HOT on the rocks!

DropdeadChaos – Underneath the Sound

samedi/27/05/2023
509 Views

 

Groupe: DropdeadChaos
Album: Underneath the Sound
Sortie le: 07/04/2023
Label: At(h)ome
Note: 18/20

 

Dropdead Chaos, c’est ce genre de projet qui semble être parti beaucoup plus loin que son auteur ne l’aurait voulu, dans le meilleur sens possible.

Avant d’aller plus loin dans cette chronique, une petite remise en contexte de la genèse du groupe s’impose : ce qui était, à la base, un collectif de musiciens formé pour lever des fonds pendant la pandémie de 2020 s’est peu à peu mué en groupe à part entière, tant les sbires étaient contents des résultats de cette collaboration.

On y retrouve d’ailleurs une sacré brochette de solides musiciens aux carrières déjà bien fournies et plutôt éclectiques.

On y retrouve donc Baptiste (Smash Hit Combo), Jacou (ex-Black Bomb A), Boris (Betraying the Martyrs), Déhà (Slow, Cult of Erinyes et d’innombrables projets solo), Nils (Think of a new kind et Sirenia) et Renato (Flayed, Les Tambours du Bronx et Trepalium).

Bref, il y a du beau monde issu de la scène franco-belge.

Petit coucou au passage à HK Krauss du Vamacara Studio qui est, une fois de plus, derrière les potards depuis le début du projet et nous délivre une production de qualité, puissante et claire et qui sert bien le propos musical que je m’apprête à vous décrire ci-dessous.

Nous voici donc presque 3 ans plus tard avec plusieurs dates au compteur dont le dernier Hellfest (rien que ça) et un album tout frais sorti du moule le mois passé.

Le groupe nous a déjà sorti quelques clips dont un extrait de leur fameuse prestation au dit Hellfest. Ça se regarde ci-dessous et c’est carrément sympathique :

Bon, les petits gars de DDC ont visiblement trouvé leur public assez facilement mais qu’en est-il de ce « Underneath the Sound » du coup ?

L’intro du disque démarre donc avec le morceau titre qui est assez inattendu, mélangeant avec un juste dosage chant tribal, gros son Metal qu’on est en droit d’attendre d’un tel line-up, du chant lead limite soul alternant avec un chant râpé et des percussions que je soupçonne fortement de venir des Tambour du Bronx (ce qui ne serait pas surprenant vu qu’un des leurs s’est glissé dans le groupe).

On entre dans le vif du sujet avec les 3 morceaux suivants « Escape », « Save Yourself » et « Humans » qui vont poser les bases de ce que l’album a à nous offrir :

Très efficace mélange de Metal moderne porté par une rythmique particulièrement solide, parsemé d’éléments Neo-Metal et un duo de chanteurs alternant entre la mélodie, le growl et le chant rapé. Avec pas mal de soli de guitares particulièrement virtuoses (mais je n’en attendait pas moins d’un groupe qui intègre le monstrueux Nils Courbaron derrière un manche) et quelques arrangements et orchestrations aux claviers qui apportent la petite touche léchée à l’ensemble.

On enchaine avec le (légèrement) plus posé « One last Encore » au tempo un peu plus groovy et au chant très aérien. Jusque-ici, l’album nous offre pas mal de changements de rythmes et d’atmosphères et on ne s’ennuie vraiment pas.

Le registre se calme sur « what I learnt », morceau de transition de l’album au beat et chant hip-hop soutenu par une mélodie de piano épurée mais efficace. C’est peut-être la nostalgie des grandes années du Neo Metal qui refait surface après plus de 20 ans, mais ce morceau décalé semble bizarrement à sa place au milieu du disque (oui ça fait presque 30 ans le Neo les gars. Oui, moi aussi ça m’a fait un choc mais, si t’as écouté du Neo, tu es désormais vieux…).

Ce ne sera d’ailleurs pas le seul passage purement Hip-Hop de l’album, l’interlude « Dropdead » venant préparer le terrain juste avant le dernier morceau. Mais on y reviendra plus tard.

Les grosses guitares reviennent donc très vite avec le plus actuel « Black Thoughts » qui ne dépaillerait par sur un album plus typé Djent. Surprenant dans le bon sens, le groupe a visiblement toujours de la ressource à ce stade du disque.

Nous voici finalement arrivé au morceau de fin des hostilités. Les arrangements vocaux de ce dernier « Rainman » sont particulièrement efficaces et le final quasi orchestral nous offre une bien belle clôture pour ce premier effort en tant que groupe à part entière. Comme déjà expliqué plus haut, on a fait du chemin depuis les débuts du projet et on ne peut que saluer la transition de collectif caritatif à véritable groupe.

La musique n’est certes pas révolutionnaire mais c’est le cocktail qui surprend par sa fraicheur. On a certes déjà entendu les influences du groupe qui sont disséminées un peu partout. Au moment où je vous écris ça par exemple, on vient de passer d’un break bien Metalcore a un solo digne de Dragonforce pour enchainer sur des plans qui ne feraient pas tache dans un morceau de Neo-Metal. J’ai pas mal parlé de Neo dans cette chronique mais c’est justement l’influence que je ne m’attendais pas à retrouver dans ce groupe.

La force de ce disque, c’est finalement d’arriver à faire mieux que la simple somme de ses membres et de leurs influences. On aurait pu craindre un disque qui partirait dans tous les sens sans aucune cohérence mais toutes ces couleurs musicales sont finalement bien digérées et fondues dans un ensemble solide et particulièrement efficace. Ça sonne frais et ça fait plaisir !

Leave A Comment