Après 2 années sans Warm Up, c’est avec un plaisir non dissimulé que je me rends en direction du Bataclan : L’impressionnant tour bus stationné devant annonce une belle soirée en perspective.
En raison d’ un détour par le café Bataclan, je loupe le set du premier groupe As they Burn, groupe de Deathcore .
La soirée s’enchaîne avec le fameux concours de Air guitar animé par Jimmy Clisson où des talentueux participants miment le geste d’un guitariste sans avoir l’instrument en main, pour donner l’illusion au public d’interpréter eux-mêmes les morceaux choisis, des airs classiques du metal. Pas
fan de ce style d’exercices, mais je dois avouer que sous une ambiance de feu, on prend goût à ce concours; Félicitations à Jonathan Chatillon qui nous a délivré un excellent show sous un tube de Steel Panther, et donc, le grand gagnant pour la troisième fois! Bravo!!
Crisix arrive sur la scène du Bataclan sous un déluge de Thrash metal bien exécuté : la foule nous fera l’honneur d’un Wall of death et toute la panoplie du parfait métalleux devant nos Mainstage à Clisson. Un petit tour au Merch, plus la fameuse photo au photocall et l heure est arrivée pour Tagada Jones de fouler les planches. Niko est en terrain connu, on sent le groupe heureux de jouer ce soir après leur dernier concert au Hellfest en 2019.Le public est totalement déchaîné sur les tubes de nos punk bretons.Le dernier titre « Mort aux cons » va enflammer la foule dans la fosse , ça fait plaisir à voir !! Malgré des doutes sur la présence de ce groupe et l’affiche en général, tout le monde en ressort avec le sourire et des souvenirs plein la tête de cette excellente soirée .
Allez encore un peu de patience pour vous retrouver devant la cathédrale.
Rencontre avec Alex Rebecq manager du Hellfest cult et de la tournée warm-up
Art’N Roll : La tournée Warm-Up, comment ça se passe ?
Alex : Écoute. C’est la deuxième date. On a fait Rennes, ça s’est très bien passé. Super accueil avec l’équipe de Cartel. Donc, on était à l’étage et là, le Bataclan ! Très bien passé, super ambiance. On a fait plus de 500 personnes. Avec la conjoncture actuelle c’est toujours un peu délicat. C’est vrai qu’on aurait pu avoir plus de monde, mais, l’ambiance était là. Tout le monde est content, tout le monde a le sourire, ça s’est bien passé. C’est tout pour le moment, mais ce n’est que la deuxième date, il y en a encore…
Art’N Roll : On a l’impression qu’il y a moins de monde que sur la Warm-Up d’y il a deux ans ?
Alex : En fait, c’est ce qu’il se passe depuis… À la suite du Covid et toutes ces merdes-là ! Tout le monde souffre un peu de ce manque d’affluence. Donc, pour moi l’important c’est que tout le monde passe un bon moment et que… Là, regarde, il y avait quoi ? Je ne sais pas combien il y avait de mecs ? On était peut-être 550 ? Mais le résultat est la.
Art’N Roll : Deuxième tournée, là, tu as choisi les artistes ?
Alex : On avait calé Tagada Jones parce qu’ils sortaient un nouvel album et on avait l’exclusivité et c’est un groupe qui était très attendu. Après, c’est vrai qu’ils ont intégré leur big four qui étaient décalés à cause du Covid. Et puis, on devait avoir Get the Shot qui se sont décommandés. Bon, il faut le dire, ils nous ont fait quand même un petit coup de Trafalgar. On a récupéré Crisix parce que je les connaissais depuis longtemps. Comme ils sortaient un nouvel album chez Listenable et que la musique qu’ils proposent est complètement en accord avec le projet Warm-Up, donc, voilà, on les a intégrés et tout se passe bien. Ils sont mignons ! C’est super ! Et franchement, ils mettent la branlée tous les soirs. Ça ne passe pas inaperçu, ils sont très appréciés et on a que des bons retours.
Art’N Roll : Que des bons retours pour cette Warm-Up, qui dure combien de temps ?
Alex : Là, je crois qu’il en reste 16 ou 17 dates, je ne sais plus. En Fait, on termine le 7 mai à Nantes.
Art’N Roll : La Warm-Up c’est quelque chose d’important par rapport au Hellfest ? Vous avez besoin de cette tournée ? Les gens qui n’ont pas de places se sentent frustrés ils se disent : « Ben… On va aller à la Warm-Up ? »
Alex : Je ne sais pas. Déjà, nous, on essaye d’offrir des places dans ce projet-là, et, après, quand je monte cette opération, c’est comme une opération de rayonnement et de rapprochement auprès des fans. C’est aussi pendant une période un peu creuse du festival, donc, dans l’idée Warm-Up, ça porte bien son nom, c’est pour insuffler la flamme du festival, réveiller un peu tout le monde et réchauffer le public. Sinon, je pense qu’on en n’a pas besoin, parce que le projet a évolué au fil du temps et on voit que ça plaît, que les gens sont contents, qu’on reste à disposition, qu’on essaye de faire des trucs sympas et comme ça plaît, on continue !
Art’N Roll : Comment s’annonce le festival pour vous, là ? Avec les restrictions ?
Alex : Les restrictions pour le moment il n’y a pas trop de nouvelles alors, je ne pourrai pas en dire grand-chose. Après, c’est sûr qu’on est sur deux éditions. Il y a toujours l’angoisse de se dire : « ça fait deux ans qu’on n’a pas travaillé. » Tu sais, on a des automatismes, on travaille beaucoup et du jour au lendemain ça s’est arrêté.
Après, on n’a pas chômé, parce qu’on a préparé plein de choses. Il y a quand même pas mal de groupes. Là, il a fallu travailler avec les bénévoles, remonter toutes les équipes, arriver à motiver tout le monde. Tout le monde a répondu présent. Ce qui est compliqué, c’est que quand tu programmes plus de 400 groupes, tu souffres toujours d’éventuelles annulations. Donc on en a eu quelques-unes.
Art’N Roll : Comment vous avez réussi à gérer toutes ces choses ? La peur que vous avez dû avoir pendant deux ans, la guerre en Ukraine, le Covid ? C’est un stress !
Alex : C’est hyper dur ! Ça a été hyper dur. Heureusement le patron, nous a quand même accompagné, il nous a motivé, et puis, tu sais, au début, à chaque fois on essayait de mettre en place des plans pour dire : « s’il se passe-ci, il se passe-ça ; s’il se passe-ça, il se passe-ci. On va faire ci… » mais après, ça ne sert plus à rien, il faut attendre, subir et voir quand ça va se débloquer.
Nous, on a en plus, eu la chance que tous les fans aient gardé leurs places pour la première édition. On a été accompagné, ce qui a permis de sauver une espèce de trésorerie, et maintenant, vas-y ! Rock‘n’Roll ! On y va.
Après c’est sûr, ce n’est pas qu’on appréhende, bien évidemment, non ! Mais on est content de revenir. On a la chance d’être complet et on espère que rapidement cette histoire de Covid sera derrière nous. Là encore, cette mouvance de scène amplifiée il y a encore ce truc-là. Et quand le Covid s’arrête et diminue, bim ! Il y a la guerre en Ukraine.
Art’N Roll : Tu ressens un peu ce retour des fans qui ont besoin de se rassembler par rapport à ce soir, où on voit les gens qui étaient heureux d etre present ?
Alex : Franchement. Les gens sont contents, mais il y a toujours cette espèce de crainte que ce soit annulé.
Art’N Roll : Tu sens encore une crainte ?
Alex : Oui ! Ce n’est pas… Je pense que ça mettra du temps, quand même, pour que ça revienne à la normale. Maintenant, il y a une vie après le Covid. Il y avait une vie avant et je pense qu’il y a une vie après le Covid. Alors, combien de temps ça va durer ? Je ne sais pas. On verra bien !
Et puis, je pense qu’il y a aussi une logistique. Maintenant, tous les concerts sont reprogrammés en même temps. Donc, il y a beaucoup, beaucoup, d’offres qui sont là. Après, les gens sont obligés de choisir. La réalité économique fait que tu ne peux pas faire tous les concerts. Ça, on en a conscience ! Mais ce qui est compliqué : c’est que ce soit festivals ou concerts, s’il n’y a pas de prévente, ça veut dire que les gens se plantent, c’est délicat. Donc, pour que ça parte il faut que tout le monde reprenne un peu le pli, mais, bon ! Tu ne peux pas faire 25 concerts par mois aussi, c’est impossible.
Art’N Roll : Comment se sent l’équipe du Hellfest, là, à pratiquement à un mois et demi de l’ouverture du festival ? Est-ce que vous n’avez pas peur des débordements ?
Alex : Non. Des débordements, non !
Art’N Roll : Je veux dire des gens un peu trop excités, deux ans sans festival ?
Alex : Non, non. Tout le monde a toujours été hyper respectueux.
Art’N Roll : Tu ne ressens pas, sur les réseaux sociaux, des gens qui sont un peu trop expressifs?
Alex : Non, non ! Franchement, au Hellfest, il n’y a strictement aucun problème. Justement, je pense que les gens ont beaucoup d’attentes, donc dans l’idée c’est de ne pas les décevoir, c’est pour ça qu’on a travaillé pendant deux ans. Tu ne peux pas arriver après deux ans et proposer quelque chose que les gens ont déjà vu. C’est pour ça que ça fait un moment qu’on travaille, outre la programmation, sur des améliorations.
Art’N Roll : Entre les deux festivals, qu’est-ce qui va se passer sur Clisson ? Comment ça va se passer pour les gens qui sont sur les deux festivals et qui vont rester sur le camping ?
Alex : Le camping reste ouvert. Après, nous, on propose des activations sur le metal Corner, DJ set, tu vois, accompagnement, mais après, il ne faut pas oublier qu’il y a des voisins, qu’on ne peut pas faire la bamboula tout le temps. Il y a aussi des gens qui doivent se reposer et aussi nos équipes qu’il faut préserver. Donc, ça va être trois jours off. Mais, nous, on invite tous les festivaliers qui connaissent Clisson à profiter de ce moment off pour aller faire un peu de tourisme, pour aller se balader, faire des visites…
Art’N Roll : Visiter les vignes ?
Alex : Oui, peut-être aller à la plage, je n’en sais rien ? On a travaillé avec l’Office du tourisme pour proposer un guide pour aller faire d’autres choses. Si les gens ne veulent pas partir, bien évidemment, on proposera le minimum syndical, mais il ne faut pas oublier qu’il y a le montage, l’exploitation, des équipes bénévoles. C’est quand même compliqué quand tu bosses c’est beaucoup de boulot ! Et il ne faut pas oublier qu’il y a aussi les riverains.
Art’N Roll : Les festivaliers pourront-ils rester sur place au camping ?
Alex : Oui. ils pourront profiter du camping et du Metal Corner.
Art’N Roll : La mairie a accepté, il n’y a pas eu de soucis par rapport aux riverains ?
Alex : Non. Non ! Tu sais Clisson c’est une petite ville c’est 1 000 habitants. Alors, quand tu transformes le truc en 60 000, sur deux week-ends, c’est sûr que ça fait un petit peu peur. Mais, après, on suit les protocoles, on les accompagne, on essaye de les rassurer. Ça s’est toujours bien passé ! Là, on met en place tout un système de parking, on propose des nouvelles choses.
Tu te rends bien compte que le maire, lui, nous fait confiance. Ce n’est pas lui qui peut prendre ces décisions, il n’a pas cette réalité logistique. Donc, on lui explique et il nous accompagne. Après, c’est aussi un push pour la ville de Clisson. C’est quand même cool ! Aussi, il ne faut pas oublier qu’on est à Clisson, qu’il y a des riverains, qu’on ne peut pas faire n’importe quoi et que sur une année où on fait une double édition comme ça, c’est là qu’on va être testé.
Après je ne suis pas trop inquiet. Tout le monde est content de revenir. J’espère qu’il fera beau, bien évidement. Mais tout le monde est à fond. Il y a juste le truc : ça fait longtemps maintenant qu’on n’a pas travaillé, donc tu peux juste te dire : « est-ce que j’ai toujours mes automatismes ? » Mais bon, finalement, tout le monde est reparti, c’est fait. Et puis, il nous tarde aussi, tu vois.
Art’N Roll : J’imagine. Il y a encore du travail à faire ou tout est en place ?
Alex : Il y a toujours du travail !
Art’N Roll : J ai entendu dire que Ben Barbaud aurait un partenariat avec le Puy du Fou ?
Alex : Non, pas du tout !
Art’N Roll : pas de partenariat avec d’autres parcs d’attractions ?
Alex : Non, non ! Mais, moi, j’invite les festivaliers à profiter pour aller au Puy du Fou pendant le off, bien évidemment ! Mais, on n’a pas de partenariat.
Art’N Roll : Pas pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour. Écoute, Alex, je te laisse tranquille. Je te souhaite une bonne continuation avec la Warm-Up.
Alex : Pas de soucis. Merci à toi.
Art’N Roll : Merci beaucoup Alex.