Art’N Roll : On se rencontre pour ton album « Layers Of Pain », comment te sens tu avec la sortie de ton 3ème album solo ?
Phil Manca : Très bien ! Un petit peu stressé au départ mais maintenant ça va mieux, je commence à manier le sport de l’interview.
ANR : Tu fais de la musique depuis presque 4 décennies mais tu as lancé ta carrière solo sur le tard, je voudrais donc commencer l’interview en parlant de ce choix, quelles ont été tes motivations ?
Phil Manca : C’est un processus qui s’est fait naturellement, j’ai eu une période ou j’écrivais pour les spectacles, j’étais plus vraiment impliqué au niveau guitare live. Une fois que les enregistrements étaient fait, c’était joué par des acteurs et/ou des chanteurs en bande play-back. Quand ça s’est arrêté j’ai voulu reprendre la guitare et j’ai monté ce petit hommage à Gary Moore qui m’a remis le pied à l’étrier. C’est là, que les gens ont commencés à venir me voir en me demandant pourquoi je ne montais pas un truc à moi. Je n’y avais tout simplement pas pensé et j’ai fini par le faire.
ANR : C’est vrai que tu as une certaine notoriété en tant que guitariste et de travailler pour les autres, ne t’apporte pas nécessairement l’épanouissement par rapport à quand c’est ton propre bébé.
Phil Manca : C’est aussi une question de courage. Poser un truc sans nom de groupe, sans nom de spectacle, là, c’est mon nom il faut que je l’assume. Je ne suis pas une personne de nature très expansive, voir même timide donc ça n’a pas été évident mais je commence à m’y faire.
ANR : « Layers Of Pain » a été composé pendant le confinement, est ce que ça a changé ta façon de composer ?
Phil Manca : J’ai composé uniquement les premiers morceaux pendant le confinement. Le fait de se retrouver durant ce phénomène mondial, ça nous a inspiré des thèmes encore plus noir. On a fait une réflexion de ce qu’il se passait dans le monde, de la morosité mondiale, donc ça peut être du niveau des gens qui se battent dans la rue pour leur salaire ou encore ceux qui sont dans la rue car ils y vivent. Le thème de « Layers Of Pain » c’est l’exclusion. Il y a de plus en plus de jeunes dans la rue et ça me fait de plus en plus mal de voir des gosses qui se retrouvent à galérer. Pendant le confinement on a aussi vu des trucs sur les platistes, des trucs de cinglés, on peut extrapoler aux gens qui pètent des câbles et qui vont tuer des gens.
ANR : Le morceau « Night Stalker » parle d’un tueur en série, ce n’est pas forcément un thème très abordé dans la musique, sur quoi tu t’appuies, comment tu décides d’un thème ?
Phil Manca : Alors parfois il n’y a pas de thème du tout, parfois je pars sur un truc et j’écris des paroles mais ça ne correspond pas forcement aux paroles qui arrivent par la suite car ce n’est pas moi qui compose les paroles, c’est ma femme.
Donc moi j’écris des trucs que je ne garde pas forcément, c’est plutôt des trucs qui sonnent donc je les chante et ça me permet de construire le morceau. Ensuite, avec ma compagne on discute de ce que l’on va en faire.
Parfois, il y a un petit mot que j’ai écrit qui l’inspire et elle part sur une chanson. Elle est à moitié américaine car elle a passé son enfance et son adolescence là-bas donc elle est imprégnée de la culture américaine et habituée à faire sonner les mots en anglais. Perso, je suis incapable de le faire et il n’y a pas beaucoup de français qui ont cette capacité.
L’alchimie est parfaite car je cherche les gimmicks de guitare car toutes les chansons partent d’un riff et elle, elle trouve les gimmicks de paroles.
ANR : Ta femme est dans la musique ou elle a juste un don pour ça ?
Phil Manca : Je pense qu’elle a un don pour ça, c’est pas son métier.
ANR: Du coup, elle a carte blanche ou parfois tu lui donnes des thèmes ?
Phil Manca : Parfois on en parle. Le premier morceau « The Race is On » est sur les addictions. On en a parlé ensemble avant car nous avons pas mal de gens qui sont morts suite à des addictions un peu trop prononcées.
Il y a 20 ou 30 ans les gens se défonçaient pour le fun. Maintenant, les gens boivent et prennent des médicaments pour supporter le merdier et c’est pas une solution. Donc, la chanson est battit sur ce que tu essaies de faire pour t’en sortir et à chaque fois ça te rattrape.
ANR : Hormis, ta femme, comment choisis tu les gens avec qui tu bosses ?
Phil Manca : Le batteur je le connais depuis très longtemps. C’est un ami très proche et ça doit être le meilleur batteur que tu peux trouver en France. C’est aussi un type qui sait jouer de la basse et pleins d’autres instruments correctement et qui chante car il me fallait quelqu’un qui chante pour les chœurs car nous sommes plus que 3 sur scène donc j’avais besoin d’une personne qui chante.
Le chanteur est celui qui faisait la basse sur l’album de Gary Moore, c’est par relation que je l’ai connu et on est restés ensemble. Et puis, il est jeune, ça met un peu de jeunesse dans la formation.
ANR : Quels sont tes projets à venir ?
Phil Manca : On va tourner deux clips au mois de Juillet. Le but de cet album et de cette promo c’est de gagner en followers et de tourner.
Le projet c’est de gagner en visibilité pour pouvoir se faire voir des bookers.
ANR : Pour finir, peux tu me dire le dernier album que tu as écouté ?
Phil Manca : Tu vas être déçue car c’est pas du metal ! C’est un groupe New-yorkais, deux jeunes italo- américain, ça s’appelle The Lemon Twigs. Ils sont passés il y a quelques semaines, j’ai pris une petit claque.
ANR : Un mot de la fin ?
Phil Manca : Venez me retrouver sur les réseaux sociaux !