Groupe : Woe unto Me
Album : Along the Meandering Ordeals, Reshape the Pivot of Harmony
Sortie : 24 mars 2023
Label : M Theorie
Note : 11/20
[Igor Kovalyov – chants/samples/synthé ; Artyom Serdyuk– guitare/chants ; Dzmitry Shchyhlinski – guitare rythmique ; Ivan Skrundevskiy – basse ; Olga Apisheva – piano / synthé ; Pavel Shmyga – batterie]
Je ne suis pas spécialement une mordue de funeral doom et encore moins de prog. Sauf que, j’apprécie énormément les mélanges de styles, il était donc temps que je remette mes esgourdes dans quelques choses de différents.
Along the Meandering Ordeals, Reshape the Pivot of Harmony est le troisième LP du groupe Woe unto Me. Il contient 6 titres faisant chacun 12 minutes en moyenne. La thématique de l’album tourne autour de la psychologie et de la philosophie de S. Freud et E. Fromm. L’un des membres du groupe explique brièvement le concept : » Nous avons pris l’idée principale du conflit psychologique interne à l’humain et nous y avons placé notre personnage principal afin de le guider sur le chemin de la transformation personnelle. Nous avons décidé de tester sa moralité, son éthique et ses valeurs tout au long de ce parcours. Nous avons tenté d’analyser comment il pourrait se comporter dans une situation donnée et tenté de répondre à cette simple question : qu’est ce qui fait que nous sommes humain? »
Cette exploration se fait autant de manière musicale que dans les paroles. Le choix d’utiliser le doom, le funeral doom, des voix claires ou très graves ne sont donc pas une coincidence.
L’artwork de la pochette est très beau et a été réalisé par Lénore de ANI artwork qui s’est efforcée de dépeindre cette quête de transformation. Elle a entre autre signé l’artwork de deux albums de Mormiebien. Son travail est absolument magnifique.
Je ne vais pas mentir, j’ai eu un énorme problème avec cet album, possiblement une incompréhension artistique, ou bien juste le fait que je sature assez rapidement avec les sonorités lentes du doom, quoiqu’il en soit, passé les première 20 minutes, le reste est beaucoup plus intéressant. Voici ce que je retiens.
Deep beneath the Burden est le 3e titre et je dois avouer que l’entame à la guitare est très plaisante. La variation dans les tonalités de voix est vraiment agréable et l’ambiance, bien que résolument doomesque, est tout de même plus atmosphérique. J’ai également apprécié la transition très éthérée vers le titre suivant Blood-black Nothingness stops spinning. Ce 4eme titre est beaucoup plus prog avec son long solo de guitares, sèche et électrique mélangées, qui donne une atmosphère très douce et rêveuse. D’ailleurs le titre pourrait parfaitement être entièrement musical et sans parole. Je trouve ces 2 morceaux vraiment réussis.
Le dernier titre nous replonge vers une ambiance beaucoup plus lourde, plus noire, plus dépressive peut-être, avec des passages de chants clairs qui font écho aux morceaux précédents. Ainsi la boucle est bouclée.
Pour les amateurs de Soen, Shape of Despair, Ahab et du doom en général.
