Art’N Roll : Pour commencer, peux-tu me présenter Knuckle Head ?
Knuckle Head : C’est du Dark country, on est juste 2, une gratte et une batterie. C’est un gros mélange de Stoner, Sludge, Doom, Country, Hard Rock, Heavy Metal, Country Blues, Hard Blues. Tu mets tout ça dans un gros mixeur et tu obtiens du Knuckle Head. Est-ce que tu as tout suivi ? (Rire)
ANR : Lors de l’écoute de l’album j’ai pu constater que l’on passait par tout type d’émotion. Est-ce que c’est dû à vos influences ?
KH : Je pense que les influences jouent parce que Jack à la gratte, a ses influences à lui. Chez lui ça sera plus Doom comme Conan, Electric Wizard ainsi que du Sludge.
Moi je vais plus être dans le stoner et dans la Wave avec Black Sabbath et Depeche Mode par exemple.
Du coup tu as cette espèce de grosse harmonie qu’on a tous les 2. Pour ce qui est de la country, on aime tous les 2. Du coup, ça permet de se fixer sur des bases. En tout cas, musicalement on arrive à s’accorder sur Johnny Cash ou Willie Nelson. Et pour le reste, je pense que c’est l’énergie qui fait que le morceau devient plus ou moins violent. Et tout ce qu’il va y avoir derrière, c’est une question de vécu ou de façon dont on compose le titre et dont on le joue. Quand je compose, je voyage et il y a beaucoup de gens aujourd’hui qui m’ont dit que lorsqu’ils nous écoutaient; ils voyageait aussi.
ANR : Tu me dis que la composition ça te fait voyager, comment vous composez ? Est-ce que le COVID a changé votre façon de faire ?
KH : On est indépendant, du coup quand on sort cet album-là, quand on remonte les vinyles, quand on commande le merchandising, quand on en fait, on fait les colis pour la poste donc prépare les sites web, l’application mobile parce que c’est le travail de Jack. Moi j’ai tout le côté avec mon patron. Relation avec le client, tous les choix de date, les mails. Tu dois encore tourner les et tu dois encore tourner à faire des vrais concerts, plus aller en studio et créer l’album. Tu doutes bien que Ça aurait été un peu compliqué de tout faire pour l’année 2021.
Après on m’a dit, que s’il n’y avait pas eu le COVID il aurait été moins bon. Ce que je pense aussi mais le COVID a bien fait les choses et maintenant on est un peu plus tranquilles.
ANR : Vous avez votre propre label. Quelles ont été les motivations premières pour monter votre propre label? Quels sont maintenant les forces et les faiblesses du fait d’avoir son propre label ?
KH : Pourquoi un label? pour la liberté!
On a le choix du style, le choix de la création, de la musique et ça, c’est une énorme force. Et pour ce qui est de faiblesse, je pense que nous n’en avons pas. Je n’ai aucune faiblesse parce que tout simplement on est 2, on gère tout et c’est un peu comme dans un couple. On s’entraide à chaque fois. On a toujours fait ainsi depuis 7 ans sans jamais rencontré de soucis. La seule faiblesse qu’on pourrait avoir c’est que parfois c’est compliqué, mais c’est plus le coté business et non d’un point de vue artistique.
ANR : On a pu découvrir le clip « Burn »qui est une très belle production. Comment avez-vous bossé dessus et qui s’est occupé du scénario, de la réalisation ?
KH : On écrit tout en script, on fait une vraie BD. À côté, je suis tatoueur, j’ai mon shop à Colmar. Je fais une espèce de caricature. Je décide ou j’écris ce que je veux et je montre ça à Jack et on écrit les différents plans ensemble. Ensuite, on envoie ça à notre équipe parce que malgré tout, on est tous une famille dans le groupe. Mon père, qui avait une très grosse entreprise de couverture zinguerie m’a toujours dit, le secret, c’est d’avoir une très bonne entente au boulot et il ne faut jamais la perdre. Du coup, vu qu’on reste quand même indépendant, l’entente c’est important pour une bonne cohésion d’équipe car le but c’est de ne pas changer d’équipe.
https://www.youtube.com/watch?v=jmCKyIWVpWc
ANR : J’imagine que pour la pochette, ça fonctionne un peu pareil ?
KH : On a bossé avec Vaderetro de Paris qui a bossé pour le Motocultor et le Hellfest, ils ont travaillés aussi avec Kverletak et Kadavar.Ce sont des artistes très calés dans le dessin très sombre. Ça correspondait parfaitement à notre demande.
ANR : C’est vrai que cette pochette met bien en avant ce côté dark country et l’univers occulte.
KH : Tu vas prendre du Mad Max, parce qu’on a quand même tourner le clip où tu te retrouves dans un monde post-apocalyptique car l’histoire de l’album, c’est après une espèce de fin de la civilisation, il reste très peu de gens. Tu mets ça avec un très bon Tarantino. Et tu mets un peu d’occulte et de magie, et effectivement tu obtiens cette espèce de contenu. On est parti du fait que si tu n’as presque plus de civilisation et qu’on doit faire quelque chose, ce que les gens sont plus sensibles de croire, c’est à la spiritualité. Ça sera la seule chose dont ils auront besoin, parce que de toute façon, il y aura plus rien autour. Du coup la pochette d’album est une vraie invitation.
C’est la même chose que sur scène quand tu vois la scène on a tout qui est exactement représenté comme sur la pochette. Tu as les deux statues et sur scène tu as Jack qui est à gauche et moi à droite, tu as cette invitation à venir au fond de ce tunnel de ténèbres et de noirceur, tu peux atteindre les montagnes un peu plus loin ou tu as ce ciel très planant. Je trouve que c’est pareil en concert, c’est comme si on pouvait représenter fantastiquement en image un concert de Knuckle Head.
ANR : Dans l’album il y a un duo avec Albert Bouchard membre fondateur de Blue Öyster Cult, comment s’est passée la collab ?
KH : C’était incroyable comment ça s’est passé. Si tu veux, moi, je suis collectionneur de vinyles et quand on a rencontré Dominique Bérard, il m’a demandé quels étaient mes groupes préférés. Je lui dis que c’est Depeche Mode, Black Sabbath et enfin Blue Öyster Cult . Et apparemment lui aussi, on a d’ailleurs tous les vinyles et surtout il me répond qu’il les a produit pendant 15 ans.
Donc quand on a commencé le nouvel album, je suis allé le voir, je lui demandé s’il pensait qu’il y aurait moyen de faire un feat avec. Il m’a dit bien connaitre Albert Bouchard et qu’il allait voir avec lui. On a reçu un mail 4 jours d’Albert Bouchard qui disait que le titre était dingue et que ce serait un honneur et un plaisir de de pouvoir participer à ce projet. C’est ma plus grosse fierté de tout l’album.
ANR : Pour finir, est ce que tu as d’autres activités artistiques que la musique et le tattoo ?
KH : J’ai écrit un bouquin qui sortira bientôt. Une autobiographie. Je vais parler de comment je suis devenu aussi tatoué. C’est un peu aussi pour que les gens puissent changer de regard et d’expression. Pour l’instant on est en train de regarder avec les éditeurs, la communication sera faite sur les réseaux.
ANR : Un mot de la fin ?
KH : Comme déjà dit à tout le monde, avec tout ce qui se passe. Gardez le sourire, vivez comme si chaque jour était le dernier. Et puis restez-vous même, surtout.