, chaude, il peut aller haut dans les aigus, il a tellement de puissance, c’est incroyable ! Tout le monde dans le groupe, peut être vraiment soi-même. Je pense que David en particulier peut vraiment montrer de quoi il est capable dans Voodoo Circle, parce que c’est vraiment sa voix. Dans d’autres groupes, comme Adagio par exemple, ou Pink Cream 69, il est génial, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit,…
ANR : Mais il doit adapter sa voix ?
Alex Beyrodt : Oui et ce n’est pas 100% son style de musique alors que Voodoo Circle est exactement le genre dont il vient. Et il s’éclate ! Ce que vous entendez dans Voodoo Circle est exactement la façon dont il chanterait tout seul chez lui.
ANR : Votre carrière est assez longue… comment vous sentez-vous quelques jours avant la sortie de ce nouvel album ? Est-ce le même genre de sensations qu’à vos débuts ou est-ce différent ?
Alex Beyrodt : c’est toujours excitant, parce qu’on ne sait jamais ce qui va se passer ! Par exemple pour le dernier album, « Broken Heart Syndrome », après l’enregistrement, le mixage, je l’ai écouté et j’ai su qu’il s’agissait de quelque chose de spécial. Et l’album est apparu dans les meilleures ventes nationales allemandes, ce qui était un énorme succès pour ce genre de musique. Ce n’était pas du tout attendu. Mais maintenant, on a envie de répéter ce succès ! Le 22 février, à la sortie de l’album, je serai nerveux. Est-ce qu’on peut répéter ce succès, ou est-ce que c’était juste un coup de chance ? Donc je suis très excité et en même temps, un peu nerveux. Tout le monde nous attend : la maison de disques, les fans, les journalistes, même moi. Voyons voir !
ANR : Et comment ça se présente ? Est-ce qu’il y a déjà des réactions par rapport à l’album ?
Alex Beyrodt : Oui, je sais déjà qu’on est « Album du mois » pour 2 ou 3 magazines, j’ai lu des critiques… ça a l’air de sentir plutôt bon !
ANR : Du coup, il y a moins d’angoisse ?
Alex Beyrodt : C’est comme pour le dernier album : sur 10 critiques, 9 sont très bonnes et une est très mauvaise. 9 sur 10 c’est très bien, d’après moi. Mais la 10ème est vraiment mauvaise ! Mais c’est ok !
ANR : Quelle est la partie de votre travail que vous préférez ? L’écriture, l’enregistrement, le live ?
Alex Beyrodt : Le live ! J’adore être sur scène, voyager dans le monde entier, devenir dingue tous les soirs, c’est ma raison de vivre. Même si voyager est vraiment épuisant, je crois que je suis né pour être sur scène. C’est là que je me sens vivant, c’est là que je me sens heureux.
ANR : Avez-vous des dates de concert en France ?
Alex Beyrodt : Pas en France, mais on passera en mai avec Shakra, en Allemagne et aux Pays-Bas, en Suisse, et ensuite en juin, on jouera dans deux gros festivals avec une affiche incroyable, Voodoo Circle, Thin Lizzy, Europe, Journey et White Snake. C’est le festival parfait pour nous. Ok on sera le groupe d’ouverture, mais c’est quand même une super opportunité !
ANR : Ma dernière question sera un peu différente des autres. A Art n’ Roll, nous avons l’habitude de demander aux musiciens s’ils ont une autre activité artistique.
Alex Beyrodt : Artistique ?? [Rires] Oh ! Méchant garçon ! [Rires] Et bien euh, je jouais au golf, ce qui est artistique quand on me voit jouer ! Artistique… Et bien, j’adore cuisiner, ce qui peut être une forme d’art. J’aime bien cuisiner des plats compliqués. Je me relaxe en cuisinant. C’est la seule autre activité artistique que je pratique.
ANR : Vous êtes la 2ème personne à nous répondre la cuisine !
Alex Beyrodt : Ah oui ? Qui est l’autre personne ?
ANR : Beth Hart, elle ne fait pas le même genre de musique mais…
Alex Beyrodt : Ah oui ! Beth Hart! Très bonne chanteuse ! En fait je n’écoute plus de métal. Je n’écoute plus que Joe Bonamassa, Black Country Communion, ce genre de choses.
J’ai arrêté d’écouter du métal il y a longtemps parce que c’était tellement ennuyeux. Toute ma vie j’ai joué du Heavy Metal, j’ai écouté du Heavy Metal, et à un moment, je suis juste lassé. Il y a 60 nouveaux groupes tous les mois, 50 groupes dont tu n’as jamais entendu parler et dont tu n’entendras plus jamais parlé… A ce moment-là, je me suis mis à réécouter Deep Purple, Rainbow et je me suis dit : « Waou ! Ça s’est vraiment bon ! ». Je me suis mis à écouter d’autres styles de musique, fusion, jazz, power blues, blues. Et en fait, c’est à ce moment-là que je suis devenu un meilleur guitariste parce que j’ai appris de tout ça. Avant, je ne voulais pas, je restais bloqué sur le Métal. Mais je me suis rendu compte qu’il y avait d’autres trucs, et de vraiment bons trucs ! Ça m’a fait devenir un meilleur guitariste et un meilleur auteur.