Art’N Roll : En 2019, on a fêté vos 30 ans mais il s’est écoulé 5 ans entre « The Curse Within » et « Requiem », comment ça va depuis tout ce temps ?
Alain : Suite à la sortie de « The Curse Within, on avait enchainé une tournée française et ensuite européenne avec Cannibal Corpse. L’année des 30 ans on a enregistré un live qui est sorti en 2020 pendant la pandémie, donc pas forcément aidé à sa promotion et on revient en 2022 avec « Requiem » qui a été composé pendant cette pandémie.
ANR : Du coup, est ce que le fait de composer pendant la pandémie, ça a changé votre façon de faire ?
Alain : Ça a été un peu plus compliqué par rapport au fait qu’on travaille habituellement de manière à finaliser les morceaux en repet’. Donc là, forcément avec le covid, nous avions des restrictions kilométriques et on ne pouvait pas se voir autant que l’on voulait. Sinon dans le processus de composition ça n’a pas beaucoup changé car on échange les fichiers à distance. C’est Geoffroy et moi qui composons principalement donc on envoi les morceaux aux autres pour qu’ils s’en imprègnent et qu’ils puissent faire la finalité en repet . Là, le problème c’est que la finalité on ne pouvait pas la faire de manière assez régulière. On est quand même arrivés au bout du processus et pour nous c’était important de sortir cet album post covid.
ANR : Parles moi de « Requiem » qui est sorti le 21 octobre dernier ?
Alain : Sur « Requiem » on a eu à cœur de présenter le No Return de 2022. Avec le retour de Steeve on ne voulait pas faire un « Machinery 2 », on voulait montrer tout ce que le groupe peut faire en termes de musique. Donc on y trouve un panel de Death, de Thrash mais aussi de Heavy, même un peu de prog par moment. Il nous a semblé vraiment important de montrer aux gens qui nous suivent et ceux qui ne nous connaissent pas, cette diversité musicale, on ne voulait pas que l’album soit linéaire ou forcément à fond de A à Z.
ANR : Comme tu viens de le dire, cet album est marqué par le retour de Steeve, les reviews que j’ai pu lire, parle d’un retour aux sources, qu’en penses-tu ?
Alain : On a fait un concert la semaine dernière, par rapport à l’esprit de No Return actuel, on voulait bien montrer l’ADN de No Return qui est une partie assez agressive et l’album est globalement moins Death Melo, c’est clair.
Mais c’est quand même une volonté de notre de part de montrer toute la diversité du groupe. Cela étant, le retour de Steeve a-t-il joué dans cette évolution, je ne pense pas car la composition musicale s’est faite aussi de manière naturelle par rapport à ça et pas uniquement par rapport au retour de Steeve.
ANR : Quels sont les sujets abordés dans « Requiem » ?
Alain : Steeve parle de sujets de la société actuelle, ça peut être aussi bien des problèmes de religion, de politique même si nous ne sommes pas du tout un groupe politique, on est plus sur le non-engagement. On parle également de la condition des femmes, sur la désociabilisation que provoque l’avènement technologique avec notamment les smartphones et réseaux sociaux. Pour moi, c’est une perte de temps de passer du temps sur son téléphone, il y a tellement de choses à faire, à découvrir plutôt que de rester sur un écran.
Pour résumer, on parle des clichés de notre société.
ANR : On a pu découvrir le clip « The Only One », parles moi de la création de ce clip ?
Alain : On a choisi ce morceau car pour nous c’est un beau panel de ce que No Return peut présenter en 2022. Il y a un bon mix entre l’agressivité et la mélodie. On aime bien aussi les parties avec les samples qui peuvent donner une ambiance. On voulait aussi un clip qui sortait des clichés, super lisse avec des belles images, il y a aussi le coté cyber que l’on souhaitait mettre en avant par rapport au thème sur la technologie.
On voulait vraiment faire ressortir tout ça autant visuellement que musicalement. Pour le premier single on s’est dit que ça ferait une belle présentation du groupe en 2022.
ANR : Concernant la pochette, qui s’est chargé de la direction artistique ?
Alain : C’est Steeve qui l’a faite car il est polyvalent. Cette pochette a une double signification. Pour ceux qui connaissent l’album c’était un clin d’œil pour les fans de NO RETURN depuis plus de 20 ans où Steve était, parce qu’à l’époque il y avait aussi « Machinery » et il voulait faire le lien entre les deux périodes donc c’est vraiment pour les fans.
En plus, cette femme cyborg qui justement représente une évolution technologique mais on voit qu’elle n’est pas en très bon état donc c’est pour montrer que la technologie n’a pas forcément que des côtés positifs. C’est aussi pour que la pochette soit en lien avec les textes.
Alors, attention nous ne sommes pas anti avancée technologique car il se passe parfois des choses positives comme pour la médecine mais ça a des limites dans certains domaines.
ANR : Quels sont les projets de No Return ?
Alain : Pouvoir jouer en live le plus possible car pour moi c’est la base en tant que musicien. Malheureusement, il y a un embouteillage des salles avec toutes les tournées qui ont été reportées.
On ne va pas se mettre à composer tout de suite car on veut vraiment laisser sa chance à « Requiem ».
Et on aussi essayer de refaire un clip pour mettre un autre titre de l’album en avant.
ANR : Un mot de la fin ?
Alain : Merci et n’hésitez pas à écouter le dernier album et venez nous voir en concert.