Rencontre avec le groupe ANTECHAOS qui sort un premier album < Apocalypse>
un retour au bon hard rock qui sent bon les années 80 avec une touche moderne
et un réel talent de composition .
Entretien avec Nico et Laurent au Dr Feelgood Rocket le 14 avril .
Merci à Christophe le boss du fell.
Art’N Roll : Enchanté.
Nico : Je crois qu’on ne s’est jamais vu en vrai !
Art’N Roll : Oui, c’est vrai ! Laurent aussi, depuis le temps !
Nico : Oui, c’est vrai qu’on a communiqué pas mal par messages.
Art’N Roll : Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas entendu du bon hard rock français dans la langue de Molière, c’est magnifique. Pourquoi Ante-chaos ?
Laurent : C’est l’anti-chaos si tu veux. C’est faire une musique mélodique, agressive, mais pour sortir justement de quelque chose de sombre. Donc, c’est sortir de la pénombre pour aller vers quelque chose de meilleur.
Nico : Si tu veux, il y a plusieurs champs de lecture par rapport à ça. Ça peut être contextuel en rapport à la situation géopolitique. C’est vrai qu’on vit une époque relativement sombre, si tu veux, avec les épidémies et par rapport à plein de choses. Donc, l’ante-chaos ça va être la volonté de s’extirper un peu de ça et de voir les choses d’une manière positive quand même, comme l’a très bien dit Laurent.
Et puis après, au niveau de la musique, c’est aussi vouloir proposer des choses un peu plus positives par la mélodie. Je pense que ça ne t’a pas échappé qu’on avait essayé de mettre l’accent sur le disque sur les mélodies, sur le chant, sur des choses qui sont facilement mémorisables.
Art’N Roll : Vous avez déjà sorti trois clips avant l’ album ? Peut-être pas dans l’ordre, on va commencer par Gangsters !
Nico : Ah, OK. C’est le premier que tu as entendu.
Art’N Roll : Il y a beaucoup d’influences, de références. Alors j’ai été surpris par tout ce que l’on voit dans ce clip. plein d’informations. Ce clin d œil à Point Break avec les présidents?
Nico : Ah ! C’est bien que tu l’aies pigé, Point Break. C’est vrai !
Laurent : À part qu’on a mis les présidents français, nous ! Qui sont aussi un peu escrocs à leur manière. (Rires) Ce sont les gangsters les moins sympathiques qu’on ait trouvés dans le clip. On voulait un clin d’œil, comme tu l’as très justement dit, à Point Break, mais c’est presque les gangsters les moins sympas. Je préfère encore les Capone que les présidents français, quoi !
Art’N Roll : C’était voulu ?
Nico : C’était totalement voulu. On a écrit le script ensemble et on a la chance d’avoir pas mal d’amis qui nous suivent et qui sont investis dans le groupe, ou à côté du groupe. Donc, dès qu’il s’agit de tourner un clip, il y a toujours du monde qui vient nous filer un coup de main. Pour le clip Gangsters, tout était scénarisé, on voulait vraiment mettre en exergue les gangsters qui ont bercé notre enfance. Donc, vu par un enfant, si tu veux, tout est lié par la vision d’un enfant. Le clip, tu peux très bien le montrer à un enfant, il n’y a pas de choses qu’il ne doit pas voir. D’ailleurs, le clip s’ouvre sur un gamin qui ouvre un livre et qui plonge dans un récit. Donc, c’est vu, vraiment, d’un côté enfantin et sympathique. On les rend sympathiques les gangsters, on n’est pas en train de dépeindre des gens qui sont vraiment des meurtriers.
Art’N Roll : C’est un peu un hommage à votre enfance ?
Nico : Oui, un peu et puis, on peut être un gangster et être relativement sympathique. C’est un petit peu bizarre comme idée, mais, c’est vraiment intéressant. Et, visuellement on s’est dit que ça serait beaucoup plus sympa de mettre en place une symbolique sur l’enfance. Tu vois, avec l’époque Al Capone et les fusils camemberts des choses comme ça. C’est beaucoup plus sympa à tourner — nous on s’est vraiment marrés à le faire — et puis, pour avoir des gens qui sont avec nous c’est vraiment intéressant.
Art’N Roll : Les trois clips sont totalement différents. Surtout Secret Médical, qui est totalement étonnant?
Nico : Oui. C’est le premier qu’on ait fait celui-là.
Art’N Roll : Et il est plutôt surprenant par rapport à ce qu’on a vécu, la pandémie?
Nico : C’est vrai. Il s’est imposé de lui-même et on était un peu comme tout le monde. On en avait tellement ras-le-bol, quand on répétait, on s’est dit : « On va essayer d’exprimer dans une vidéo ce qu’on ressent, et ce que tout le monde ressentait. » parce qu’à un moment donné, on ne savait pas à quelle sauce on allait être mangés. Ça changeait toutes les cinq minutes. Ils nous saoulaient. Alors le morceau était déjà composé et on s’est dit : « On va le sortir ».
Laurent : Le contexte était là. Et, du coup, ce qui est bien, c’est que les idées sont arrivées de façon très naturelle et en nombre. Du coup, le clip est vraiment riche, en termes d’images, de lieux. En conséquence ça a été très facile à tourner, et justement, comme tu le disais très bien, le sentiment de frustration qu’on avait tous, nous a permis de faire cette vidéo puissante et explicite.
Nico : On a cette latitude de pouvoir sortir des clips parce que c’est un noyau familial. C’est-à-dire, les fils de notre bassiste, Christophe, qui sont à la réalisation, sont, en plus, chanteurs de rap. Ce sont eux qui interviennent dans l’album au niveau des flows rap et c’est Axel qui s’occupe de tout le tournage. Donc, on travaille en collaboration. Il est très ouvert d’esprit, très rock dans son approche, ce qui peut être paradoxal avec la culture du rap. Mais, au contraire, il a été bercé par son père au rock donc, il a la même vision que nous, le même esprit que nous. Et, il est partant pour tout. C’est important de pouvoir sortir des clips et de mettre des images sur ce que Laurent a imaginé en termes de chant et la musique. On ne s’interdit pas de faire plein de clips, on pourrait si on le voulait, si on avait le temps, on pourrait clipper…
Art’N Roll : Vous pourriez clipper chaque chanson ?
Laurent : Oui. Exactement.
Nico : Oui. On aurait les moyens logistiques de le faire. Et puis, naturellement l’envie, c’est sûr !
Art’N Roll : Vous êtes dans la même boîte de production, 3 f productions?
Nico : Oui. ils ont mis un mot effectivement sur ce qu’ils produisent. Ils produisent leurs clips à eux, donc, ils sont complètement éloignés de nous en termes de style, mais pas tant que ça je trouve. Et puis, ils produisent leurs disques de rap etc.
Art’N Roll : Et ce dernier clip le bord du monde ,beaucoup plus commercial ?
Nico : Alors, là, je vais laisser Laurent en parler parce que c’est quelque chose de plus introspectif.
Art’N Roll : Avec un changement de batteur, ou un nouveau batteur ?
Nico : Oui, c’est ça, tout à fait.
Laurent : Le bord du monde C’est clairement être sur le fil du rasoir vis-à-vis d’une expérience de la perte d’un proche. Du coup, la métaphore de tourner ça sur le bord d’une falaise prend tout son sens. On a fait ça près de chez nous, il y a un site qui s’y prêtait parfaitement. Et, du coup, là, c’est vraiment très métaphorique. C’est-à-dire qu’on est vraiment au milieu de nulle part, on cherche un peu son chemin pour pouvoir relever la tête. Et, ce clip, illustre parfaitement le contenu de la chanson.
Nico : Elle est vraiment à double sens. Au bord du monde c’est un peu la frontière entre les morts et les vivants, et comme dit Laurent, tu es sur le fil du rasoir. Ça signifie cette espèce de frontière où certains diraient que les morts nous accompagnent en permanence de là où ils sont. Enfin, c’est ce qu’on aime imaginer pour garder une mémoire de nos disparus. Et, c’est hyper intéressant parce que c’est le seul morceau qui est vraiment introspectif et assez lent de l’album. Puisque pour le reste on a quand même mis l’accent sur le côté dynamique. Et aussi, en termes d’influence musicale, c’est une belle influence du hard-rock des années 80. C’est presque le moins moderne de nos morceaux.
Art’N Roll : Il est un peu à part. J’ai pensé à Téléphone moi, tout de suite.
Nico : Ah ! D’accord. Encore une influence qu’on ne nous avait pas donnée. Effectivement.
Nico : C’est ça qui est intéressant. En fait, les gens qui écoutent l’album ne nous donnent pas les mêmes influences. Et pour moi, c’est très positif. Ça veut dire qu’on n’est pas forcément tout de suite dans une case et qu’on est dans plein de cases.
Laurent : Ce qui est bien, c’est qu’on brouille les pistes, et quelque part, le fait de ne pas être vraiment assimilé à un style particulier, c’est ce qui est notre style en fait.
Art’N Roll : Oui, c’est ça vous avez tous les styles, quand on écoute?
Laurent : Et on aime bien justement, s’essayer à des registres un petit peu différents. Chaque chanson a sa couleur, et même pour nous, c’est quelque chose de très frais en fait.
Art’N Roll : A L écoute l’album, les onze titres sont surprenants, avec un changement de rythme pratiquement à chaque morceau. On est surpris sur un solo, sur une batterie, sur ton chant.
Laurent : C’est cool.
Nico : Et encore, je vais mettre l’accent là-dessus, parce que Laurent il n’en parlera pas, mais, moi je le vois évoluer, de répète en répète. Laurent, il progresse de mois en mois, de semaine en semaine. Sa palette vocale évolue sur du chant plus saturé, un peu plus hargneux, sur des effets de chant qu’il n’avait pas auparavant. Et son expérience qu’il a – en plus d’Antechaos – parce qu’il chante dans d’autres projets, ça lui permet d’évoluer et c’est vraiment très positif par rapport à un futur album ou de futures chansons. On est en train de préparer une reprise d’une chanson d’une artiste française très célèbre où Laurent… sa voix… ça monte.
Art’N Roll : Sur un prochain album ?
Nico : Non. C’est une chanson qu’on sortira en clip.
Laurent : Ça va être un clip. Oui.
Nico : Un prochain projet.
Art’N Roll : Alpha. C’est un hommage aux femmes ?
Nico : Oui. Tout à fait.
Laurent : Oui, ça met un peu en valeur le fait que même si on dit qu’on est féministe en tant qu’homme, on sent que dans la société actuelle, tout est quand même encore fait autour des hommes et qu’au final les femmes n’ont pas encore forcément le droit complet à la parole, comme peuvent l’avoir les hommes.
Nico : Et il y a encore beaucoup de féminicides, il y a encore beaucoup de trucs dégueulasses qui peuvent se produire. Effectivement, il y a eu du progrès, par rapport à la lutte féministe, mais, il y a encore beaucoup de travail à faire, c’est cela que ça veut dire. Et qu’il y a des femmes qui souffrent en silence.
Laurent : Le but, c’est vraiment d’arriver à un respect mutuel où il n’y a pas un genre qui prime plutôt qu’un autre. Si on devait tirer une conclusion de cette chanson-là, le but recherché ce serait qu’il y ait un rééquilibre.
Nico : En fait, le féminisme devrait disparaître, le jour où il disparaîtra cela voudra dire qu’il n’y aura plus de questions à se poser.
Art’N Roll : On aura évolué.
Nico : On ne se posera plus la question : « c’est l’homme qui a tel emploi ! » Non ! Voilà. Il n’y aura plus de questions.
Laurent : Après, ça existe parce que l’homme est plus fort physiquement, enfin, la nature l’a rendu plus fort que la femme. Mais il ne devrait pas en faire état. Il devrait être plus protecteur par rapport à ça. Mais, après, la chanson s’appelait Alpha à la base. Nico l’avait baptisée comme ça, parce que c’était la première de l’album.
Nico : C’était la première chanson que j’ai écrite pour Antechaos, et vu que c’était la première je l’ai appelée Alpha sans penser à ce que Laurent allait en faire.
Laurent : Tu vois, moi Alpha, j’ai pris ça comme le mâle alpha chez les loups.
Art’N Roll : Comme chez les loups qu’on voit sur la pochette.
Nico : Exactement.
Laurent : Où dans le couple il y a le mâle alpha. Je me suis dit : « Tiens, alpha est-ce qu’on ne pourrait pas faire quelque chose là-dessus ? Sur la cause féministe, sur les dérives que peuvent avoir certains hommes envers le genre féminin ? »
Art’N Roll : Chaque chanson est d’actualité pratiquement sur les onze. Comme l’Exode ?
Laurent : Alors, Exode c’est vraiment une double lecture ça pour le coup. Autant ça peut être les migrants, effectivement, comme suggestion.
Art’N Roll : C’est un sujet sensible ?
Laurent : Mais, ça a aussi une connotation un peu mythologique, parce qu’il y a des références à Ulysse en rapport avec les traversées qu’il a pu faire en bateau et quand il arrive au pays du Cyclope où ils s’en vont. Il y a plusieurs lectures possibles de cette chanson.
Art’N Roll : C’est la chanson la plus mélodique de l’album par rapport au sujet?
Laurent : Oui.
Nico : En plus, chacun se fait la lecture qu’il veut, en fonction de ses expériences et de sa sensibilité. C’est ça qui est intéressant. Et c’est valable pour beaucoup de morceaux.
Laurent : C’est un peu comme quand tu lis un livre, en fonction de ton humeur, des livres que tu as lus aussi par le passé, tu vas avoir des références qui vont être différentes. Et, du coup, chaque personne qui va écouter l’album, va avoir son histoire et va y trouver son compte.
Art’N Roll : À partir de quel moment êtes- vous entrés en studio ? Vous vous êtes dit : « Allez, cette fois-ci on attaque l’album. »
Laurent : Quand est-ce qu’on a commencé à enregistrer ?
Nico : En fait, l’intérêt c’est qu’on n’est pas vraiment entrés en studio parce que j’enregistre tout à la maison. C’est moi qui produis le disque.
Art’N Roll : De A à Z ?
Nico : De A à Z ! Donc, à partir du moment où les morceaux étaient composés, on a travaillé en répétitions naturellement pour que tout le monde mette sa pierre à l’édifice de l’album. Et on a enregistré au fur et à mesure. Ce mode de fonctionnement a permis à tout le monde de venir décontracté et libéré au studio. C’est-à-dire que tu n’as pas la pression de te dire : « Il faut que j’ai terminé à telle heure ! Je n’ai que trois jours de studio, ou quatre. » On s’est affranchis de tout ça et tout le monde a pu donner le meilleur de lui-même et ça a permis que le résultat soit harmonieux et sans stress. Je pense que c’est ce que dégage l’album. Il n’y a pas de stress. Les gens maîtrisent leurs sujets sans se prendre vraiment la tête et c’est pareil pour le chant.
L’intérêt c’est que Laurent venait quand il voulait. Si par exemple, ça coinçait ; l’organe vocal c’est compliqué. Tu as une journée de boulot – parce qu’on n’est pas professionnels – tu rentres du taff, t’es fatigué ou tu es un peu enrhumé, ça ne va pas. Eh ! Bien, tu vas faire tes titres de voix et pas d’autres, et puis tu rentres à la maison. On peut discuter, on peut trouver des idées, mais voilà, tu peux revenir quand tu veux. Ce qui fait que ça a apporté beaucoup de sérénité au disque et l’enregistrement s’est étalé sur une période de quatre, cinq mois, je crois.
Laurent : Oui. C’est ça.
Art’N Roll : Vous n’avez pas de pression ?
Nico : Sans se presser. Oui, c’est mieux. Mais, maintenant les labels modernes, si tu veux, tu n’as pas forcément de dead-line.
Art’N Roll : Tu as plus de liberté ?
Nico : Ils t’apportent quand même de la liberté pour composer. Sauf si tu mets quinze ans pour faire un album ! Mais je veux dire, ils ne te mettent pas la pression pour que tu enregistres dans les six mois. Nous, on était tranquilles, on n’avait pas de label à cette époque-là. Et puis, effectivement, le label on l’a signé pour un album, donc, tu sais après, pour le prochain album, on verra bien comment on fait.
Art’N Roll : Vous avez des invités. dont Laurent Gisonna ?
Nico : Oui ! Tu connais Laurent ?
Art’N Roll :Laurent de Deficiency.
Nico : Oui. C’est lui.
Art’N Roll : Vous êtes dans le même lycée ou le même collège ?
Nico : Moi, je suis prof, mais on n’est pas dans le même collège. Il est prof de lycée d’histoire-géo. On n’habite pas dans le même coin, mais on se connaît par rapport à nos expériences de groupes respectives. Oui, Deficiency c’est un groupe de thrash qui est connu. On est dans la même région, donc, voilà.
Nico : Oui. Effectivement, on lui a proposé de participer à l’album parce qu’on avait besoin de quelqu’un qu’on connaissait et qui avait une bonne voix dans ce style donc, il a gentiment accepté de participer au disque.
Art’N Roll : Il participe à la voix ou à la guitare ?
Nico : À la voix. C’est lui qui fait les voix extrêmes, il n’y en a qu’une.
Laurent : Sur Alpha. Il y a quelques mots qui sont prononcés de manière growl, c’est lui qui les a faits. Il y a nos voix aussi,
Art’N Roll : Les paroles sont souvent liées au thème de l’enfance ?
Laurent : Dans l’ensemble de l’album tu veux dire ?
Art’N Roll : Dans l’ensemble de l’album ?
Laurent : D’accord. C’est intéressant que tu dises ça, parce que c’est la première fois qu’on fait ressortir un peu ce côté lié à l’enfance.
Art’N Roll : Ça a l’air de vous tenir à cœur.
Laurent : Effectivement, il y a l’esclavage de l’enfant dans Enfance 2.0, sur la pochette aussi. Après ce n’est pas forcément voulu et on n’en a pas vraiment parlé. Donc, c’est intéressant.
Art’N Roll :Ce titre qui est sur le harcèlement à l’école aussi ?
Laurent : Mais c’est possible !
Nico : L’Effet papillon.
Laurent : Oui, oui. C’est vrai ! Mais, tu sais que là, tu… (Rires) viens de faire ressortir peut-être éventuellement quelque chose dont je n’ai pas conscience !
Art’N Roll : Ce n’est pas du vécu ?
Laurent : Non, mais…
Nico : Je pense qu’il va falloir qu’il prenne rendez-vous chez un psy !
(Rires)
Laurent : Mais, là du coup, c’est surprenant ce que tu viens de dire. Mais c’est vrai !
Nico : Oui, on parlait de Gangsters juste avant.
Laurent : C’est possible aussi par le fait que je suis devenu père : j’ai une fille qui a cinq ans et un fils qui a huit mois, donc, est-ce que ça n’a pas joué indirectement ? C’est possible. Mais ça n’a pas été voulu en tout cas.
(Rires)
Laurent : C’est étonnant ce que tu viens de dire. Tu vois là. (Rires) Intéressant !
Nico : Oui. C’est intéressant. C’est bien les avis extérieurs, parce que quand tu as la tête dans le guidon tu ne te rends pas forcément compte de ce que tu fais.
Laurent : Mais, c’est vraiment intéressant et tu vois, ça va participer aussi à ma réflexion pour écrire de nouveaux textes, parce que du coup j’aurai ça en tête aussi !
Art’N Roll : Tu as encore des textes de prévus pour le prochain album ?
Laurent : Là, on va commencer à écrire les ébauches du deuxième album, parce que ça passe vite le temps. Nico, va écrire l’essentiel de la musique et c’est moi qui m’occuperai en majorité des textes. Après, il y aura un échange qui sera fait avec l’ensemble du groupe pour voir si ça convient à tout le monde.
Nico : C’est-à-dire que si tout le monde n’est pas satisfait à 100 % on change.
Laurent : On recommence.
Nico : C’est ce qui s’est passé. Tu vois par exemple, un titre comme Lucifer…
Art’N Roll : Alors, j’allais y venir à Lucifer. j’ai pensé à Trust et à l’album Trust 4.
Nico : Oui, il est à part. Et c’est presque le titre sur lequel on a le plus galéré avec Laurent.
Laurent : On a refait cinq fois les paroles. On a refait cinq fois les lignes de chant. Et du coup, il a une couleur. C’est un titre dont on entend parler aussi au niveau des chroniques, parce que je pense que la guitare qui part sur un thème, le chant par sur autre chose. Du coup, c’est un mariage de plein de choses différentes qui font que ce morceau, comme tu le dis, sort de l’ordinaire. Mais, c’est aussi parce qu’on a passé énormément de temps dessus.
Nico : On y a beaucoup réfléchi. Le thème était écrit depuis le début, mais après, la manière d’aborder le thème et surtout la mélodie. On a pas mal galéré effectivement.
Laurent : Mais, le but c’était de faire une chanson qui ne soit pas trop simpliste parce que le thème est récurrent dans la musique rock, Lucifer, le diable. Le but c’était vraiment de faire une chanson rafraîchie. Ce thème est vraiment très souvent présent dans la musique rock metal, mais on voulait faire une chanson justement différente, décalée.
Art ‘ n roll : le bord du monde est la plus commercial ?
Laurent : En termes d’émotions je ne te cache pas que c’est celle qui me parle le plus. Après, c’est plus de la dimension personnelle.
Art’N Roll : Pourtant quand on regarde certaines critiques!!
Nico : Dans Rock Hard, Arnaud en parle…
Art’N Roll : Ils mettent un point d’interrogation.
Nico : C’est la seule. Pourtant j’ai échangé pas mal avec lui. Il a adoré, mais c’est celle qu’il trouve la plus « commerciale ». Mais ça se comprend aussi, la structure est assez simple, la mélodie est assez simple aussi, c’est vrai. Mais, elle touchera peut-être un public plus large, même des gens qui n’écoutent pas forcément du hard rock.
Laurent : Après, c’est vrai qui si tu veux faire une chanson avec de l’émotion, c’est difficile de ne pas tomber dans une structure, on va dire, un petit peu plus classique.
Nico : Surtout que là, en plus, j’avais trouvé le refrain, c’est-à-dire que quand je l’ai composée, je l’ai mis devant le fait accompli. C’est-à-dire que j’avais composé le morceau avec le refrain. Donc, il a donné son accord et je pense que ça lui a plu dès le début, mais, déjà ça te cloisonne le truc. Il y avait déjà le refrain donc après, lui, il a trouvé tout le reste.
Laurent : En termes de lignes de chant, oui.
Nico : La ligne de chant était déjà écrite. Parce que voilà, c’était déjà une évidence quand je l’ai écrite, c’est comme ça qu’elle devait être.
Art’N Roll : On ressent un retour des années 80 ?
Nico : Sur ce morceau-là. Oui ! C’est vrai qu’il était assumé.
Art’N Roll : Sur l’ensemble de votre album ?
Nico : C’est vrai ? Tu trouves ? Moi, je trouve particulièrement sur le Bord du monde effectivement, années 80.
Art’N Roll : On pense à des groupes comme warning , voie de fait ?
Nico : Oui. Warning je connais. Après, l’objectif c’était de faire quelque chose de moderne en puisant dans le passé et en rendant hommage aux goûts du passé. Mais, en ayant un son et des approches un peu plus modernes. C’est-à-dire en mêlant des ingrédients un peu métal etc.
Laurent : Avec énormément de fraîcheur.
Art’N Roll : Le fait que tu chantes en français. Est-ce que vous avez eu des appréhensions au départ quand vous avez commencé l’album ? Est-ce qu’on va chanter en français ? Est-ce qu’on va chanter en anglais ?
Laurent : Oui. Moi j’ai flippé. J’ai eu peur. Parce que je n’avais jamais écrit des paroles en français. Alors, j’avais déjà écrit en français parce que j’ai une base littéraire d’étudiant. J’écrivais des poèmes et ce genre de choses. Mais, d’écrire, de la musique, des paroles en français, j’avais un peu d’appréhension au départ. Et, au final, ça s’est bien passé, et, je pense que je ne reviendrai jamais en arrière. Écrire en français, c’est vraiment super intéressant parce que ça permet de faire passer toutes les idées.
Nico : La langue française est très riche.
Laurent : Et c’est très, très riche.
Nico : Même par rapport à l’anglais. Et puis, c’est très riche en termes de vocabulaire. Pour une idée, tu peux l’exprimer de plein de mots différents. En anglais, c’est un peu plus réduit, le langage anglais est moins riche que le langage français. Mais, d’un autre côté, c’est plus facile d’écrire des chansons en anglais, parce que déjà, la plupart des gens n’en ont rien à secouer des paroles. Il y en a qui vont lire le livret, je ne dis pas ! Mais, la plupart vont voir si ça sonne, et l’anglais, ça sonne.
Art’N Roll : À L’ écoute Antechaos, on a vraiment envie de se concentrer sur les paroles.
Nico : C’est pour ça qu’on a fait le choix aussi d’avoir un livret de seize pages, avec les paroles écrites assez gros parce que c’est un atout.
Art’N Roll : Et cette pochette qui est magnifique. À deux formats !
Laurent : Ça c’est l’illustrateur qui a mis tout son talent là-dessus. C’est sûr. Quand tu as donné la ligne directrice, après le reste du travail, c’est la patte de l’artiste. Ça nous a tout de suite plu. Il y a très peu de détails qu’on a revu sur la pochette.
Art’N Roll : L’album sort demain?
Laurent : Tout à fait. Le 15 avril.
Art’N Roll : Que des bons retours ?
Nico : Pour l’instant je dois t’avouer que l’on a que des bons retours.
Laurent : C’est presque étonnant.
Nico : Pour un album où tu chantes en français. Oui. C’est étonnant. On était confiants, mais tu t’attends toujours à un moment donné à te faire taper….
Art’N Roll : On sent une demande chez les fans! du retour du true hard rock ?
Nico : Oui. Mais pas que ! C’est-à-dire que j’ai eu même des mecs qui écoutent du metal un peu plus moderne, qui ont aimé l’album et qui me l’on dit. Il n’y a pas que les nostalgiques. Je pense que ça peut parler à pas mal de gens. Oui. Bien sûr. J’imagine. Enfin, j’espère. En tout cas, il parle à plus de monde. Moi, je suis content. Ça nous pousse à encore monter le curseur par rapport à ça.
Laurent : Ce qui est sûr, on n’avait aucun doute, sur la suite du projet, mais, le deuxième album il va venir assez rapidement. Puisqu’on se sent bien, le groupe est très homogène.
Nico : Nous on veut juste faire des concerts parce que c’est aussi l’expérience de scène qui va donner sa coloration au groupe.
Art’N Roll : En parlant de scène, vous avez des projets ?
Nico : Alors, on a prévu un concert de présentation la semaine prochaine. Pour l’instant on reste dans le local, c’est-à-dire notre région Lorraine, Mosellane. Le truc un petit peu original, c’est qu’on va faire écouter l’album aux gens en parlant et en détaillant un peu les textes.
Art’N Roll : Morceau par morceau ?
Nico : Morceau par morceau, et expliquer pourquoi ce thème-là… Un peu comme on fait en interview, si tu veux, mais, en détaillant chanson par chanson. Comme ça s’il y a des questions, surtout pour Laurent au niveau des textes, il pourra y répondre. Et après, on a prévu une prestation live de l’album. Et, pour finir, un petit DJ rock pour terminer la soirée, signer des albums, être proches des gens qui vont venir nous voir, tout simplement.
Nico : Après, il y a d’autres dates. Une date le mois d’après dans notre coin. On a un bon festoche qui s’est ouvert à nous au mois d’août, qui va mélanger jeux de société et musique. Parce que j’ai la chance, et Laurent aussi, de poser notre musique et nos voix sur un jeu de société qui s’appelle RagnaRok Star, qui mélange la culture viking et le rock metal. Et pour lequel on m’a demandé de faire la musique de l’application, puisqu’il y a une appli pour tablette et smartphone. C’est une culture viking, donc, c’est en anglais. Là, les paroles ont été écrites par Dan thouvenot, celui qui a créé le jeu et j’ai composé l’essentiel de la musique. Ils ont créé un festival où il y aura un tournoi du jeu pendant la journée, et puis, un festival avec des groupes de metal le soir.
Laurent : Tous les mois on a un concert là.
Art’N Roll : C’est chanté en death metal mélodique à la suédoise ?
Nico : Non. Je lui ai fait chanter des choses un peu plus… Non, mais je t’ai fait chanter des choses assez heavy quand même.
Laurent : Oui.
Nico : C’était un peu différent.
Laurent : C’était très power metal.
Nico : De toute façon, je t’encourage à télécharger l’application, elle est gratuite. C’est l’application RagnaRok Star. Donc, si tu joues et que tu n’aimes pas le jeu, tu peux télécharger l’application. L’application est gratuite, tu la trouveras sur le play-store. Ce sont des morceaux d’une minute. Dans tous les styles. Ça part des Floyd ou de Deep Purple. Parce qu’on m’a demandé vraiment de fractionner ma composition en fonction du degré de difficulté. En fait, pendant que la musique joue, tu dois élaborer une stratégie et donc, quand tu es débutant tu vas partir sur quelque chose de plus cool, et, quand tu es confirmé, tu vas partir sur quelque chose qui est plus… Et donc, j’ai composé des morceaux brassant du style Deep Purple jusqu’à du metal extrême avec des intervenants tous d’horizons … Il y a même le chanteur de Deficiency qui chante dessus, sur un morceau assez thrash. Et ça dure une minute, le temps de la préparation de la stratégie.
Art’N Roll : J’invite tout le monde à télécharger.
Nico : Oui, voilà. Tu télécharges l’application. Bon, c’est vrai le côté jeu tu ne l’as pas, mais tu écoutes juste les musiques. Il y en a vingt et une et il y a une vingt-deuxième que je vais préparer, là, pendant les vacances. Oui, parce que si tu veux, ils ont créé une extension pour ce jeu parce qu’il marche tellement bien que… Et, vu qu’ils ont fait un financement sur Ulule, Je ne sais pas si tu vois comment ça se passe sur Ulule ? Tu proposes une extension et les gens précommandent. En fonction des gains que tu atteins, il y a des paliers et tu ajoutes des cadeaux que tu leur offres.Donc, je vais composer un morceau en plus pour l’application.
Art’N Roll : Plein de projets ?
Nico : Oui ! Que ce soit pour Laurent ou pour moi, c’est un loisir.
Laurent : Il y aura de la nouveauté de toute façon, même si l’album sort, on va faire de la nouveauté très régulièrement. Tous les trois mois, il y aura quelque chose de nouveau.
Nico : Au moins sur la chaîne YouTube.
Laurent : Du clip, de la vidéo, du live. Enfin, voilà, on tient vraiment à ce qu’il y ait un contenu régulier et au goût du jour . Qu’on ne reste pas sur nos acquis pendant trois ans à être sur le même album. On va continuer à développer tout ça et ça nous mènera jusqu’à la sortie du deuxième album. Bon, on ne sait pas encore quand. Mais, on va déjà commencer à l’écrire.
Art’N Roll : Pour l’année prochaine ?
Nico : Pour la composition, on va commencer ça s’est sûr !
Laurent : Je pense que d’ici deux, trois ans, il y aura encore un disque qui va sortir.
Nico : Vu que le premier album est bien accueilli, ça va nous encourager à réfléchir pour faire mieux.
Nico : C’est ça qui est intéressant.
Art’N Roll : Est-ce que tu ne rêverais pas de monter sur la même stage du Hellfest avec ton groupe Antechaos et refaire swedish pagans avec ton groupe ? ( laurent a eu la chance de monter sur scène avec sabaton pour interpréter un titre suite à un concours )
Laurent : Ah ? Après, je ne te cache pas que c’est quand même un de mes meilleurs souvenirs de scène, c’est une chance inouïe que beaucoup de monde aimerait vivre ! Le but que je me suis fixé en descendant de la scène, c’est de revenir avec mon propre groupe pour interpréter notre musique devant autant de monde.
Nico : Au Hellfest.
Merci a vous .
Nico et laurent : Merci à toi et art n roll pour le soutien.