On arrive relativement tôt sur le site ce samedi matin pour faire la découverte d’Artùs sur la fin envoûtante de leur show. Je ne savais pas à quoi m’attendre, j’ai été intrigué puis envouté par l’ambiance très particulière créée par ces petits gars de la Gascogne. Difficile à décrire mais particulièrement prenante est la musique de la formation.
Je serais toujours agréablement surpris de constater que les groupes Folk semblent toujours trouver une petite place de choix dans le cœur des metalleux.
Les sauvageons un peu potaches de Brutal Sphincter enchaînent dans un registre moins subtil avec leur Grindcore bien sale comme il faut. Malgré l’heure encore matinale, la Altar est déjà bien rempli et ça tabasse déjà très sévèrement. Je demanderais bien pourquoi tant de violence au petit matin mais je demanderais alors aussi… Pourquoi pas ?
La musique bourrine et sans aucune forme de concession du quatuor belge est d’une efficacité redoutable sur scène et leurs 2 chanteurs se revoient la balle et dynamisent bien le bordel instantané qui accompagne leur prestation peu subtile mais très maitrisée. Ah oui, sans grand surprise, c’est le bordel dans le pit, au point de voir celui-ci déborder en un énorme circle pit autour de la régie et un vilain wall of death en fin de set. Une chose est sûre, la dance du crabe (je ne vois pas comment qualifier autrement cette danse saugrenue des chanteurs) est communicative (t’as juste l’air con mais ce n’est pas grave, c’est un concert de Grind après tout).
Des cors de guerre raisonnent au loin…Enfin pas si loin que ça vu que c’est juste le chapiteau à côté… Il semblerait qu’on change de registre pour accueillir les troll-métalleux d’Aktarum.
Le folk-Metal épique et ultra festif de la formation belge (certains diront que je suis de parti-pris mais je nierai tout) fonctionne à merveille sur scène et la bonne humeur et l’énergie du groupe est vraiment communicative.
Le public est présent en masse et enthousiaste, au point que ça déborde presque d’une Temple bien rempli. Ça harangue la foule, ça danse dans le pit, ça saute dans tous les sens où qu’on regarde, ça tape dans les mains (presque) en rythme, etc. Bref, le clan belge était visiblement attendu par beaucoup de monde et ça se sent. Ah oui, au moment où je prenais des notes, j’ai même croisé une chenille (les gens en file, pas l’animal).
Le ton est à la fête mais la prestation n’en est pas moins précise. Les trois voix sur scène se complètent à merveille, la rythmique cogne sévèrement, les mélodies sont épiques et le son rend justice à leur prestation. Un groupe à définitivement découvrir en live !
Je profite d’être juste à côté, pour faire un passage sous le Altar pour jeter un œil aux poètes testostéronés de Rectal Smegma (le Grind ne déçoit décidément jamais quand il s’agit du langage imagé) qui, à l’image de leur ignoble backdrop ne sont pas là pour être fin ou subtil. L’imposant chanteur a probablement plus de muscles que la moitié du pit réuni et ça cogne vraiment dur.
Je dois malheureusement écourter mon passage car on m’attend pour une interview avec Red Mourning (ça arrive bientôt chez Art’n roll, abonne-toi).
Retour sur le site pour un bref passage au Valley pour voir la fin du concert de Me and that Man.
Pour ceux qui ne connaissait pas, ce projet est une collaboration assez inattendue entre Nergal (frontman de Behemoth) et le musicien Britannique/Polonais John Porter qui jouent une sorte de blues folk assez sombre mais définitivement loin de ce que l’ont pourrait attendre d’un leader de la scène métal extrême. Et même si c’est un peu déroutant de voir Nergal jouer du blues à papa, la formule fonctionne étonnamment bien et la prestation est de qualité.
On se décale de 2 chapiteaux car c’est maintenant au tour des vétérans du métal extrême français de Loudblast de défendre leur nouvelle setlist sous un Altar blindé et suintant (je n’exagère pas, je n’ai jamais autant sué de ma vie en restant statique).
Nous avons droit à une intro inquiétante au son d’une boîte à musique cassée et de percussions horrifiques du plus bel effet pour accueillir nos darons favoris.
Le son est impeccable et le groupe a beau avoir 35 ans de carrière, l’énergie est présente et le public a répondu en masse pour les soutenir. C’est parti pour une setlist variée naviguant entre les différentes époques du groupe, alternant les classiques et les nouveaux morceaux issus de leur dernier effort « Manifesto ».
Le groupe est très en place, mené par un Stef Buriez particulièrement en forme malgré la chaleur désormais étouffante qui joue avec un public réactif et motivé.
On aura d’ailleurs droit à du gros wall of death et à une belle ovation sortie de nul part en fin de set qui me manquera pas de laisser une émotion palpable sur scène.
Petit détour par la Mainstage (je me passerai de refaire des commentaires sur la température, on est tous d’accord à ce stade qu’on évolue depuis 2 jours dans un four à chaleur tournante) pour découvrir Rival sons. Je suis, j’avoue, un hérétique qui ne les connaissais que de nom donc j’y suis allé pour découvrir.
J’avoue que ce cocktail de rock psychédélique remis à la sauce moderne fonctionne très bien sur scène et nous laisse ce petit arrière-goût de Woodstock avec moins de drogues (encore que, je n’ai pas contrôlé leurs urines et… je vais arrêter cette blague douteuse avant qu’elle ne déborde).
Le chanteur est très impressionnant sur scène et le show me laissera un bon souvenir donc, belle découverte !
“Women in France are the most beautiful in the world and easy to f*ck”, “France is the land of nichons and my chanteur is a petite bite”.
C’est donc avec ce genre de vannes peu subtiles mais finalement très en accord avec le propos du groupe que Steel Panther a décidé de ponctuer sa prestation sur la Mainstage.
Voilà, le ton est donné mais pouvait-on espérer autre chose d’un groupe qui a écrit des titres comme « Glory Hole »? Mais je dois bien admettre que leur humour (très) gras et leur glam rock revival est toujours aussi efficace sur scène. C’est un enchaînement continu de tous les clichés possibles du glam mais tellement maîtriser qu’on se prête facilement au jeu.
Le set est diablement efficace et l’exécution est technique et maîtrisée. Sous des faux airs de br*nleurs (à la limite du cringe si on ne rentre pas dans le délire), les mecs savent vraiment jouer.
On regrettera quand-même quelques longueurs entre les morceaux, surtout quand c’est juste pour faire une énième blague de boules mais bon, ça fait partie du show je suppose.
Et j’avoue, l’imitation d’Ozzy pendant la reprise de Crazy Train m’a fait bien marrer (mais je suis bon public me dit-on).
On enchaine directement sur la 2ème Mainstage pour voir un des piliers du fameux « Big Four of Thrash » qu’est Megadeth, mené par le père Mustaine et son orchestre. Affublé d’une déco scénique assez impressionnante, avec un (très) grand écran sur lequel défilent les différents visuels du groupe et un gros mur d’amplis Marshall à l’ancienne, le groupe est visiblement en grande forme et je dois dire que le Line-up actuel est particulièrement efficace sur scène.
Une chose est sûre, le groupe aura vu passer un sacré paquet de musiciens talentueux dans sa longue carrière et ce n’est pas la présence de Dirk Verbeuren (dont la batterie est perchée entre les murs d’amplis) ni la présence du fabuleux Kiko Loureiro à la guitare qui contredira ce fait.
Dave Mustaine n’est, certes, plus tout jeune mais assure le show. Ça joue très bien et on aura droit à un bon enchaînement de classiques. J’apprends d’ailleurs que le groupe donnera un 2ème concert pour le weekend suivant du festival. Décidément, les vétérans ont de la ressource.
Ah et le morceau « À tout le monde » a fait son petit effet, avec son refrain pour une fois bien scandé par une foule qui sait le chanter avec le bon accent.
On apprend, sans trop de surprise, que le feu d’artifice du jour est annulé pour des raisons évidentes de sécurité et que les autorités locales ont interdit toutes les activités prévues (excepté le festival évidement) pour éviter tout risque supplémentaire. On sera d’autant plus heureux de sentir enfin un peu d’air frais commencer à circuler à la tombée de la nuit, ainsi qu’une légère baisse de température.
La fin de journée se profile doucement pour votre serviteur mais je ferai quand-même une grosse découverte chargée en tripes avec la prestation transcendante de Skald et son folk scandinave hypnotique. J’apprends d’ailleurs en écrivant ces lignes que le groupe est en fait français mais ce sont dans des influences beaucoup plus nordiques que baigne la musique de la formation.
Une excellente surprise et prestation magistrale portée par une scénographie très riche et une multitude d’instruments traditionnels.
Je le mentionnais déjà plus haut dans ce texte, mais les groupes Folk trouvent toujours une petite place de choix dans le cœur des metalleux.
On se rapproche doucement de la fin de ce 2ème jour et je dois bien admettre que je ne suis pas forcément le meilleur client pour les grosses têtes d’affiche de festival. Et ce n’est même pas que je préfère les groupes underground (bon allez, juste un peu), c’est juste que l’idée de devoir squatter une barrière devant la scène pendant 6h en subissant toute une programmation qui ne m’intéresse pas des masses en plein soleil n’est pas forcément mon truc (et avec ma peau blême, je risque souvent de mourir par cuisson et déshydratation soit dit en passant).
L’autre option étant de voir le groupe à 2km de la scène en devinant vaguement ce qui se passe sur les écrans entourant la scène mais c’est tout de suite moins organique. Petit coup de chapeau quand-même à l’excellente production vidéo qui couvre les diverses scènes pour les gens d’1m12 comme moi pour qui être dans la fosse ne sert pas à grand-chose, sauf si vous aimez regarder le dos trempé de sueur du mec super grand qui vient toujours se mettre devant moi p*tain, ils me font bien ch*er l’équipe de basket de Clisson qui est TOUJOURS devant moi là, m*rde c’est chaque année pareil b*rdel de c*l…. Bref, je ne vais plus devant en festival.
Mais je ferai toujours l’effort de me rapprocher un peu pour l’énorme machine scénique qu’est devenu Ghost. C’était d’ailleurs LA tête d’affiche qui m’avait marquée lors de mon premier Hellfest en 2016, sachant que j’étais tombé amoureux du groupe quelques jours avant de les voir en écoutant l’album « Meliora » en boucle sur le chemin du festival.
C’est donc le grand retour de Papa Emeritus et ses goules anonymes devant la plaine de Clisson pleine à craquer pour défendre leur dernier effort studio « Imperia » (excellent album au passage).
Quand on revient un peu en arrière et qu’on aime ou pas leur évolution, on est bien obligé de constater l’ascension fulgurante du groupe, passant en quelques années de groupe prog rock psychédélique avec des costumes sympas à monstre de guerre qui remplit des arènes. Rien ne semble pouvoir arrêter la progression du groupe qui a d’ailleurs récemment ouvert pour la tournée de Metallica (quand tu es validé par les darons de la scène, fatalement, ça crédibilise encore plus ton propos).
Nous aurons droit à une scénographie énorme et une impressionnante prestation d’un groupe très juste et très classe. On pourrait être rebuté par le coté grand carnaval du groupe sur scène mais c’est justement là tout son charme : ça marche parfaitement sur scène.
Les nouveaux costumes des nameless ghouls sont particulièrement soignés (j‘ai un faible pour le look steampunk) et ceux-ci sont désormais à 8 sur scène pour soutenir les frasques de l’indéboulonnable leader Papa Emeritus.
Il y a eu pas mal de drama ces dernières années dans les coulisses du groupe (enfin avec les ex-membres du coup) mais on sera heureux de constater que ni le show, ni la musique n’en a souffert, bien au contraire. Les 2 derniers albums furent très marquants et ceux-ci sont d’autant plus mis à l’honneur sur scène avec le line-up actuel. On aura d’ailleurs eu une setlist variée et un beau duel de guitares à l’ancienne parce que de mon temps on faisait comme ça et donc c’est forcément mieux (je vous ai dit que j’étais un boomer ?).
Petit bémol toutefois en fin de live quand la voix de Papa a décidé de se faire la malle sur la dernière chanson, mais je pense que les conditions météo n’auront pas épargné beaucoup de cordes vocales ce weekend. Au moins on saura que lui, il ne chante pas en playback… (j’ai des noms)
Sur ce, on profite de la vague brise un peu rafraichissante pour rentrer dormir et récupérer des forces parce que demain, on attaque tôt.