Eh bien, une chose est sûre, on l’aura mérité ce Hellfest. Après 2 reports et 3 ans d’attente à cause de « C » le maudit (le virus dont on ne peut plus prononcer le nom), nous voici donc enfin de retour sur la plaine de Clisson.
J’avoue, je commençais à ne plus trop y croire, au point que j’avais déjà en tête l’idée d’un 3ème report. Mais ça y est, on y est et on retrouve enfin notre petite sauterie estivale annuelle pour une édition qui a décidé de vraiment marquer le coup en programmant 2 weekends de festival d’affilé, soit 7 jours de musique (parce que oui, en été, le jeudi ça compte aussi comme un jour de weekend), avec au total plus de 350 groupes à l’affiche et je ne compte même pas les nombreuses animations prévues entre les 2 pour les warriors qui ont décidé d’enchainer les 2 festivals.
Mon respect d’ailleurs à ces marathoniens. Moi après un weekend, j’ai jeté l’éponge (faut dire aussi que ça commence à faire cher et qu’il y en a qui bosse lundi arrête de me juger non mais ho).
Histoire de donner un peu de piment à cette fête de l’enfer, on apprend quelques jours avant que la météo annonce une canicule monstre et pas de bol pour nous, elle ne s’est pas trompé cette fois. Il a fait très, très, TRÈS CHAUD. Au point que plusieurs aménagements de sécurité ont dû être faits en dernière minute, comme le rajout de dispositifs d’humidification (des camions de pompiers et des brumisateurs géants en gros) et l’autorisation exceptionnelle de boissons softs et gourdes venant de l’extérieur du site (fait assez rare dans un festival moderne pour être signalé). On l’aura vraiment mérité, je vous avais prévenu.
Bref, me voici presque fraichement débarqué sur le site, juste le temps de prendre le petit cidre de circonstance que ce phénomène YouTube qu’est Frog leap commence son show sur la Mainstage.
Si vous suivez un peu les créateurs typés Metal sur le net, vous avez probablement déjà entendu parler de cette chaine qui reprend plein de classiques Pop ou Rock à la sauce… ben Metal du coup (c’était assez évident hein). C’est assez plaisant de voir ce projet être devenu avec les années un véritable cover band bien musclé et super efficace sur scène.
On aura donc droit à un enchaînement des classiques qu’on a pas l’habitude d’entendre joués ensemble avec des morceaux comme Party rock anthem (LMFAO), le générique de Ghostbusters, « Eye of the tiger » (Surviror… ouais la chanson de Rocky, voilà), mais aussi du Prodigy et autres joyeusetés.
Bref, il n’est encore que 11h du matin, c’est déjà la grosse fête et bordel ça fait du bien. Ah et il y a un gros lapin sur scène (un mec déguisé qui harangue la foule, pas un VRAI lapin, suis un peu).
On court s’abriter du soleil sous le Altar pour un ambiance du coup beaucoup plus sombre avec les français de Necrowretch. Les sauvages de Valence nous accueillent avec leur Death old-school bien criard et radical, parfois à la limite du black Metal par moment. Je n’ai pas eu l’occasion d’écouter leur dernier disque mais j’avais pas mal accroché à « Satanic Slavery », leur précédent album dont les morceaux passent à merveille en live.
Le groupe nous donne cette sensation de voyager au cœur de l’époque du Death de Tampa (dont le fan de Morbid Angel que je suis écoutera toujours avec nostalgie et réflexion de boomer parce que c’était mieux avant) avec un petit arrière-goût de Slayer par endroit (les vestes à patch semblent ravies d’être là). La foule est encore un peu timide mais déjà réactive et on passe un bon début journée.
Petit passage au loin pour regarder Enforced qui joue son Thrash-Death crossover lui aussi bien old-school devant un chapiteau déjà mieux rempli et a une patate visiblement communicative.
Après une petit collation bien mérité, retour sous un temple bondé pour assister au retour du culte des Grands Anciens voués par les Bordelais de The Great Old Ones.
Après une prestation remarquée il y a 4 ans, ça fait du bien de revoir le groupe plus haut sur l’affiche avec un nouvel album à défendre. Le groupe est visiblement très content d’être là et nous balance un show très dense et oppressant avec ces 3 guitares sur scène qui arrivent sans peine à rendre vivant le chaos rampant que TGOO nous propose déjà sur disque. Avec leurs traditionnelles toges à capuche cérémonielles, le concert a des allures de grande messe solennelle sans tomber pour autant dans le kitch. On est véritablement happé, voir hypnotisé, par ce show et la sensation de partir en transe est bien présente. Les tripes ont vibré et ce n’est pas juste à cause de la chaleur qui cogne déjà sévèrement.
Tentative de retour devant la Mainstage pour votre serviteur qui découvre Opeth en live pour la première fois. J’avais certes déjà écouté un disque ou 2 mais suis peu au fait de leur discographie. Ce sera donc plus qu’une bonne surprise et une solide découverte. Le show est impressionnant de précision et le choix judicieux des morceaux nous font voyager entre les différentes facettes du groupe, altérant rock progressif et métal extrême avec une facilité déconcertante. La réputation du groupe n’est pas usurpée et je comprends mieux pourquoi certains de mes potes sont obsédés par la bande d’Åkerfeldt. Ce frontman a une classe et un charisme naturel très impressionnant, je dois bien le reconnaitre.
J’avoue avoir loupé le début de Rotting Christ après avoir un peu fondu quelque part dans l’espace presse mais on reprendra consistance humaine plus tard. Le groupe fait preuve d’une grosse présence scénique et maîtrise particulièrement bien la foule, ne se contentant pas de juste enchaîner les morceaux.
La déco scénique est sobre mais efficace (enfin, si on peut qualifier de « sobre » un aussi grand backdrop… Sérieux, elle va jusqu’au plafond cette tenture-là?).
Encore un groupe dont j’ai dû vaguement écouter 2-3 fois vite fait que je découvre sur scène et qui me fout une grosse claque. La découverte fait donc bien plaisir et le groupe bénéficie d’un excellent son en façade, ce qui ne gâche rien.
La nuit commence à tomber et l’annonce pour le lendemain de températures un poil plus élevées me conforte dans l’idée que ça ne sert à rien que je m’éternise ce soir, n’étant pas très motivé à devoir attendre jusqu’une heure du matin pour des groupes qui m’intéressent vaguement de loin.
Mais je n‘ai pas résister à l’envie de voir un petit bout d’At the Gates qui profite d’un excellent son et d’un public réactif pour donner un show certes classique mais très efficace. Encore un groupe que j’ai découvert sur le tard malgré son statut culte mais qui n’est clairement pas usurpé.
Allez, au dodo, demain, il y a encore du beau monde.