HOT on the rocks!

interview de Asylum Pyre.

mercredi/08/02/2023
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Rencontre avec le groupe Asylum pyre  dont le dernier album sorti en avril 2019 avait procuré une nouvelle dimension dans le monde du metal et plutôt bluffant !! attendez vous à une suite logique  avec l arrivé de Call Me Inhuman le 24 mars .

Merci à Elodie de Aria promotion.

Interview réalisée le 1 février à la binouze de Paris.

Avec OMBELINE  DUPRAT (Chant)

          JOHANN    CADOT  ( guitare)

           THOMAS    CALEGARI (batterie)

Art’N’Roll : On va commencer par le début de ce cinquième album qui va sortir, avec ce premier single. Quel message avez vous voulu faire passer? et son  arrivée de cornemuse ?

Oxy : C’est, je pense, un titre qui représente bien Asylum tel qu’il est aujourd’hui, tel que le groupe est constitué et aussi les messages qui sont délivrés dans l’album ; il y a vraiment un message d’unité. Dans ce clip, de la façon dont il a été fait, comme tu as pu le voir, il y a énormément de gens qui nous ont rejoints. Ce sont des amis en premier lieu. Nous, on cherche vraiment à transmettre le côté fédérateur des choses, l’unité, pour pouvoir répondre à un problème en mettant en commun les savoirs des uns et des autres. Ce qu’on peut retrouver dans une chanson : tu écouteras The Teacher, The Scientist and The Diplomat.

Art’N’Roll : Oui. On en parlera plus tard. Il m’a interpellé.

Oxy : Oui. Je fais un préambule par rapport à ça, donc ce titre, à la fois dans ce qu’il raconte et dans sa forme, permet justement de porter ce message d’unité ; qu’on a essayé aussi de transmettre le 3 décembre, quand on a fait un concert au Covent Garden où tout le monde nous a rejoints sur scène, d’ailleurs le plancher ployait sous notre poids. C’était un peu inquiétant, je pense en matière de sécurité… si le mec de la salle…

Art’N’Roll : Vous étiez hors des clous !

Oxy : Ah ! oui, on était complètement hors de clous. Mais on était contents.

Art’N’Roll :. Ensuite vient le nouveau single The Nowhere Dance?

Oxy : C’est celui qui est sorti la semaine dernière. 

Art’N’Roll : Il est précisé de bien lire les lyrics, enfin la chanson en elle-même, j’ai essayé, mais si tu peux m’en dire un peu plus. Ça va tellement vite, on attend l’album pour pouvoir se faire une ideè?

Oxy : Vas-y Johann.

Johann : Oui, Nowhere Dance

Art’N’Roll : C’est sur les réseaux sociaux ?

Johann : Alors, il y a des petits clins d’œil aux réseaux sociaux ! Bien vu déjà. Très bien. Nowhere Dance s’inscrit dans le concept global de l’histoire du groupe qui parle de tout ce qui est combat pour l’environnement et puis de la prise de conscience de l’état de la terre. Finalement la Nowhere Dance c’est le moment où on commencera à danser au milieu de ruines, on se posera peut-être enfin des questions, quand il n’y aura plus rien.

Johann : Voilà ! Parmi tout ça il y a effectivement le côté, on pourrait entrer dans un grand débat philosophique sur à qui la faute, moi je pense que c’est un peu la faute de tous, à tous les niveaux. Parmi ça, il y a aussi ce côté très superficiel que l’on a tous de plus en plus aujourd’hui, dans la possession et dans notre relation aux réseaux sociaux, avec les like justement, sur lesquels il y a un clin d’œil. Sur le fait…

Art’N’Roll : Tu dis : « J’ai besoin de likes… » c’est ça ?

Johann : Voilà, c’est ça. Faire la fête et on en oublie les vraies choses et on est sur cette sorte de plaisir décalé dans le temps.

Oxy : Une sorte de plaisir immédiat aussi.

Johann : Une sorte de récompense immédiate du like qui te fait par contre perdre la joie de l’instant pour la diffuser…

Art’N’Roll : C’est ce que vous avez voulu dire dans ce clip.  Alors quand on voit la pochette de l’album qui sort le 24 mars, c’est proche du cannibalisme. C’est beaucoup plus fort. Vous étiez avec le numéro 4 dans la colère avec ce masque, et là, on voit une pochette assez forte par le réalisateur qui fait toutes les pochettes de Machine Head ? 

Johann : Alors, non, ça c’était sur l’album d’avant.

Oxy : Là, c’est Mickey de mythrid art!

Johann :  C’est effectivement une colère face aux êtres humains et à leurs comportements. Globalement, pour résumer c’est un peu ça. On pourrait en parler longtemps de cette pochette qui aussi prend du sens dans l’ensemble de l’histoire. Quand tu regardes dans le fond, il y a aussi le côté grands espaces qui peut être l’endroit où on fait la Nowhere Dance, ou l’endroit où on se retrouve pour danser Virtual Guns. Et puis, au-devant, cette guerrière qui est à la fois l’esprit de la nature et la cheffe de la rébellion, qui à un moment donné, a une envie de – je ne vais pas parler de vengeance – mais de dire quand même : « Putain bordel de merde ! vous allez arrêter vos conneries ! »

Art’N’Roll :  Et pourtant on a un titre, mais on voit toujours le numéro 5. Donc, c’est la suite du numéro 4. On voit quand même le numéro 5, comme Chanel, on pense toujours à ça. Ça ne vous embête pas ce genre de question ?

Oxy : Non, moi-même j’ai un parfum N°5 de Chanel.

Johann : Non. (Rires)

Oxy : Mais c’est vrai en plus.

Johann : Et puis, le numéro 4 c’était vraiment le clin d’œil au numéro 5 en fait, on l’avait appelé numéro 4, mais c’était vraiment ça parce que la pochette du numéro 4 était censée– être un top-modèle qui portait – d’ailleurs on l’a sorti avant le COVID – un masque comme objet de beauté. Et qui se parfumait avec du numéro 4 en fait. C’était un peu le clin d’œil de l’album d’avant.

Oxy : Après, c’est dans la continuité, nous on parle beaucoup d’écologie, du rapport de l’humain vis-à-vis de lui-même, etc., mais on n’a pas choppé la tendance actuelle et on est pas dans du green washing. C’est vraiment quelque chose qui a été développé par Johann depuis le début, puisque c’est quelque chose qui le porte depuis qu’il a commencé, même avant la musique. Disons qu’il n’y a pas une intention de récupération sur ce sujet-là, où aujourd’hui tout le monde absolument veut parler de ces sujets alors qu’ils n’en ont rien à foutre pour la plupart, il faut dire aussi ce qui est. Il y a cette continuité sur toutes les pochettes, vu qu’on évoquait les deux dernières, il y a toujours cette présence féminine : Gaïa, la planète terre. On est sur une continuité partie 5, donc on va voir pour la partie 6.

Art’N’Roll : La partie 6, la prochaine partie.

Oxy : Mais il y a quand même cette histoire-là, à voir comment Johann va décider de… s’il décide de tuer tout le monde ou pas. (Rires)

Art’N’Roll :Toujours  fidèles au Finnvox Studios en Finlande, pour quelles raisons ?

Johann : Pour le mastering.

Oxy : Pour le mastering, oui effectivement c’ est la deuxième fois qu’on fait appel à Mika Jussila.

Johann : En revanche, l’enregistrement a été fait un peu partout en Île-de-France et en France et mixé par un esprit italien aux Canaries.

Art’N’Roll : Studio Luca turilli?

Johann : Non. Ce n’est pas le même. C’est quelqu’un qu’on a rencontré lors de la tournée avec Luca, mais ce n’est pas quelqu’un qui travaille directement avec Luca Turilli.

Art’N’Roll : Aujourd’hui vous avez trouvé une cohésion parfaite pour vous ? On a remarqué que vous avez beaucoup changé, déjà de chanteuses?

Johann : Aujourd’hui le line-up est chouette – je ne sais pas si chouette c’est le bon terme – mais c’est vraiment cool.

Art’N’Roll : Il n’a pas bougé depuis le dernier album ?

Thomas ( batterie) : Oui, à une personne prés qui a été intégrée et une qui a changé de poste. Ça reste stable.

Johann : Il n’y a pas eu de départ.

Oxy : Il n’y a pas eu de départ.

Thomas : il n’y a pas eu d’éviction. C’est juste un changement de poste et une arrivée.

Johann : Oui. Et le gars qui fait le mix, Angelo, on s’entend super bien et on se comprend, vraiment c’est ça qui est chouette.

Oxy : C’est particulier à voir. Ils se comprennent, mais quand tu es extérieure je ne te dis pas  ! 

Thomas : On se comprend, mais surtout, pour avoir travaillé avec lui sur l’album précédent, je ne sais pas comment c’est venu. On sentait, est-ce que c’était une demande ou est-ce que ça s’est fait naturellement ? Il s’est vachement impliqué artistiquement dans le truc. Tout de suite c’était : « Bon, vous cherchez quelqu’un pour faire l’album ? » Johann a fait beaucoup de recherches avec des déboires, des gens qui ne répondent pas, qui font des réponses bof, pas très humaines dans le mauvais sens du terme. Et puis, là, il y a cette rencontre avec ce gars, qui comprend le délire, il rentre dedans et vraiment c’était comme un membre du groupe. Il faisait des propositions, il prenait des décisions, on peut lui dire les choses quand ça ne va pas.

Art’N’Roll : Il était investi.

Thomas : Oui, il était vraiment investi, moi ça m’a… C’était un truc vachement touchant quoi ! Et puis, du coup on lui laissait carte blanche et on pouvait lui dire quand ça allait, pas assez, ou trop loin. Il ne se braquait pas : il est toujours à la cool.

Johann : C’est un super souvenir, le jour où on a réalisé. On était ensemble, quand on s’est dit qu’on voulait bosser avec lui. On cherchait et on ne trouvait pas les bonnes personnes pour bosser avec nous. On a écouté ensemble un morceau qu’il avait fait et on s’est regardé et on s’est dit : « C’est cool ! C’est super cool ! »

Thomas : « Ce n’est pas possible ! »

(Rires)

Art’N’Roll : On est impressionnés par ta voix sur ce nouvel album.

Oxy : Merci c’est gentil.

Art’N’Roll : Sincèrement. Alors, je voulais savoir quel travail, par rapport à l’ancien, tu utilises plusieurs voix, chant lyrique, tous styles de voix, pop, lyrique… Avez-vous ajouté d’autres voix ou tu es la seule à chanter sur l’album ?

Oxy : Non, en voix féminine.

 Art’N’Roll : Tu participes au Projet Thérion !. Je me suis demandé s’il y avait des chanteuses de ce groupe dans l album?

Oxy : Non, non, pas du tout. J’étais toute seule, voilà. (Rires) Enfin, toute seule avec mes huit autres personnalités (Rires). La voix c’est un instrument, tu vas l’utiliser en fonction de ce que tu veux dire, la façon dont tu veux interpréter un mot, une phrase, donc tu choisis. Après, j’aime bien aussi m’amuser avec ma voix, faire des bruitages des imitations, je pourrais te faire le klaxon ! 

(Rires. Elle imite un klaxon.)

Oxy : Voilà.

Johann : Je le veux bien en sonnerie de réveil.

Art’N’Roll :  On passe du jazz au swing, mais tout en metal, speed metal, heavy metal...

Oxy : Bon après ça va avec la composition.

Thomas : Tout en chantant juste ! Incroyable ! ça n’a l’air de rien, mais… (Rires)

Oxy : Oui. Il n’y a pas le petit truc qui repasse derrière.

Thomas : Non, ça ne repasse pas au vocodeur derrière.

Oxy : Non, voilà, c’est comme une palette de peintre. Tu utilises des nuances et tu peins, tu vois ce que tu peux ajouter.

Art’N’Roll : On y voit plein de couleurs !

Oxy : Oui, oui, il y a plein de couleurs.

Art’N’Roll : Il est incroyable cet album. Sincèrement.

Oxy : Oh ! Merci !

Art’N’Roll :  Pierre-Emmanuel qui n’est pas là, dommage. Le fait qu’il soit passé de la guitare à la basse…

Oxy : (en chuchotant) C’est l’inverse.

Johann et Thomas : De la basse à la guitare !

Art’N’Roll : De la basse à la guitare ?

Thomas : Il a été promu, ne dis pas des trucs comme ça !

Oxy : Il a eu une promotion.

Art’N’Roll : Il est guitariste ?

Thomas : Non il est bassiste à la base, il joue aussi de la guitare.

Art’N’Roll : Mais il est guitariste aujourd’hui ?

Oxy Johann : Oui, oui. Mais il était à la basse sur l’album d’avant.

Oxy : Voilà, parce qu’il a bien travaillé, donc on l’a récompensé.

Thomas : Il a été augmenté.

Art’N’Roll :  Et pour quelle raison en fait ?

Oxy : Ah !

Johann : Parce qu’il n’y avait personne d’autre pour le faire.

Oxy : C’était un changement de line-up. C’est vrai ! Et puis il s’est reproposé, le projet lui plaisait et il avait carrément envie de continuer avec nous, sauf qu’il a dit : « je veux jouer de la guitare ». Ah !

Johann : Tu as juste oublié un épisode, c’est qu’effectivement il est parti à un moment donné.

Oxy : Oui. Il est parti. C’est pour ça qu’il voulait revenir.

Johann : Et voilà.

Thomas : Et entre-temps un bassiste avait été trouvé. Du coup il est revenu par la fenêtre. 

Johann : Nous on galérait à trouver un guitariste et un jour, il m’envoie un message « Tu sais que je joue de la guitare aussi ! » alors, là j’ai eu une petite larme d’émotion. « Ah ? »

Art’N’Roll : Il a trouvé une nouvelle voie ?

Johann : Oui, il le faisait déjà, mais on ne le savait pas. C’est vrai que c’est le premier album qu’il sort à la guitare.

Oxy : Oui, c’est vrai que tout à l’heure on nous faisait la réflexion qu’il y avait plus de guitares sur cet album-là. Johann en joue, mais il y a eu un vrai travail avec Pierre-Emmanuel. Pour chercher ce qui pourrait coller, avec un style qui est propre à PE, puisque chaque guitariste a aussi son style. Il y a eu cette liberté de la part de PE.

Thomas : Ça a changé quand même, parce qu’il n’est plus à basse. Pour moi, avoir bossé comme batteur avec PE en tant que bassiste, c’est encore complètement autre chose avec Damien. Même du coup en changeant de guitariste ça change tout, moi je trouve que ça a fait changer le groove du groupe au complet par rapport à l’album précédent.

Art’N’Roll : Les solos de guitares rendent une dimension encore plus palpable à l écoute?.

Thomas : Il sera content de l’entendre.

Art’N’Roll : Malheureusement il n’est pas là j’aurai bien aimé le rencontrer.

Johann : On ne lui dira pas parce qu’au bout d’un moment… (Rires) Tu sais les guitaristes, tu leur dis un truc… (Rires)

Thomas : Si on lui dit, il va nous dire : « C’est ce que je vous dis depuis des mois ! »

Oxy : On critique souvent les chanteuses en fait, dans ce groupe, la diva c’est le guitariste, tu vois. (Rires)

Johann : Salut PE !

Art’N’Roll :Je l’avais rencontré à l’époque où il était dans heavenly (groupe de  power des années 90)

Oxy : Ah ! … et beaucoup plus humble !

Johann : Il avait des cheveux.

Thomas : Il était sous-fifre, il était bassiste ?

Art’N’Roll : Il était bassiste. C’est pour ça que j’ai été impressionné de le voir à la guitare. 

Thomas : Après, par rapport à son jeu de guitare, ayant vu comment il jouait de la basse, je ne suis pas étonné de le voir passer à six cordes parce que son jeu de la main droite fait que… on comprend. Et, c’est naturel !

Art’N’Roll :  The Sand Path qui a quand même des accents assez Maiden. Cest un peu votre Powerslave à vous ?

Johann : Alors…. Non, ce n’était pas voulu pour le côté Powerslave. Côté Maiden, il y a clairement un clin d’œil sur le riff du début et qui revient au milieu qu’on avait trouvé ensemble.

Oxy : Comme toujours.

Johann : Il y a ce côté-là, mais le côté Powerslave pas forcément, mais il est un peu plus prog que les autres. On aime bien les morceaux bien directs, mais de temps en temps, on aime se laisser aller aussi à faire des trucs plus posés, comme ça, varier des idées rythmiques un peu différentes, c’est chouette aussi. En disséminer comme ça. Il y a trois morceaux dans l’album ou on part un peu n’importe où entre The True Crown, Sand Path et Joy ou on se demande où ça va. C’est sympa on aime bien faire ça.

Art’N’Roll : Le titre Joy et assez proche du  black metal par moment. Le fait que vous ayez visité tous les styles vous avez trouvé votre propre voie en fait ?

Johann : Écoute, on ne dira pas mieux !

(Rire général)

Johann : Ça fait plaisir d’entendre ça !

Oxy : C’est vrai, il faudra qu’on le ressorte ça. On te mettra en copyright, mais effectivement, si on nous pose la question du style on dira « On a trouvé notre propre style ! »

Johann : C’est notre recherche, c’est notre kif de nous amuser avec les identités de tout le monde de les mélanger, les capacités de tout le monde de pouvoir faire plein de choses. Je ne vais pas dire qu’il n’y a aucune limite technique, mais il y a très peu de limites techniques aujourd’hui avec le line-up actuel. Finalement, c’est une question de choix et si on a envie de s’amuser, de partir sur un truc ou autre chose on le fait. En revanche, il faut trouver le travail dans la bonne transition : ça va être quoi le bon riff, le bon son, la bonne ligne mélodique, le bon break de batterie, qui va t’amener à ce que la transition soit naturelle. Ça c’est un truc que je n’aime pas trop, sauf si c’est vraiment fait exprès, que dans un morceau tu passes d’une idée à l’autre, que tu as un changement de tempo, quand tu le sens gros comme une maison qu’il s’est passé un truc bizarre, ça je n’aime pas trop. Alors on travaille ensemble la transition la plus fluide possible, pour avoir quelque chose de cohérent. Ça surprend, mais, sans être un truc copié-collé, où on se dit : « Tiens, ils ont mis tel bout après tel autre bout ! » ça, ça n’aurait pas tellement de sens.

Art’N’Roll : Vous avez utilisé des samplers pour l’album ?

Johann : Je m’amuse pas mal avec des banques de sons et des effets et tout ça, oui.

Art’N’Roll : Oui, quand même, c’est grandiose au niveau technique.

Johann : Oui, il y a des trucs. Après il y a beaucoup de voix aussi, des couches de chœurs. On s’est amusés à faire…

Oxy : Il y a des morceaux avec jusqu’à cent cinquante pistes sur Q base. En fait, à chaque fois quand on fait des maquettes c’est : « Ah ! tiens, je le verrais bien à la tierce là. Non attend je vais rajouter un truc. Tu sais j’ai vu un chant polyphonique bulgare il faisait ça… » Et tu te retrouves avec : « Allez encore un dernier » et puis « Ah ! ben, non, je pense que tu peux faire mieux.  Bon, alors attends je refais ». Et du coup tu te retrouves avec des trucs. Et à chaque fois on se dit « Non, mais bon, il faut qu’on diminue. » Je pense que ça sera un des prochains challenges : de justement parfois d’être épurés, de simplifier certaines choses.

Johann : Less is more ! Pour le prochain. 

Oxy : Oui. Ce serait rigolo de pouvoir aussi changer et de faire quelque chose de plus aéré.

Johann : On ne fera pas plus, de toute façon, au bout d’un moment…

Oxy : Non. On a dit déjà qu’on allait essayer de faire une chanson où les refrains sont les mêmes du début jusqu’à la fin.

Johann : (Rires)

Oxy : Ça c’est une petite subtilité de Johann Cadot et je me foire souvent en live parce que : « Merde, ah ! non ! putain il a changé ce mot. »  Mais tu vas avoir un mot qui change. Parce que ça l’a fait triper en disant « Ah ! oui, mais ça fait penser à ça. »

Johann : Ça fait une évolution au niveau du personnage dans l’histoire.

Oxy : Oui, oui, mais moi je me plante.

Johann : Mais, c’est une connerie (Rires).

Oxy : Quelquefois il est puni.

Johann : Ah ! je me punis moi-même.

Oxy : Il se plante lui-même aussi.

Johann : On trouve des moyens mnémotechniques.

Oxy : Oui. On écrit sur la main tu vois ! (Rires) ça m’est arrivé ça en concert.

Art ‘N’Roll : On avait aussi commencé à parler de The Teacher, The Scientist and The Diplomat?

Oxy : Justement, c’est ce que je te disais tout à l’heure, donc c’est ce concept où l’humain fait face à des problèmes et de la mise en commun des savoirs. Tu as le teacher, l’enseignant, pour essayer d’apprendre, de donner des clefs des moyens de réflexion aux enfants, aux étudiants. Le diplomate pour permettre qu’il y ait une unité et pour faire passer aussi certains messages. Et le scientifique qui, peut-être, à la preuve des choses, mais qui n’a pas forcément la capacité de divulguer son message. En gros, c’est vraiment la façon de mettre en commun les compétences des uns et des autres, de dire qu’il n’y a pas que les scientifiques, il n’y a pas que les enseignants ou autres, tout le monde à un rôle à jouer et c’est cette mise de compétences en commun qui peut permettre finalement de résoudre des problèmes. 

Johann : Je suis très content de ta reformulation. (Rires) Et par là-même on touche du doigt dans ce titre à une thématique qui me tient à cœur personnellement et qui est – c’est un mot qu’on entend souvent dans les médias, j’en ai parlé tout à l’heure, c’est un mot important et je le redis – c’est la systémique. Avoir une approche systémique du monde, c’est-à-dire avoir une approche globale vraiment. C’est un début, ce sont des choses qu’on développera, ce sont aussi des recherches scientifiques qu’on fait à côté du groupe. Voilà. 

Art ‘N’Roll :  On dit que vous êtes la référence de power metal moderne.

Oxy : Ooooh !

Johann : Je ne sais pas qui a dit ça, mais…

Oxy : Mais qui a dit ça ?!!

Thomas : PE ? (pierre emmanuel)

(Rire général)

Art ‘N’Roll : Je ne le dirai pas ! Est-ce vrai ? 

Oxy : Je ne sais pas si c’est vrai, mais ça fait plaisir en tout cas. 

Johann : Ben oui… 

Art ‘N’Roll : Vous êtes avec Battle Beast et beast in black  le groupe français pop metal ? 

Oxy : Bah… euh 

Thomas : Ça me va je prends ! (Rires)

Oxy : Ben oui, oui, oui !

Thomas: Oui, je vais bien m’endormir avec.

Art’N’Roll : On dit que le power metal avait baissé ces dernières années. Un renouveau du style est en marche?

Johann : En tout cas, on a plein d’influences dans tous les styles, mais s’il y avait un seul style qui m’a forgé moi, musicalement, c’est celui-là : le power metal. Mais c’est vrai qu’il y a eu un âge d’or du power metal dans les années 90 où il y a eu plein de trucs qui partaient un peu dans tous les sens et c’était génial. C’est vrai que ces quinze dernières années il y a des très bons groupes, mais… il manque une sorte de magie, un truc en plus…

Johann : Et beaucoup de trucs où les morceaux se ressemblent, comme si tu appliquais une recette, la recette du power metal c’est ça : tu as l’intro, le tempo c’est celui-là, le solo, le refrain il commence en majeur, il fait ça… Enfin, une sorte de recette super écrite et autant je trouve que la base est cool, autant au bout d’un moment, nous on a envie d’apporter un plus, quelque chose d’original, par les différentes voix, certains effets, solo, rifs, l’approche de la batterie. Essayer de se le réapproprier en mettant une autre couche. Après le terme moderne c’est accessoire, ce qui est moderne aujourd’hui sera Kitch demain donc c’est toujours différent. Je parle en mon nom, mais essayer de prendre cette musique qui moi m’a énormément fait vibrer et de lui apporter aujourd’hui un petit plus pour ne pas trop s’enterrer dans trop de clichés. Au tout début, d’ailleurs, du groupe le bûcher, le Pyre, c’est aussi le bûcher sur lequel on brûle les clichés. Depuis le début, depuis le premier album, c’est ce qu’on dit.

Art’N’Roll : Prochain concert le 14 avril avec une grosse tête d’affiche… en fait, vous êtes la tête d’affiche ?

Oxy : Oui, c’est conjoint avec Attractive Chaos.

Oxy : Thomas a fait aussi la batterie d’un second plat…

Thomas : Oui je vais jouer deux fois ce soir-là.

Art’N’Roll : Sur les deux groupes ?

Thomas : Oui je suis dans les deux formations.

Art’N’Roll : Et avec  Trust ?

Thomas : Ah ! non. Pas du tout.

Art’N’Roll : Tu as joué avec Jacob ? ( Batteur actuel de trust )

Johann : Ils ont joué ensemble !

Thomas : Oui. On a joué ensemble. En fait, c’est le mec que j’ai rencontré par hasard et qui m’a empêché d’arrêter la musique. Après il m’a emmené sur des projets, on a fait de la télé et de la radio ensemble. Maintenant, effectivement il est dans Trust et il est très occupé. Enfin, ça ne l’a pas empêché de reprendre des études. Il est retourné au conservatoire il a appris la contrebasse. Je l’ai vu rejouer récemment, comment était-il possible de progresser et d’être encore meilleur ? Ben, le gars je l’ai vu…

Johann : Tu parlais tout à l’heure de gens parfois, qui ressortent d’un concert, d’un groupe. C’est l’effet qu’il m’avait fait une fois. On avait joué dans un concert où il y avait cinq, six groupes ce soir-là dans le festival et tu as ce mec-là, David Jacob, qui arrive et qui joue de la basse… Tout de suite il écrase tout le reste.

Thomas : Oui, oui. Il y en a quelques-uns comme ça, quoi qu’il arrive…

Johann : …Il n’y a plus personne.

Thomas : Je l’ai vu une fois dans une jam session où il y avait un gars qui jouait avant et qui était en mode free, il en mettait partout, c’était moche. Pourtant un mec banquable dans le métier. David est arrivé derrière, il a juste planté des 2 et 4 comme il faut et puis voilà. Humainement, il m’a beaucoup apporté, c’est vraiment une super rencontre.

Art’N’Roll : La release party et puis l’album qui sort le 24 mars. Une tournée ?

Oxy : Peut-être, qui sait ? Pour l’automne ?

Art’N’Roll : Si vous avez un dernier mot à ajouter ?

Tous : Oui ! (Rires)

Art’N’Roll : Allez !

Johann : C’est ce qu’on dit à chaque fois. Venez nous découvrir et puis…

Art’N’Roll : On vous connaît bien maintenant.

Oxy : Soutenez-nous ! Voilà.

Johann : Soutenez-nous et parlez de nous.

Oxy : Malheureusement, écoutez aussi sur Spotify parce que c’est ce qui est demandé par des labels.

Johann : Labels et tourneurs !

Oxy : Oui, ils disent : « C’est super ce que vous faites, mais il n’y a pas assez de followers sur Spotify donc c’est non. »

Johann : C’est une vraie réponse de gros label européen.

Oxy : Donc, en gros, si vous aimez un groupe et que vous souhaitez le soutenir, quel qu’il soit, que ce soit nous ou d’autres, malheureusement il faut passer par ces plates-formes pour avoir plus de représentativité ailleurs.

Johann : Ou des vues YouTube

Oxy : C’est le mot triste de la fin.

Art’NRoll: Merci à vous!

 

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