HOT on the rocks!

interview de gonezilla

jeudi/05/05/2022
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Deuxième album pour les lyonnais de Gonezilla <Aurore> doux prénom poétique comme la pochette. une petite merveille de doom prog.

Rencontre avec Julien, clément et Karen au black dog café le 28 avril.

Merci à Roger de Replica promotion.

Art’N Roll : Heureux de vous rencontrer. 

Tous : Pareil ! Enchanté. 

Art’N Roll :  est-ce que vous pouvez vous présenter chacun au sein de Gonezilla ? 

Clem : Moi c’est Clem. Je suis bassiste. 

Karen : Chanteuse.

Julien : Guitariste lead de Gonezilla. 

Art’N Roll : Depuis le début ? 

Julien : Oui !  Tout à fait. Je suis là depuis le début.

Art’N Roll :  Gonezilla c’était aussi un cours de chant sur Villeurbanne ? 

Clem : Sérieux on a été plagiés ?!

Karen : (Rires). Ce n’est pas moi ! 

Clem : Tu fais bien de nous donner l’info. 

Julien : Non. 

Art’N Roll : Vous n’êtes pas au courant ? 

Clem : On va porter plainte ! 

Art’N Roll : Vous êtes de Lyon ? 

Clem + Julien : Oui. 

Karen : Moi non ! 

Clem : Ah ? oui ! Sérieux ! 

Art’N Roll : Oui ! Alors, je me suis dit qu’il y avait peut-être un lien ?

Clem : Non, non ! On va demander des royalties. Tu as bien fait de nous le dire. 

Art’N Roll : Oui. Oui. Qui donne des cours de chant, alors c’est une grande société. Et, puis, du chant tous styles je pense. 

Clem : OK. Ben…

Art’N Roll :  peut-être un rapport avec votre groupe ? 

Clem : Non pas du tout ! 

Julien : Ou alors, on ne sait pas ? 

Clem : On n’est pas au courant. 

Karen : Si ça se trouve ce sont des fans ? 

Clem + Julien : Ou d’anciens membres ! 

Clem : Non, non. 

Julien : Sait-on jamais ? 

Clem : On va creuser. C’est marrant ! 

Art’N Roll : Qu’est-ce qui se cache derrière ce nom de groupe

Clem : Quand on a créé le groupe en 2011, on était, à la base, un groupe de reprises rock, hard-rock, et on cherchait un nom qui, à la fois, fasse un petit clin d’œil à la ville de Lyon, et qui soit un peu pachydermique, imposant, un truc un peu couillu, metal, on va dire ! Alors on a mélangé Godzilla, le fameux monstre japonais, pour le côté massif et, gone. Les gones de Lyon, ce sont les enfants, les jeunes dans l’argot lyonnais. Donc on a mélangé les deux et voilà ça a donné Gonezilla.

Art’N Roll : Pour quelle raison Céline à quitté le groupe?

Julien : Alors, tout simplement : le terme classique : pour divergences artistiques. C’est une réalité. C’est-à-dire que, je pense qu’elle ne se retrouvait pas non plus dans ce qu’on voulait vraiment achever, venir là où on en est aujourd’hui, dans le style. Donc, à un moment donné, comme ça n’avançait plus on s’est séparé, tout simplement. Nous, on avait la volonté de continuer et de « professionnaliser » le truc, de faire quelque chose où on voulait monter des marches, passer un cran, s’affirmer dans un style. Et, voilà, ce n’était plus forcément son cheval de bataille, on s’est séparé, tout simplement. 

Art’N Roll : Par rapport au premier album, vous étiez plus dans le metal alternatif. Vous étiez considérés comme un groupe de grunge ?

Clem : L’album a été catégorisé comme ça par certaines chroniques. Nous, on était plus dans un style, effectivement, alternatif. Mais, ça représentait aussi la somme des influences de chacun des membres du groupe à l’époque. Le premier album, c’était un peu le terrain d’entente musical – on peut le dire comme ça – des différents membres du groupe. Aujourd’hui, la composition et l’écriture sont assurées par un nombre de personnes plus restreint, même si tous les membres du groupe se retrouvent dans la musique, mais il y a moins de personnes impliquées dans la composition et il y a un cadre qui est plus défini qu’à l’époque du premier album. 

Art’N Roll : Karen, tu viens du metal symphonique en fait ? Avec Octavus lupus, qui n’a pas décollé ? 

Karen : Oui. Voilà. On a eu des gros changements, de line-up, de vies des uns et des autres. Bon, on n’est pas là pour parler d’Octavus.  Je vais juste revenir sur mon parcours. À la base je viens de la chanson française. J’ai tourné vers le rock pas loin d’ici. À la Guinness Tavern. Oui. Le déclic rock c’était à la Guinness Tavern. 

Art’N Roll : La Guinness Tavern, juste à côté ? (pub Irlandais ,rue des lombards à Paris)

Karen : Oui, c’est ça. Et, après le metal symphonique, j’ai fait du lyrique. Et, puis, on s’est croisé, et, la musique m’a énormément parlé, même si ce n’est pas ce que j’écoute d’habitude. Je connaissais, bien sûr, quand même Draconian. Mais, la musique, le côté très sombre, le côté très mélancolique, c’est quelque chose qui clairement, a fait écho, on peut parler de doom, même si ce n’est pas le bon adjectif, mais voilà. Du coup, j’ai tout de suite accroché avec la musique. Après, effectivement, avec Octavus, c’était plus du prog que du sympho. Il a fallu que j’adapte mon style aussi parce que le progressif ça part un peu dans tous les sens. Là, il a fallu, au contraire que je revienne sur des bases, que je refasse des choses plus simples. 

Art’N Roll : Il aura fallu six ans pour faire cet album? 

Julien : Les premiers morceaux j’ai commencé à les écrire, je pense à l’été 2017. Ça a donné quand même quatre titres sur l’EP intermédiaire, qui a fait l’amorce d’un virage, et en même temps, la « purge » de morceaux qui étaient entre deux mondes. Ensuite, on a gardé l’écriture de ce tout cohérent, pendant, on va dire, les quatre années quasiment, qui ont été… Bon, il y a eu des lives, il y a eu le Covid, il y a eu de nouvelles aventures de groupe, il y a eu tout ça ! Mais, oui. On peut dire que ça a été mûri. 

Julien : Alors, il y a eu l’EP au milieu, quand même. 

Art’N Roll : L’EP Sang Noir  ? 

Julien : Oui. En… 2019, 2020. 

Clem : 2020.

Art’N Roll : De quatre titres  ou  vous reprenez un morceau de votre premier album? 

Julien : Alors, non. Ça a été le catalyseur du changement du groupe quelque part. C’est-à-dire qu’à travers cet EP Sang Noir, notamment avec notre ancienne chanteuse, Céline, on s’est aperçus des limites et des efforts qu’il avait fallu faire pour n’obtenir « que » quatre titres ; parce qu’il y a eu beaucoup de choses qui se sont faites aux forceps. C’est de là qu’est aussi partie cette nouvelle ère, avec une nouvelle chanteuse, Karen, qui correspond totalement à ce qu’on voulait faire et qui, enfin, nous a permis de faire aboutir notre projet, concrètement.

Clem : On aurait voulu sortir un album comme Aurore en 2020, notre volonté à l’époque c’était déjà de sortir un album comme Aurore

Julien : Je vais te dire un truc : nous, ce dont on s’est aperçus avec le recul, c’est qu’on a eu la chance du Covid ! C’est rare de dire ça, mais… Le Covid nous a permis de sortir « précipitamment » quatre titres sur un EP en se disant : « Bon ! Il faut quand même qu’on sorte un truc, parce que l’album n’est pas prêt. » On a sorti ça, et quelque part, le Covid a fait qu’on a pris des décisions et qu’on a gardé tout le reste pour faire cet album aujourd’hui. Et, c’est de ce fait qu’on a réussi à rebondir et à passer ces deux années à travailler ensemble. 

Art’N Roll :  Aurore, qui je trouve personnellement, est un recueil de onze poésies ?

Julien : On est flattés. 

Karen : Merci. 

Art’N Roll : Vous chantez dans la langue de Molière. Vous ne vous voyez pas faire ça en anglais ? 

Julien : C’était un choix du groupe. Dès l’origine on a voulu faire des compos. Moi, j’ai un peu orienté la bête au départ parce que ce sont mes influences de par mon vécu. Je pense que globalement on a tous une affection pour la littérature. Karen, s’y est retrouvée et ça a complètement matché en termes d’écriture, ce qu’elle pouvait proposer par rapport à ce qu’on voulait, même au-delà du chant. C’est vrai qu’on est fiers d’avoir conservé cet axe. 

Art’N Roll : Ça parle beaucoup de mythologie grecque, romaine. C’est votre passion ? 

Karen : C’est un réservoir de métaphores à disposition pour parler de choses à la fois, plus actuelles, plus introspectives. C’est un puits d’inspiration dans lequel les artistes puisent depuis l’existence de la mythologie gréco-romaine. Les pièces de théâtre, les opéras, des peintures qui traitent de ces sujets, ça a toujours été. 

Art’N Roll : C’est toujours en rapport avec le monde actuel?

Karen : Toujours. 

Clem : C’était l’idée derrière cet album, d’utiliser la mythologie en toile de fond pour justement parler de choses plus actuelles, plus personnelles, plus introspectives. Mais, comme disait Karen, ce que faisaient déjà les auteurs depuis des centaines d’années, c’est-à-dire utiliser ces histoires pour parler en substance d’autre chose. C’est ce qu’on a essayé de faire à notre niveau…

Julien : …sans en avoir la prétention,on est vraiment sur la symbolique utilisée entre autres par Homère dans l’Odyssée, pour des choses qui sont vraiment les comportements de l’espèce humaine et la condition humaine. Alors, nous, on essaye de le faire par nos influences, à notre échelle et tout en gardant nos moyens. 

Clem : (Rires) Au niveau où on est ! 

Art’N Roll : Et ce qu’on a vécu ces deux dernières années, ça vous a encore plus inspiré ? 

Karen : Non.

Art’N Roll : Vous aviez déjà des idées ? 

Julien : Personnellement, pas principalement, non.

Karen : C’est plus le fond.

Julien : Je pense qu’on avait déjà, tous, collectivement, et, pour nous deux qui écrivons les textes, cette faculté d’introspection, de philosophie. Je pense que c’était déjà comme ça et avec ou sans Covid ça aurait été pareil. 

Art’N Roll : Et comment vous l’avez travaillé cet album ? Chacun de votre côté, ou vous étiez ensemble en studio ? On entend beaucoup de sons différents dans cet album, il y a du clavier, il y a de tout, il faut l’écouter plusieurs fois. Même au bout de la dixième écoute, il y a toujours un petit détail qui m’échappe. 

Julien : Sur la composition, comment ça se passe : j’ai eu l’honneur de me faire confier ça, il y a quelques années, pour justement – c’est ce que disait Clem – ne pas retomber dans un patchwork de compositions multiples. Alors, l’influence reste commune parce que du coup, ce qui est proposé est mis sur le tapis, au jugement et à l’acquiescement du groupe. Chacun y apporte ces thèmes, les lignes de basse, tout un chacun construit autour. Mais, effectivement, même si on se retrouve tous, il y a cette influence au départ multiple, de Pink Floyd, de cold-wave. On en a discuté souvent et je pense qu’il y a cet effet de vouloir un univers sonore qui est dense au niveau instrumental et c’est notre marque.

Karen : Et qui est riche aussi ! En termes de changements de signatures, de changements de tempos, c’est quand même une musique très riche. 

Julien : Oui. C’est une musique relativement intuitive quand même, plus guidée par le rendu à l’oreille que la construction en elle-même.  on va mettre 17/4, ici on va mettre du 18/9. Justement, ça me pose problème, je me fais souvent reprendre par les rythmiciens, basse et batterie, parce que ce n’est pas très académique parfois. Mais, voilà, c’est guidé par l’intuition. 

Karen : C’est bien aussi le « pas académique » ! 

Art’N Roll : Tu utilises aussi une voix orientale sur L’écueil des âmes ?

Karen : C’était une demande de sieur Julien.  Il m’a dit : « Sur tel passage, je voudrais des vocalises orientales. » 

Julien : C’est vrai.

Karen : Alors, le fait est qu’effectivement, tu as des influences Orphaned Land, moi j’ai un peu d’influence Myrath…

Julien : Moi, j’ai beaucoup d’affinité avec l’Orient et le Moyen-Orient, tant en termes de voyages que de langues. J’aurais aimé apprendre l’arabe. 

Art’N Roll : Ce sont des sources d’inspiration ces groupes là ? 

Julien : Oui. Du coup, j’aime beaucoup ces phrases. On les avait déjà prévues avant, puisqu’on avait statué en répète que ça pourrait coller, et Karen a dit « Ben, oui. Ça me fait plaisir de faire ça. »

Karen : Oui. Le truc c’était : « Oui ! des vocalises orientales ! » 

Art’N Roll : Il n’y a pas d’autres voix sur l’album, il n’y a que la tienne ? 

Karen : Non. Il y a Flo. 

Art’N Roll : Il y a Flo, mais, je veux dire en chant clair ?

Julien : C’est toutes les siennes d’ailleurs. Il y en a plusieurs, mais c’est toutes les siennes. 

Karen : On est plusieurs dans ma tête. 

Art’N Roll : Alors avec Flo, vous avez parlé du son de Draconian qui est votre source. Alors, moi j’ai pensé à un autre groupe. C’est Theatre of Tragedy ?

Clem : Oui. Forcément. 

Art’N Roll : …les précurseurs du style. 

Karen : En termes de chant féminin, ce n’est pas le même style quand même. Je n’en ai pas entendu tant que ça, mais, il me semble qu’elle est en voix de tête. 

Clem : Il y a une alternance  chant growlé et chant clair.

Karen : Oui. C’est pour ça que je parle de chant féminin, ce n’est pas la même technique. C’est important.

Art’N Roll : C’est n’est pas forcément le style de chant dont je veux parler, mais à l’écoute tout de suite ça nous vient à l’oreille. 

Clem : Il y a une certaine filiation avec des groupes comme ça. Comme Tristania, même si ce n’est pas forcément les groupes qu’on écoute le plus, ou qui nous ont le plus influencé. Je pense qu’on a le même pot commun d’influences que ces groupes, et au final, on arrive à trouver une certaine filiation, même si…

Julien : Et, quand on a été baignés dans des groupes heavy, qui n’ont rien avoir, mais que tu mélanges ça avec des influences autres, effectivement, tu retrouves certainement une même façon sonore d’aborder les choses et un rendu. À notre insu quelque part. 

Art’N Roll : C’est très rare des groupes comme vous en France à l’heure actuelle. 

Clem : Il y a eu une grosse mode sur ce type de groupes, après c’est un petit peu retombé dans les oubliettes, je dirai.

Clem : Dans le doom, il y en a assez peu, même si la vague commence à revenir un peu. On en retrouve maintenant, mais c’est un genre qui était vraiment passé de mode ces quinze dernières années. 

Art’N Roll : Vous avez votre chaîne YouTube où vous présentez chaque morceau un par un ? C’est un nouvel exercice pour un groupe, c’est rare de voir ça ?

Karen : Oui ! C’était très intéressant à faire. 

Art’N Roll : C’est mieux que de lire quand on va recevoir l’album ? 

Julien : C’est une super idée de Clem qui va en parler. 

Karen : Ce sont des choses différentes, mais je vais laisser Clem…

Clem : Disons que ce que je trouvais intéressant, étant un peu extérieur, parce que je n’écris pas les textes, mais en les lisant et en les faisant parler de leurs textes, je trouvais ça intéressant que l’auditeur et le lecteur puissent avoir un éclairage des auteurs sur leur texte. Parce que, quand on les lit de prime abord, on ne se rend peut-être pas forcément compte qu’il y a un double sens de lecture, ou certaines références qui nous échappent, on ne maîtrise pas tout. Que l’auteur des textes qui nous donne, deux, trois, petites clefs, je pense que ça encouragera les gens à y revenir après, et, à essayer de creuser un peu plus que le simple fait d’avoir lu les paroles dans le livret et puis à un moment d’écouter la musique.

Julien : Surtout quand on affirme un style. Alors, c’est vrai que sur de la musique à base de textes en anglais, tu as la musicalité de l’anglais. Mais, pense qu’il y a beaucoup de gens qui écoutent de tout – moi le premier – il y la chance pour un auditeur, francophone forcément, de se dire, à un moment donné je peux aller voir, parce que c’est audible, et, d’aller creuser le texte. Oui. Je pense que c’est bien cette idée de Clément de dire : « Si ça vous intrigue, allez voir comment c’est construit. » On vous donne un peu l’eau à la bouche ! 

Julien : Et, pour nous, c’est une fierté quelque part de le faire. 

Karen : Tous les deux on a un amour de l’écriture, on aime ça. C’est un moyen de défendre notre travail et de dire qu’on met toujours un peu de nous dans les textes. Pouvoir aller défendre nos bébés c’est sympa. C’était une très bonne idée ces vidéos track by track.

Art’N Roll : On peut parler de la pochette ? 

Karen : Oui ! 

Art’N Roll : Qu’est-ce qu’elle représente ? Alors, c’est en rapport avec la mythologie grecque ? 

Karen : Oui. C’est Écho et Narcisse ! C’est une peinture de John William Waterhouse qui est un peintre préraphaélite. La peinture d’origine est beaucoup plus colorée, on voit bien les belles nuances de couleurs qui sont très claires. On a voulu quelque chose qui soit plus dans l’ambiance de l’album, donc on a joué tout simplement sur la luminosité, la saturation, pour arriver à quelque chose qui soit presque du noir et blanc, mais pas tout à fait, pour avoir un décor sombre qui accompagne visuellement l’ambiance de cet album. 

Art’N Roll : Quand on regarde le visuel, on sait à quoi s’attendre. 

Karen : Voilà.

Art’N Roll : La première fois que j’ai eu l’album entre les mains, je me suis dit : « ça ce n’est pas du thrash ! » Là, il va falloir que je m’installe dans le canapé et que j’écoute tranquillement, parce que là on ne va pas rester debout. 

Karen : (Rires) 

Julien : C’est vrai que c’est cohérent. Cette pochette d’album est cohérente avec l’image du contenu et du fil conducteur qu’on a voulu y mettre. Tout à fait. 

Art’N Roll : Vous avez onze titres, vous avez des ressources pour le prochain ? 

Julien : Oui. Oui. Il y en a déjà qui sont en stock qui ont été mis en stand-by, parce qu’il a fallu intégrer Éric, notre nouveau batteur, travailler en répètes pour les lives, parce que notre but c’est quand même de défendre l’album sur scène, donc ça demande du travail. Pour ne pas tout mélanger, ça a été notre manne, mais il y a au moins un canevas pour deux titres. Et après, il suffira qu’on appuie sur le bouton en disant : « OK. On va s’y remettre. » et on s’y remettra. Je pense qu’on ne demande que ça les uns, les autres. Reprendre la compo parce que, finalement, c’est un cercle perpétuel d’alimenter ce besoin de création.

Karen : Le processus créatif à titre humain, ça nourrit vraiment l’âme. 

Julien : Oui. Tout à fait. Il faut une pause pour ne pas être dans le dégoût, parce que c’est un accouchement quand même. 

Karen : Oui. Bien sûr. 

Julien : Et pour tout le monde, avec encore une fois, tous les écueils qu’on a eus, les aventures. Donc, il y a une pause, on va le défendre sur scène. On vit autre chose humainement parlant, et, il y aura un temps pour reprendre ça rapidement. 

Art’N Roll : En parlant de scène. Est-ce qu’il y a des groupes avec qui vous aimeriez jouer, partager ? Vous vous situez où à l’heure actuelle dans la scène metal ?

Clem : Aujourd’hui, je nous considère comme un groupe émergent, même si, effectivement, on a dix ans d’existence et trois albums. On n’est dans ce créneau du « doom » que depuis 2020, donc, on est à un moment de notre parcours où on doit faire nos preuves. Ça va passer par la scène. 

On a eu la chance de faire deux très belles dates avec, des groupes français, à Nantes, on a joué avec Lux Incerta, Maudits et Conviction, qui sont trois groupes de doom, hyper différents, hyper éclectiques et talentueux. On a joué avec un groupe suisse qui s’appelle ELR à Lyon pour notre release-party, qui a encore un registre différent. L’optique c’est de multiplier les scènes et les expériences, se faire plaisir, faire connaître la musique et l’album. Après, on verra pour la suite. Si on avait le bouton magique pour faire une première partie d’un groupe, les références seraient assez évidentes, ce serait des groupes comme Paradise Lost, My dying Bride, Katatonia ce genre de groupes-là.  Des groupes culte qui font partie de nos influences. 

Julien : Draconian. 

Clem : Maintenant, on n’en est pas encore là dans notre parcours, je pense. 

Art’N Roll : Quels sont vos futurs projets dans l’immédiat ? 

Clem : Essayer de jouer et de trouver un maximum de dates, parce qu’aujourd’hui dans le contexte actuel c’est assez compliqué pour les groupes comme nous de se faire une place, autrement que de passer par la case du live, donc, on va vraiment essayer de multiplier les dates. On a déjà une date à Lille programmée le 10 juin avec Alwaid, qui est un groupe lillois, et Ethereal Darkness qui est un groupe belge, qui vient de gagner le tremplin pour jouer Alcatraz, donc un groupe de talent et prometteur. On espère réussir à caler une deuxième date, peut-être le lendemain, en Belgique ou dans le nord de la France. Et puis, partout où on trouvera un promoteur pour nous faire jouer. 

Art’N Roll : Surtout défendre cet album qui vient de sortir ?

Karen + Clem : Le 22. 

Art’N Roll : Le 22 avril chez M&O Music c’est ça. 

Karen : Oui. Tout à fait. 

Art’N Roll : Vous cherchez un label ? 

Clem : pour l’instant on a signé un contrat avec M&O pour celui-là. Maintenant, on verra où le vent nous porte sur le deuxième album et comment celui-ci il a été reçu ? Parce que c’est pareil, les modes de consommation de la musique changent aussi aujourd’hui. 

Art’N Roll :  Quel est votre état d’esprit sur le mode de consommation de la musique actuellement?

Clem : Aujourd’hui on a assumé une sortie album, mais, une sortie comme celle-ci, financièrement ce sont des investissements qui sont quand même importants. C’est de plus en plus compliqué de rentrer dans nos frais sur ce type de sortie-là. On voit qu’aujourd’hui le mode de consommation c’est plus le streaming et le titre par titre sur des playlists avec des clips à chaque morceau. Donc, après, on a décidé d’assumer cette sortie sur le format album, si ça marche et qu’il y a une demande pour le prochain il n’y a pas de raison qu’on change, mais, si effectivement, on en ressent le besoin, on changera peut-être notre mode de fonctionnement pour coller plus avec l’époque aussi. 

Art’N Roll : C’est vrai que l’époque n’est pas facile pour un groupe en ce moment ; il y a beaucoup de sorties. 

Clem : Il y a beaucoup de sorties. Il y a de moins en moins de lieux de concerts. Il y a beaucoup de tournées qui sont reportées, les salles sont pleines sur un an, deux ans. 

Julien : Et pour certaines elles ferment et disparaissent aussi. 

Clem : C’est devenu très compliqué pour les groupes comme nous de réussir à se produire aujourd’hui. 

Art’N Roll :, je  conseille à tous les fans metal et de musique en général parce que là, avec les grands solos de guitares que vous avez sur certains morceaux on se croirait à écouter du Pink Floyd !

Clem : On a beaucoup de retours de gens qui n’écoutent pas du tout du metal et on a des retours très positifs de ces gens-là, qui effectivement, accrochent à la musique alors que ce n’est pas du tout leur musique habituelle. Donc, voilà, pour les gens un petit peu curieux, allez-y ! Écoutez, vous n’êtes pas à l’abri que ça vous plaise. 

Art’N Roll :  Un dernier mot pour Art’N Roll si vous avez un message à faire passer ? 

Julien : C’est pour toi le dernier mot. 

Karen : Pourquoi moi ? (rires)  Allez écouter l’album et puis venez nous suivre sur les réseaux sociaux. On va continuer à publier du contenu pour défendre cet album et vous faire découvrir notre univers. 

Julien : C’est important de rebondir là-dessus. Satisfaire un public metal c’est bien et on en est fiers ! Et, si ça marche sur les critiques qui attendent notre devenir quelque part, par rapport à ce qu’on a fait avant, mais, je trouve, qu’effectivement c’est accessible. Ce n’est pas inutile, si on peut, à un moment donné, d’ouvrir ça, de permettre à des gens qui ne sont pas au départ dans le metal à tout prix, de découvrir cet univers qui reste auditivement accessible. Même s’il faut être initié quand même à des guitares… voilà. Je trouve que c’est bien. Ce serait déjà une fierté qu’un public…

 

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